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| Agathe Collomb
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| Sujet: Une lettre révélatrice. Dim 14 Oct - 3:51 | |
| << Chère cousine Ismérie,
Je sais qu'il y a bien longtemps que je ne t'ai pas écris, mais aujourd'hui, je le fais pour une bonne raison ! Lors de notre dernière visite en Normandie, tu m'avais parler d'Agathe, et tu avais évoqué la possibilité de lui trouver un travail à Paris. Sans quoi vous seriez obligé de la marier dans votre province, ce que vous ne souhaitiez pas bien entendu. Je crois, non, je suis sûre d'avoir trouvé à la jeune Agathe un bon métier, ici , à Paris. L'une de mes connaissances, Madame Lise Champmézières tient une maison de couture et elle recherche des ouvrières. J'ai immédiatement pensé à Agathe, je pourrais la loger chez moi pour qu'elle travaille chez Lise. J'espère que cette proposition t'intéresseras. J'attends ta réponse avec impatience.
Amitiés sincères, Hélène. >>
<< Chère Hélène,
J'ai bien reçu ta lettre qui m'a fait très plaisir, j'attendais de tes nouvelles justement, le temps m'a paru bien long depuis notre dernière rencontre. J'ai discuté longuement de ta proposition avec Armand et il est du même avis que moi pour dire qu'il s'agit là d'une opportunité à saisir. Nous en avons également parler à Agathe et elle est toute excitée à l'idée de venir te retrouver à Paris pour travailler chez cette madame Champmézières. La pauvre enfant avait envie de prendre son envol à la grande ville, la Normandie n'est pas propice à la grande vie. Agathe arrivera à Paris par le train de seize heures trente. Nous comptons sur toi pour l'attendre à la gare. J'espère avoir de tes nouvelles bientôt.
Avec toute mon affection, Ismérie. >>
Le voyage n'avait pas durer très longtemps, et pourtant, Agathe avait eu l'impression que ce fût une éternité. Elle était enfin arrivée à Paris, bien qu'un peu angoissée, elle n'avait qu'une envie, connaître plus amplement son environnement. Mais pour l'instant, son seul désir était de se plonger dans un lit, qu'il soit confortable ou non et d'y dormir. Elle inspirait fortement, captant un tourbillon nouvelles odeurs. Celle des croissants frais, qu'elle connaissait déjà, mais aussi une odeur, plus général, celle de Paris simplement. Elle se faisait bousculer de toute part. Un peu perdue, elle regarda autour d'elle dans l'espoir d'apercevoir cousine Hélène. Une grande silhouette élancée lui apparaissait au loin, il s'agissait d'Hélène. Agathe s'approcha avec hâte de la grande brune qui marchait aisément sur le quai.
- Hélène ! Je suis très heureuse de vous voir ! - Ma chère Agathe, tu as bien grandi depuis la dernière fois, et pourtant ça ne fait qu'un an que nous ne nous sommes pas vue.
Hélène embrassa Agathe sur le front en signe d'affection, mais aussi pour réconforter la pauvre enfant qui devait être bien inquiète.
- Suit moi Agathe, la maison n'est pas très loin, tu dois être épuisée ! - Oh oui je ne vous le fait pas dire Hélène.
Agathe empoigna sa maigre valise qui contenait ses seuls affaires et suivi Hélène, à pied, sur le chemin du retour. […]
Une fois arrivée devant la demeure de sa cousine Hélène, Agathe s’émerveillât devant la splendeur de l'endroit.
* Cousine Hélène a vraiment bien réussi sa vie, si seulement je pouvais en faire autant... *
Hélène s'était mariée avec un riche banquier, il n'était pas tendre, mais il lui assurait au moins une sécurité financière.
Hélène poussa la porte de sa grande maison et entra, suivie d'Agathe.
- Bon, ici c'est la pièce à vivre, dans le couloir plus loin tu as les commodités et la salle de bain et à l'étage il y a les 5 chambres, monte, je vais te montrer la tienne.
Agathe suivi Hélène sans parler, une fois arrivée en haut elle constatait que l'étage était aussi richement décoré que le rez de chaussée, elle était toujours émerveillée par cette maison. Elle qui vivait à la campagne, n'avait jamais vécu dans un tel endroit...
- Voici ta chambre ma petite ! Tu es ici chez toi, je t'en prie installe toi, je vais demander à notre domestique de nous préparer un bon repas, tu dois être morte de faim ! Pendant ce temps, je vais faire un peu de lecture, à tout à l'heure. - Merci Hélène.
Agathe observa sa nouvelle chambre, c'était une pièce, ni trop petite ni trop grande, les murs étaient tapissés de rose pâle et le sol recouvert d'un parquet ancien mais toujours très beau, qui donnait une certaine élégance à la pièce. Le lit était un petit lit blanc en bois surmonté d'un baldaquin, celui-ci habillée d'un tissu blanc presque transparent. Sur la gauche de la pièce se trouvait une petite commode en bois foncé, à droite il y avais une grande armoire et en face du lit, une coiffeuse ainsi qu'une secrétaire, du même bois que la commode. La pièce était habillée de rideaux écru. Agathe était en plein rêve... elle aimait cet endroit et ne regrettait soudainement pas d'être partie de sa Normandie natale. Elle posa sa valise et rangea ses affaires frénétiquement, elle avait hâte d'être enfin installée. La dernière chose qu'elle sorti de sa valise était un petit cadre doré portant un cliché de sa famille, sa mère, son père, ses sœurs et elle. Elle le porta à son cœur un instant et le posa sur sa commode. Une fois sa valise vide elle la rangea dans l'armoire et s'assit sur le lit avec un soulagement non feint. Au même moment Hélène frappa puis entra dans la chambrette.
- C'est l'heure de manger ma jolie, au menu il y un bon poulet marengo, tu vas adorer ça ! - Merci cousine Hélène, je t'adore !
Les deux femmes descendaient puis Agathe s'installa à la table, suivi d'Hélène qui apportait le plat.
- Mon mari n'est pas là, il est parti pour le travail, il n'est pas souvent là d'ailleurs, tu n'aura pas beaucoup l'occasion de le voir... dît Hélène avec désespoir. - Enfin... je ne vais pas t'embêter avec mes histoires. Alors dis moi, tu te sent bien à Paris pour le moment ? Poursuivit Hélène - Oui j'adore cet endroit, et ta maison est superbe, ma chambre est vraiment belle ! C'est très gentil de ta part de m'héberger. - C'est normal, nous faisons parti de la même famille, je ne pouvais pas te laisser à la rue ce n'est pas dans mes habitudes. Demain tu pourra aller à la Maison de couture tenue par Madame Champmézières, elle recrute des petits mains de couturière comme les tiennes, tu peux toujours tenter ta chance ! - Oui bien sur ! J'irais de ce pas. Mère m'avait dit que tu en avais parler dans la lettre. - Oui c'est exact ma petite ! Alors, tu aimes le bon repas que nous à préparer Jeanne? - C'est délicieux, vraiment.
Les deux finirent leur plat, puis Agathe embrassa sa cousine et monta dans sa chambre, elle enfila la seule chemise de nuit qu'elle avait apporté et se plongea dans son lit. Demain serait une dure journée.
[…]
Le lendemain, une fois préparée avec un bon petit déjeuner dans le ventre, Agathe prit avec elle son modeste sac à main contenant sa petite bourse et fila dans les rues de Paris après avoir salué sa cousine. Elle lui avait dit de trouver le théâtre des arts, que la maison de couture n'était pas très loin de cet endroit. Elle chercha ce fameux théâtre pendant au moins une ou deux heures. Elle n'était plus sûre de l'heure qu'il était. Au bout d'un moment elle le trouva, heureuse de son exploit et elle se planta devant l'édifice. En revanche, elle n'avait toujours pas trouvé la maison de couture... elle déambula dans les rues proche du théâtre puis elle trouva enfin cette maison de couture. Elle prit une grande inspiration et poussa la porte, angoissée.
Dernière édition par Agathe Collomb le Mar 16 Oct - 9:30, édité 1 fois |
| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
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| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Lun 15 Oct - 9:18 | |
| Agathe fut accueillie par une jeune fille à peine plus vieille qu’elle. Sa robe grise, simple mais bien taillée, était en partie cachée par un tablier noir noué dans son dos. Son chignon strict ne parvenait pas à donner un air sérieux à ce visage rond et rieur. « Ah, c’est toi qui viens pour l’embauche ? Tu tombes mal, dis, Madame est drôlement occupée ce matin… Tu aurais dû arriver plus tôt. Enfin, puisque tu es là… » Une petite moue. « Mais entre donc, tu ne vas pas rester plantée là comme un bâton de réglisse, quand même ! » La fille poussa un peu Agathe à l’intérieur et referma la porte. Elle jeta un coup d’œil au petit sac de la nouvelle venue, et son regard remonta sur le visage anxieux. Elle lui sourit gentiment : « T’as pas l’air d’ici, je me trompe ? Allez, fais donc pas cette tête, elle mord pas, la patronne ! Suis-moi, on va bien voir si elle peut te recevoir. » La jeune ouvrière s’engagea dans le couloir, visiblement pas pressée. On entendait, venant du fond, une sourde agitation et des voix féminines haut perchées. « Je m’appelle Louise. Je viens de passer seconde main… » confia-t-elle fièrement, par-dessus son épaule. Elle s’arrêta à l’entrée du salon vert où se tenait l’essayage, et désigna du menton une grande ouvrière qui tournait autour de la cliente. Elle chuchota : « Elle, c’est Marguerite. Elle est pas facile, mais t’as intérêt à l’avoir dans ta poche, c’est la Première. » Et on sentait tout le prestige que le titre contenait. « Et là, c’est Madame Lise. » La couturière, dans un état d’agitation tout à fait normal pour qui la connaissait, tentait visiblement de convaincre sa cliente d’enlever quelques dentelles à la robe qu’elle essayait. Ladite cliente, une petite bourgeoise dodue et têtue, raffolait des fioritures et voulait en ajouter encore, au désespoir de Lise. « Essayons simplement, tenez, si nous ôtons ceci… Louise ? Louise ? Où est-elle donc passée ? » Et déjà, Marguerite la cherchait du regard. « Je dois y aller. » murmura la jeune fille avec précipitation. « Assieds-toi quelque part en attendant, c’est bientôt terminé ! Enfin normalement… » Et elle fila rejoindre l’ouvrage. Outre la cliente, Lise et ses ouvrières, il y avait un petit garçon un peu gras qui semblait s’ennuyer à mourir – sans doute le fils de la cliente. Il était affalé sur un pouf et regardait d’un œil morne la grande volière où remuaient doucement de beaux oiseaux. L’arrivée d’Agathe sembla le réveiller un peu. Il se redressa dans l’espoir d’un changement : cela faisait deux heures qu’il attendait là ! - Spoiler:
Je te laisse prendre tes marques avant que Lise ne passe à l'attaque Je peux modifier si tu le souhaites !
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| | | Agathe Collomb
Messages : 23
| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Mar 16 Oct - 8:57 | |
| Agathe observait Louise sans oser parler, mais visiblement, cette dernière n'était pas aussi timide et réservée qu'elle. Agathe suivait la jeune Louise sans sourciller, les deux jeunes filles s'arrêtèrent devant la porte du Salon vert, il y avait de l'agitation là dedans... - Une minute Louise ! Déclara Agathe avant que celle ci ne la laisse seule. - Oui qu'est ce qu'il t'arrive? - Tu crois que ça ira ? Enfin... elle est est gentille au moins madame Lise? - Mais oui ne te fais pas de souci ! Tu m'a l'air bien angoissée toi. Allez, avec un peu de chance la patronne t'engageras, tu te sentiras bien avec nous tu verras, et tu t'habitueras vite! - Je veux bien te croire sur parole. Bon je vais m'asseoir ici en attendant. Dit Agathe en désignant un fauteuil de velour vert dans le coin de la pièce. - À bientôt l'étrangère !
Agathe s'assit sur le fauteuil qui était aussi confortable qu'il en avait l'air. Le jeune garçon assit juste en face d'elle a distance proche la toisait de haut en bas, il devait avoir quatorze ans tout au plus, il était joufflu, un peu gras et ses cheveux étaient coiffés en bataille. Sur son visage s'affichait un ennui non feint. Agathe était plongé dans ses rêves, ou plutôt dans ses angoisses. - Qu'est ce que tu fait ici toi? Lui lança le jeune. - Je vient pour un emploi de couturière ! Déclara fièrement Agathe avec un grand sourire plus aimable qu'heureux. - Ah.. tu as vraiment envie d'être couturière toi? - Non pas vraiment, je veux être actrice, une grande actrice reconnue. Chuchota Agathe pleine de joie. - En voilà une rêveuse ! Ma seule ambition à moi est de trouver une bonne épouse et d'avoir un bon métier. C'est quoi ton nom? Et tu as quel âge ? - Moi c'est Agathe, j'ai dix huit ans et toi? - Justin, j'ai treize ans. C'est ma mère là, en trin de se faire enguirlander de dentelles. Agathe fut prise d'un joyeux fou rire.
- Justin ! On a terminé on rentre ! Cria une voix strident. C'était la mère du jeune, enfin, de Justin. - J'arrive ... Soupira l'adolescent.
- Bon Agathe, au plaisir ! Déclara Justin. Elle n'eut même pas le temps de répondre que lui et sa mère étaient déjà sortis de la boutique. Agathe s'assit en profondeur dans le fauteuil, un peu recroquevillée, les mains serrées, en attendant son tour.
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| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
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| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Sam 20 Oct - 7:22 | |
| La cliente partie, Louise poussa un soupir de soulagement.
« J’ai bien cru qu’il allait falloir tout refaire, encore une fois ! Et rajouter des dentelles, et encore, et encore ! Quelle plaie, celle-là… »
« Louise ! Ne vous ai-je pas dit cent fois de ne pas porter de jugement sur les clientes ? Pensez ce que vous voulez, mais pour l’amour du ciel, taisez-vous ! »
Agacée déjà par cette séance d’essayage qui n’avait pas tourné comme elle l’avait souhaité, Lise fit signe à ses ouvrières de monter à l’étage et s’apprêta elle-même à sortir sans un regard pour Agathe dont elle avait complètement oublié la présence. Elle l’avait à peine remarquée, en fait, tout affairée qu’elle était. Chassée par sa patronne, Louise eut tout juste le temps de faire un signe en direction d’Agathe et Marguerite glissa un : « Madame, il y a cette fille qui vous attend là-bas… » avant de disparaître à son tour.
Lise se retourna et haussa les sourcils en remarquant la jeune fille. Elle s’approcha de quelques pas, notant rapidement la tenue de province, l’air apeuré, le maintien de guingois.
« Mademoiselle ? Je peux faire quelque chose pour vous ? » |
| | | Agathe Collomb
Messages : 23
| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Lun 22 Oct - 6:53 | |
| Agathe restait renfrognée sur son petit fauteuil de velours, jusqu'à la sortie de la cliente, elle attendait patiemment que son tour vienne.
Elle observait la pièce qui devenait soudain bien calme. Madame Champmézières n'avait pas l'air de s'intéresser à elle. La grande dame parti en direction de la porte, prête à partir quand Marguerite, lui rappela sa présence.
Madame Champmézières interpella la jeune Agathe, qui senti alors son coeur serré. Il fallait vraiment qu'elle arrête de s'angoisser pour tout et n'importe quoi. Il faut dire qu'elle n'était pas très angoissée habituellement, puisqu'elle avait toujours vécu dans un endroit connu et familier. Ici, c'était l'inconnu totale, le danger peut être. Elle ne savait rien de cet endroit et préférais rester sur la réserve, le temps de ... s'adapter dirait elle.
Agathe se leva de son fauteuil, les mains presque tremblantes, humides en tout cas. Elle avait l'impression d'avoir les joue complètement écarlates, ce qui était sûrement le cas, vu son teint blafard. Elle avança lentement vers Madame Champmézières et parvint à articuler une phrase à peu près correcte.
" Bonjour madame, je suis enchantée de vous rencontrer, je viens de la part de ma cousine Hélène, elle m'a dit que vous engagiez des couturières dans votre maison de couture, je viens donc m'en assurer. "
Agathe croisa furtivement le regard de la patronne, en attendant une réponse. Elle espérait que celle ci vienne le plus vite possible, positive ou non, au moins, elle serait fixée. Mais si jamais elle n'était pas engagée ? Serait elle contrainte de retourner en Normandie, de se marier avec un homme qu'elle n'aimerait guère ? Non, elle ne s'y résignerais pas !
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| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
Messages : 355
| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Mar 23 Oct - 9:24 | |
| Etait-elle si effrayante ? Lise détourna la tête pour jeter un coup d’œil au miroir. Non pourtant, elle n’était pas si imposante… Même l'agacement des minutes précédentes s'était envolé. C'était l'un des bons aspects de la couturière : même ses ressentiments n'avaient pas de mémoire.
Alors pourquoi diable terrorisait-elle cette petite ? Mignonnette la petite, au passage. Dans l’immédiat il fallait faire abstraction, évidemment, des mains tremblantes, de la voix mal assurée, du rougissement impromptu… A part cela, oui, elle avait un certain charme provincial, un regard d’enfant dans de beaux yeux de femme.
« Votre cousine Hélène – mais qui cela pouvait-il bien être, était-elle censée la connaître ? – votre cousine Hélène est bien renseignée, mon petit. Nous avons du travail plus que de raison mais que voulez-vous, c’est le prix du succès. » annonça-t-elle avec une fierté modeste.
C’était vrai. La Maison regorgeait de clientes (et de clients, de plus en plus, il était assez curieux d’ailleurs de voir ses salons se peupler de messieurs, comme s’ils étaient jaloux des secrets de femmes qui s’échangeaient là) et les ouvrières rentraient de plus en plus tard chez elles. Prise de pitié pour ses petites, Lise avait même augmenté un peu les salaires. Elle prévoyait aussi d’aménager les combles au-dessus de l’atelier pour y faire de petites chambres. Ainsi, les filles n’auraient qu’à descendre quelques marches pour se mettre à l’ouvrage. Il faudrait évidemment revoir toute l’organisation de sa ruche pour s’assurer que les dortoirs ne deviennent pas un lieu de désordre et d’immoralité. Enfin, elle avait le temps de voir venir…
« Eh bien mademoiselle, que savez-vous faire au juste ? Je veux dire… j’imagine que vous savez repriser assez correctement – quelle jeune fille ignore cela ? –, mais que connaissez-vous de la couture ? Et… vous ne m’avez pas dit votre nom ? Je vais l’oublier, c’est certain, mais dites toujours ! »
Et elle eut un sourire navré comme pour s’excuser de sa mauvaise mémoire. |
| | | Agathe Collomb
Messages : 23
| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Dim 28 Oct - 9:07 | |
| - Oui, je sais repriser correctement, bien sûr. On me dit, dans mon village que j'ai des doigts de fée. Je fabriquais des habits pour ma famille là bas en Normandie, et même mes propres habits parfois, enfin, quand nos moyens nous permettent d'acheter du tissu. Vous voyez, cette robe que je porte, c'est ma préférée, c'est moi qui l'ai faîte, j'en suis très fière. Ah, j'ai oublié, mon nom est Agathe, Agathe Collomb, je viens de Normandie comme je vous l'ai dit et je suis arrivée hier à Paris.
Agathe s'était elle même surprise de son courage, elle avait bavardé comme elle le faisait d'habitude. Madame Lise n'avait plus l'air si imposante qu'elle ne le paraissait quelques secondes plu tôt. Agathe se demandais même pourquoi elle avait eu si peur. La peur de l'inconnue sans doute ? En tout les cas elle était presque persuadée qu'elle serait très à l'aise ici. Oui, Madame Lise était très gentille, un joli sourire s'affichait sur son visage, ce qui confirmais sa bonté.
Agathe commençais à aimer Paris, ses rues et ruelles, l'atmosphère qui y régnait, et cette maison de couture qui était si conviviale...
Oui, certains, elle se sentirais bien ici.
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| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
Messages : 355
| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Lun 29 Oct - 7:59 | |
| « Des doigts de fée ? Voilà qui est prometteur ! » Le petit accès d’orgueil innocent l’amusait. La jeune fille avait réussi à débiter quelques phrases posément, toute sa nervosité semblait envolée. « La Normandie, vraiment ? Oh il faudra m’en parler beaucoup alors, je connais si peu ! Vous devez vous sentir bien perdue à Paris, ma pauvre enfant ! Enfin, je ne me fais pas de souci, les filles auront tôt fait de vous initier aux joies de la ville… » Elle retint une moue. A vrai dire, les filles étaient bien délurées et Lise préférait ne pas savoir comment elles occupaient leur dimanche. Mais elle tenait absolument à la respectabilité de la Maison ; aussi veillait-elle avec soin au maintien de la moralité parmi ses ouvrières. Il lui arrivait d’en sermonner certaines assez sévèrement. Plus d’ailleurs que l’image de la Maison Champmézières, c’était quasiment un instinct de mère qui la poussait à garder ses filles dans le droit chemin. Oui, elle se considérait en quelque sorte responsable de la vertu de ces enfants dont les parents étaient souvent loin, ou morts. « Bien, Agathe – c’est Agathe, n’est-ce pas ? –, je vous prends à l’essai. Quinze jours à raison d’un franc cinquante par jour, payés chaque fin de semaine. Et si vous faites l’affaire, vous serez admise comme arpette*. Cela vous convient-il ? » Lise n’avait jamais été longue à prendre une décision, quitte à la regretter ensuite. Mais cette petite lui plaisait. Sa spontanéité était rafraîchissante, et sa robe n’était pas si mal cousue. « Si vous acceptez, j’aurai besoin d’une lettre de votre cousine qui voudra bien me donner la garantie de votre probité. » - Spoiler:
* Arpette : apprentie
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| | | Agathe Collomb
Messages : 23
| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Mer 31 Oct - 3:39 | |
| Agathe se sentait beaucoup mieux, elle ne savait pas pourquoi, ni comment, mais elle avait retrouvé son assurance. Il faut dire aussi que Madame Lise l'avait bien mise à l'aise, elle avait l'air tellement gentille. La jeune Agathe affichait désormais un grand sourire, elle prit une grande respiration et se lança à nouveau dans la discussion.
" Merci, merci beaucoup, je vous promet de ne pas vous décevoir Madame "
Agathe se sentait encore mieux, sa vie de Parisienne allait enfin commencé. Elle ne doutait pas de sa réussite au sein de la maison de couture, elle cousait depuis son plus jeune âge, sa mère le lui avait appris alors qu'elle n'avait que huit ans.
" Oh, j'ai oublié, je vous amènerais la lettre de ma cousine, elle sera d'ailleurs ravi d'apprendre que vous m'engagez, même si ce n'est qu'a l'essai"
Elle avait hâte d'apprendre la nouvelle à Hélène, elle en trépignait d'impatience.
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| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
Messages : 355
| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Mer 31 Oct - 8:23 | |
| Devant l’évident enthousiasme d’Agathe, Lise sourit. Il lui semblait que la jeune fille avait de l’ambition, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Cela lui rappelait sa propre jeunesse ; l’ambition la dévorait alors. Avait-elle tant changé ? Sans doute pas. Les années l’avaient à peine apaisée, sa faim de réussite restait ardente. Tapie quelque part entre son nombril et ses côtes. Dans un coin de sa tête, aussi. « Très bien, très bien. » Elle évacuait déjà les questions matérielles d’un geste de la main. « Suivez-moi, mademoiselle, nous allons monter à l’atelier. Je veux vous présenter à mes employées. » Elle traversa le salon, sortit, s’engagea dans les escaliers. Comme à son habitude, elle bavardait : « Je suis intransigeante sur la politesse et l’honnêteté. Pour le reste, vous apprendrez vite les règles de la Maison. Observez, posez des questions… vous apprendrez vite. » répéta-t-elle avec conviction. Plusieurs volées de marches menaient à un petit palier. A droite, une porte était entrouverte d’où l’on entendait des conversations animées s’échapper. Cela n’avait pas l’air triste, là-dedans ! Avant de pousser la porte, Lise se retourna à moitié vers Agathe et lui sourit, comme pour la rassurer : « Venez ! ». A l’intérieur, les tissus envahissaient l’espace. Les ouvrières en tablier noir, penchées sur un ouvrage, debout ou accroupies devant un mannequin, causaient en cousant. Les conversations allaient bon train : les extravagances de la baronne de ***, les projets du prochain dimanche, les ragots du dernier bal… Elles s’interrompirent néanmoins en voyant entrer la patronne et l’inconnue, qu’elles fixèrent avec curiosité. Du fond de la pièce, Louise adressa un petit signe joyeux à Agathe. « Mesdames, je vous présente Agathe Colombe qui sera à l’essai avec nous pendant les quinze prochains jours. » Evidemment, cela pouvait sembler vexant d’entendre son nom déformé de la sorte. Pourtant, c’était déjà un exploit pour Lise d’avoir retenu les principales lettres… Et dans sa tête, Agathe était d’ores et déjà associée à l’image de l’oiseau blanc. « Mademoiselle Colombe vient de Normandie ; je compte sur vous pour l’accueillir chaleureusement. » Un sourd bruissement d’approbation lui répondit. Les plus âgées des ouvrières offraient déjà un sourire bienveillant à la petite nouvelle. Lise embrassa sa ruche d’un regard satisfait. Même si elles chahutaient un peu, c’était de bonnes filles qu’elle avait là. « Bien. Mesdames, vous pouvez retourner à votre travail. » Aussitôt, les aiguilles s’agitèrent et les bavardages reprirent, en sourdine. « Agathe, nous vous attendons demain à sept heures. Avez-vous des questions ? » - Spoiler:
Si tu veux arrêter là c'est possible ! Sinon, j'ai des idées pour rebondir et poursuivre. Comme tu veux J'imagine l'atelier un peu comme ça, en plus animé (tableau de Brindeau de Jarny) :
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| | | Agathe Collomb
Messages : 23
| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. Ven 2 Nov - 8:57 | |
| Agathe était tellement heureuse d'être embauchée à Paris, elle savait combien il était difficile de trouver un emploi, elle était naïve, mais pas trop tout de même. Elle se voyait déjà batifoler dans l'atelier aux côtés de ses nouvelles collègues de travail, donc Louise qu'elle avait rencontrer quelques minutes plus tôt. Malgré son rêve cacher, Agathe aimait bien coudre, elle ne pouvait le nier. Elle ne rêvait pas d'une vie de couturière, mais elle se disait que ce n'était qu'une étape avant d'atteindre son rêve. Elle en était persuadée. A force de penser elle en avait presque oublier Madame Lise. " Oui bien sur Madame, je serais la à sept heures précise, et mmh non il ne me semble pas avoir de Questions, je vous remercie beaucoup ! " Agathe fit un signe à la patronne qui lui adressa un sourire puis elle repartit pour annoncer la nouvelle à Hélène. Sur le chemin du retour, elle marchait d'un pas léger, presque en sautillant. Une fois arrivée devant la grande demeure, Agathe n'hésita pas à entrer, elle avait le sourire aux lèvres. Elle trouva Hélène, assise sur un imposant fauteuil en cuir, en pleine lecture. Elle portait des petites lunettes qui lui allaient d'ailleurs assez bien. Hélène avait du charisme, pour une fille de la campagne, et ce dans n'importe quelle situation. Elle avait déjà l'âme d'une Parisienne avant même de savoir qu'elle ne le deviendrait. Agathe s'approcha, joyeuse. " Bonjour Hélène, excuse moi j'ai été un peu longue, je ne suis pas à l'heure pour le repas, mais je voulais absolument te le dire, Madame Lise m'a embauchée ! Je suis tellement heureuse ! " " C'est merveilleux ! Je suis contente pour toi ma petite ! Allez, va donc manger un peu, la domestique t'a garder un plat de côté, tu vas reprendre des forces comme ça. "
" Merci Hélène, j'y vais de ce pas ! " Agathe se dirigeait vers la cuisine. C'était pour elle le début d'une nouvelle vie désormais. - Spoiler:
Le RP est terminé, le sujet peut être vérouillé :)
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| Sujet: Re: Une lettre révélatrice. | |
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