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Augustin LepicUne belle écriture mène à tout.
Messages : 72
| Sujet: Re: Questions d'histoire Mar 20 Nov - 3:57 | |
| Super, merci Pierrot |
| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
Messages : 355
| Sujet: Re: Questions d'histoire Ven 15 Fév - 6:02 | |
| En ce presque-printemps... En ces temps de mariage et de romance... (ou pas) J'arrive avec une question historique de premier plan Comment se passent les rapports conjugaux (... et extra-conjugaux), à l'époque ? J'entends par là, la conception et la concrétisation des liaisons charnelles. Ah, qu'en termes galants ces choses-là sont mises ! |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Sam 16 Fév - 0:44 | |
| Ah la vaste question ! La question de la sexualité emporte avec elle la question du rapport au corps, de la religion, de la représentation des genres à l'époque ... et j'en passe ! Je vais essayer de répondre un peu à tout ça à grands traits, et s'il manque quelque chose, faudra pas hésiter à relever. - Spoiler:
Pour cet exposé, je me suis servie de plusieurs références. De mes souvenirs de lecture, d'abord : L'harmonie des plaisirs, les manières de jouir du siècle des Lumières à l'avènement de la sexologie d'Alain Corbin s'arrête vers 1860, mais donne des pistes qui sont parfois encore valables dans notre contexte. Le fait de travailler sur un auteur un peu libre qui raconte ses différentes coucheries aide pas mal aussi ... et j'ai complété avec plusieurs documents que je citerai au fur et à mesure.
Prescriptions : entre idéal et peur fantasmatique Au XIXe siècle, on a deux discours prescriptifs en concurrence qui vont nous donner beaucoup d'éléments pour comprendre comment se vivait la sexualité à l'époque : celui de la médecine et celui de la religion. Quand je dis deux, c'est déjà une simplification, forcément : il y a plusieurs doctrines théologiques, et une femme n'entendra pas les mêmes injonctions d'un confesseur à l'autre (d'où les critiques adressées par les prudes à celles qui changent de confesseur pour avoir un peu plus de liberté ... ) C'est évidemment la même chose pour les médecins. Du coup, je vais essayer de résumer un peu rapidement les conseils, injonctions majoritaires, mais faut bien penser que c'est plus flou ... Et pour ne pas faire simple, tout ça ne correspond pas tout à fait aux pratiques dans les ménages ... (vous faites toujours ce qu'on vous dit vous ...?). Petite note de vocabulaire, également, avant de commencer : les termes d'époque utilisés dans les discours médicaux et religieux sont assez peu galants, pour le coup. On parlera de désir vénérien, de pollution pour un orgasme non procréatif, de copulation ou de coït pour l'acte en lui-même. Ça fait rêver, n'est-ce pas* ? Mais commençons par le discours religieux. Celui-ci a légèrement évolué dans ses injonctions suite aux découvertes de la science, mais les principes ne te surprendront sans doute pas : - Petit catéchisme conjugal.
Sans surprise, l'acte conjugal est surtout évoqué comme un devoir. L'idée de désir n'est pas forcément exclu, mais, sans surprise, la satisfaction de ce désir doit se borner à l'acte de procréation et le couple doit limiter le plus possible les caresses, etc. qui pourraient amener d'autres jouissances.
Si pour certains théologiens, l'acte amoureux est impur même dans le cadre autorisé du mariage, le discours sans doute majoritairement tenu auprès des femmes pieuses doit être de l'ordre de celui-ci, tiré de La Théologie amoureuse des peuples d'Occident (plutôt première moitié du XIXe, mais le discours religieux n'est pas réputé pour évoluer vite) : "Il n'y a rien de mauvais ni de moralement impur dans l'acte conjugal ; il peut même devenir méritoire, s'il est dicté par un motif surnaturel, par exemple, pour conserver à son époux la foi promise en présence de Dieu, dans un but de religion, pour avoir des enfants qui servent Dieu fidèlement, ou en vue de retracer l'union du Christ avec l’Église."
La grande question de morale matrimoniale est alors : Quand et comment doit-on rendre le devoir conjugal ? La réponse donnée est intéressante : "Chacun des époux est tenu de rendre le devoir à celui qui le demande, soit expressément, soit tacitement, soit interprétativement." Les deux derniers cas concernent surtout la femme, empêchée par sa pudeur de s'exprimer clairement sur son désir ... Parmi les raisons admises de la copulation : la copulation de prévention, si j'ose dire, ou comment sauver son conjoint lorsqu'il est prêt à tomber dans la concupiscence et céder l'infidélité : "dès que l'un des époux a besoin de ce remède, l'autre est tenu de lui offrir, sans qu'il le demande, comme un médecin est tenu de prescrire à son malade le repère qu'il espère lui être salutaire, quand même celui-ci ne le demande pas". Il n'y a pas de faute grave à "refuser le devoir"de temps en temps, surtout en cas de demande déraisonnable. Je te laisse feuilleter l'ouvrage pour la casuistique dans ses détails (particularités physiques, gêne, etc.) Attention, tout n'est plus valable là-dedans !
La question de la jouissance, notamment, est devenue la question de la jouissance masculine : au début du XIXe siècle, on croyait encore qu'il y avait une éjaculation féminine, et qu'il fallait donc que les deux époux jouissent (si possible en même temps) pour qu'il y ait conception. La science a cependant fait des progrès ... et on s'est rendu compte que la jouissance féminine n'était pas nécessaire. On peut donc à présent s'en passer. (voir discours médical à ce sujet) Dans tous les cas, les discours ne sont pas complètement fermés à l'idée de plaisir ni même aux préliminaires - tant qu'ils restent justement des préliminaires. L’Église semble inviter simplement à la mesure et à l'équilibre. Elle est, quand on y pense, plus permissive et plus tolérante que la médecine (tant qu'on s'en tient aux unions "naturelles et licites" évidemment ...), sans doute parce qu'elle n'a plus cette position prédominante, et qu'elle préfère accorder un peu plus tout en gardant les gens au sein de l'Eglise, plutôt que d'être trop stricte et de perdre encore en influence... (voir sujet sur la religion)
Cependant, le plaisir conjugal se définit sur le modèle de l'incomplétude : "Dans la jouissance de l'amour se mêle une souffrance très réelle quand on aime fortement : l'impuissance de pénétrer l'âme de celui qu'on aime. Dans les courts instants du plus entier abandon intime et de la confusion des deux amours, on est en possession du corps, mais on ne possède de l'âme que ce qui s'échappe par les yeux et ce que la parole en livre. Mais ce n'est pas encore l'âme tout entière [...] De là l'immense tristesse, inexplicable, qui se glisse dans les moments des plus intimes épanchements, et qui domine la fin des plus vifs moments de bonheur. Ce n'est pas la satiété mais l'irrésistible désir d'aller au-delà et je ne saurais m'expliquer pourquoi je n'ai désiré plus vivement mourir que quand j'étais heureuse..." (témoignage d'Amélie Ozanam, femme pieuse, vers 1860)
- Hygiène de l'amour. L'esprit est assez différent lorsqu'on se place du côté de la médecine. La fin du XIXe siècle se caractérise en effet par un intérêt accru pour tout ce qui relève (selon les définitions de l'époque) de la déviance et de la maladie : inversion, satyriasis, nymphomanie, etc. Le discours sur la sexualité s'en ressent. Dans l'introduction de La Folie érotique, en 1893, Benjamin Ball écrit : "Parmi les instincts réguliers et normaux dont la nature nous a pourvus, il n'en est certainement aucun qui exerce une aussi puissante influence sur nos sentiments et notre caractère que l'instinct génital ; et par cela même il n'en est aucun qui se prête à des perversions plus étranges même chez les sujets qui paraissent sous tous les autres points de vue avoir conservé l'équilibre de leurs facultés." On pourrait presque citer le Dr Knock, pour qui tout homme sain est un malade qui s'ignore ... Il s'agira en effet d'éviter au maximum les comportements à risque, qui pourraient déclencher des névroses sous-jacentes ...
Comme je l'ai dit plus haut, il a été découvert que la jouissance de la femme n'était pour rien dans la procréation. Elle cesse donc d'être nécessaire dans l'amour conjugal ... et elle cesse même, parfois, d'être souhaitable. En effet, certains médecins déconseillent de donner trop de plaisir aux épouses : je ne vous relaierai pas les discours scientifiques tenus à ce propos, mais pour simplifier, à trop jouer avec le corps de la femme, on pourrait risquer de la rendre hystérique ou nymphomane... ou simplement dévergondée. L'idée maîtresse est en effet que la femme est incapable de résister à ses instincts et ses désirs. Je me permets de citer un passage de Mirbeau, au sujet du mythe de Lilith : "La genèse symbolique de la femme, interprétée par M. Remy de Gourmont, concorde exactement avec les conclusions de la science anthropologique.La femme n’est pas un cerveau, elle n’est qu’un sexe, et rien de plus." En ce sens, lui donner des désirs revient presque à la pousser à la faute, puisqu'elle ne sera pas capable de les contrôler ...
S'ensuit tout un descriptif des différentes maladies par des éminents spécialistes, de l'érotomanie (folie de l'amour chaste) à la nymphomanie (folie de l'amour physique) en passant par l'hystérie. On remarquera que le discours des médecins touchera surtout les femmes et que les cas de "maladies" masculines seront moins étudiées. Mais le rapport au corps est envisagé d'un point de vue résolument morbide à cette époque.
Enfin, les médecins alertent les populations contre le risque des maladies vénériennes (notamment la syphilis, mais il y en a d'autres) : en ce sens, l'infidélité et le recours aux prostituées a un statut assez ambigu. Il permet en effet de soulager le désir de l'homme, dans l'intérêt de sa santé (et éviter ainsi les risques de pollution - le XIXe siècle est marqué par la hantise de la perte séminale... ) ... tout en constituant un risque pour sa santé. L'idéal est encore et toujours de trouver un équilibre dans la pratique et de consommer, si possible, dans des endroits sûrs : c'est pour cela que les hommes qui le peuvent préfèrent les prostituées des maisons closes qui passent régulièrement des visites médicales et sont plus surveillées que les filles à leurs comptes.
Mais ces injonctions plus ou moins sévères, ne correspondent pas vraiment à la réalité des couples. Je pense qu'on peut voir ça un peu comme l'image qu'on donne de la femme aujourd'hui,ou toutes les injonctions de santé, avec les "Sois mince, sois belle, sois épilée parfaitement sinon tu es négligée, mange cinq fruits et légumes par jour, sois toujours bien coiffée et bien maquillée, comporte toi de telle façon, ne te conduis pas en homme, ne jure pas comme un charretier, etc." ... On ne suit pas toutes ces prescriptions, mais elles peuvent représenter un certain poids... et nous conditionner en partie, malgré nous.
La suite au prochain post ! |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Sam 16 Fév - 4:16 | |
| Ce qui se passe réellement dans les alcôves Et ce qu'il en est réellement ? Commençons tout d'abord par évoquer ... - Ce que savent les jeunes filles ... La jeune fille vit dans l'ignorance la plus totale des choses de l'amour. C'est bien simple : on lui laisse rien deviner sur comment ça se passe, elle doit rester la plus pure et la plus innocente possible. Cela est valable, avant tout, dans les milieux aisés et chez les 'classes moyennes'. Avant ses fiançailles, une jeune fille ne devrait pas même trop fréquenter un jeune homme ... Mais la société moderne permet un peu plus de choses et on voit apparaître ce qu'on appelle des demi-vierges : ce sont simplement des jeunes filles qui ont flirté, accepté des baisers, des petites caresses relativement innocentes. Et cela est très mal vu - on parle même de moeurs américaines. Pour citer Jean de Tinan, jeune homme plutôt porté à la liberté des mœurs : "Penser que l'ange de mon foyer aura eu la main pressée cent fois et aura été goûtée par plusieurs paires de moustaches, cela n'a rien d'emballant. " Forcément, dans ce contexte, la première expérience amoureuse s'apparente très souvent à un traumatisme : la jeune fille sait qu'il y a quelque chose qu'elle ne connaît pas ... mais entre s'attendre à être surprise et se retrouver face à un homme sans la moindre préparation, même minime, il y a un monde ...
- Plus généralement, c'est le désir masculin qui prime : bon nombre de récits content encore des "conquêtes" féminines qui ne seraient pas loin, selon nos critères actuels, de l'abus sexuel. La femme dit non, elle pleure, elle se débat ? Allons, elle finira bien par être d'accord ; après tout, si vous vous retrouvez dans un coin désert avec elle, sans personne pour vous surprendre, c'est bien parce qu'elle en avait un peu envie, non ?
- Mais la vie de femme ne s'apparente pas non plus au martyre ... Si les relations avec l'époux sont souvent tendues - ou simplement indifférentes, l'adultère est très fréquent dans les milieux aisés, et plutôt bien toléré (il s'agit tout de même de prendre quelques précautions afin d'éviter les accidents, cela va sans dire... ). Des romanciers très corrects et très appréciés, comme Paul Bourget ou Anatole France décrivent le destin de jeune femmes très sympathiques qui trompent allègrement leur mari. Et on les comprend, après tout : il semblerait que l'amant se soucie des pâmoisons de sa belle ... En outre, les relations conjugales peuvent être tendres ou même agréables ... Évitez simplement de manifester votre plaisir avec trop d'exubérance : si vous n'avez sans doute pas lu les traités de médecine, faible femme, votre mari peut-être et il s'inquiètera pour vous...
- Quelques détails d'habillement. Contrairement à aujourd'hui, on ne se dénude pas pour des relations sexuelles. Il n'est pas rare que deux époux ne se soient jamais vus nus l'un l'autre : la pudeur peut inviter la femme à demander d'éteindre la lampe, et Madame gardera sa chemise de nuit. De même pour les relations qui se nouent au grand jour, et ce pour une raison bien simple : l'habit féminin est extrêmement complexe, et il faudrait trop de temps pour déshabiller entièrement Madame ... surtout que sans femme de chambre, comment tout remettre en place ? A cette époque, les tissus sont encore épinglés directement sur le corset et les dessous - et il n'est pas rare que l'amant, dans la précipitation, se pique les doigts aux aiguilles cachées dans la belle parure de sa maîtresse ! Si en général, on tente de retirer tout de même assez pour faire surgir l'essentiel (les culottes sont d'ailleurs fendues, en général), mais on gardera le corset- que l'on desserre un peu pour l'occasion - les bas, etc. La fin de siècle est l'ère de de la lingerie ! Les seules femmes que l'on peut voir facilement nues sont les prostituées. En ce sens, si en tant qu'époux, si vous demandez à votre chère et tendre d'apparaître nue, il est fort probable qu'elle refuse ... et vous fasse un scandale.
- Les pratiques en tant que telles ne semblent pas beaucoup différer de ce que l'on connaît aujourd'hui ... Quelques exceptions, cependant, avec des pratiques qui n'étaient pas tout vues comme bizarres à l'époque mais qui nous semblent curieuses, à nous, gens du XXIe siècle ... : à une époque où l'adultère est fréquent, les femmes à voilettes sont l'objet de tous les fantasmes ... et l'un des motifs de rêverie des jeunes gens sont les baisers que les amants s'échangent à travers la voilette ... Ladite voilette devient souvent une relique de l'amour, un souvenir que l'amant garde dans un tiroir, et qu'il embrasse quelque fois. Pour comprendre le second exemple, il faut penser que les femmes ne s'épilaient pas les aisselles - ou pas autant qu'aujourd'hui. Dans une logique de non-procréation, l'aisselle de la femme devient une métaphore de son sexe ... avec tout ce qui s'ensuit. Espérons que cela ne fait que chatouiller.
Et c'est tout pour aujourd'hui, espérons que ce tour d'horizon t'aura davantage renseignée ! Pour résumer en un mot : beaucoup de choses n'ont pas changé, mais le désir et les prescriptions des hommes visent à encadrer la sexualité féminine ... sans réussir toutefois à la circonscrire entièrement. ... Et tu as en avant-première le contenu d'une future aide de jeu, sans doute - où seront rajoutées les questions des différentes "déviances", dont l'inversion (on ne parle pas d'homosexualité à l'époque). J'espère que tu ne m'en voudras pas, Lise, d'avoir fait trop long ... et te souhaite un heureux printemps ! |
| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
Messages : 355
| Sujet: Re: Questions d'histoire Dim 17 Fév - 7:53 | |
| Très intéressant ! Merci beaucoup Pierrot !! |
| | | InvitéeInvité
| Sujet: Re: Questions d'histoire Lun 8 Avr - 8:10 | |
| Bonjour, bonjour !
J'ai découvert ce forum grâce à une fille dans mon cours (ouais, je stalk) et je me demandais si le personnage que je voulais choisir serait possible dans l'univers des Petites Machineries.
J'aimerais, si possible, être une femme mariée qui conçoit des chandelles le jour et la nuit, elle joue un peu de guitare afin de gagner de l'argent pour subvenir aux besoins de son époux malade et d'elle-même, par la même occasion. En bref, elle est pauvre et fait ce qu'elle peut pour avoir le minimum de confort.
Donc, je redemande, est-ce possible ?
Merci d'avance ! |
| | | ArmideCaméléon psychopathe - Incarnation de l'Efficacité
Messages : 791
| Sujet: Re: Questions d'histoire Lun 8 Avr - 10:29 | |
| Coucou ! Alors, pour répondre rapidement à ta question, je pense que c'est essentiellement une question de statut : est-ce que cette femme travaille à son compte, dans un petit commerce qu'elle tient (ce qui n'est pas impossible, quand bien même c'est assez compliqué), ou est-ce qu'elle travaille pour quelqu'un d'autre ? Une femme ouvrière n'est pas du tout impensable, mais il faut prendre en compte qu'elle commence ses journées tôt pour les finir tard (il arrive que les femmes fassent jusqu'à 11h de travail par jour). Pour le côté musicienne, par contre, c'est sans doute plus compliqué, et je ne suis pas persuadée que ce soit le moyen le plus efficace de gagner de l'argent... =/ Où voudrais-tu qu'elle joue de la guitare ? Bref, nous aimerions quelques précisions supplémentaires pour t'apporter une réponse plus précise. |
| | | InvitéeInvité
| Sujet: Re: Questions d'histoire Lun 8 Avr - 10:40 | |
| Bonsoir ! Eh bien, ce serait surtout de jouer près des endroits où plusieurs personnes peuvent passer et avoir un peu d'argent, mais si c'est quelque peu impensable, il n'y a pas de problème En ce qui concerne son travail, je me demandais surtout dans quelle section du RP mon personnage risquait de se retrouver si elle essaie de gagner sa vie en fabriquant des chandelles, étant pauvre et sans revenu de la part de son mari, clou. au lit à cause d'une maladie. Et surtout, si c'est possible dans le contexte du forum. Suis-je plus claire ? C'est possible que non, j'ai jamais été excellente dans les explications |
| | | ArmideCaméléon psychopathe - Incarnation de l'Efficacité
Messages : 791
| Sujet: Re: Questions d'histoire Lun 8 Avr - 10:52 | |
| En fait je t'aurais bien proposé de jouer une Tzigane, mais il faut que je me documente un peu sur leur statut avant de pouvoir t'en dire plus. Si l'idée te plaît, alors on se penchera dessus. |
| | | InvitéeInvité
| Sujet: Re: Questions d'histoire Lun 8 Avr - 11:37 | |
| Eh bien, l'idée de la Tzigane est plaisante. Je devrais aussi me documenter de mon côté, afin de ne pas mêler mes pinceaux :)
Merci beaucoup ! |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Messages : 2896
| Sujet: Re: Questions d'histoire Lun 8 Avr - 20:49 | |
| Bonjour chère invitée ! Comme disait Armide, tout est en effet une question de statut. Personnellement, je pense que la dame peut faire des chandelles à son compte : elle entrerait ainsi dans la catégorie de ces gens qui fabriquent-vendent des objets à partir de récupération. En effet, elle pourrait récupérer les anciens bouts de chandelle jetés, la cire inutilisée et faire des chandelles à partir de cela, par exemple. (Ça a l'air misérable, mais je pense qu'on sous-estime clairement la pauvreté de certains foyers à Paris). En étant à son compte, elle pourrait aussi tourner autour des cabarets Montmartois (en fait, dans tout le sous-forum "Autour des Funambules") pour se faire de l'argent un peu plus "facile" : c'est là qu'elle aurait le plus d'occasion de récoler un peu d'argent sans (trop) se faire chasser. Et pourquoi pas jouer dans les cafés-concerts ? Dans tous les cas, combiner les deux me semble possible, bien que ce soit une vie difficile. Quant à jouer une tsigane, il me semble qu'à l'époque, ce sont surtout les hommes qui jouent de la musique (guitare ou violon) : je n'ai jamais rencontré mention, dans mes lectures, d'une femme remplissant cet office alors même que les mentions de musiciens tsiganes sont nombreuses. En outre, le fonctionnement des tsiganes est mal connu même aujourd'hui, alors à l'époque... Au fond, il faut un peu "en être" pour comprendre les coutumes, les comportements, etc. Il y a un livre qui traite du sujet ( Les Bohémiens en France au 19e siècle de François de Vaux de Foletier), mais il semble assez difficile à trouver et il me faudra donc un peu de temps pour mettre la main dessus, l'étudier et résumer les points susceptibles de t'intéresser. Je peux tout de même tenter si l'idée t'intéresse, mais il me semble peut-être plus facile de faire une femme issue des quartiers pauvres de Paris ou de la banlieue. La proposition d'Armide peut paraître séduisante, mais elle impliquera des recherches dans notre cas (ce n'est pas forcément un problème, mais ça demande du temps) et une documentation malaisée, car les sources ne sont pas très nombreuses : autant il y a pléthores d'études sur le bohémien tel qu'il a été fantasmé par la littérature du XIXe, autant il me semble qu'il y a peu de choses sur la réalité de leur quotidien... Dans tous les cas, le choix te revient, mais je pense que si tu ne veux pas trop te compliquer la vie, tu peux avoir les deux aspects du personnage sans chercher à jouer une tsigane. :) |
| | | InvitéeInvité
| Sujet: Re: Questions d'histoire Mar 9 Avr - 4:17 | |
| Bien le bonjour !
Merci beaucoup de toutes ces informations, Pierrot Lunaire. Ayant moi-même fait des recherches sur les tsiganes, j'avoue que mes sources se contredisaient tout le temps et aucune ne disait les mêmes informations que l'autre que j'avais lue précédemment.
En ce qui concerne mon personnage, je crois que je vais y aller avec ma première idée, qui semble plus précise. Dès que j'aurais du temps à consacrer pour la création du personnage, je m'y lance (école quand tu nous (re)tient) !
Au plaisir de se revoir ! |
| | | Yann Le GuélecIls ont des chapeaux ronds...
Messages : 319
| Sujet: Les touristes à Paris Mer 10 Avr - 1:55 | |
| Y a t il des touristes à Paris au XIXème siècle ? Quels nationalités ? Quid des provinciaux ? Sûrement moins qu'aujourd'hui, mais sûrement quand même...
Quels sont les lieux prisés par ceux-ci ? Que visitent-ils ?
merci
ps : j'ai élargi ma question pour embêter un peu les admins ! à la base je ne m'intéressais qu'à Montmartre...
Et aussi : Comment les hommes s'habillaient ils à l'époque ? (selon les "classes", les saisons)
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| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Messages : 2896
| Sujet: Re: Questions d'histoire Mer 10 Avr - 2:52 | |
| Demande prise en compte, je reviens bientôt avec des réponses. |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Messages : 2896
| Sujet: Re: Questions d'histoire Jeu 11 Avr - 23:01 | |
| Et me revoici avec quelques réponses à la première série de question, concernant le tourisme. - Citation :
- Y a t il des touristes à Paris au XIXème siècle ? Quels nationalités ? Quid des provinciaux ?
Sûrement moins qu'aujourd'hui, mais sûrement quand même...
Quels sont les lieux prisés par ceux-ci ? Que visitent-ils ? Notes générales sur le tourisme Il y a bien des touristes au XIXe : le mot est attesté dès le début du siècle et désigne à l'époque les anglais qui font le "tour", un voyage dans toute l'Europe qui est une étape importante de l'éducation du jeune homme. Le sens s'élargit par la suite. Les touristes de l'époque sont évidemment des gens privilégiés. A l'heure où les congés payés n'existent pas, il faut pouvoir se permettre d'arrêter son activité professionnelle pendant un temps (ou ne pas avoir d'activité professionnelle) pour faire son voyage ... sans compter les frais d'hôtels, les visites, etc. car rien n'est gratuit ! Cependant, le développement exponentiel des chemins de fer facilite les déplacements et permet à une population plus large de faire des séjours loin de chez elle. Cependant, les touristes français ne visent pas tant la capitale : l'essor du chemin de fer et des déplacements amène le développement des stations balnéaires et des cures thermales car c'est la mer qui, en premier lieu, attire le touriste. On construit des grands hôtels, des casinos un peu partout dans les villes concernées : c'est à cette époque, par exemple, que Biarritz se dote de ses célèbres bains. Quant à Paris, on s'y rend davantage pour des occasions exceptionnelles (les expositions universelles, en 1889 et 1900, par exemple). Les étrangers à Paris Les visiteurs à Paris sont souvent des étrangers fortunés venus passer un peu de bon temps dans une ville réputé pour ses plaisirs (restaurants, théâtres, cabarets, etc.). Ce sont souvent des européens de bonne famille, venus "faire la noce". On compte aussi des nouveaux riches venus du continent américain (Etats-Unis et Amérique du Sud). Un type de l'étranger fortuné aux manières tapageuses et au goût douteux apparaît d'ailleurs à cette époque : le rastaquouère. Le mot désigne les étrangers venus profiter de la douceur de vivre parisienne. Croulant sous l'or, ils sont souvent considérés comme vulgaires et ridicules. Les séjours sont souvent des séjours longs, et cela peut donc sortir de la définition du tourisme : les rastaquouères, par exemple, sont parfois installés durablement dans la capitale. Les parisiens (et les français en général) ne cessent pas, n revanche, de les considérer comme des étrangers. - Spoiler:
Chanson du brésilien, rastaquouère dans La Vie parisienne d'Offenbach (1866) :
Je suis Brésilien, j’ai de l’or, Et j’arrive de Rio-Janeire Plus riche aujourd’hui que naguère, Paris, je te reviens encor ! Deux fois je suis venu déjà, J’avais de l’or dans ma valise, Des diamants à ma chemise, Combien a duré tout cela ? Le temps d’avoir deux cents amis Et d’aimer quatre ou cinq maîtresses, Six mois de galantes ivresses, Et plus rien ! ô Paris ! Paris ! En six mois tu m’as tout raflé, Et puis, vers ma jeune Amérique, Tu m’as, pauvre et mélancolique, Délicatement remballé ! Mais je brûlais de revenir, Et là-bas, sous mon ciel sauvage, Je me répétais avec rage : Une autre fortune ou mourir !
Je ne suis pas mort, j’ai gagné Tant bien que mal, des sommes folles, Et je viens pour que tu me voles Tout ce que là-bas j’ai volé ! Ce que je veux de toi, Paris, Ce que je veux, ce sont tes femmes, Ni bourgeoises, ni grandes dames, Mais les autres… l’on m’a compris ! Celles que l’on voit étalant, Sur le velours de l’avant-scène, Avec des allures de reine, Un gros bouquet de lilas blanc ; Celles dont l’œil froid et calin En un instant jauge une salle, Et va cherchant de stalle en stalle Un successeur à ce gandin, Qui plein de chic, mais indigent, Au fond de la loge se cache, Et dit, en mordant sa moustache Où diable trouver de l’argent ?
De l’argent ! Moi j’en ai ! Venez ! Nous le mangerons, mes poulettes, Puis après, je ferai des dettes. Tendez vos deux mains et prenez ! Hurrah ! je viens de débarquer, Mettez vos faux cheveux, cocottes ! J’apporte à vos blanches quenottes Toute une fortune à croquer ! Le pigeon vient ! plumez, plumez… Prenez mes dollars, mes bank-notes, Ma montre, mon chapeau, mes bottes, Mais dites-moi que vous m’aimez ! J’agirai magnifiquement, Mais vous connaissez ma nature, Et j’en prendrai, je vous le jure Oui, j’en prendrai pour mon argent. Je suis Brésilien, j’ai de l’or, Et j’arrive de Rio-Janeire Vingt fois plus riche que naguère, Paris, je te reviens encor !
Que visite-t-on ? C'est une question à laquelle il est difficile de répondre, car cela dépendra des visiteurs et de leur motivation. Encore aujourd'hui, il y a différents types de tourisme. Les musées attirent sans doute les classes cultivées qui fonctionnent encore un peu sur le modèle du "tour" à l'anglaise, où l'on va voir les grandes œuvres d'art dans les différents pays (à une époque où les reproductions de bonne qualité ou en couleur sont rares ou inexistantes). Mais Paris apparaît avant tout comme la ville des plaisirs. On peut lire, dans l'avant-propos du Guide des plaisirs à Paris de 1899 : "Étranger, pourquoi viens-tu à Paris ? Parce qu'on t'a dit et répété partout que Paris est une ville de plaisirs extraordinaires, la capitale des plaisirs du monde entier." Rien que ça ! Ce guide indique plusieurs types d'endroits à découvrir : les restaurants, les salles de spectacle (cela va de la Comédie française aux cirques en passant par l'hippodrome), les cafés (des salles élégantes aux "bouillons", restaurants pour les bourses modestes) et enfin les music-halls et cafés-concerts (Folies Bergère, petits cafés de Montmartre, etc.) Il y a aussi les bals populaires, où l'on propose au touriste "d'étudier le peuple de Paris". Le guide recommande également les promenades en bateau sur la Seine, la découverte des boulevards, et diverses visites et promenades (musées de cire, le champ de course, bois de Boulogne). Les curieux peuvent enfin monter en haut de la Tour Eiffel, mais l'attraction attire peu de monde à l'époque et les visites sont bien moins nombreuses qu'aujourd'hui. |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Sam 13 Avr - 3:59 | |
| Quant à l'habillement masculin, hé bien j'ai trouvé une page qui résume très bien le sujet : Comment s'habillaient les hommes (bourgeoisie) et comment s'habillaient les classes populaires ?. C'est très bien expliqué et agrémenté de nombreuses images. (Chapeau bas à l'auteur !) Sinon, j'ajouterais que les classes populaires se permettent plus de porter des couleurs que les bourgeois. Les hommes ont des costumes généralement plus simples, taillés dans des tissus moins précieux et plus solides. Les éléments de l'habillement restent globalement les mêmes : pantalon, veste, maillot de corps, gilet. Question couvre-chef, on porte plutôt le chapeau melon ou la casquette (voir avatar de Nicolas) - le canotier lorsqu'on est de sortie à la campagne. Et comme les images sont parfois plus parlantes qu'un long exposé, j'ajoute à ce qui est donné dans l'article quelques œuvres de Théophile-Alexandre Steinlen représentant des personnages des milieux populaires (ouvriers, artisans, etc.). On y voit un poivrot, un homme réduit à peu de choses, mais aussi des gens d'origine simple, type honnêtes travailleurs : - Spoiler:
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| | | Ambroise Marie DupinÊtre la statue du châtiment fondue tout d’une pièce dans le moule de la loi
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Sam 13 Avr - 6:05 | |
| Cher pierrot, j'ai déjà écrit quelque part que ce cher Ambroise possède une belle bibliothèque, essentiellement des ouvrages traitants de techniques policières, de faits criminels remarquables ou de récits de fiction sur des énigmes policières. Mes recherches ne m'ont pas permit de me faire une idée sur l'avancée des techniques criminalistiques et criminologiques de cette période du 19 ième siècle qui nous intéresse.
Pourrais-tu me fournir une liste d'ouvrages qui pourraient occuper la bibliothèque d'Ambroise et me renseigner sur ce que les limiers de la police scientifique ou non, ont coutume d'utiliser, merci de ton attention !
J'espères ne pas te donner trop de difficultés ^^ |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Sam 13 Avr - 6:28 | |
| Pour le contenu de la bibliothèque, je vais mener quelques recherches. Elle ne devrait cependant pas être trop fournie - du moins sur ce sujet-là. Je reviendrai poster quand j'aurai des références précises à t'offrir. En revanche, pour l'avancée des techniques criminologiques, j'ai déjà résumé cela dans le point historique Police et criminalité (troisième partie : "Les Débuts de la police scientifique"). |
| | | Ambroise Marie DupinÊtre la statue du châtiment fondue tout d’une pièce dans le moule de la loi
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Sam 13 Avr - 6:37 | |
| OK, j'avais oublié ce point de détail, pourtant je l'ai lu (si, si j'te jures !)
Question subsidiaire, pourrais-tu m'indiquer une adresse où mon cabinet est installé, car je ne sais pas où le mettre et quelques éclaircissements sur mon affaire d'opium ( lieux d'approvisionnement, de stockage et autres soucis logistiques)
Merci pour ton travail de recherche, il est apprécié à sa juste valeur !^^ |
| | | Dominique LebrunÊtre homme ? tu le peux. Va-t'en, guêtré de cuir
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Sam 13 Avr - 10:53 | |
| Complétons la question de l'habillement, si vous le voulez bien. Les militaires, dans la vie de tous les jours, quand ils ne sont pas à l'armée, comment s'habillent-ils ? On s'habille en bourgeois (un peu comme de nos jours où on bazarde l'uniforme à peine passé les portes de la caserne) ou on porte un petit uniforme ? |
| | | Ambroise Marie DupinÊtre la statue du châtiment fondue tout d’une pièce dans le moule de la loi
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Dim 14 Avr - 7:40 | |
| Je me permet de répondre mais Pierrot complétera et/ou corrigera, le fait pour un militaire en activité, de pouvoir s'habiller en civil durant ses permissions, est plutôt récent. Il me semble que jusqu'aux années soixante, on gardait son uniforme à la caserne comme à la ville.
Donc en 1897, il ne peut en être autrement, je crois que cet état de fait avait un but de contrôle des déserteurs potentiels, malheurs au conscrit qui se ferait prendre par la maréchaussée sans ses habits de soldats sur le dos ^^
Mais comme je l'ai dit Pierrot me corrigera ou pas ! En espérant avoir rendu service et un peu allégé le boulot de cette brave face de lune^^ |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Dim 14 Avr - 14:03 | |
| - Ambroise a écrit:
- Question subsidiaire, pourrais-tu m'indiquer une adresse où mon cabinet est installé, car je ne sais pas où le mettre et quelques éclaircissements sur mon affaire d'opium ( lieux d'approvisionnement, de stockage et autres soucis logistiques)
Hum, dans ta fiche, il n'était plus question du commerce d'opium mais du haschich (la suggestion de comportement que tu as prise parle bien de haschich). Qu'en est-il ? Ce ne sont pas du tout les mêmes sphères d'influence, lieux d'approvisionnement, donc il faut choisir. x) En outre, je ne peux pas répondre à cette question, parce que ce n'est pas réellement une question historique. Cela relève de la construction de ton personnage et je ne peux pas décider à ta place comment il organise son trafic. Je ne peux que valider ou non quelque chose, en fonction de la cohérence historique et du réalisme. Je vais cependant essayer de te donner quelques pistes sur le commerce du haschich et de l'opium à l'époque pour que tu aies des éléments sur lesquels te baser. Mais je ne peux pas construire cet aspect du personnage à ta place, ce n'est pas mon rôle. Haschich et Opium à la Belle Époque Tout d'abord, il ne faut pas oublier que ces substances (ainsi que la coca d'ailleurs) ne sont pas des substances illégales à l'époque. L'illégalité du trafic est donc à trouver ailleurs : fournisseurs douteux, contrebande, etc. La question de l'opium est une question très complexe, qui a été jusqu'à occasionner des guerres en Chine. Le XIXe siècle a été un long combat entre la Chine et les pays européens (notamment l'Angleterre et la France) qui tentaient de continuer le commerce de l'opium sur le territoire. Je te renvoie aux pages Wikipédia portant sur le sujet. Dans le cas de la France, les cargaisons d'opium transitent sûrement par l'Indochine. La fraude doit sans doute se faire au niveau des contrôles de douane et des paiements qui y sont liés. Dans tous les cas, cela implique une très bonne connaissance des régimes commerciaux chinois et indo-chinois, et si tu veux te lancer là-dedans, eh bien ... Je pourrai te donner des références à consulter sur ce sujet, mais je ne pourrai pas te résumer tous les systèmes-taxes-prix-accords avec les différents ports d'Orient et avec les douanes d'Indochine. Le trafic de haschich devrait être plus aisé pour plusieurs raisons. D'une part, il semblerait que le cannabis est encore pas mal utilisé dans la pharmacopée : on s'approcherait plus d'un trafic de substance médicinale. Ensuite, le cannabis est plutôt lié aux pays orientaux et à l'Afrique, impliquant donc des voyages moins longs, une communication plus rapide et moins de risques. A noter cependant que le « hachisch » de l'époque semble une drogue différente de celle que nous connaissons et se consomme différemment. Dans Les Paradis artificiels, Baudelaire le définit comme « d'une décoction de chanvre indien, de beurre et d'une petite quantité d'opium ». On parle également d'une substance appelée dawamesk, sorte de confiture où sont mélangés de l'extrait gras de haschich, du sucre et divers aromates (vanille, cannelle, amandes, pistaches, musc). Pour la suite, le convoiement se fait par bateau et il faut donc choisir un port d'attache (Marseille, Toulon - où les soldats français ont embarqué lors de la guerre de l'opium.). Ensuite, il faut stocker la marchandise (en banlieue ? chez un sbire de confiance ? dans un appartement fantôme loué pour la forme ?) et la revendre aux établissements qu'elle intéresse. J'imagine que le mieux est d'avoir le moins d'intermédiaires possible... mais en même temps le moins de contacts directs possibles avec la marchandise... En ce sens, quand tu proposes à Dominique un RP en rapport avec cela, je pense que c'est hors sujet. Dans les faits, être à la tête d'un trafic de ce genre (comme tu le présentais au départ) est plus proche d'une sorte d'opération boursière un peu douteuse, avec des flux d'argent, des flux de marchandises - quelque chose d'assez abstrait, en somme - qu'autre chose. Et c'est plus ou moins tout ce que je dirai sur le sujet : le commerce, l'exploitation des drogues et substances médicinales n'est pas un sujet qui est beaucoup traité... Et en ce qui concerne les trafics illégaux, obtenir des informations précises sur ce qui relevait de manœuvres souterraines est forcément difficile. Il faudrait avoir accès aux archives des douanes et mener une recherche précise sur le sujet, ce qui dépasse un peu mon rôle. J'espère tout de même t'avoir donné quelques éléments afin de partir dans le bon sens. Tu peux me contacter après avoir élaboré le fonctionnement dudit trafic, afin que je te dise si tout va bien (c'est sans doute mieux de procéder comme ça, car si je vois des problèmes de cohérence en RP, je devrai te contacter pour que ce soit édité). Dans les faits, il vaut mieux arriver avec une idée faite, quand c'est possible : il m'est plus facile de vérifier des points ponctuels que de devoir expliquer le fonctionnement des trafics de contrebande de A à Z. Un livre ne suffirait pas à épuiser le sujet, après tout. En espérant t'avoir aidé un peu tout de même ! Quant au cabinet, je te reporte à cette réponse. Le cabinet sera logiquement placé à l'endroit correspondant à la clientèle que souhaite avoir Ambroise et à ses moyens financiers au moment où il s'est installé. ~ * ~ Uniformes - Dominique a écrit:
- Les militaires, dans la vie de tous les jours, quand ils ne sont pas à l'armée, comment s'habillent-ils ?
On s'habille en bourgeois (un peu comme de nos jours où on bazarde l'uniforme à peine passé les portes de la caserne) ou on porte un petit uniforme ? - Ambroise a écrit:
- Donc en 1897, il ne peut en être autrement, je crois que cet état de fait avait un but de contrôle des déserteurs potentiels, malheurs au conscrit qui se ferait prendre par la maréchaussée sans ses habits de soldats sur le dos ^^
Alors, ce n'est pas tout à fait ça, même si dans les faits on arrive au même résultat pour Dominique. En effet, selon le Journal militaire officiel du deuxième semestre de 1895, seuls les gradés (et Dominique en fait donc partie) doivent porter l'uniforme en temps de paix : - Citation :
- Le port de l'uniforme est obligatoire en temps de guerre pour tout le personnel des sections mobilisées.
Les agents supérieurs sont tenus d'être pourvus en tout temps de cet uniforme. Cependant, bien que je n'aie rien trouvé à ce sujet (sauf dans le cas de la Marine, mais fait-elle office d'exception ?), je me demande s'il n'y a pas certaines circonstances dans lesquelles un officier pourrait ne pas porter l'uniforme. Dans le cas d'occupations qui pourraient ternir l'image de l'armée française, par exemple... Cependant, je n'ai vraiment rien trouvé à ce sujet, donc c'est vraiment une conjecture de ma part, à ne pas forcément prendre en compte. x) J'ajouterai que l'obligation de porter l'uniforme en temps de guerre doit bien être là pour éviter les désertions ainsi que le disait Ambroise, ça semble assez logique. |
| | | Ambroise Marie DupinÊtre la statue du châtiment fondue tout d’une pièce dans le moule de la loi
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Lun 15 Avr - 19:33 | |
| Merci pour ta réponse ! Tu as raison c'est de haschich que je parlait, je me suis emmêlé les pinceaux . Je penses que mon commerce consiste à fournir des officines légales tout en détournant une partie pour alimenter des endroits moins légaux.
J'ai un entrepôt en campagne et le transport est confié à un homme de confiance. Mon argent sale est blanchit par un comptable qui le place dans des affaires cotées en bourse, généralement les cotations en plein boom, en revendant dès qu'il y a baisse ( genre le canal de Suez, j'ai acheté quand ça s'est mit à gonfler et revendu dès les premières nouvelles d'ennui pour M. De Lesseps) cela te semble possible dans le contexte ? Combien puis-je afficher comme fortune personnelle ?
Pour mon cabinet, il faut un quartier assez huppé pour que des gens assez riches puissent pousser la porte de mon bureau et suffisamment modeste pour que des gens plus modestes ose me contacter. |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Mar 16 Avr - 11:20 | |
| Écoute, ça me semble cohérent. Il faudra juste faire attention parce que les placements ne sont jamais exacts et que les valeurs les plus fiables peuvent tout d'un coup se retrouver bouleversées (les emprunts russes, par exemple, seront toujours considérés même par les plus raisonnables comme des valeurs sûres... jusqu'au choc de la révolution russe). Pour la fortune personnelle, je pense que tu peux tout simplement voir en fonction de tes clients. Comme les gens ne savent pas les cachets qu'Ambroise reçoit, il pourra afficher plus qu'il ne possède, en disant que ça vient des paiements de ses enquêtes. Je n'ai pas vraiment d'ordre d"idées car ... tout dépend de la clientèle, justement. On ne devrait pas être dans une fortune mirobolante qui lui permette d'acheter une automobile, mais il doit pouvoir payer de bons restaurants, etc. Enfin pour le quartier, je pense qu'il vaut mieux viser Du côté du théâtre d'Art, dans un quartier encore étudiant ou modeste ... mais pas loin du boulevard Saint-Germain très fortuné. C'est la position intermédiaire par excellence. P.S / Je n'ai pas oublié pour la bibliothèque, je m'en occupe bientôt ! C'est juste que cela demande des recherches un peu plus approfondies. :) |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Questions d'histoire Mer 17 Avr - 4:26 | |
| Petite bibliothèque de criminologie Voici quelques références pour fournir la bibliothèque de notre détective. Tout d'abord, une collection intitulée Bibliothèque de criminologie a été sortie fin XIXe siècle. Tu trouveras sur cette page (il te suffit ensuite de cliquer sur "Voir les notices" pour voir le détail). En outre, j'ai une bonne nouvelle : quasi toute la collection a été numérisée ! Il te suffit donc de cliquer sur les références puis sur "Visualiser" à l'onglet de la numérisation pour voir un peu à quoi pouvaient ressembler ces ouvrages. Exemple de livres que tu trouveras : Le Crime à deux : essai de psychologie morbide par Scipio Sighele (1894) ou Le Criminel-type dans quelques formes graves de la criminalité par Arthur Mc Donald (1894). Certains sont postérieurs à notre contexte, mais tous les livres jusque 1897 peuvent être détenus par ton personnage. Et voici quelques autres références, pour ne pas s'en tenir à une seule collection : Des essais de médecine légale, comme - De la pendaison incomplète ou ratée et des accidents consécutifs par Léonce Verse (1891) ou Etude médico-légale sur la précipitation, chutes d'un lieu élevé, défenestration, et particulièrement des lésions viscérales
- Des traités sur de nouvelles techniques d'investigation (encore rare, mais ça commence à se faire), comme Des empreintes digitales étudiées au point de vue médico-judiciaire par le Dr Forgeot (1892). Note que plusieurs ouvrages que je cite relèvent d'une autre collection que ton personnage doit sans doute suivre, et qui est Documents de criminologie et de médecine légale, publiées sous la direction du Dr Lacassagne.
- Des essais comme seul le XIXe siècle savait en faire et des études plus générales, comme le plus ancien Dégénerescence et criminalité par le Dr Féré (1888) ou La Criminologie de R. Garofalo (1890).
- Quelques rares études sur des sujets plus spécifiques, comme La psychologie des foules d'Henry Fournial (1892) et Les habitués des prisons de Paris : étude d'anthropologie et de psychologie criminelles d'Emile Laurent (1890)
Pour mesurer les théories qui commencent à être dépassées ou celles qui ont encore le vent en poupe, je t'invite à voir en fonction du résumé que j'ai donné. Je t'invite également à jeter un oeil (si ça n'est pas déjà fait ) à la page Wikipédia de Cesare Lumbroso qui était encore très populaire à l'époque et commençait à être bien connu en France (et son grand rival, Alexandre Lacassagne). Tous deux représentent les grandes directions d'une discipline qui est encore jeune, mais se développe fortement à cette époque. Cela explique le nombre de liens et de références pour l'époque ... et l'impossibilité d'avoir une bibliothèque immense sur le sujet, vu que la discipline est assez récente. Cela dit, il doit y avoir de quoi se faire un petit fond assez complet, surtout si Ambroise prend tout sur le sujet sans prendre en compte les querelles d'école, histoire de prendre dans chacun ce qui lui semble intéressant. J'espère que ces quelques indications t'auront été utiles ! P.S / Tu n'es évidemment pas obligé de lire les titres que je t'ai donnés. Je t'ai donné les liens par commodité, et pour que tu puisses feuilleter si cela t'intéresse, mais tu es parfaitement libre là-dessus. |
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| Sujet: Re: Questions d'histoire | |
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