Revue de presse - avril 1897
Carnet mondain
- Grande soirée chez Madame Pentois, à l'occasion du retour de son mari, revenu tout droit de Madagascar. Parmi les convives : vicomte de Lonsay, comtesse d'Elmées, marquise de Carmoran , M. et Mme Forestier, M. Hasard, M. von Herzfänger, M. Bonjour, Mme Champmézières. Dans la soirée, Mademoiselle Saintoin, très gracieuse dans une robe de la maison de couture Champmézières, a chanté avec beaucoup de charme, accompagnée au piano par M. Morel, des chansons pleines de finesse et de gaieté.
- La vicomtesse H. de la Belleissue, femme du vicomte de La Belleissus, lieutenant au 3e hussards en garnison à Verdun, vient de mettre heureusement au monde une fille qui a reçu les prénoms de Marie-Ourida.
- Le marquis de Noailles, ambassadeur de France à Berlin, a quitté Paris, hier matin, pour rejoindre son poste.
Le Figaro, 4 avril 1897
Échos de Paris
La vertueuse Allemagne
Un vent d'austérité souffle, dans toute l'Europe, sur les planches des théâtres et des concerts. A Paris, ce sont les directeurs de théâtre qui ont protesté contre la licence à Montmartre.
A Berlin, une mesure de police vient d'entrer en vigueur, qui n'autorise les débuts des "artistes féminins, de
genre spécial" qu'après une répétition générale qui aura lieu devant une commission de censure instituée par la police du district dans lequel se trouve l'établissement. Mais on veut, là-bas, aller plus loin dans le chemin de la vertu, et une pétition signée non seulement des directeurs de théâtres, mais des artistes eux-mêmes, demande l'interdiction de produire sur les scènes de Berlin : "Des ensembles de danses genre Barrisson, des exercices d'habillage et de déshabillage
jusqu'au maillot ; des
notoriétés à scandales, telles que Otero, Mme Friedman, Mme Rigo, et autres..." (sic)
D'ailleurs on sait déjà que l'Allemagne jouerait volontiers le rôle de censure dans le concert européen.
Le Figaro, 4 avril 1897
FAITS DIVERS
Pour boire du quinquina
Un employé nommé Pierre Gouesmel, âgé de trente-neuf ans, demeurant rue Dulong, était occupé hier matin à son travail, chez un fabricant de vin de quinquina de la rue des Mathurins, lorsque l'idée lui vint d'absorber, suivant la permission donnée aux ouvriers, un verre de cette liqueur.
Il ouvrit un placard, saisit une bouteille et avala une gorgée de liquide. Le malheureux tomba aussitôt à la renverse. Par un hasard malencontreux, il avait bu de l'acide phénique qu'on avait déposé la veille dans l'armoire, après un pansement fait à un charretier.
Gouesmel a été transporté ¡'hôpital Beaujon, mais tous les soins furent inutiles, et il ne tarda pas à rendre le dernier soupir.
Le Petit Parisien, 10 avril 1897
FAIT DIVERS
Bagarre sans motif
Un attroupement de curieux s'était constitué il y a quelques jours, aux abords d'une librairie du Quartier Latin. Et pour cause : un pugilat avait commencé entre deux clients : spectacle bien inhabituel dans ce genre de lieux ! Le libraire a pris un coup en voulant s'interposer. On ne sait point la cause du différent qui a opposé ces amateurs de littérature, toujours est-il que le commerçant a bien vite chassé les curieux et refusé d'appeler la Sûreté, soucieux avant tout de la tranquillité de son établissement.
L'Entre-midi, 12 avril 1897
AUTOUR DE PARIS
Vitry - Des promeneurs ont trouvé hier après-midi, dans la forêt de Marly, le cadavre d'une jeune fille pauvrement vêtue, à qui l'on avait tiré un coup de revolver dans la tête. On n'a rien découvert dans les poches de la défunte, et la Sûreté tente d'établir s'il s'agit d'une des jeunes femmes de Belleville portées disparues. La jeune femme ne semble pas avoir été violentée.
Le Petit Parisien, 11 avril 1897