|
| Quand l'Ineffable voyage. | |
| InvitéInvité
| Sujet: Quand l'Ineffable voyage. Jeu 22 Sep - 12:03 | |
|
Tout esprit profond s'avance masqué
Description physique & psychologique : L’être tout entier que nous allons tenter de décrire se résumerait en un simple mot : factice. Tout chez Peter n’est qu’apparences. Evidemment, me direz-vous, puisque de toute manière, tout ici bas ne se condense qu’en couleurs et en vision. Certes, mais il y a être, voir, et paraître. Devinez donc à quelle catégorie correspond notre saltimbanque. Notre garçon est bien sûr doté d’une apparence physique qui ne trompe pas, toutefois discrète et facilement oubliable pour qui ne s’y intéressera pas d’avantage. Si au contraire, il devait retenir votre attention, vous ne manqueriez pas de remarquer, outre sa tignasse brune aux reflets roux, les deux perles azurées, aussi vives qu’implacables qui se tapissent sous les mèches de cheveux du jeune homme. Captivantes, assurément, mais avant tout partie intégrante de sa mascarade. La joie et la bonne humeur que l’on y trouve, l’intérêt soudain qui s’y allume, l’envie qui s’y attarde lorsqu’il vous parle, toutes ses nuances de bleu qui vont et viennent font parti d’une danse nommée Mensonge. Et aussitôt entrainé dans cette brusque valse, dans ces sourires et ces phrases si envoûtantes, on n’en oublie le reste. On oublie l’accent trainant de sa voix, son timbre un peu rocailleux, comme éternellement brisé. On oublie l’allure dégingandée, propre aux artistes de rues. On ne voit plus les imperfections marquant cette apparence, et pourtant, dieu sait si elles sont nombreuses. Peut-être aurez-vous l’occasion de les dénombrer plus tard dans la nuit si vous osez vous y aventurer. Mais ça, il n’en tient pas qu’à vous. Derrière ses airs affables et son caractère aimable, propre à tout bon artiste souhaitant pouvoir se sustenter convenablement, évoluent bien d’autres fourberies. Car notre homme est avant tout un être humain, égoïste, méfiant et désireux. Et un garnement ayant réussi à se faire une place dans les faubourgs londoniens dès l’enfance. Croyez moi donc quand je vous dis que Paris n’est pour lui qu’un nouveau terrain de jeu à conquérir et dépouiller. Vous connaissiez les voleurs à la tire, les chapardeurs, les canailles vous agressant sous la chape nocturne avec autant d’aisance qu’une ombre ; les mercenaires et criminels faisant sans cesse de la police une simple faction ridicule, des pantins incapables de faire régner l’ordre. Et tout ce beau monde, où pensez-vous qu’il rôde lorsque que l’astre du jour pointe ses rayons ? La réponse est simple, vous l’avez devant vous. Elle se déplace sur un filin, arbore un sourire enjôleur, vous mène par le bout du nez. Jamais vous ne verrez réellement la colère et la hargne tordre ses traits, jamais le soupir de l’impatience ne passera le seuil de ses lèvres tant qu’il sera en votre compagnie. Toujours ce que vous souhaitez voir, jamais ce qu’il souhaiterait être. Majestueux dans sa misère, droit dans son simple apparat de funambule, Peter n’est qu’un oiseau trop lourd de malveillance enfouie et d’humeurs joueuses pour espérer s’envoler. Au lieu de cela, le numéro du Corbeau se contente donc de vous envelopper de ses ailes, noires du charbon sauvage que dissimule son maquillage et ses mimiques, prêtes à vous faire sombrer avec lui dans ses désirs les plus vils. Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose.
Texte d'introduction au personnage ou Test RP : Le jeune homme fulminait. D’ailleurs, qui aurait vu cette silhouette de loin aurait pu croire que ses contours bouillonnaient sous l’effet de la rage. Simple illusion, bien sûr. Mais la colère qui animait l’être l’agitait énormément, ne le faisant pas tenir en place et son humeur se sentait, électrisant l’air d’une menace brumeuse et incertaine. Cependant, à une heure si matinale, personne, ou presque, si l’on exceptait l’homme apeuré qui suivait les va-et-vient de son interlocuteur et la paire d’yeux curieux venant du plafond, n’était là pour témoigner de la scène. Et heureusement. Car un Peter en colère n’était jamais bon à croiser. Pire qu’un fauve en cage. Il y avait presque moins de risques à danser la gigue sous la truffe d’un groupe de chiens enragés et affamés. Presque. Toujours est-il qu’en cet instant, le jeune homme était bien plus qu’irrité et irritable au possible. Pourquoi donc est la question que se posait avidement la jeune Elise, qui avait loupé le début de l’entretien. Et qui, pas folle pour un sou, se gardait bien de quitter son perchoir, là haut, entre les différents rideaux qui descendraient gracieusement pour accompagner les numéros de ce soir au Funambule. Espionnant, curieuse et surtout profondément étonnée par le comportement du garçon, elle était bien décidée à ne pas perdre une miette de cette fureur pour le moins… explosive. _ Répétez moi, lança soudain l’anglais après s’être immobilisé une main sur la hanche, l’autre se massant la tempe, répétez moi mot pour mot ce que vous venez de dire. Sa voix était de velours glacial et le léger accent de sa prononciation ne rendait son ton que plus menaçant aux oreilles du coursier. Déglutissant, l’homme d’un certain âge qui faisait face à la mine sombre et menaçante s’exécuta avec précipitation. _ Monsieur Lavallière ne souhaite pas accéder à votre requête, (Puis, pensant qu’il valait mieux se montrer poli, ajouta :) monsieur Marsden. Il refuse catégoriquement que, je le cite, ces mots ne sont point les miens, un vulgaire bâtard anglais tout juste bon à jouer les animaux de cirque pour survivre et distraire des va-nu-pieds puisse oser demander à rencontrer une dame aussi prestigieuse que son amie, vu que même des chiens galeux préfèreraient changer de trottoir de que se trouver en votre présence. Elise en retint son souffle. Ça, c’était de l’insulte. Et pas des moindres. Elle avait entendu parler du flegme légendaire des anglais et, depuis que Peter avait rejoint la troupe du Théâtre des Funambules il y avait de cela un peu plus d’une semaine – en tant que funambule d’ailleurs, concours de circonstances qui avait beaucoup amusé le directeur – elle ne l’avait jamais vu perdre son calme, se départir de son sourire ou de sa bonne humeur, et ce, malgré les piques et railleries de nombre de ses collègues. Même elle, pourtant du genre bonne enfant et pétillante de vie, aurait depuis longtemps fait rougir quelques joues de gifles bien méritées. Mais aucune attaque n’avait jamais touché à l’intégrité d’artiste de Peter. Cela n’aurait été que de l’hypocrisie de la part du reste de la troupe. Or, ce monsieur Lavallière venait apparemment de toucher la corde sensible du brun. Et aux vues de l’attitude de Peter alors qu’il se retenait, de toute évidence, de fracasser allègrement le coursier, elle préférait ne pas imaginer ce que pourrait donner la libération totale de sa rage. Elle espérait juste que le pauvre messager n’en ferait pas les frais et serait loin d’ici si cela devait arriver. La jeune fille hésitait d’ailleurs à descendre de son observatoire pour rejoindre le funambule et calmer le jeu lorsqu’un rire sans joie, cassant, raisonna sur la scène vide. Une esquisse de sourire mauvais aux lèvres, Peter s’approcha de son vis-à-vis, le toisant avec mépris d’une bonne demi-tête. _ Votre monsieur Lavallière est un enfant charmant, mon cher. Et complètement inconscient du véritable prestige de son ‘‘amie’’. Il ne saurait même se montrer digne du simple fait de l’apercevoir et je serai bien incapable de comprendre ce qu’elle fabrique au côté d’un impudent pareil. Ou plutôt comment elle résiste à la tentation de le pendre haut et court aux vues et sus de tous. Mais je m’égare. Mon cher, j’aurais une ultime recommandation à vous faire transmettre à Lavallière. Qu’il se protège bien la gorge. Mêmes les chiens bâtards savent se servir de leurs crocs, à l’instar des corbeaux et de leurs serres. Comme le jeune homme terminait sur un charmant sourire avant de faire demi-tour pour regagner les coulisses, le messager s’affaissa légèrement, poussant un soupire de soulagement. Bien vite regretté lorsque l’anglais se retourna, haussant un sourcil inquisiteur. _ Au fait, puisque je vous ai sous la main, savez vous si ce gamin de Lavallière fera une apparition à la représentation de ce soir ? _ La-la représentation, monsieur ? balbutia l’autre. _ Mais oui, vous savez bien, à l’Opéra. Ne jouez pas les ingénus, je risquerai de perdre le peu de sang froid qu’il me reste pour vous arracher la réponse. _ Il… Il prévoit en effet d’y aller, monsieur Marsden. Un fin rictus étira les lèvres du jeune Marsden. Parfait. D’un mouvement de main, il fit signe à l’homme de quitter les lieux, ce que ce dernier s’empressa de faire sans demander son reste, bien loin de s'indigner d'être ainsi malmené par un simple roturier, étranger de surcroît. Elise, qui avait assisté à l’échange avec beaucoup d’intérêt – elle adorait l’accent et le phrasé des discours de Peter, qui étant anglais se forçait à employer un français plus que correct, et l’entendre parler autant était tout à fait charmant – décida qu’il était temps pour elle de rejoindre son comparse. En n’oubliant pas de faire comme si rien ne s’était passé. Peter était resté sur la scène, pensif, aussi ne fut-il pas très difficile à la jeune fille d’apparaître des coulisses. Le jeune homme baissa des yeux intrigués vers elle, sourire avenant aux lèvres, bien que ne réussissant pas à camoufler parfaitement la raideur de sa pose et l’éclat menaçant qui persistait dans ses prunelles. _ Que me veut la jongleuse la plus incroyable du quartier ? _ Tout d’suite les grands mots, flatteur. Tout va bien ? _ Tout va bien, répliqua-t-il en fronçant un sourcil curieux. Ça ne devrait pas ? _ Si, si ! Tout à fait. Si tout va bien, c’est parfait ! Il lui retourna un sourire et ébouriffa les cheveux blonds de la jeune fille. Tout allait très bien. Sa dignité avait été trainée dans la boue de l’arrogance minable d’un minable homme. Ce minable ne savait pas à qui il avait à faire. L’Opéra de ce soir promettait d’être grandiose. Elise fit la moue et retira la main qui la décoiffait d’un revers de poignet, geste devenu habituel car Peter avait vite pris la manie de la décoiffer pour un oui et pour un non, et leva les yeux vers le visage du jeune homme. Le sourire fugace qu’elle y vit la fit frissonner tant le pli en était cruel. ~*~ La rue était en effervescence. De partout, fiacres et voitures richement décorés déboulaient, s’arrêtant l’espace d’un battement de cil pour déposer devant l’Opéra leurs précieux chargements. Et quels chargements ! Dentelles exquises, soies tonitruantes de couleurs et de reflets, perles légèrement luisantes et nacrées, plumes cueillies sur les ailes majestueuses d’un oiseau exotique, chaussures raffinées, coupes ajustées… Un régal pour les yeux. Peter avait hérité de son père un goût certain pour les belles étoffes, en plus de son français fluide et riche. Il plissa néanmoins les yeux, pinçant les lèvres en voyant les extravagants qui s’autorisaient à porter de telles merveilles. La bourgeoisie française était tout aussi pompeuse que celle de Londres finalement. Oisive, vulgaire et capricieuse, ne se rendant même pas compte qu’ils traitaient ce qui aurait pu être le plus pur diamant comme un simple morceau de verre. Adossé au coin d’une rue non loin de l’entrée principale du théâtre, le jeune anglais observait donc les allées et venues de tout ce beau monde, guettant avec impatience son rendez vous impromptu. Qui ne se fit pas attendre trop longtemps d’ailleurs. Descendant d’un fiacre pompeusement orné, sa comparse anglaise et compagne de voyage, la marquise exilée Naomi Willemine Lockhart, fit son entrée, dédaignant la main qu’un homme, tout aussi pompeusement habillé que sa voiture, lui avait tendue pour l’aider à sortir. Lavallière sans doute. Pauvre homme. Peter sourit. Il la reconnaissait bien là, méprisante et plus orgueilleuse qu’elle ne devrait se le permettre. Le saltimbanque ne passa pas plus de temps à s’appesantir sur le plaisir qu’il éprouvait à avoir retrouvé la marquise. Il délaissa son coin de rue, avançant d’un pas assuré vers le couple. Il avait emprunté un costume de gentilhomme à l’un des acteurs du Funambule et il pourrait facilement passer pour l’un de ces valets qui réceptionnaient les spectateurs, voir un nouveau riche s’il se débrouillait bien. La police, qui patrouillait l’air de rien aux alentours, mettrait un petit moment avant de remarquer que son habit n’était en rien accordé à celui des autres. Ce serait largement suffisant pour qu’il en termine avec ce stupide Lavallière, clarifie les choses avec la marquise exilée et empoche quelques uns de ces charmants bijoux qui attiraient son œil dans toutes les directions. La colère sourde de l’affront aidant, il s’insinua dans la foule avec cette aisance agile propre aux artistes acrobates, arrivant à côté du couple convoité. Indifférent à l’expression surprise et offensée du français, Peter s’empara de la main de l’anglaise, la lui baisant avec un sourire railleur. Puis il l’apostropha dans leur langue d’origine, reprenant ses vieilles habitudes de langage avec soulagement. _ Marquise, si ça tenait qu’à moi, j’te jure que tu passerais un sale quart d’heure. Et j’ose même pas effleurer le cas de ton enfoiré d’ami ici présent parce que même toi ça t’ferait tourner de l’œil ! Il reprit ensuite la conversation dans la langue de Molière, ignorant les coups d’œil étonnés des gens assez proches pour l’avoir entendu user de la langue de Shakespeare. _ Mes respects Lavallière. Je suis heureux de voir que vous occupez bien de ma charmante compagne. J’aurais été fort contrarié d’avoir à vous remettre à votre place en un lieu si fréquenté. Je suppose cependant que vous ne souhaitez pas attirer l’attention sur vous n’est-ce pas ? Sait-on jamais que des oreilles trainent suffisamment pour entendre des choses pour le moins… désobligeantes, à votre sujet. Les rumeurs et complots ont déjà détruits plus d’un empire. Je m’en voudrais que le votre s’effondre à son tour. Il lui décocha un sourire carnassier, destiné à lui seul. Histoire qu’il comprenne bien que, oui, s’il était assez fou pour se montrer ici alors que la police veillait à quelques mètres et que s’il était découvert on ne donnerait pas cher de sa peau, il était bien capable de détruire miette par miette sa richesse et son statut. Sa vie, pour faire court. Mal à l’aise, Lavallière récupéra la main de sa protégée et Peter constata non sans satisfaction qu’il tremblait légèrement. _ Oseriez-vous me menacer, sale impertinent ? _ Allons, allons, fit le jeune Marsden en prenant une mine désolée. Où est passée votre verve ? Celle qui m’affublait de tout un chapelet d’injures plus coupantes les unes que les autres ? Je pensais que vous seriez plus intéressant encore en personne qu’à travers un majordome. Evidemment que je vous menace, crétin. Mais peut-être préférez-vous une méthode plus brutale ? Quelque chose qui montre à quel point votre statut, votre apparence (Il fit mine d’épousseter le plastron du bourgeois) et votre sale gueule me débectent, tout autant que vous me faites pitié ? _ Vous ne- _ Je ne rien du tout. Si vous préférez un bon duel d’homme à homme, je suis votre adversaire. Mais je m’en voudrais d’embarrasser ma compagne. Aussi j’attendrai patiemment que vous vous trouviez seul avant de faire quoi que ce soit. Si jamais vous avez encore le courage de sortir de votre logis après ma rencontre. Il lui tapota la joue, s’approchant de lui jusqu’à le faire reculer légèrement. Il était un peu plus grand. A peine même. Et le chapeau de Lavallière ne laissait pas ce détail transparaître. Pourtant, avec Peter si proche et menaçant, le français sembla se ratatiner, ternir et décrépir de peur. Puis, aussi soudainement qu’il s’était avancé, l’anglais fit un pas en arrière et attrapa le poignet de la marquise, l’entrainant avec lui en précisant qu’il serait beaucoup plus simple pour eux de se parler au théâtre du Funambule qu’ici. Et surtout beaucoup plus sûr pour lui. Il adressa un dernier sourire à Lavallière et s’empara de son haut de forme. _ Je vous emprunte ça, en plus de votre amie, si vous n’y voyez pas d’inconvénients. Mais, bien sûr, vous n’en voyez pas. Une troupe de curieux avait commencé à se former autour du trio, d’une part à cause de l’utilisation de l’anglais, d’autre part à cause de l’attitude suintant la menace de Peter et celle, dégoulinante de frayeur, de Lavallière. Chic, des disputes, des querelles, des affronts ! Quoi de mieux pour animer un peu la soirée et les potins. Et… Ciel, serait-ce un enlèvement ?! Tirant sa comparse à sa suite, Peter esquiva la foule et les policiers, en prenant un air indigné et en montrant du doigt Lavallière qui ‘‘avait tourné au ridicule son invité, à lui, Jean Delisle, si bien qu’elle ne souhaitait plus voir la représentation.’’ Ils gobèrent le tout, déconcertés par le tourbillonnement de spectateurs et les cris de fureur de Lavallière, loin derrière eux. Peter ne savait même pas ce qui se jouait ce soir là. Il s’en contrefichait pas mal. Il avait enfin mis la main sur cette idiote insondable, c’était le plus important. Ce n’est que lorsqu’ils furent quelques rues plus loin, alors qu’ils marchaient côte à côte en parlant de leur parcours personnels dans la ville depuis leur arrivée et que Peter sortait de ses poches quelques bijoux empruntés subtilement à leurs propriétaires, que l’explosion eut lieu, retentissante, brutale. L’incendie déclaré colora le ciel nocturne d’un orange sanguin, assombri plus encore par les volutes de fumées noire. Stupéfait, Peter n’était certain que d’une chose. La main qu’il avait saisie sous le coup de la surprise de la déflagration aurait pu, s’il n’avait pas décidé d’intervenir ce soir, gésir sous un amas de décombres. Raide, froide et morte. Theatrum Mundi
Pour terminer ... • Pseudonyme :Jester. • Âge : 18ans. • D'où nous venez-vous ? D'une recherche désespérée de trouver un forum sur le XIXème. Il faut croire que le désespoir porte ses fruits. o/ • Quelque chose à nous dire ? A part que le forum est gargantuesquement génial, précis et attirant ? J'ai le nez qui gratte.
|
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Quand l'Ineffable voyage. Sam 8 Oct - 7:10 | |
| Fiche terminée. Je crois. Ouais, me semble. Bref. J'espère qu'elle vous conviendra. |
| | | Pamina
Messages : 207
| Sujet: Re: Quand l'Ineffable voyage. Dim 9 Oct - 1:26 | |
| Bien, nous avons mis beaucoup de temps pour faire ce post. J'ai fait un premier jet, que Pierrot a ensuite enjolivé de conseils, et j'espère que tu le prendras pour ce qu'il est : une correction à la hauteur de la fiche que tu m'offres à lire. Je t'avais prévenu pour la longueur, pour le ton, tu n'as pas voulu m'écouter... Il en aurait été autrement que cette correction aurait été beaucoup plus cordiale, mais je pense qu'il faut s'adapter à l'audience =) - Peter a écrit:
- • Nom & Prénoms :Peter Andy Marsden, dit "Le Corbeau" selon la caste qu'il fréquente.
Les corbeaux, c'est tellement Dark. En anglais, cela fait "The raven", donc ? - Peter a écrit:
- espérer former un quelconque groupuscule pouvant s'opposer à celui des Laforge.
Quelle ambition. En l'état, je n'ai pas d'objection, mais peut-être faudrait-il demander aux Admins, avant ? Et puis, le gamin de vingt-quatre ans sans un poil sur le menton qui supplantera Laforge sans se faire rire au nez par le monde du crime tout entier, c'est fort présomptueux, non ?Paragraphe descriptif : - Peter a écrit:
- Évidemment, me direz-vous, puisque de toute manière, tout ici bas ne se condense qu’en couleurs et en vision.
En vision ? Pierrot : Généralement, on sent que tu essaies de faire littéraire quand tu écris ... Et ça ne fonctionne pas : certaines phrases sont très lourdes, voire incorrectes ou incompréhensibles. Un peu de simplicité ne fait pas de mal : il faut pouvoir maîtriser les phrases complexes et les métaphores, avant de les multiplier. - Peter a écrit:
- On ne voit plus les imperfections marquant cette apparence, et pourtant, dieu sait si elles sont nombreuses.
Outre ses "perles azurées" "captivantes", ses "sourires et ses phrases si envoûtantes" "enjôleurs", son air "majestueux dans sa misère" (ca se traduit comment, ça ? Il rayonne, les pieds dans la fange ?) qui font "sombrer dans ses désirs les plus vils" ? En fait, du paragraphe sur le corps et l'esprit, je ne vois aucun défaut. Tu essaies de faire passer sa malveillance comme telle, mais tu ne tentes au final que de nous baratiner pour avoir un méchant parfait, qui lisse sa petite moustache inexistante avec tellement, tellement de classe qu'on oublie qu'il a un coeur pourri. Un défaut, c'est une jambe folle, un œil crevé, un gros nez, un truc qu'on ne peut pas transformer en rajout à son charisme. Là, tu m'as décrit la version XIXe siècle (quoi qu'à peine) d'un Edward Cullen colérique. On pourrait se demander d'où lui vient une telle classe, vu sa naissance bien basse, mais il a du apprendre ça dans les livres ou être béni par la fée qui a déposé le brevet du rire machiavélique. Passons. Texte d'introduction :J'en viens au texte d'introduction. Pierrot : Tu as fait long, très long - tu as même tenu à faire long. Mais le premier paragraphe aurait pu être condensé en une ligne, car tu n'y fais qu'énumérer des synonymes de la colère noire ... Ça n'apporte rien à la connaissance du personnage, rien à la qualité du texte. : - Peter a écrit:
- Le jeune homme fulminait.
- Peter a écrit:
- Mais la colère qui animait l’être l’agitait énormément
- Peter a écrit:
- Car un Peter en colère n’était jamais bon à croiser.
- Peter a écrit:
- Toujours est-il qu’en cet instant, le jeune homme était bien plus qu’irrité et irritable au possible.
- Peter a écrit:
- _ Répétez moi, lança soudain l’anglais après s’être immobilisé une main sur la hanche, l’autre se massant la tempe, répétez moi mot pour mot ce que vous venez de dire.
Pierrot : Pose très peu naturelle ... - Peter a écrit:
- Déglutissant, l’homme d’un certain âge qui faisait face à la mine sombre et menaçante s’exécuta avec précipitation.
Un certain âge, genre, 40 ans ? Non, probablement pas, il lui aurait donné du "tu vas me parler meilleur, sale gosse", s'il avait eu l'âge de raison. (En quoi une "voix de velours" a-t-elle pu l'effrayer ?) - Peter a écrit:
- _ Monsieur Lavallière ne souhaite pas accéder à votre requête, (Puis, pensant qu’il valait mieux se montrer poli, ajouta :) monsieur Marsden. Il refuse catégoriquement que, je le cite, ces mots ne sont point les miens, un vulgaire bâtard anglais tout juste bon à jouer les animaux de cirque pour survivre et distraire des va-nu-pieds puisse oser demander à rencontrer une dame aussi prestigieuse que son amie, vu que même des chiens galeux préfèreraient changer de trottoir de que se trouver en votre présence.
Pour une phrase orale, c'est anti-naturel au possible. Je suis étonnée que Peter ait gardé son calme pendant toute cette longue tirade difficile, on l'insulte, quand même ! - Peter a écrit:
- Même elle, pourtant du genre bonne enfant et pétillante de vie, aurait depuis longtemps fait rougir quelques joues de gifles bien méritées.
Et dans la France du XIXe où les femmes portent des mini-jupes et ont le droit de vote, on l'aurait laissée faire. - Peter a écrit:
- _ Votre monsieur Lavallière est un enfant charmant, mon cher. Et complètement inconscient du véritable prestige de son ‘‘amie’’. Il ne saurait même se montrer digne du simple fait de l’apercevoir et je serai bien incapable de comprendre ce qu’elle fabrique au côté d’un impudent pareil. Ou plutôt comment elle résiste à la tentation de le pendre haut et court aux vues et sus de tous. Mais je m’égare. Mon cher, j’aurais une ultime recommandation à vous faire transmettre à Lavallière. Qu’il se protège bien la gorge. Mêmes les chiens bâtards savent se servir de leurs crocs, à l’instar des corbeaux et de leurs serres.
Pierrot : Ton personnage n'a-t-il donc pas besoin de reprendre son souffle ? Plus généralement, tu enchaînes des tirades longues comme une sorte de combat de mots - mais dans la vie, les affrontements ne se passent pas comme ça, les répliques ne sont pas des paragraphes de dissertation, il y a de la vie, des interjections, de l'imprévu ! - Peter a écrit:
- Comme le jeune homme terminait sur un charmant sourire avant de faire demi-tour pour regagner les coulisses, le messager s’affaissa légèrement, poussant un soupire de soulagement.
Pourtant jusqu'à présent, tout ce qu'il a fait, c'est faire des bulles par les oreilles comme des cocottes minutes. En quoi le personnage est-il effrayant ? C'est rare, une colère qui rend impressionnant, la majeure partie du temps, quelqu'un qui fulmine, c'est juste ridicule. - Peter a écrit:
- D’un mouvement de main, il fit signe à l’homme de quitter les lieux, ce que ce dernier s’empressa de faire sans demander son reste, bien loin de s'indigner d'être ainsi malmené par un simple roturier, étranger de surcroît.
Ce que j'aime dans ta fiche, c'est que tu poses toi-même les failles dans ton raisonnement bien en évidence, mais pour toi, cela semble aller de soi. - Peter a écrit:
- Elise, qui avait assisté à l’échange avec beaucoup d’intérêt – elle adorait l’accent et le phrasé des discours de Peter, qui étant anglais se forçait à employer un français plus que correct, et l’entendre parler autant était tout à fait charmant
Surtout l'entendre parler de chiens. Ca n'est pas une phrase très objective, ni vraiment utile à autre chose qu'à embellir encore le personnage, déjà bien crémé. - Peter a écrit:
- Ce minable ne savait pas à qui il avait à faire
A savoir, à un immigré roturier loubard ? Si, probablement. - Peter a écrit:
- à l’un des acteurs du Funambule
Donc ça, ça fait trois fois : LES FunambuleS. C'est marqué en gros, pourtant. Je suis un peu vexée : je lis cette fiche avec plus d'application que tu n'as lu notre forum, ce qui est un comble vu que c'est toi qui es sensé nous convaincre. - Peter a écrit:
- La police, qui patrouillait l’air de rien aux alentours
C'est l'occupation principale de la police depuis 1750. - Peter a écrit:
- La colère sourde de l’affront aidant
Zen. Je croyais qu'il était flegmatique, ce Peter ? Un gentleman ne bouillonne pas à la simple vue d'un bourgeois, allons ! - Peter a écrit:
- Sait-on jamais que des oreilles trainent suffisamment pour entendre des choses pour le moins… désobligeantes, à votre sujet. Les rumeurs et complots ont déjà détruits plus d’un empire. Je m’en voudrais que le votre s’effondre à son tour.
"J'en pourrais parler à ma bonne Amie la Duchesse de Lambressac, et - oh, attendez, j'oubliais, je ne suis qu'un Saltimbanque que personne de sensé n'écouterait même si je disais que c'est moi qui ai provoqué l'attentat, tant ma classe sociale est tournée en dérision par le beau monde." - Peter a écrit:
- et que s’il était découvert on ne donnerait pas cher de sa peau, il était bien capable de détruire miette par miette sa richesse et son statut. Sa vie, pour faire court.
Cf phrase précédente. - Peter a écrit:
- _ Oseriez-vous me menacer, sale impertinent ?
_ Allons, allons, fit le jeune Marsden en prenant une mine désolée. Où est passée votre verve ? Celle qui m’affublait de tout un chapelet d’injures plus coupantes les unes que les autres ? Je pensais que vous seriez plus intéressant encore en personne qu’à travers un majordome. Evidemment que je vous menace, crétin. Mais peut-être préférez-vous une méthode plus brutale ? Quelque chose qui montre à quel point votre statut, votre apparence (Il fit mine d’épousseter le plastron du bourgeois) et votre sale gueule me débectent, tout autant que vous me faites pitié ? _ Vous ne- _ Je ne rien du tout. Si vous préférez un bon duel d’homme à homme, je suis votre adversaire. Mais je m’en voudrais d’embarrasser ma compagne. Aussi j’attendrai patiemment que vous vous trouviez seul avant de faire quoi que ce soit. Si jamais vous avez encore le courage de sortir de votre logis après ma rencontre. Vrai qu'un homme de son âge et de sa position sociale se fait souvent souffler par un jeune blanc-bec. c'est pour ça qu'à son âge, il apparaît encore en public, c'est grâce à son manque de répondant jugé charmant. Pierrot : Cet échange est peu réaliste et n'a été écrit que pour mettre artificiellement en avant ton personnage. Le souci, quand on veut mettre en scène un personnage intelligent, c'est qu'on se sent obligé de faire se comporter les gens autour de lui comme des demeurés, des couards. Sauf que dans la vie, ça ne se passe pas comme ça : on ne va pas entourer son détective d'imbéciles pour que ce soit lui qui résolve l'enquête ; on ne va pas disposer autour de soi des gens sans répartie pour montrer qu'on a de l'éloquence. Tout dans cette fiche semble malheureusement trop facile, et c'est à la fois invraisemblable et anachronique. Un bourgeois de haute position ne peut se sentir menacé par un petit saltimbanque - a fortiori si la police est dans les parages. Il le méprise. Peter mentionne l'idée d'un duel, mais on n'accepte pas de duels avec des gens qui ne sont pas de votre classe : dans les mentalités du temps, ils ne valent simplement pas la peine qu'on se fatigue pour eux, et un affront de leur part est un signe de leur bassesse, de leur jalousie, et rien d'autre. Alors ces manoeuvres d'intimidation n'ont tout simplement aucun sens.
En conclusion, voici ce que je dirai : J'ai demandé, je me souviens, de ne pas faire trop long. Tu m'as envoyée balader car tu as répondu quelque chose qui s'apparentait à "j'aime écrire, j'écrirais." Soit. Si ça avait été autre chose qu'un texte dépeignant un personnage aussi peu profond qu'irréel, et à la classe, certes sur laquelle on insiste lourdement, tellement mal amenée qu'on ne la ressent pas un instant, j'aurais pu passer, sur la longueur. Mais me faire plus de 1000 mots pour me dépeindre un clown gothique de carnaval d'avant-garde qui pense pouvoir en découdre impunément avec le monde sans que le monde ne se rebiffe, à cause probablement de ses beaux yeux, c'est vraiment se foutre de moi. Et comme c'est l'essence même, profonde, du personnage que je critique, je suis dans une sacré difficulté : qu'essayer de pointer du doigt pour que tu le changes, pour qu'il devienne correct, alors que tout, d'un bout à l'autre, n'est qu'un mauvais essai de charactérisation à la Twilight ? Non, non. Je n'ai aucun autre moyen de conclure cette critique sinon qu'en la refusant bien fort. Oh, et, pour le plaisir, et peut-être que cela te fera relativiser l'inobjectivité de ton texte, florilège de qualifications trop dark : "Sa voix était de velours glacial" ; "un rire sans joie, cassant" ; "Un fin rictus étira les lèvres" ; "l’éclat menaçant dans ses prunelles" ; "tant le pli en était cruel" (*rire machiavélique*) ; "un sourire carnassier" (grrr!) etc, etc. Bien. Voila. J'ai (nous avons, même) essayé de prendre autant de temps à corriger la fiche que tu as du en passer à l'écrire, ce qui est normal. Ayant le sentiment assez fort que tu te moques de moi, néanmoins, je n'ai pas jugé bon de ne pas le faire moi aussi, et je suppose que cela te sera plus utile qu'un simple refus pour "manque ultime" de crédibilité. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Quand l'Ineffable voyage. Dim 9 Oct - 2:05 | |
| Eh bien, eh bien. Merci d'avoir pris autant de temps pour ma fiche, ça m'a éclairé sur tout un tas de choses.
Pour mettre notre petit différend au clair, le "j'aime écrire, j'écrirais" n'était pas censé être vu comme une marque d'irrespect ou de moquerie. J'avais lancé ça à brûle pourpoint et je n'ai pas écrit long juste pour vous agacer et vous provoquer : j'en ai l'habitude.
Bref, plutôt que de reprendre les points de la fiche qui ne vous conviennent pas, je vais tout reprendre de fond en comble, ça sera bien plus simple. Encore merci pour votre analyse claire nette et précise. |
| | | Pamina
Messages : 207
| Sujet: Re: Quand l'Ineffable voyage. Dim 9 Oct - 2:16 | |
| Oh, je suis étonnée que tu persistes, mais c'est tout à ton honneur, merci beaucoup =) N'oublie pas que nous sommes à ta disposition pour toute question ou point encore non-éclairci =) |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Quand l'Ineffable voyage. Dim 9 Oct - 2:39 | |
| Ce forum m'intéresse. Je ne vois pas pourquoi je me débinerai simplement parce que je me suis fait renvoyer ma fiche à la figure. :) |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Messages : 2896
| Sujet: Re: Quand l'Ineffable voyage. Dim 9 Oct - 3:15 | |
| Je maintiens néanmoins que c'est tout à ton honneur, et te souhaite bon courage dans cette nouvelle rédaction. Souhaites-tu que l'on range cette fiche, afin que tu en crées une nouvelle, ou préfères-tu éditer celle-là ?
|
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: Quand l'Ineffable voyage. Dim 9 Oct - 3:42 | |
| Je vais en faire une nouvelle donc celle ci peut partir directement dans les archives. |
| | |
| Sujet: Re: Quand l'Ineffable voyage. | |
| |
| | | | Quand l'Ineffable voyage. | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |