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 [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...

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Pierrot Lunaire
La bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Pierrot Lunaire

Messages : 2896

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MessageSujet: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyLun 28 Jan - 22:32

19 mars 1897

[Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  Madame10
Ce soir-là n'était point un soir comme les autres pour Madame Pentois. Hôtesse exemplaire, habituée des salons bourgeois et des réceptions, organisatrice, en de plus vertes années, de soirées pour les jeunes filles, elle s'était depuis longtemps habituée aux angoisses attitrées de la maîtresse de maison et envisageait presque tout, aujourd'hui, avec recul et philosophie. Mais ce soir ... ! La réception n'avait d'autre but que celui de célébrer le retour en France de son mari, le vénérable M. Pentois, employé du Ministère des colonies, revenu il y a peu de Madagascar. Il fallait, en un mot, préparer son retour à la vie mondaine. De plus, la fille de Madame Pentois, la jeune Marie-Madeleine, revenait tout juste de son voyage de noces et devait également réapparaître sous l'étrange soleil de la vie mondaine, en tant qu'épouse, cette fois. La soirée représentait donc deux grands enjeux pour Marie-Gilbert, qui avait tout préparé avec soin. Les invitations avaient été envoyées en avance - mais pas trop - sur de petits cartons de beau papier, imprimés pour l'occasion et ornés du paraphe de M. et Mme Pentois. Les domestiques avaient travaillé d'arrache-pied, et Madame Pentois avait manqué tuer sa cuisinière à la tâche ... Mais qu'importe, du beau monde venait. Madame Forestier, Monsieur Hasard, Monsieur Bonjour ... Tous seraient là pour accueillir Monsieur Pentois dans sa nouvelle vie parisienne !
L'heure, pourtant, n'était pas à la fête. Les journaux parlaient, depuis quelques jours, d'inquiétantes disparitions de jeunes filles - et Marie-Gilbert, en bonne mère, craignait bêtement pour sa fille. Une absurdité, lui répondait Boniface en levant les yeux au ciel, ce sont des couturières et des petites vendeuses ! C'est bien triste, peut-être, mais Marie-Madeleine ne craint rien ! Et Madame Pentois devait bien admettre que son mari avait raison...

En ce soir du 19 mars 1897, elle attendait à présent, dans une robe raffinée - mais pas trop, car il ne convient pas à une hôtesse d'être trop rayonnante - l'arrivée de ses premiers invités. Le salon, nettoyé à fond par les bonnes pendant deux jours, brillait comme un sou neuf. De belles fleurs étaient posées sur les guéridons, et, seule nouveauté dans ce salon bourgeois tout à fait typique, une photographie de M. Pentois en Afrique ornait la console de chêne massif, où s'étalaient les portraits de famille autour de la cloche de verre, où trônait son bouquet de mariée. Alors que la pendule terminait son doux hululement, M. Pentois descendit, en habit. Il lui adressa un sourire un peu crispé :

- Ma chère, je vous remercie par avance du soin avec lequel vous avez préparé cette soirée.

Et ils attendirent, drôlement silencieux, l'arrivée du premier invité. Celui-ci serait accueilli par une domestique, Solange, qui le débarrasserait de son manteau et des ses gants. Selon les usages, il ôterait son chapeau, qu'il garderait à la main s'il est au fait des dernières modes, et entrerait dans le salon, où les choses sérieuses commenceraient ...

- J'espère que Marie-Madeleine ne sera pas en retard, Boniface. Ce serait du plus mauvais effet !

Mais Boniface Pentois, engoncé dans son habit n'eut point le temps de répondre à sa femme : la clochette de la porte tintinnabulait.


Dernière édition par Pierrot Lunaire le Mar 2 Avr - 9:29, édité 1 fois
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Jules Spéret
La perfection n'existe que dans mon miroir
Jules Spéret

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyMar 29 Jan - 4:07

Et le premier arrivé ne fut certainement pas celui auquel M. et Mme Pentois devaient bien s'attendre !...

M. et Mme Jules Spéret faisaient partie des invités - plus par égards pour Madame que pour la réputation de Monsieur, soit dit en passant. Ils avaient accepté l'invitation d'un commun accord, quand bien même Jules ronchonnait in petto d'avoir à figurer dans une telle assemblée, où les amies de sa chère épouse ne manqueraient pas de s'en étonner, voire de le considérer comme "traîné là" par Séraphine. Une idée qu'il ne pouvait se résoudre à accepter. Aussi avait-il décidé d'en prendre délibérémen son parti... de causer un scandale inverse, en quelque somme, et de faire jaser encore plus par son comportement de mari exemplaire que par ses frasques. Sans doute y entrait-il une petite partie de culpabilité : après tout - et surtout après mûre réflexion -, sa conduite avec Mlle de Miomandre six mois auparavant n'avait pas vraiment fait du bien à la réputation et à la fierté de sa femme...

Bref ! Comme janvier amène de bonnes résolutions, celle de l'éditeur avait été d'être plus correct avec son épouse. Les discussions qu'ils étaient parvenus à obtenir l'un de l'autre, après moults efforts, leur avaient permis de remettre quelque peu les choses à plat - disons de transformer l'Everest en Mont Blanc, ce qui était déjà un net progrès. De toute façon, tous deux étaient las de cette relation de disputes perpétuelles, lui par manque de variété et elle par fierté. Alors, si cette nouvelle manière de vivre pouvait les contenter...

Et nous en étions là. À la mi-mars 1897, au n°6 de la rue Mazarine, demeure des époux Spéret, lesquels se préparaient - Jules avait accepté de laisser en plan la Revue mauve pour ce jour -, à se rendre chez Mme Pentois. Pour que les choses soient aussi inhabituelles que possible, c'était Madame qui avait pressé Monsieur ("on va être en retard !"). Puis, le couple était tranquillement parti en voiture jusqu'à la porte des Pentois.

Le manège prévu eut bien lieu : une domestique, Solange, ôta à monsieur Spéret son manteau et ses gants, qu'il s'était d'ailleurs efforcé de choisir moins mauves qu'à l'habitude puisqu'ils étaient bruns, tandis qu'on débarrassait Madame de même.

À l'ouverture des festivités, Monsieur Spéret donnait le bras à son épouse. Tenues assorties, mine plus élégante qu'à l'ordinaire chez l'éditeur (chez son épouse aussi, sans doute, mais c'était certes moins flagrant), sourire de convenance, chapeau à la main... et l'on salua très courtoisement les Pentois.
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Lise Champmézières
Elle court, elle court, la cousette !
Lise Champmézières

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyJeu 31 Jan - 1:16

Vous habiller, Madame Pentois ? Mais oui ! Mais évidemment ! Mais quand vous voulez ! Ah, que c'était jubilatoire ! Le trousseau de la fille avait donc bien plu à la mère... Excellent, excellent. Lise avait pris un plaisir extrême à confectionner cette robe d'hôtesse pour Marie-Gilbert Pentois. Elle n'ignorait rien de la garde-robe affreusement démodée de la respectable dame (en fait, elle n'ignorait rien de la plupart des garde-robes mondaines de la capitale, se faisant un devoir de connaître les toilettes de chacune), et avait convenu avec sa cliente de réaliser quelque chose de sobre mais élégant, sérieux mais au goût du jour. Le résultat leur plaisait à toutes deux.

Sur le chemin qui devait la mener chez les Pentois, Lise avait néanmoins laissé ses pensées vagabonder bien loin de ces préoccupations esthétiques. Les derniers événements de la capitale la tourmentaient. C'était, pour le moment, simplement une angoisse sourde, mal définie. Pourtant, dès la deuxième disparition signalée à Belleville, Lise avait commencé à inonder ses cousettes de recommandations inquiètes. Faites-vous raccompagner ! Ne sortez pas toutes seules ! Aux premières heures d'obscurité, elle les renvoyait chez elles, ne voulant pas les savoir dehors dans la nuit. En les voyant s'éloigner le soir, elle tremblait. Et ce matin du 19 mars, au lendemain de la troisième disparition, elle avait lancé les travaux d'aménagement des combles. Les circonstances avaient hâté la mise en route de son projet : l'installation, au-dessus de l'atelier, de quelques chambres pour loger sur place ses plus jeunes ouvrières. Il faudrait, hélas, patienter plusieurs semaines... En attendant, la Maison Champmézières tremblerait parfois du bruit des travaux, et sa patronne tremblerait également, quoique moins bruyamment, de savoir ses petites dehors.

L'arrivée chez les Pentois la sortit de ses pensées. Elle ajusta la tenue qu'elle inaugurait - une robe épurée de teinte lavande pâle et beige - et se laissa débarrasser de sa cape pour pénétrer à son tour dans le salon. Elle salua Madame Pentois - et eut un regard approbateur pour sa création, en particulier pour les petits motifs de fleurs exotiques (de Madagascar, assurait-elle, elles les avait copiées sur une gravure coloniale) qu'elle avait imaginés comme broderies discrètes pour le col. Du meilleur goût. Monsieur Pentois eut droit à toute la révérence de Lise ; à ses côtés, elle reconnut Monsieur Spéret qu'elle avait côtoyé chez La Forestière et le salua également ainsi que celle qui devait être son épouse, une délicieuse petite dame habillée avec beaucoup de goût.
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Octave Canard-Mauperché
Encore une victoire de canard !
Octave Canard-Mauperché

Messages : 62

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyVen 1 Fév - 4:53

L'on ne saurait dire comment, mais l'incident de la librairie avait rapproché le couple Mauperché. Il faut dire que, bien qu'innocent des crimes qu'on lui avait imputés, Octave avait bien des choses à se faire pardonner auprès de la pauvre Raymonde... Notre libraire bourru s'était donc apprivoisé, ces derniers jours, et passait tous les caprices de sa chère et tendre. Aussi, quand celle-ci lui parla de la réception extraordinaire qu'organisait Mme Pentois, M. Canard-Mauperché avait hoché la tête et promis qu'il ferait tout ce qu'il pourrait. Cela faisait longtemps, pourtant, que Raymonde avait renoncé aux Mondanités, et il n'osa pas lui dire que son ancienne camarade de pension, la douce Marie-Gilbert, avait gravi bien des échelons et ne se souvenait sans doute pas de la jeune Raymonde ... L'épouse envoya tout de même une lettre pleine d'émotions à Marie-Gilbert, relatant ses dernières années de mariage, le sacerdoce qu'elle avait embrassé ... Madame Pentois s'était fait prier, sa réponse avait mis du temps à venir, mais elle avait fini par accepter, du bout des mots ... en lui faisant comprendre, à demi-mots, que la profession de son mari ne devait apparaître que dans ses grandes lignes. A trop travailler dans le monde de La Chimère, Raymonde avait oublié que l'endroit n'était point tout à fait recommandable... Ils arrivèrent à l'heure dite, Octave dans un habit flambant neuf, Raymonde dans une belle toilette bleu marine et gris perle. Ils s'arrêtèrent à la hauteur d'un autre couple tout aussi inhabituel, M. Spéret et son épouse. Madame Canard-Mauperché esquissa un sourire de joie pure à l'égard de Séraphine. Elle entra d'ailleurs dans le salon avant son mari et courut presque à Madame Pentois, prise d'une joie presque enfantine et d'une maladresse touchante.

- Oh, Marie-Gilbert, je ne sais comment vous remercier de m'avoir permis de venir ! Que je suis heureuse de vous voir !

Octave, sur ses pas, dégarni sous le chapeau, salua la maîtresse de maison et M. Pentois d'un air déférent. A vrai dire, il s'ennuyait déjà.
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Catharina de Fréneuse
L'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
Catharina de Fréneuse

Messages : 401

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyVen 1 Fév - 5:56

« Êtes-vous certain, mon cher, que vous ne préférez pas que je reste ici ? » Avais-je murmuré en posant un regard doux mais inquiet sur le mourant trônant dans le lit. Abandonner le pauvre Jean de Fréneuse avec lequel je venais tout juste de me marier me paraissait presque sans cœur mais, ses protestations agrémenté de sa mauvaise humeur eurent finalement raison de moi et je le quittai… Ah non ! Je pris soin de replacer les draps et de m’assurer qu’il ne manque de rien, l’embrassai puis seulement après ceci, je le quittai. Laissé à la charge de ses domestiques et de quatre enfants agités à la recherche de passages secrets dans la maison, je ne doutai pas qu’il se rétablirait bien vite.

La voiture fit un long détour, il fallait aller chercher une jeune invitée, tout juste de l’âge de Marie-Madeleine et celle-ci m’attendait à un point de rendez-vous, hors du quartierspeu recommandable où elle devait vivre.. L’enfant, vêtue de sa nouvelle –et digne- robe, grimpa à son tour dans le fiacre et nous repartîmes pour aller chez Marie-Gilbert. Constance avait l’air d’une jeune fille, tout ce qu’il y a de plus respectable, ce qui m’arracha un sourire ravi. Je lui soufflai un « Vous êtes ravissante. » avant d’enchainer une brève conversation, lui posant les questions d’usages sur son humeur et son état.

Je mis pied à terre et me dirigeai avec hâte vers la maison dans laquelle j’avais vécu ces derniers mois. Nous fûmes accueillies par une domestique qui ne m’était plus étrangère et que je saluai avec un grand sourire. Je n’oubliai évidemment pas Constance, posant une main maternelle dans son dos avant de l’entrainer à l’intérieur. La bonne nous débarrassa de nos chapeaux et nous conduit dans la pièce où se trouvaient Marie-Gilbert et son fameux époux tout juste revenu de Madagascar, pays chaud oh combien invivable, que par sa température.

Je les aperçus, là-bas, ensemble. Monsieur et Madame Pentois accueillaient leur invité et se serait un pléonasme de dire qu’ils le faisaient de manière toute respectable. Même si la normalité aurait voulu que je glisse jusqu’à mon amie, je demeurai près de la petite, lui jetant des coups d’œil inquiet, réajustant un pli de sa robe ou une mèche de cheveux. Je vins à penser que je le faisais également à Marie-Madeleine lorsque je l’accompagnais et que je le ferai sans doute à ma propre fille, dans plusieurs années… Sauf que celle-ci ne se laissera sans doute pas faire, indépendante qu’elle était. Je contournai, avec une précaution nerveuse et peu subtil, l’homme abandonné de sa femme et traçai la route jusqu’à Mari… Oh ! Lise était là, elle aussi. Je lui envoyai, chaleureuse, un signe de main ainsi qu’un sourire mais préférai me rendre à Marie-Gilbert pour la saluer et lui présenter la jeune chanteuse d’abord.

Celle-ci étant déjà occupée avec une autre épouse, je me tournai plutôt vers monsieur Pentois et inclinai la tête avec élégance. Boniface ne m’effrayait pas, il semblait aimant et affable, ce qui me fit sourire. « Bonsoir, Monsieur. Je suis ravie de vous voir enfin. »
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Thalie
Mademoiselle Clairon
Thalie

Messages : 542

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyVen 1 Fév - 10:48

Citation :
Quelques petites précisions sur l'époux de Marie-Madeleine. Nommé Constant Gervais, c'est un banquier, fier de son travail et que son épouse trouve bien ennuyeux à tant parler chiffres. Mais pour les autres il est un très bon gendre et époux qui sait œuvrer pour sa famille. Voici son portrait.


    — Père et Mère vont me tuer !

    Les domestiques, habitués, levaient les yeux au ciel en souriant pour les plus jeunes, ou en poussant un long soupir pour les plus vieux. On était habitués aux cris de la demoiselle de maison, cris digne d'une tragédie, ainsi que de sa tendance à être vite dépassée. Cette fois Marie-Madeleine était en retard, et pas qu'un peu. S'agitant à enfiler ses derniers accessoires, elle couinait de douleur quand ses cheveux se coinçaient dans une épingle, dieu sait comment. Il fallut qu'une domestique réussisse à tenir la maîtresse au calme quelques instants pour que Marie-Madeleine soit enfin prête.

    — Constant, somme-nous en retard ? demanda-t-elle à son époux, en descendant l'escalier dans un bruit de claquements de talons. Oh évidemment que oui. Mère va me tuer !
    — Ce serait là d'un très mauvais effet pour la soirée. Montez donc et respirez.



Marie-Madeleine obéit, inspirant un grand coup lorsque le cocher fit avancer les chevaux. Serrant ses jupons à défaut du pouvoir taper du pied nerveusement, la demoiselle fixait la route. Elle sentit un mouchoir lui tapoter le front et les joues.

— De grâce Marie, calmez-vous. Pensez à votre santé...

La jeune femme hocha la tête. Il est vrai que depuis son retour de voyage de nonces elle connaissait des moments de faiblesse. Elle avait de plus en plus de mal à marcher longtemps, et encore moins courir. Elle payait le prix de sa course d'aujourd'hui par un moment de flottement. Il fallut que son époux lui prenne le bras pour qu'elle puisse sortir du carrosse.

Nombre d'invités étaient déjà présent. Laissant son époux les saluer, Marie-Madeleine se laissa un temps de repos et surtout, hocha la tête en direction de sa mère pour la rassurer. Marie-Madeleine sentait venir les remontrances. Venir en retard à une soirée organisée pour soi, quel comble !

Reconnaissant quelques visages amis, Marie-Madeleine se dirigea vers eux. Puis elle n'était pas sûr de pouvoir supporter de présences masculines pour le moment.

— Madame... de Fréneuse, c'est cela ? Vous avez tant changé de nom ces derniers temps, je ne sais plus... Comment allez-vous ?

Voir Catharina était un soulagement pour Marie-Madeleine qui craignait de s'ennuyer. Ce n'est pas Constant qui allait lui faire la conversation. Sentant le regard de sa mère, l'ex-fille Pentois alla l'embrasser ainsi que son père.

Après tant d'émotions, elle n'aurait pas dit non à un verre.

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Séraphine Spéret
C'est à coups de mépris public qu'un mari tue sa femme ; c'est en lui fermant tous les salons.
Séraphine Spéret

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptySam 2 Fév - 6:23

Alors que la voiture approchait de la demeure illuminée des Pentois, Séraphine ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine satisfaction en regardant son mari. L’homme avait accepté sans trop rouspéter de se rendre à une soirée qui était pourtant plus du goût de sa femme que du sien, ce qui tenait en soit du miracle. Depuis quelques temps, les époux Spéret, dont les discordes étaient connues de tous, tentaient de remettre un peu d’ordre dans leur ménage. Cette sortie de couple, fort inhabituelle de leur part, constituait une grande réussite de ce nouveau statut quo au 6 et Séraphine n’en était pas peu fière.

Pour saluer cette occasion, elle avait donc revêtu une robe raffinée dont la teinte se voulait une version assortie, mais légèrement plus pâle, de l’habit de son mari. Lorsqu’ils pénétrèrent dans le hall d’entrée des Pentois, une domestique les délesta rapidement de leurs manteaux. Jules conserva son chapeau à la main, comme il était élégant de le faire, et elle s’accrocha à son bras pour franchir la porte qui menait au salon. La volonté affichée de son mari de dérouter son monde en s’affichant là où on l’attendait le moins compléta admirablement le sens de la théâtralité de Séraphine, et le couple gratifia les Pentois d’une salutation aimable, correcte et courtoise.

Séraphine elle-même devait convenir du surréalisme de la scène mais, pour une fois, elle décida d’apprécier ce genre absurde auquel tenait tellement son mari.

Le petit salon était décoré avec goût, mais sans excentricité. Séraphine apprécia le soin méticuleux avec lequel on semblait avoir arrangé les fleurs qui ornaient les guéridons. Bientôt, d’autres invités arrivèrent. Il y eut une dame fort bien mise dont le regard de connaisseuse se fit tour à tour propriétaire puis approbateur alors qu’elle détaillait les tenues de Mme Pentois et de Mme Spéret. Séraphine, qui suivait les péripéties de la mode parisienne avec attention, reconnut Lise Champmézières, une seconde avant qu’elle vienne les saluer, et se félicita de sa présence.

- Madame, dit-elle en réponse à sa salutation, je suis extrêmement ravie de faire votre connaissance. On ne dit que du bien de vous et de votre travail.


A la suite de la couturière, les invités se succédèrent, tous plus ou moins proches des maîtres de maison, puis, enfin, Marie-Madeleine et son tout nouvel époux parurent. Ce dernier se montra très urbain tandis que Marie-Madeleine se tenait davantage sur la réserve. Séraphine savait que ce retour sur la scène mondaine pouvait être déstabilisant. En tant que femme mariée, on n’avait plus le même rôle à jouer dans une soirée telle que celle là.
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Constance Saintoin

Constance Saintoin

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptySam 2 Fév - 23:10

Constance n'en revenait toujours pas... Elle avait été invitée chez les Pentois, en tant que chanteuse évidemment, pour la toute première fois. Elle se sentait enfin considérée comme une artiste à part entière. C'est dans cet état d'esprit que la jeune provinciale attendait au coin d'une rue, bien loin de sa chambre miteuse, une Catharina de Freneuse qui devait venir la chercher en voiture et les conduire toutes deux à la réception en l'honneur de Monsieur Pentois, rentrant tout juste de Madagascar, mais aussi pour le retour de Marie-Madeleine que venait de se marier.

La jeune femme enveloppe dans son grand manteau, ne se sentait pas très rassurée... Des jeunes filles, d'un milieu social peu élevé tout comme Constance avait disparu dans des conditions des plus étranges, et même dans ce quartier peu empreint au problème, elle craignait pour sa vie.
Elle espérait que Catharina ne trainerait pas trop...
Soudain, une voiture apparut au coin de la rue. Constance retint son souffle, prête à partir en courant au moindre doute, jusqu'au moment où elle vit Catharina par une des fenêtres de sa voiture. Elle grimpa donc avec précaution pour ne point abimer le bas de sa toute nouvelle robe qui lui donnait enfin l'apparence d'une digne jeune femme, et qui, il faut le préciser, la mettait on ne peut plus en valeur.

Une fois dans la voiture, sa mère de substitution lui souffla un tendre "Vous êtes ravissante" avant de partir dans une conversation sur l'état de la jeune femme. Constance lui dit qu'elle se sentait heureuse, mais très intimidée tout de même. Elle ne savait pas si les invités allaient aimer la prestation de ce soir, vus qu'elle n'était pas encore très connus...

Arrivée devant la grande demeure Parisienne, la jeune femme sortit de la voiture et suivit Catharina. C'était l'une des seules personnes qu'elle connaissait à la fête avec son mécène: le vicomte de Lonsay, et la couturière Lise Champmézière, à qui elle devait sa robe.

Une bonne la débarrassa de son chapeau et de son manteau, Constance la remercia d'un sourire aimable.
La maitresse et le maitre de maison accueillaient les invités dans la salle de réception. Catharina rajusta des mèches des cheveux et des plis de la robe de Constance, et celle-ci lui en sut gré. Elle chercha le vicomte du regard... Mais il n'y avait que deux autres hommes dans la salle, et la jeune femme n'en connaissait aucun.
Catharina la mena jusqu'à Monsieur Pentois. Cette dernière la salua, puis Constance encouragée par un signe de main fit de même...
Une jeune femme, visiblement épuisée, salua Catharina. Constance devina qu'il s'agissait de Marie-Madeleine, car sa protectrice lui en avait dressé un portrait avant leur départ.
Constance salua la jeune fille d'un gracile mouvement de tête avant de la voire d'éloigner pour embrasser ses parents.


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Pierrot Lunaire
La bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Pierrot Lunaire

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyMar 5 Fév - 3:42

[Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  Madame10 [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  AzzqG
Nos invités ne tardèrent point, en effet, et ils arrivèrent soudain l'un après l'autre, comme s'ils avaient tous décidé d'être le premier à franchir le seuil de cette respectable maison ! Tout d'abord se présentèrent - chose rare ! - M. et Mme Spéret. M. Pentois salua cordialement cet homme que Marie-Gilbert avait qualifié d'original - après tout, vu la propension de Marie-Gilbert à qualifier quelqu'un d'orignal ... Madame Pentois, quant à elle, accueillit ce couple si bien assorti - pour une fois ! - avec une mine radieuse, en échangeant les discours d'usage. Elle prit bien soin, en tant qu'hôtesse exemplaire, de les remercier pour le déplacement, et elle complimenta Séraphine sur sa toilette, tandis que M. Pentois prit bien vite à part l'éditeur, pour lui glisser, d'un air curieux et bienveillant : "Pardonnez-moi, Monsieur, j'ai tant été coupé du monde, à Madagascar... ! Il parait que votre nom résonne dans tout Paris. M'indiqueriez-vous ce qui vous occupe, véritablement ?", enjoignant son invité à discuter, en quelques mots, de ses occupations... en toute superficialité, bien sûr, puisque les femmes étaient là ! Si la conversation devenait sérieuse, elle se poursuivrait au fumoir, plus tard dans la soirée.

En outre, M. Spéret eut sans doute à peine eu le temps de répondre, car déjà arrivait Madame Champmézières, à qui Marie-Gilbert adressa un sourire radieux et reconnaissant. Elle se précipita vers elle et, avec un peu plus de chaleur qu'il n'eût fallu, la remercia en ces termes : "Oh, Madame, M. Pentois est impressionné par votre travail, il n'avait point vu de toilettes aussi raffinées, là-bas ! Mais je vous en prie, mettez-vous à l'aise ..." et elle dut bien enchaîner, laissant Lise aux mains de Madame Spéret, car on annonçait déjà le couple des Mauperché.

Hôtesse était un métier à plein temps ! L'accueil fut bien circonstanciel pour ces deux-là : Marie-Gilbert n'avait plus vu Raymonde depuis bien longtemps et connaissait assez peu son mari. Elle demeura cordiale, même si elle trouvait à M. Mauperché une mine ridicule ... Boniface, quant à lui, saluait les nouveaux venus avec neutralité et presque de l'enthousiasme : il semblait vouloir connaître tout le monde, et questionna Octave sur son métier, comme il l'avait fait pour Jules.
Cependant, Marie-Gilbert vit arriver Madame von Reutersvärd ... ou plutôt Madame de Fréneuse, comme elle devrait à présent l'appeler. Cette dernière, la jugeant visiblement occupée - ou craignant de la surcharger davantage, par délicatesse - salua d'abord Boniface, qui reçut son compliment. "C'est un plaisir de revoir cette dame dont Marie-Gilbert parle tant ! Je sais qu'elle a trouvé en vous une amie sûre." Et il est vrai qu'à y bien songer, les deux femmes n'étaient pas si proches, quand Boniface était parti pour l'Afrique ... Avisant Constance, qui l'avait salué timidement, il demanda à Catharina : "Mais dites-moi, qui est cette charmante demoiselle qui vous accompagne ?" Marie-Gilbert estima que la question était dangereuse, car elle vola à leur secours : "Une nouvelle amie de Catharina, à n'en pas douter ! Veuillez nous excuser un instant, mon cher ..." et, entraînant les deux jeunes femmes un peu plus loin, elle leur murmura, avec des étoiles dans les yeux : "Monsieur Pentois n'est pas au courant ... C'est une surprise pour lui, il adore la belle musique !" . Ensuite, elle désigna les rafraichissements aux deux dames avant de s'éloigner avec un petit sourire contrit, l'air de dire "Débrouillez-vous !" A vrai dire, au plus profond d'elle-même, Marie-Gilbert était contrariée, et elle eût aimé avoir le temps de faire part à Catharina de ses angoisses de mère. Marie-Madeleine n'était toujours pas là, quelque chose de grave était sûrement arrivé ! Catharina n'était-elle pas la mieux mieux placée pour le comprendre... ?

Marie-Madeleine parut, finalement, visiblement fatiguée, et Madame Pentois, oubliant un instant les devoirs de l'épouse pour ceux de la mère, courut à elle pour l'embrasser : "Oh ma chérie, était-ce une raison de courir comme ça ? Tu es toute pâle, va t'asseoir !". M. Pentois engagea sa fille à écouter sa mère, et l'embrassa également avec émotion.

Tout le monde n'était point encore arrivé. D'ailleurs, c'était presque curieux, cette arrivée en rang d'oignons : on eût presque pu croire que tous les invités avaient loué le même omnibus pour parvenir jusqu'à la maison de M. et Mme Pentois ... si cela avait été le genre de la maison. Sans surprise, c'étaient les invités de marque qui, pour la plupart, manquaient encore à l'appel : les de Lonsay, la marquise de Carmoran, M. Bonjour qui avait mystérieusement promis d'amener un charmant visiteur, et M. Hasard qui se piquait également de présenter son protégé à l'assemblée... Cependant, pas question de les attendre pour passer aux choses sérieuses ! Madame Pentois s'éclaircit la voix et s'adressa à toute l'assemblée :

- Chers amis, c'est un réel plaisir que de vous retrouver pour ces deux occasions si graves, pour une mère et pour une épouse. Attendons encore un instant nos invités et puis nous passerons à table.

Elle saisit alors une petite clochette d'argent qui trônait sur la cheminée et la fit tinter. Une jeune fille, d'une beauté modeste dan sa petite robe noire, apparut et Marie-Gilbert lui posa quelques questions. Elle garda un air impassible en entendant les réponses et renvoya la demoiselle. Puis elle profita d'un instant un peu plus calme pour se glisser auprès de Catharina et de la chanteuse qu'elle avait amenée : "Mon pianiste n'est pas encore arrivé. J'espère que vous pourrez quand même nous faire entendre quelques notes avant que le dîner ne commence !"

Et elle reprit aussitôt ses devoirs d'hôtesse, car l'on arrivait toujours. Voilà que se présentait M. Leduc ... et d'autres convives suivirent sans doute.

~ * ~

[Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  Al526e
On avait beau être médecin, et même un illustre médecin, on n'en était pas moins un homme. Voilà ce que le bon docteur Leduc se plaisait à afficher lors des soirées mondaines auxquelles il était convié, oubliant un instant de morguer les grands de ce monde du haut de sa chaire en Faculté, tel un médecin de Molière, pour adopter un regard plus affable - et surtout moins médical. Invité à la réception chez les Pentois, en l'honneur de Monsieur, revenu de Madagascar - en vie, paraît-il -, il s'était empressé de quitter sa chaire en Faculté, de confier ses patients aux mains d'un assistant, pour rentrer chez lui et se refaire une toilette digne de ce nom : rendre visite aux plus grandes gens de Paris en empestant le formol... triste idée !

Le médecin, sentant beaucoup moins le formol désormais, et un peu plus l'eau de Cologne, se rendit donc au lieu dit, et arriva pour ainsi dire à l'heure. Il salua très aimablement les assistants, puis échangea quelques paroles avec M. Pentois. D'un regard expert, il constata que Mme de Fréneuse s'était bien rétablie de son petit coup de froid... bien qu'elle n'ait jamais fait appel à lui, il n'avait pu s'empêcher de noter son teint blême la dernière fois qu'il était venu visiter son mari. Soudainement, il se fustigea : ne pouvait-il donc cesser de penser à la médecine ?

~ * ~

Le salon des Pentois commence à bruire des conversations et des froufrous des robes du soir. Si vous arrivez au tour suivant, le rituel est le même que vos prédécesseurs, vous devez d'abord présenter vos respects à l'hôte et à l'hôtesse - et à leur fille, ça peut être bien vu. Si vous voilà installé, vous pouvez interagir avec les invités, personnages joueurs ou PNJs présents - et même avec les servantes si vous ne faites rien comme tout le monde, mais vous passeriez pour un original. Évidemment, Marie-Gilbert est très occupée et ne vous accordera qu'un instant si vous la sollicitez. Boniface Pentois est plus posé et semble curieux de tout : il sera ravi d'engager la conversation avec vous si vous le souhaitez. Amusez-vous bien !

(Note pour les assoiffés : Non, pas d'apéritif ! Madame Pentois n'est pas une mauvaise hôtesse, c'est juste que ça ne se fait pas à cette époque-là ! Mais patience, le souper ne tardera pas !
)
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Octave Canard-Mauperché
Encore une victoire de canard !
Octave Canard-Mauperché

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyJeu 7 Fév - 21:39

L'accueil des hôtes fut courtois mais non chaleureux - était-ce surprenant, ils se connaissaient si mal ! En revanche, Octave conçut rapidement une bonne impression de M. Pentois, à qui il commença à décrire - succinctement tout de même - les aléas de son métier. Oh non, il n'était pas vraiment un commerçant, et son but n'était point d'engeigner son prochain ; lui, il se piquait d'imprimer les gens intéressants qui ne pouvaient se faire imprimer ailleurs ... C'était une petite main comme une autre, loin des ardélions de la littérature, etc. Et ce serait mentir que de ne pas dire que ce bavardage était là, peut-être, pour masquer la gêne profonde qu'il ressentait toujours, depuis l'incident de l'autre jour. Par bonheur, la nouvelle ne semblait pas avoir retenti jusque dans ces sphères-là ! ... Pendant ce colloque raccourci, Raymonde promenait son regard sur les invités, saluait les dames ... elle blémit cependant lorsqu'elle aperçut Madame Champmézières à quelques coudées : ciel ! fallait-il que cette histoire les poursuive... ? Oh, cette dame avait bien le droit de sortir et d'avoir une vie mondaine, bien sûr, mais fallait-il qu'elles se croise aussi tôt dans le même cercle ... ? Et pour comble de l'infortune, elle était déjà en grandes discussions avec Madame Spéret, devant laquelle Raymonde refusait d'ébruiter l'affaire. Ah, enfer et damnation ! L'épouse Mauperché attrapa le bras de son époux et s'y appuya quelques secondes, visiblement troublée.

- Tout va bien, ma chère ? s'enquit M. Mauperché, très correct. Et à M. Pentois : Je vous prie de m'excuser, Monsieur... J'espère avoir l'occasion d'entendre le récit de vos aventures à Madagascar plus tard, Monsieur !

Et il la soutint jusqu'à un fauteuil, non loin de là, juste à côté de celui qui avait accueilli la défaillante Marie-Madeleine.

- Permettez, Mademoiselle, mon épouse ne se sent pas bien. Accepterez-vous notre compagnie, quelques instants, afin qu'elle reprenne ses esprits ?

Pure formalité ! Raymonde s'éventait déjà, nerveusement. Ah, les femmes menaient de ces guerres dont les hommes n'avait aucune conscience, et les jupons de Raymonde étaient ceux d'un vétéran de la vie conjugale - parfaitement.
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Elke von Herzfänger
Un jour je serais, le meilleur dandy, je moustach'rai sans répit
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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyVen 8 Fév - 5:15

Ah, l'énergie de la jeunesse ! Monsieur Hasard, sérieux personnage en dépit d'un patronyme pourtant si léger, s'épuisait déjà à regarder son jeune protégé frétiller en tout sens. Elke semblait content, pire, enthousiaste. Ce n'était qu'une réception, que diable, y avait-il ici matière à cet excessif emportement, à cette brusquerie agitée ? En réalité, le jeune homme savourait la délicieuse certitude de se savoir comme il faut. Avec Désiré pour arbitre du convenable, il ne pouvait faire d'erreur. Néanmoins, il voulait s'habiller lui-même, et cela lui prenait un temps fou.
"Mais il fait bon d'arriver en retard, de cette façon on nous remarquera." Piaillait-il gaiment.
"Il est bon. Quand diable saurez-vous enfin parler français ? Et sachez que s'il est bon de se faire remarquer, cela doit se faire au moment opportun."

Une moue venait tordre le visage du garçon et il pressait le pas. Évidemment, Désiré ne pouvait pas comprendre. Chahuté régulièrement par les roues que les pavés secouaient, il ne voyait rien. Il ne se rendait pas compte de la satisfaction que l'allemand éprouvait à l'idée d'avoir correctement appris sa leçon, à cette assurance que l'on possède lorsque les pièces du puzzle ont toutes trouvé leur place et que l'on est en mesure de saisir l'inflexion dans la voix, l'approbation dans un regard, le dédain dans un sourire. Qu'on était capable, enfin, de capturer le moindre faux pas et de ne plus seulement dépendre du hasard. Elke s'amusa à cette pensée alors qu'ils pénétraient enfin dans la demeure des Pentois.

C'est avec beaucoup de déférence que Désiré présenta Monsieur von Herzfänger, et c'est avec beaucoup d'effort qu'Elke se retint de corriger, à chaque fois, sa prononciation. Reconnaissant chacun des visages, éprouvant quelque suffisance, son regard tomba forcément sur Madame de Fréneuse, comme il convenait de la nommer à présent . Il ne pu retenir, un instant, une expression de mépris. Elle n'avait que trop de chance de pouvoir se pavaner comme une précieuse maintenant qu'elle avait un titre... mais qu'elle était exécrable, à vouloir sortir de sa place !
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Lise Champmézières
Elle court, elle court, la cousette !
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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyVen 8 Fév - 9:21

Dès lors que l’on atteint un certain niveau dans la société, on rencontre toujours les mêmes têtes. Ainsi pensait Lise en voyant défiler tous les nouveaux arrivants, s’étonnant d’en reconnaître un bon nombre… Elle eut un léger coup au cœur en voyant entrer le couple Canard-Mauperché. Heureusement, tout dans l’attitude de Madame faisait oublier l’affreuse scène de la librairie où elle était apparue quasi-hystérique, et en robe de chambre… A ce seul souvenir, Lise sentit ses joues rougir et elle reporta immédiatement toute son attention sur madame Spéret dont elle accueillit le compliment avec un sourire :

« Vraiment ? Oh je suis flattée, Madame. Si vous vouliez me faire l’honneur de passer à la Maison, je me ferais une joie de vous montrer quelques créations qui vous amuseraient peut-être ! »

En réalité, elle avait de la peine à ne pas déjà imaginer mille choses pour cette jolie femme. Mmh, oui, s’il était évident que madame Spéret avait déjà une couturière de talent, Lise se serait bien vue la remplacer.

Mais déjà, à leurs côtés, monsieur Pentois s’était libéré. Oh, il fallait saisir l’occasion, il serait tellement sollicité par la suite ! Boniface portait bien son prénom et tout en lui respirait la bonhomie… Si bien que Lise n’eut aucune appréhension pour l’aborder, tout en invitant Séraphine à se joindre à la conversation :

« Ah Monsieur, j’aimerais tant vous entendre parler de votre voyage ! De Madagascar ! Comment sont les indigènes ? Est-il bien vrai que la reine a quitté son pays ? A quoi ressemble-t-elle, comment est-elle habillée, porte-t-elle une couronne ? »

Questions de femmes, sans aucun doute…
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Catharina de Fréneuse
L'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptySam 16 Fév - 2:41

Je saluai une personne, puis une autre. Les rassemblements n’avaient jamais été mon point fort, au contraire, ils étaient ma bête noire. Je jurai en silence, me disant que j’aurais pu être malade aux côtés de mon mari plutôt qu’entourée de mondains inconnus mais, parce qu’il s’agissait d’une soirée organisée par Marie-Gilbert pour Boniface, ma présence était requise. Ils formaient un couple tout à fait charmant et je leur devais tant, comment pourrais-je un jour décliner quoi que se soit venant des Pentois ?

Me faisant emmener plus loin, je ne manquai pas de trainer avec moi la petite Constance. « Tenez-vous droite. Vous pouvez être intimidée, mais tout le monde n’a pas à le savoir. » Douce, j’appuyai contre l’épaule de la cantatrice de longs doigts pour l’inciter à se cambrer vers l’arrière, d’arborer une démarche moins… provinciale. Les grands de ce monde se jugeaient sévèrement entre eux, j’imaginai alors les ragots que provoqueraient une jeune fille qui n’en faisait pas partie. Même entre amis, l’on se jaugeait franchement : Je ne comptais plus le nombre de reproches dont me faisait part Marie-Gilbert depuis notre rencontre. Oh ! Heureusement, elle savait rester gentille, mais cela ne l’empêchait pas de souligner mes lacunes mondaines et de mettre le doigt sur mon obstination à garder mes enfants et jouer les casanières.

Je me tournai vers l’hôtesse lorsque celle-ci s’adressa à l’assemblée. Toute agitée, elle ne demeura pas à sa place bien longtemps avant de tracer jusqu’à moi ainsi qu’à Constance. Je laissai retomber mes épaules, déçue d’entendre que le précieux pianiste choisit par Madame ne savait faire preuve de ponctualité. Je m’inclinai vers elle pour me mettre à sa hauteur et lui murmurai « Si le besoin est, je peux toujours accompagner mademoiselle Saintoin au piano. » Quelques minutes même pas et Marie-Gilbert était repartie ! Quel épouvantable rôle était celui d’être hôtesse. Si Madame semblait si plaire, je ne voyais là qu’une raison de plus pour ne pas faire de soirée.

« Constance, venez pas ici, s’il vous plait. » Peut-être avait-elle remarqué que j’évitais certains convives. Mes connaissances étant très restreintes et le malaise que je ressentais ne m’aidait pas à les apprécier. Je m’écartai, tranquillement, pour me mettre là où il y avait moins de monde, là où, je l’espérais, on ne viendrait pas me solliciter. Je respirai calmement, pour me calmer. Diable ! Ce n’était qu’une soirée.
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Constance Saintoin

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptySam 16 Fév - 10:48

Tout allait tellement vite pour la petite provinciale. C'était comme un tourbillon de voix, de couleur, de rire dans lequel elle était entrainée et dont elle ne pouvait plus sortir.
Elle se sentait très intimidée par toutes ces personnes qui semblait toute se connaitre, alors qu'elle-même ne connaissait personne hormis Lise et Catharina. Constance pensait que son mécène serait arrivé bien avant elle, pourtant, il ne venait toujours pas. Peut-être avait-il renoncé à venir car il n'appréciait guère les Pentois...

Soudain, une voix ainsi qu'une légère pression dans le dos la fit sortir de sa rêverie. C'était Catharina qui lui intimait de se tenir bien droite, même si elle se sentait intimidée.
Se trouver en bonne compagnie impliquait-il de cacher ses sentiments... Constance allait devoir faire de gros effort. Sa nature avait toujours été des plus expressives, pourtant elle devait se comporter comme si elle était une dame flegmatique.
La jeune femme se redressa, le menton bien haut et le regard droit. À l'extérieur, elle ressemblait presque à une statue de marbre. À l'intérieur, elle était effrayée. Elle allait devoir chanter devant tous ses gens qui allaient sans aucun doute la juger. Les conseils de Madame de Freneuse étaient les bienvenus en fin de compte...

La soirée semblait se dérouler sans encombre. Madame Pentois fit un petit discours pour tous ses invités des plus charmants et délicats.
Mais, elle vint rapidement voir Catharina et la jeune chanteuse pour annoncer une nouvelle qui pétrifia quasiment Constance : le pianiste était en retard... Son visage se figea et elle regarda Catharina, toutes ses dernières leçons oubliées. "Si le besoin est, je peux toujours accompagner mademoiselle Saintoin au piano.". Elle lançait un sourire radieux à sa protectrice, toutes peurs envolées avant qu'elle ne l'entraine dans un coin relativement tranquille de la pièce.


Constance se redressait comme lui avait conseiller Catharina tantôt. Puis elle lui glissa dans un souffle une multitude de questions:

"Excusez-moi, je ne sais pas si vous êtes plus renseignée que moi, mais quand vais-je chanter ? Il faudrait aussi que je me chauffe la voix. Mais comme c'est une surprise, où vais-je pouvoir le faire sans que l'on me découvre ?"

Elle se remit à côté de Catharina et scrutait la folle valse des invités....
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Thalie
Mademoiselle Clairon
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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptySam 16 Fév - 11:16


    Que de monde, que de monde et avec cela une chaleur ! Marie-Madeleine déplia l'éventail qu'elle avait pensé à prendre avant de partir et brassa l'air à grands coups de poignet. Que les invités et que le diner avance, que diable ! Elle se sentait fondre ! Et évidemment son époux était bien trop occupé à parler "affaires d'hommes" pour se soucier d'elle !

    Réprimant un long soupir digne d'une Madame Bovary, Marie-Madeleine se résolut à souffrir. Comme elle s'était résolue à souffrir neuf longs mois à garder un enfant dans son ventre. Il y avait des batailles que seules des femmes pouvaient surmonter.

    Le couple Canard-Mauperché (quel nom !) vint prendre place à ses côtés. Curieux assortiment que cette femme au teint blanchi par un malaise, et cet homme qui sentait la poussière.

    - Permettez, Mademoiselle, mon épouse ne se sent pas bien. Accepterez-vous notre compagnie, quelques instants, afin qu'elle reprenne ses esprits ?
    — Mais bien entendu, je vous en prie ! Madame semble se sentir mal, sans doute la chaleur !

Toujours aussi bonne de cœur, Marie-Madeleine usa de son éventail pour rafraichir la dame. Hélant au passage un domestique, elle lui demanda de ramener de l'eau.

— Mère ne m'en voudra pas de m'occuper d'une de ses invités. Respirez doucement Madame...

La situation était assez cocasse. Une femme enceinte, dont le ventre commençait à tendre la robe, aidant une dame ayant eu une crise de nerfs à se remettre. L'inverse aurait été plus approprié.

Le domestique revint avec le verre quémandé que Marie-Madeleine donna à Raymonde, allant même jusqu'à aider la femme à le porter à ses lèvres.

— Cela devrait aller mieux. L'incident est passé.

Pour rassurer l'époux, Marie-Madeleine lui sourit. Il avait l'air un peu farouche le bougre, et pas à son aise dans cette assemblée. Mais pas bien méchant.

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Charles-Armand de Lonsay
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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyLun 18 Fév - 20:47

Le vicomte de Lonsay s'était vu inviter à une réception chez la famille Pentois. S'il n'avait pas été bien surpris, il n'en avait pas été ravi pour autant : les relations qu'il entretenait avec cette famille, et tout particulièrement avec la maîtresse de maison, étaient des plus tièdes, plus proches du froid que du chaud. Il convenait néanmoins de s'y rendre : les conventions mondaines l'exigeaient. En outre, si les sentiments qu'il nourrissait pour Madame étaient aux limites de la froideur, Monsieur avait davantage son estime... et sa propre soeur, Adélaïde, de retour à Paris depuis si peu de temps, était également conviée à cette réception. En d'autres termes, force lui était d'accepter l'invitation... ou de tomber malade pour se désister, chose qu'il ne souhaitait somme toute pas.

D'un commun accord - et suivant en cela les conventions sociales, d'ailleurs -, le vicomte était allé chercher sa petite soeur à son domicile, et tous deux arrivèrent ensemble chez Mme Pentois. S'il y eut sans doute quelques curieux mal informés des dernières nouvelles qui regardèrent avec surprise la dame au bras d'un homme réputé très indifférent, ils ne tardèrent pas à comprendre qu'elle devait être sa parente : ils se ressemblaient, après tout... Suivant les convenances, le vicomte et la comtesse saluèrent d'abord l'hôtesse, puis l'hôte, puis leur fille. Un rapide coup d'oeil alentour permit au sire de Lonsay d'identifier la plupart des assistants, sans toutefois qu'il engageât la conversation... C'est qu'il n'était pas bavard de nature, n'est-ce pas ?

HRP:
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Pierrot Lunaire
La bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyMar 19 Fév - 5:05

[Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  Madame10
Avant d'aller plus avant dans cette réception, il nous faut à tout prix corriger quelques oublis regrettables du narrateur ... En effet, avant de prendre congé de Madame de Fréneuse et de la petite Saintoin, Marie-Gilbert Pentois eut à répondre au flot de questions de sa petite cantatrice. Devant la naïveté et la spontanéité de la jeune fille, elle ne put s'empêcher de sourire d'un air bienveillant. " Mon enfant, vous chanterez après le dîner : il ne serait pas convenable d'affamer mes invités davantage ... J'espérais en effet vous faire chanter un peu avant, mais trop de gens sont arrivés en retard. Il n'est pas correct de faire attendre le potage plus de vingt minutes, vous comprenez ? En outre, j'ai un lieu tout désigné où vous vous retirerez pendant les rafraichissements. " Elle désigna Marie-Madeleine, qui était installée plus loin. "Ma fille nous fera le plaisir de prêter ses anciens quartiers, si cela vous convient." Et, sans attendre la réponse - parce que de toute façon, cela devait lui convenir, non ? - elle répondit à Catharina : "Je vous remercie, ma chère, vous prouvez encore une fois qu'on peut compter sur vous ! Nous verrons bien..." Et, comme nous l"avons déjà raconté, elle s'éclipsa pour remplir ses devoirs. Cela corrigé, revenons à présent où nous nous étions arrêtés la dernière fois. Les invités arrivaient toujours, avec une régularité presque étonnante : à croire qu'ils faisaient antichambre pour être certains d'arriver, l'un après l'autre, à cinq minutes d'intervalle ...
Ce fut d'abord Monsieur Bonjour, grand entrepreneur au sourire franc, qui s'excusa bien platement de son retard et pour, finalement, être venu seul - son protégé soignait présentement un mauvais rhume, ou quelque chose comme ça... Puis ce furent Monsieur Hasard et son protégé prussien au nom imprononçable... celui-ci fut présenté dans les formes aux hôtes. Monsieur Pentois étant occupé à converser avec Mesdames Champmézières et Spéret, ce fut Marie-Gilbert seule qui accueillit les nouveaux venus : "Monsieur Hasard, c'est toujours un plaisir de vous voir vous déranger pour nos modestes soirées. Boniface sera tellement content !" et, à l'attention de M. von Herzfänger, froidement mais poliment : "Monsieur, je vous souhaite la bienvenue, puisque c'est la première fois que nous nous rencontrons. Puissiez-vous trouver cette soirée agréable." et, simplement, elle les laissa aller, car déjà Madame d'Elmées et M. de Lonsay paraissaient : "Madame d'Elmées ! Vous voilà, vous aussi, à goûter de nouveau la vie parisienne, n'est-ce pas ? " Et elle ajouta d'un air complice, en souriant à Charles-Armand : "Vous avez eu l'excellente idée de ramener votre frère qu'il est bien difficile d'avoir, c'est très aimable à lui d'être venu !" La marquise de Carmoran arriva enfin, salua rapidement les hôtes à son tour ... Et Marie-Gilbert put enfin, pendant quelques minutes à peine, reprendre son souffle... Elle adressa un sourire complice à sa fille, qui s'occupait de Madame Canard-Mauperché ... Quelques minutes, seulement !

~ * ~

[Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  AzzqG
« Ah Monsieur, j’aimerais tant vous entendre parler de votre voyage ! De Madagascar ! Comment sont les indigènes ? Est-il bien vrai que la reine a quitté son pays ? A quoi ressemble-t-elle, comment est-elle habillée, porte-t-elle une couronne ? »

Ah le triste sourire qu'eut Monsieur Pentois à cette première question ! C'est que les affaires de Madagascar l'avaient épuisé, le pauvre homme, et qu'il n'ambitionnait presque plus, maintenant, qu'à jouir du repos familial : retrouver sa digne épouse, voir sa fille, aller au spectacle ... N'était ce dossier à terminer, qui lui volait ses nuits et sa sérénité, il serait libre, parfaitement libre ... Patience, Boniface, se disait-il ... Nous en aurons bientôt fini ! Cependant son trouble, s'il fut visible, ne fut que de courte durée. Les questions des femmes, il eût dû s'en souvenir, ne portaient jamais sur ce qui était réellement important ...

- La reine a bien quitté son pays, Madame, c'est exact ! Les rebelles continuaient à menacer la vie des européens en son nom, alors même que le pouvoir est passé aux mains de la France, par décisions de la reine en personne.
C'est autant pour notre sécurité et pour la sienne que ... Mais pardonnez-moi de vous ennuyer avec ces questions, peu importe, n'est-ce pas ...? Pour répondre à votre question, a reine Ranavalona III est une femme très distinguée. Elle semble même porter avec plaisir les robes occidentales ... bien que sa silhouette n'ait pas la finesse de celle des parisiennes ! Je crois qu'elle envisage une villégiature en France ...

Et voilà que les considérations politiques le reprenaient, bien malgré lui ... Il reprit tout de même, avec un sourire doux, un peu mélancolique :

- Elle avait bien sûr une couronne. Rouge et or, très grande ! Cela peut sembler un peu "trop" pour une civilisation habituée à la République, comme nous ... Cela vous fait rêver, Madame ? Comment habilleriez-vous une reine ? Et vous, Madame , reprit-il en s'adressant à Séraphine, ces histoires de reine déchue vous inspire-t-elles ? Une femme d'éditeur, cela a peut-être un avis sur ces choses-là ?

Et doux, parfaitement aimable, il se surprit à regretter cette soirée, où il voudrait oublier Madagascar et où tout, fatalement, l'y ramènerait ...


~ * ~

[Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  10p3bmb
La bonne blague que c'était, vraiment ! Ah, elle en aurait presque fulminé, la marquise de Carmoran, si seulement elle avait pu se le permettre. Lui envoyer ce billet ridicule, vraiment, quelle idée grotesque ! Pour qui se prenait donc cet hurluberlu de Bonjour, dont le nom annonçait bien la couleur ? La croyait-il galante ? Peste, on connaissait pourtant sa réputation !

C'était dans cet état d'esprit que la marquise de Carmoran était arrivée chez Mme Pentois. Elle avait salué avec toute sa gentillesse - teintée d'un tout petit brin de condescendance, certes - et toute l'amabilité possible les diverses femmes de l'assistance, la toute récente princesse de Fréneuse, la créatrice de mode coqueluche de Paris, et même la petite chanteuse... Elle en aurait presque oublié ses tracas.

Jusqu'à ce qu'elle voie ce hibou de Bonjour.

Eh flûte !

~ * ~

Pendant ce temps, une bonne, impeccable dans sa petite robe noire, distribuait une petite enveloppe non cachetée à tous les hommes de l'assemblée, sans dire un mot. Nous ne saurons trop conseiller à ces Messieurs d'ouvrir la leur ...

Enfin, lorsque tout le monde - ou presque, Madame Forestier semblant vouloir se faire attendre ! - fut arrivé, un domestique annonça à l'assemblée : "Madame est servie" et les portes qui reliaient le salon à la salle à manger s'ouvrirent pour dévoiler une table somptueuse ... Des fleurs exotiques décoraient la pièce, lui donnant un air presque étrange ... des trésors ramenés de Madagascar par M. Pentois, sans doute ! Marie-Gilbert vint présenter son bras à M. de Lonsay ; Boniface le sien à Madame de Fréneuse ... les dames non mariées ou venues sans leur époux n'avaient plus qu'à attendre qu'un galant homme leur proposât de les accompagner à leur place ... et c'est ainsi que l'on commença doucement à s'installer à table, tandis que les domestiques servaient le potage...


Citation :
Pour la suite des événements, je vous conseille de guetter votre boîte à messages privés ! Pour explication, les enveloppes contiennent le nom de la dame que ces messieurs doivent accompagner (dans le cas de deux époux, ceux-ci restent ensemble tout simplement, pas besoin d'attendre un MP ou une enveloppe pour vous !) ainsi que l'endroit où ils sont placés à table. Et pour ce qu'ont fait nos hôtes, c'est bien simple : il est d'usage que les hôtes donnent le bras respectivement à l'homme et la femme les plus importants de la soirée, en terme de rang ...

N'hésitez pas à utiliser le sujet d'organisation en cas de question. Vous pouvez tout à fait interagir avec les PNJs si besoin (Madame de Carmoran, M. Bonjour, M. Leduc et les Pentois), ils sont là pour ça ! Un plan de table est donné dans le sujet d'organisation. Cela limite un peu les interactions pour un tour ou deux mais la table n'est pas grande (donc vous pouvez discuter avec presque tout le monde autour de vous, hormis ceux qui sont à l'autre bout de la table, forcément ... ) et la soirée se continuera ensuite dans le salon, où votre personnage pourra retrouver les personnages selon ses affinités. Ah les contraintes de la vie mondaine ! Wink


Dernière édition par Pierrot Lunaire le Mar 19 Fév - 13:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyMar 19 Fév - 12:38

Ce soir-là ean-Baptiste était rentré assez tôt du bureau et était venu voir sa femme qui se trouvait dans un salon un livre à la main guettant les allées et venues par les grandes fenêtres.

«Annie , mais que faîtes vous ?»

La Forestière se retourna en sursautant. Il était assez rare que son mari l’interpèle ainsi sans même un «Bonsoir ma chère femme, je suis de retour.» Elle lui jeta un regard sévère mais attendit la suite de son exclamation.

«La réception de Mme Pentois est ce soir ! Ne me dîtes pas que vous avez oublié !»

La Forestière eut un second sursaut, en effet elle avait oublié. Elle hésita un instant avant de réagir. Elle jeta un regard à la pendule, il lui restait une bonne heure avant le rendez-vous, ce qui ne serez jamais assez pour se préparer entièrement et arriver à temps. Elle dévisagea son mari puis, se leva violemment, passa devant lui en coup de vent et se dirigea vers ses appartement en lâchant :

«Oui, j’avais oublié, et alors ?»

Oui et alors, comment pouvait-il se montrer si abrupte avec elle ? Et surtout comment pouvait-il être heureux de se rendre chez Mme Pentois ? La platitude de cette dame faisant des efforts immenses mais sans grand intérêt pour être parfait, la laissait complètement pantoise ! Comment pouvait-il se réjouir d’aller à ce diner ? Ah oui, sûrement parce qu’il pouvait se montrer aussi inintéressant que cette Mme Pentois. Elle soupira en faisant venir Aliénore pour la préparer. Il ne lui restait qu’une heure pour se préparer, le mieux serait peut-être d’envoyer son mari et se faire excuser. Mais non, tout les mondains parisiens y seraient, et puis c’était le grand retour de Mr Pentois. A moins d’une excuse en or, il n’y avait que peu de raisons qu’elle n’y aille pas. Et puis, elle voyait de là le regard de reproche de son mari, il ne se mettait que rarement en colère, mais, que l’ambiance devenait insupportable lorsqu’il était fâché contre elle. Si au moins, il pouvait lui dire tout ce qu’il avait sur le coeur, tout irait sûrement mieux, mais non, il fallait qu’il se taise et lui lance toute sa haine uniquement pas son attitude.

Ils étaient donc en retard. Elle était en retard ! Totalement inadmissible !Pendant le temps qui suivit, il ne fallait en aucun cas lui adresser la parole car alors toute sa haine envers le monde serait jeté au visage de celui ou celle qui avait osé lui parler. Mais heureusement que dans sa maisonnée, les règles était assez bien établies. Aussi Aliénor fit les choses dans l’ordre et très minutieusement, tandis que son mari patienta sans ajouter le moindre mot.Lorsqu’elle fut fin prête, il ne restait que 5 min avant l’heure du rendez-vous. Le peu d’espoir qu’il lui restait d’arriver à l’heure avait totalement disparut.

Cependant, la route qui la séparait de la demeure de Mme Pentois l’apaisa grandement. En effet, le situation n’était finalement en rien catastrophique, car s’il y a avait bien une personne qui pouvait se permettre arriver en retard, c’était bien elle, la Forestière ! Et puis Mme Pentois n’oserait jamais lui adressait un mot à ce sujet ! Un sourire fier apparut sur le visage de la Forestière, n’était-ce pas là ce que l’on appelait se faire désirer ? Se remontant elle-même le moral , elle en arriva même à se convaincre qu’elle avait évité la partie la plus ennuyeuse de la réception, celle où l’on attendait bêtement que les invités arrivent tous. Mais non, cette fois elle arriverait en retard et ce seront eux qui l’attendront,. une petite vengeance personnelle pour elle qui organisait régulièrement des soirées et dont on faisait l’affront d’arriver en retard, une petite vengeance aussi pour toutes ses fois, où elle toujours parmis les premiers, avait attendu. Il ne restait plus qu’à mettre en place une stratégie d’entrée remarquable, enfin plus encore qu’à son habitude. Voilà, une problématique à laquelle elle n’avait jamais vraiment été confrontée. Jean -Baptiste avait vraisemblable sentit le changement subite d’humeur de sa femme et dit d’un ton assez neutre :

«Nous pouvons leur dire que je suis rentré tard de mon travail.»

La Forestière lui lança un regard surpris. Il lui donnait le droit de remettre tout la faute sur sa personne, était-ce bien là ce qu’il venait de lui annoncer ? C’était ces moments que la platitude de son mari était tout à fait confortable. Il sembla comprendre que son conseil avait été accepté car il posa sa main sur celle de sa femme. Et la Forestière était malgré tout très reconnaissante de ce geste même si elle ne le lui dirait jamais.

Elle arriva alors en grande pompe à la demeure des Pentois au bras de son cher mari, se fit débarrassée de son manteau, chapeau et autres accessoires et se dirigea d’un pas assuré vers le salon. Une domestique s’avança vers eux et tendit une enveloppe à Monsieur. Un sourire encore plus grand s’afficha sur le visage de la Forestière. Ils arrivait au moment parfait. Le diner allait juste commencer ! Profitant de fait que les gens se dirigeaient vers la salle à manger, elle alla voir ses hôtes pour «s’excuser» ou plutôt s’assurer que son absence avait été remarqué.

«Mme Pentois, j’espère que je n’ai rien manqué d’important ! Sachez que c’est un réel plaisir de venir chez vous, vous devriez organisé des diners plus régulièrement. La table me semble bien majestueuse»

Pour une fois que c’était elle qui invitait. Elle se tourna alors vers Mr Pentois :

«J’espère que votre séjour à Madagascar vous a été profitable. Peut-être devriez-vous le conseiller à mon cher mari ? Il a tant de travail ici qu’il nous met en retard pour des réceptions de la plus haute importance. Un peu de soleil pourrait lui être profitable.»

Non, elle n’insinuait pas du tout que le travail de son mari était plus important que celui du ministre des colonies, qui oserait ? Elle se tourna alors vers Jean-Baptiste qui serrait la main aux hôtes à son tour et qui lançait des sourires un peu gênés à Monsieur et Madame Pentois et s’excusant pour sa femme. Ce geste agaça au plus haut point la Forestière, même si elle fait au mieux pour ne rien en montrer. Elle mit fin aux paroles de son mari en ajoutant :

« Quoiqu’il en soit, j’espère que nous pourrons parler plus longuement pendant le diner.»

Elle prit alors le bras de son mari et se dirigea vers la salle à manger. Voilà, il lui avait donné une excuse parfaite mais il venait de tout gâcher, et c’était dans ces moments qu’elle s’en voulait d’avoir un mari si médiocre.

(Un long message pour une arrivée en retard, la prochaine fois je serai à l'heure pour faire plus court Wink )
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Catharina de Fréneuse
L'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
Catharina de Fréneuse

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyMar 19 Fév - 16:18

L’enfant posa toutes sortes de questions et l’on devinait qu’elle était nouvelle à ces réceptions mondaines. Marie-Gilbert, affable dame, répondit à chacune de ses questions. Le flot de paroles défila tant dis que Catharina jouait avec la pointe de ses gants, ne relevant les yeux que lorsque Madame s’adressa à elle. « …Mais c’est avec plaisir, ma chère ! » Elle hocha la tête, retournant à la délicate trituration de ses vêtements, subtils gestes lui permettant de ne plus exister le temps du souper. Lorsque les tissus furent tous bien placés, elle s'attaqua à la cantatrice pour replacer quelques dentelles sur sa robe. La Marquise de Carmoran passa par là, et vint les saluer. Catharina se redressa et lui fit un poli signe de tête avant d’envoyer ses yeux se balader ailleurs, comme dans le plafond.

Le diner fut annoncé et les hommes reçurent leur habituelle petite enveloppe. Elle souffla à Constance quelques mots, que celle-ci allait devoir se débrouiller seule car elles ne seraient sans doute pas assises l’une à côté de l’autre. Au travers ses cils pâles elle observa l’assemblée qui se déplaçait, se demandant quel odieux partenaire Marie-Gilbert lui avait-elle attribué. Catharina fut étonnée de voir Monsieur Pentois s’approcher d’elle. L’hôte n’accompagnait-il pas la femme la plus hau-…. Ah ! Oui ! Bien sûr, maintenant qu’elle s’était élevée socialement et qu’elle n’était plus une vicomtesse, elle devenait une figure importante, lors de réceptions. À cette constatation, elle parut plus sociable et plus enjouée. Boniface avait des traits rassurants, de plus, il était l’époux de l’une de ses plus proches amies. Que demander de mieux, comme voisin à la table ?

La salle à manger était décorée de fleurs exotiques tout à fait exquises. L’endroit où Madame s’était assise était de choix : Sans voir vraiment l’importance, elle se réjouissait plutôt d’avoir dans son champ de vision Marie-Gilbert ainsi que sa fille. Malheureusement, Lise se trouvait trop loin et cachée derrière trop de personnalités pour que Catharina puisse communiquer avec elle de quelques façons que ce soit. Tant pis, elle irait avec Honey le lendemain voir Lise à la maison de couture et elles discuteraient de la réception de manière très femme et sans doute un peu moins mondaines. Quelle vie de princesse, franchement !
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Octave Canard-Mauperché
Encore une victoire de canard !
Octave Canard-Mauperché

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyJeu 21 Fév - 23:17

La fille de Madame Pentois était tout bonnement adorable. Raymonde but lentement le verre d'eau qui lui avait présenté, battit des paupières et put reprendre son souffle tandis qu'Octave remerciait cette parfaite petite maîtresse de maison :

- Vous êtes un ange, Madame, je ne sais comment vous remercier.

Raymonde, quant à elle, reprenait contenance. C'est d'une voix relativement calme qu'elle renchérit :

- L'incident est passé, en effet. Merci, Madame ... ? - elle laissa un temps de suspens, ne parvenant pas à se rappeler le nom de la jeune femme. Toute à son trouble, elle avait raté cette partie des présentations ... - Je ne sais que dire, je suis confuse. Marie-Gilbert me fait l'honneur de m'inviter après tant d'années, et voilà que je fais des manières ...

Elle eut un petit sourire gêné, assez gracieux.

- Mais gardez votre éventail, Madame, et prenez peut-être un verre d'eau vous aussi. Je crois que de nous deux, c'est vous qu'il faut dorloter.

Octave, pendant ce temps, bataillait avec une petite enveloppe qu'on lui avait remise ... Il se renfrognait déjà lorsque son épouse tendit la main et, d'un geste délicat, l'ouvrit et en sortit le carton. L'occupation lui donnait une contenance et, bien qu'aider Octave dans les moindres circonstances de sa vie pouvait être épuisant, à force, elle se rendait compte que cela lui donnait une certaine position - une possibilité de contrôle qui n'était pas si déplaisante ... Et puisqu'il était temps de gagner la table ... M. et Mme Mauperché prirent gentiment congé de la petite dame, en lui confiant qu'ils espéraient peut-être la retrouver tout à l'heure - ou à table, qui sait ? - pour faire plus ample connaissance ... Et tous deux, Madame Mauperché au bras de son mari, cheminèrent, pensivement. Octave, toujours inquiet pour son épouse, fit preuve de plus de prévenance qu'à son accoutumée :

- Raymonde, ma mie, vous sentez-vous bien ? demanda-t-il, naïvement. Si je puis vous aider ...

Elle lui serra le bras sans répondre... Pendant un instant, toute l'attention fut portée sur La Forestière et elle put en profiter pour retrouver tout à fait un air acceptable ... Mais au bout d'un moment, Madame Mauperché ne put s'empêcher de se retourner - par curiosité - pour constater que cette dame valait sa réputation. Octave lui adressa son bonsoir de loin, par simple politesse (le vit-elle ou non ? qu'importe! c'était au cas où) ... et ils partirent s'installer. C'est lorsqu'ils se placèrent à l'endroit indiqué sur la petite carte d'Octave que, remarquant le couple qui leur faisait face, Raymonde lança avec un sourire :

- Notre réputation d'artistes nous poursuit, mon cher, nous voilà assis face à une cantatrice !

Et elle adressa un gentil signe à Constance et au freluquet qui l'accompa ... Ciel ! Cet incident ne la quitterait donc jamais ? Ne plus y penser, ne plus y penser ... Oh, Madame Pentois était si loin, et Madame Spéret, et Madame Forestier ... ! Raymonde prit une inspiration aussi profonde que possible ... Au fond, elle n'était pas surprise, de se voir reléguée au magasin des accessoires, mais ... elle avait hâte tout de même que le dîner soit derrière eux, qu'elle ait une chance d'approcher toutes ces grandes dames qu'elle admirait, et à qui elle voulait ressembler.

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Constance Saintoin

Constance Saintoin

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyVen 22 Fév - 5:27

Constance savait que quelque chose d'assez terrible devait la guetter, et cette chose était l'ennui.
Madame Pentois lui avait dit qu'elle ne pourrait chanter qu'après la fin du repas, or elle était véritablement venue pour sa prestation et l'état d'excitation dans lequel la jeune femme se trouvait quelques instants plus tôt laissait place à un dépit des plus totals.

Elle allait sans doute, en petite provinciale qu'elle était se retrouver attablée à côté d'un vieux barbon qui allait, sans doute, la lorgner en pensant à sa jeunesse perdue.

La jeune femme se prit soudain à penser à un jeune aristocrate de passage en sa bourgade qui lui avait fait, il y a quelques mois de cela faits tourner la tête. Il s'appelait Anatole de Rougeons.
Ils avaient fait connaissance et au bout de quelques semaines échangées quelques baisées timide dont Constance rougissait encore. Celui-ci était parti sans crier gare, ne laissant aucune adresse où la jeune femme pourrait le joindre. Constance se rendit soudainement compte qu'elle n'avait été l'objet que d'un stupide amusement de jeune homme.

Peut-être le retrouverait-elle un jour ici à Paris. Elle pourrait alors lui rendre la monnaie de sa pièce.
Catharina était partis au bras de Monsieur Pentois et Constance n'avait plus qu'à attendre celui qui serait son voisin de table...
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Thalie
Mademoiselle Clairon
Thalie

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyVen 22 Fév - 23:47


    — Ma chère, il est temps de se rendre au souper...

    M. Gervais était revenu aux côtés de son épouse, l'aidant à se lever. La petite Marie-Madeleine était encore sous le charme de ce couple dont elle ne se rappelait plus le nom et qui semblait unie comme au premier jour malgré les années. Demandant l'identité de ces gens à son époux, elle apprit que Monsieur était imprimeur. Oh imprimait-il ces petits romans dont Marie-Madeleine était si friande ? Il faudrait qu'elle lui demande ! Mais quelle idée de s'appeler Canard-Mauperché...

En tant que fille des hôtes, Marie-Madeleine se trouvait entre ses parents, sa mère à sa droite et son père en face, sans compter son époux à sa gauche. Mais quelle surprise de voir Mme de Fréneuse en face d'elle ! Elle n'aurait pas ainsi à s'ennuyer !

— Madame, que je suis heureuse ! Cela fait si longtemps... Vous vous portez bien ?

M.Gervais pour sa part souriait devant l'expression de sa femme tel un parent voyant son enfant faire ses premiers pas dans le monde. En homme bien éduqué, il salua Madame Spéret qui était assise devant lui.

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Lise Champmézières
Elle court, elle court, la cousette !
Lise Champmézières

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyMar 26 Fév - 9:28

Madame Canard se pâmait, Catharina jouait les mères-poules avec la petite Saintoin, le vicomte de Lonsay faisait son apparition au bras d’une femme ravissante… sa sœur, si l’on en croyait les dernières nouvelles parisiennes, et le stupide animal, encore ! Bien, la soirée ne manquait pas d’occupation. Néanmoins, si Lise avait un œil sur toute la salle, elle accorda toute son attention à la réponse de Boniface Pentois. Pourquoi Lise eut-elle l’impression que ses questions le gênaient ? Après tout, quand on donnait une soirée pour son retour de voyage, il fallait bien s’attendre à répondre à mille questions, non ?

Lise ne comprenait rien à la politique. En revanche, les quelques détails que l’on voulut bien lui donner sur la reine retinrent tout son intérêt.

« Une villégiature en France ? Oh, ce serait épatant ! »

Son enthousiasme ne fut même pas éteint par l’air un peu triste de Boniface – mais pourquoi donc avait-il l’air triste ?

« Rouge et or… » répéta-t-elle, un peu étonnée… « Pourquoi pas… »

Mais déjà, l’agitation gagnait le salon et Boniface dut s’éloigner. Lise ne le laissa pas partir sans le remercier chaleureusement pour ces bribes exotiques qu’il lui avait livrées. Elle s’apprêta à reprendre la conversation avec la jolie madame Spéret, lorsqu’un respectable Monsieur aux lorgnons bien posés se présenta à elle en s'inclinant légèrement.

- Madame, me feriez-vous l'honneur d'accepter mon bras pour vous mener jusqu'à la table ? M. Leduc, professeur à la faculté de médecine de Paris.

Hélas, dire qu'il fallait abandonner la jolie Séraphine pour ce barbon... !


Lise répondit par un sourire charmant, évidemment, et prit le bras du barbant barbon.

« Avec plaisir, Monsieur. Quelle joie, vous allez pouvoir me parler de vos travaux à la faculté ! Ce doit être passionnant ! »

Elle espérait s’en convaincre elle-même. En réalité, elle remarqua dès qu’elle fut installée (quelle table exquise ! Et ces fleurs… !) que son voisin de droite semblait autrement plus pétillant que le professeur Leduc. Et la présence de l’élégant monsieur Hasard, juste en face d’elle, la ravissait. Sans compter que Charles-Armand et sa supposée sœur n’étaient pas bien loin non plus. Mmh… Avec un peu d’habileté, elle réussirait peut-être à laisser le barbon aux griffes de La Forestière, et elle pourrait passer une agréable soirée !

Elle s'en voulut aussitôt d'avoir formulé cette idée et décida de consacrer le potage au professeur Leduc. Il serait bien temps de l’abandonner ensuite, s’il se montrait aussi ennuyeux qu’il en avait l’air !

Ragaillardie par le pacte qu’elle venait de passer avec elle-même, elle put se montrer fort aimable avec le pauvre professeur de médecine. Elle se proposait déjà de babiller gentiment avec lui.

« Vous me mettez face à un dilemme, Monsieur ! J’aurais mille questions sur votre métier, évidemment… mais sans doute voulez-vous profiter de cette soirée pour vous changer les idées ? »
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Adélaïde d'Elmées
Lorsqu’on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays.
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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyVen 1 Mar - 23:10

L'invitation à la réception de Monsieur et Madame Pentois était l'une des toutes premières à m'être parvenue depuis mon retour. Les nouvelles circulaient vite dans ce monde ; si je n'y avais pas déjà vécu auparavant j'en aurais eu le tournis. Une invitation chez les Pentois... Ma foi je m'entendais fort bien avec l'épouse, même si nous ne nous voyions pas souvent. Mais je la considérais comme un modèle à suivre : elle était la femme parfaite, selon moi, grâce à sa conduite irréprochable. On en oubliait tous qu'elle n'était pas vraiment de sang noble.

Il ne me fallut qu'une seule phrase pour convaincre Charles-Armand de m'y accompagner – après tout, nous ne nous étions pas vus depuis longtemps. Il vint donc me chercher chez moi et m'emmena chez les Pentois. J'entrai à son bras dans le salon où les invités étaient déjà presque tous là. À notre arrivée, Marie-Gilbert Pentois vint nous accueillir avec ferveur et complicité. Je lui répondis avec un brin de cette même complicité ; uniquement ce que j'osais exprimer en public et devant mon aînée.

- En effet, Madame Pentois, j'y goûte à nouveau avec plaisir. Les longs voyagent ne siéent guère à ma personne. Puis, jetant un œil à mon frère, je repris - Il suffit parfois d'un peu de persuasion pour convaincre même les plus réticents. Et Charles-Armand ne l'était pas tant que cela.

Elle nous quitta bientôt et je restai quelques instants seule avec mon frère.

- Mon cher frère, vous devriez prendre sur vous et sortir un peu plus souvent. Ne voyez-vous donc pas comme l'on vous réclame ? lui soufflai-je assez bas pour que personne n'entende ma réflexion. Mais si je pensais que ce serait bien pour lui, j'avais dit cela avec légèreté et douceur, car je n'aurais pu l'y forcer.

Bientôt, nous fûmes interrompus par un invité de marque : Désiré Hasard. Celui-ci me souhaita un bon retour à Paris.

- Je vous remercie, Monsieur. lui dis-je en le saluant. - C'est également un plaisir de vous y revoir.

Cet homme était respectable sous presque tous les points de vue. Presque, hélas. À ce qu'on disait, il collectionnait les maîtresses, et cela ne me plaisait guère chez lui. Mais il avait de la conversation et était reçu partout. De plus, sa compagnie m'était agréable. Aussi, lorsqu'il me présenta son bras je l'acceptai bien volontiers, délaissant pour quelques instants mon cher frère – après tout, il était assez grand pour se débrouiller un peu seul dans cette réception. M. Hasard me conduisit vers la salle à manger tout en me demandant des nouvelles de mon mari, nouvelles que je lui donnai avec parcimonie - il était en Italie.
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Elke von Herzfänger
Un jour je serais, le meilleur dandy, je moustach'rai sans répit
Elke von Herzfänger

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MessageSujet: Re: [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...    [Intrigue] M. et Mme Pentois ont le plaisir de vous convier à ...  EmptyDim 3 Mar - 5:40

Aussitôt les présentations finies, la machine se mit en branle et chacun y allait de sa bribe de conversation. Désiré et Elke n'échangèrent que bien peu de mots, ce qui permit au jeune allemand de laisser traîner l'oreille pour glaner ça et là des lambeaux de conversation. Très vite néanmoins, on leur indiqua la suite des évènements et, instruit des coutumes, le garçon se sépara de son mentor pour aller jouer au galant.

Il ne connaissait pas cette demoiselle Saintoin, et d'ailleurs, ce devait être majoritairement le cas de l'assemblée, à en juger par la précipitation de la graphie. Découvrir qu'il était relégué en bout de table teinta d'une nuance amère son enjouement : on l'avait placé à côté d'une chanteuse d'Opéra ! Et Désiré était si loin...
Cela faisait beaucoup de déconvenues, et Elke comprit alors que connaître n'était qu'un préambume : du reste, il lui faudrait devenir.

Lorsque Catharina fut éloignée de sa protégée par l'hôte de maison - il répugnait à lui adresser la parole, il rejoignit la cantatrice et l'aborda d'un sourire chaleureux :
"Je ne pas le plaisir de vous connaître Mademoiselle, pourtant je constate que votre fréquentations sont honorables." Puis, donnant son bras : "Monsieur von Herzfänger, permettez que je vous accompagne."


Disant cela, il les mena à leur place et aida la jeune fille à s'installer. Il s'assit après elle et, lorsque ses yeux tombèrent sur le couple Mauperché, une étincelle de plaisir scintilla au creux de son cœur. Il leur adressa un sourire mauvais, croisant leur regard, puis se tourna vers sa voisine :
"Que pensez-vous de Wagner, Mademoiselle ? Je entendu que l'Opéra donnait cette saison "Le Maîtres Chanteurs de Nürenberg"* (sic), quelle agréable surprise."






* Faut-il croire.
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