Madame Champmézières avait raison : c'était toujours un peu triste, les fins de soirées... Un arrière-goût d'inachevé, d'occasions manquées - et dans le tête, le tourbillon de tout ce que l'on aurait voulu dire, de tout ce que l'on aurait dû dire... Monsieur et Madame Pentois retrouvèrent, le temps des adieux, leur vernis d'hôtes impeccables. Boniface distribuait les sourires - certes un peu mécaniquement - tandis que Marie-Gilbert redoublait de prévenances et de gentillesses. Elle remercia chaleureusement Mme Champmézières pour son compliment qui, semble-t-il, la toucha. Boniface, quant à lui, considéra favorablement le jeune M. von Herzfänger et lui répliqua, d'un ton apaisé :
- Puissent les vôtres se porter au mieux !
Une fois tous les invités partis, loin de Marie-Madeleine, le couple Pentois se retrouva. Bien qu'exténués, Marie-Gilbert et Boniface parlèrent, sans doute pendant des heures... et se couchèrent bien après que la dernière domestique ait soufflé sur sa chandelle. La soirée était passée - et elle s'était bien passée, malgré tout - mais quelque chose planait, au loin - comme l'ombre d'une menace.