L’indice trouvée par mon fils nous menâmes ici, aux Quais de Seine, enfin… Si nos déductions furent exactes. Nous marchâmes un moment, je le tenais doucement par la main alors que nous nous dirigeâmes vers les quais. Je me penchai vers lui et lui redonnai le bout de papier. Nous vérifiâmes à nouveau les indications et, avec mon français maladroit et son français enfant, nous en conclûmes que nous étions au bon endroit. Avant de me redresser, je m’assurai que tous les boutons de son petit manteau étaient bien attachés, remontai ses moufles sur ses poignets et replaçai son chapeau. Même si le froid ne semblait pas le gêner, je m’en voudrais s’il attrapait froid.

Après quelques minutes à le tapoter partout pour être sûre qu’il était bien habillé, parce que le vent et la fraicheur du bord de l’eau se faisait plus présente qu’en ville, je jetai quelques coups d’œil autour de nous. Mais qu’est-ce qui pourrait bien être caché ici et où ? Après réflexion, nous débutâmes par les quais des Célestins. Peut-être y avait-il des indices dans les caisses qui trainaient, ou bien quelque chose accrochée quelque part. Les idées pour dissimuler un trésooor étaient incalculables. J’espérais seulement que ce que je devais trouver ne s’était pas fait prendre par le vent et ensuite noyé dans l’eau, ça serait fort triste.

Mon fils et moi nous affairâmes à nos recherches, regardant vite fait entre les planches des quais lorsque l’idée nous traversait l’esprit. Cela pouvait sembler idiot mais, pour avoir vu mon frère s’y coincer les doigts étant enfant, j’étais certaine que l’on pouvait y cacher un papier. Plus loin, semblant occupé, se tenait un homme tout près du bord, auquel je n’accordai aucune attention jusqu’à ce qu’il nous interpelle. Je me redressai dans un sursaut, retenant au passage le bras de Snowden qui fouillait dans cette direction. Je le regardai, silencieuse et méfiante sans répondre de ses questions. L’enfant en fit de même, mais pour différentes raisons. Il le trouvait fait de chair et d’os, et en plus, il était vieux –comparé à son lointain père, qui était jeune.

J’arrivai à comprendre son désir de solitude, d’isolation et hochai lentement la tête lorsqu’il demanda à être tranquille. La chasse à l’argent était donc si populaire ? Sans nul doute qu’il avait déjà été trouvé… Ou pas. « Bien sûr, Monsieur. » J’acquiesçai en reculant de quelques pas, m’apprêtant à partir lorsque de nouveaux mots me parvinrent. « Pour moi, il ne s’agit que d’un quai comme un autre. » Lorsque l’on avait vécu sa petite enfance sur eux, on s’accoutumait à toutes les impressions qu’ils donnaient. « Au revoir, Monsieur. » Chassai, je fis demi-tour avec l’enfant, remontant vers la ville. Il attrapa ma main alors que nous quittions les lieux.