Revue de presse - mars 1897
MADAGASCAR : La reine Ranavalo exilée
L'agence Havas a communiqué hier après midi la dépêche suivante :
LONDRES, 11 mars, - Une dépêche de Tamatave, à la date du 7 mars, annonce que la reine Ranavalo est partie aujourd'hui pour la Réunion où elle est exilée.
La situation reste la même dans l'île.
Dans la soirée seulement on a reçu confirmation au ministère des colonies de l'exils de la reine Ranavalo ; on peut tout au moins remarquer que c'est par une dépêche de source anglaise que la première nouvelle en a été connue à Paris.
La résolution que le général a prise de déposséder la reine lui a été dictée par l'hostilité sourde de la caste noble et la persistance des chefs de bande à se servir u nom de Ranavalo pour agiter les populations.
Un gouverneur général indigène a été institué à Tananarive et les immeubles dépendant du palais ont été affectés aux écoles professionnelles récemment créées et aux écoles françaises des missions évangéliques.
L'ensemble de ces mesures a été bien accueilli par la grande majorité de la population.
Ranavalo a quitté Tananarive le 28 février avec sa famille et ses serviteurs. Elle a été conduite par un navire de guerre à la Réunion.
Le Siècle, 12 mars 1897
Échos
Combien a-t-il été jeté de confetti dans Paris pendant les trois jours du Boeuf gras ?
On en évalue le poieds à plus de cent mille kilogrammes, sur la foi des fabricants.
Or, dans un gramme, on compte environ trois cents confeti ; ce qui fait trois cent mille au kilogramme, et trente milliards, chiffre rond, pour les cent mille kilogrammes.
Poursuivons la statistique : si l'on place dix confetti l'un sur l'autre, cela fait à peu près l'épaisseur d'un millimètre.
Dix mille confetti placés l'un sur l'autre et bien serrés l'un contre l'autre auraient donc une hauteur d'un mètre.
Les trente milliards superposés atteindraient une hauteur de trois millions de mètres, c'est à dire trois mille kilomètres, dix mille fois la hauteur de la tour Eiffel !
Enfin, un confetti a en moyenne une largeur de six millimètres.
En les plaçant bout à bout, on obtiendrait donc, pour les trente milliards de confetti, une longueur de cent quatre-vingts millions de mètres, soit quatre fois et demie le tour de la terre !
Le Siècle, 12 mars 1897
FAITS DIVERS
Une jeune fille introuvable
Mademoiselle Gabrielle J..., âgée de quinze ans, employée chez une crémière au quartier Necker, n'est pas rentrée chez elle après son service. C'est son employeuse qui a signalé son absence le lendemain matin. Elle a craint, d'abord, que la pauvre enfant ne fût malade, mais elle ne vint pas non plus le lendemain. Inquiète, Madame Dupennois a alerté la police. Nous n'avons aucune trace, actuellement, de Mademoiselle Gabrielle, et nous prions pour cette pauvre enfant.
La Croix, 3 mars 1897
FAITS DIVERS
Disparition d'une jeune fille
La famille de Mademoiselle Christine Cange, lavandière, a signalé sa disparition hier soir à la Sûreté. La pauvre fille ne donne plus de nouvelles depuis plusieurs jours et - osons-le dire - la famille a tardé à signaler sa disparition, de peur qu'elle ne soit partie faire la noce et que son déshonneur rejaillise sur la famille. Mais la vertu de Mademoiselle Cange n'est plus en cause : une amie blanchisseuse a révélé que deux escrocs rôdaient autour de l'établissement où travaillait la pauvre Christine. Le commissaire Dubus est chargé de l'enquête.
La Presse, 10 mars 1897
FAITS DIVERS
Une nouvelle disparition à Belleville
Mademoiselle Micheline Bourrouillou, vendeuse de crayons à Belleville, a été portée disparue le 15 mars. Le commissaire Roche, qui s'est illustré dans l'affaire de l'Opéra l'année dernière, s'est rendu sur place et a mené l'enquête. On n'a pas retrouvé le cadavre, ni lors de l'inspection des registres de la morgue, ni lors du contrôle des corps repêchés dans la Seine. Peut-on espérer que Mademoiselle Bourrouillou soit encore en vie ? C'est ce que nous souhaitons pour le cœur de sa pauvre mère, qui s'est évanouie lors de la visite de la Police. C'est la troisième disparition inexpliquée de jeune fille dans le quartier de Belleville, et les riverains sont inquiets. Un couvre-feu informel aurait été décrété par les voisins.
Le Journal du soir, 18 mars 1897
Le Cadavre du Champ-de-Mars
Des promeneurs ont aperçu hier, vers midi, dans l'un des bassins du Champ-de-Mars, le cadavre d'un homme paraissant âgé d'une soixantaine d'années.
Prévenu en toute hâte, M. Pélardy, commissaire de police, s'est transporté sur les lieux et, après examen, a envoyé le cadavre à la Morgue.
On croit se trouver en présence d'un suicide.
Le Siècle, 12 mars 1897
PROVINCE - La fin d'un scaphandrier
Toulon, 11 mars. - Ce matin, un scaphandrier travaillant à l'agrandissement de a passe de Missiessy, près de l'arsenal principal de la marine, a été pris, par quinze mètres de fond, sous d'énormes blocs formant voûte. Le cadavre n'a pu être retiré qu'au bout de deux heures.
Le Siècle, 12 mars 1897
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Le Petit Journal, 1 et 2 mars 1897