Petite animation pour renouer avec l'enfance et découvrir quelques curiosités d'époque ! Cette année, je vous propose un petit calendrier de l'Avent virtuel. Chaque jour, depuis le 1er jusqu'au 24 décembre, vous pourrez découvrir dans ce sujet une image, une vidéo ou un texte fin-de-siècle qui soit joli, curieux, amusant ou les trois à la fois. Les commentaires sont évidemment les bienvenus !

Oooh c'est une tellement belle idée !

Merci, Lise Et pour ce premier décembre, direction l'Egypte !
Rien de tel qu'un peu d'exotisme ... et un peu de mauvais goût en terme de mise en scène, pour commencer le mois.

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Pour ce deuxième jour, restons dans le monde anglo-saxon avec une petite vidéo célébrant l'invention des rayons X. Une véritable radiographie de l'amour :

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Revenons dans nos vertes contrées pour ce trois décembre, et même, faisons un crochet par les bas-fonds. Quelques techniques de vol à expérimenter en RP pour les gens peu recommandables :

Citation :

Bonjourier, voleur au bonjour (Rigaud, 1888): Voleur qui exerce dans les chambres dont on a négligé d’enlever les clés. Il est matinal et peu bruyant parce qu’il sait qu’il ne faut pas réveiller le chat qui dort. Si on lui demande où il va, ce qu’il veut, il en est quitte pour donner un prétexte ; il s’excuse, souhaite le bonjour, s’esquive et va voir à l’étage au-dessus s’il sera plus heureux.

Care (vol à la) (Rossignol, 1901): La femme qui vole un objet dans un magasin commet un vol à la care parce qu’elle le cache. Il y a des careuses de profession qui, pour commettre ce vol, ont dessous leur jupe un grand sac où elles enfouissent le produit de leurs vols. Ce sac est nommé par elles un kanguroo (sarigue), probablement pour faire allusion à la poche que cet animal a sur le ventre pour y mettre ses petits.

Embrassade (le vol à l’) (Virmaître, 1894): Le voleur feint de reconnaître un ami dans un homme qui vient de faire un encaissement ; il se jette dans ses bras et l’embrasse chaleureusement. En un tour de main il lui vole son portefeuille ou son porte monnaie : il s’excuse de l’erreur qu’il a conmise grâce à une ressemblance extraordinaire, puis il file lestement. Ce coup s’exécute aux environs de la Banque de France et des grandes maisons de crédit (Argot des voleurs).

Cerf-volant (Virmaître, 1894): Jouet d’enfant composé de baguettes d’osier, recouvertes de feuilles de papier, que les gamins enlèvent en l’air avec une ficelle. Les voleuses qui dans les jardins publics s’emparent des boucles d’oreilles des jeunes enfants se nomment des cerf-volants parce que le vol accompli elle se sauvent en courant comme un cerf (Argot des voleurs).

Soufflet (le vol au) (Virmaître, 1894): Ce genre de vol est très original, il est à la portée de tous et ne demande ni instrument ni apprentissage. Il s’agit simplement d’entrer dans un magasin au moment où une femme tire son portemonnaie de sa poche pour solder une emplète, de se précipiter en lui flanquant un soufflet à en voir trente-six chandelles, en lui disant à voix haute :
— Ah ! coquine, voilà où passe l’argent du ménage.
Pendant que la femme revient de sa surprise, le faux mari est loin (Argot des voleurs).

Les porte-monnaies des parisiens n'ont pas qu'à bien se tenir !

C'est une super idée ce calendrier ! J'aime beaucoup la petite vidéo je la trouve trop mignonne

Pour ma part, je suis complètement fan de la méthode du soufflet !

Le vol à la care me fait vraiment penser aux enquilleuses... O_ô

Catharina von Reutersvärd a écrit:

Pour ma part, je suis complètement fan de la méthode du soufflet !

Moi aussi ! Je suis tout à fait volontaire pour être la victime en RP, d'ailleurs xD

Avis aux amateurs (j'ai cru entendre que certains envisageaient de l'utiliser en jeu, cette technique )

Charles-Armand : La différence, c'est que les enquilleuses n'ont pas de poche, c'est ça ? En tout cas, entre ça et les bombes, on pouvait vraiment cacher plein de choses sous les grandes jupes, à cette époque. On peut aimer ou pas, mais c'est clairement plus possible avec des mini-jupes !

Et pour ce quatre décembre, quelque chose de bien plus gentillet (vive les contrastes !), car c'est aux enfants que l'on s'adresse :

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Soit gentillet, soit vraiment douteux... xD

Et en effet, les enquilleuses n'ont pas de poche sous leur jupe, elles coincent les objets volés entre leurs jambes... Je sais vraiment pas comment elles faisaient pour avoir une démarche naturelle après un vol... O_o

Et pour ce 5 décembre, un film de Georges Méliès datant de 1896 : Le Manoir du diable.

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L'image de la parisienne fin-de-siècle n'a pas cessé d'alimenter les fantasmes des occidentaux à l'époque. En témoigne cette affiche pour une "edwardian musical comedy", créée en 1894 :

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Or il semble que Mademoiselle Bon-Bon préférait prodiguer ses soins aux dogs plutôt qu'aux pussies, n'en déplaise au slogan...

L'idée étant justement de jouer sur ce décalage de sens entre hier et aujourd'hui :')
Calendrier matinal, pour ce 7 décembre, et un peu de lecture, avec cet édito de Noël du journal L'Aurore, célèbre journal dreyfusard, recopié avec amour d'après une numérisation illisible. La lutte des classes est loin d'être terminée :

Citation :

NOËL

Réjouissez-vous, enfants de la misère, de l'amour et du crime, enfants sans mère, enfants sans joie, parias soumis dès votre naissance à la rigueur des lois méchantes et pour qui sont préparés les prisons et les bagnes.
Réjouissez-vous, vierges pauvres, filles déshéritées, sans appui et sans dot, dont un salaire ridicule rémunère l'anémie et que guette la triomphante et glorieuse prostitution.
Réjouissez-vous, hommes : cerveau, pensée, intelligence, condamnés par le hasard de la naissance au travail forcé, à dix-huit heures de besognes machinales comme des brutes.
Réjouissez-vous, femmes du peuple, mères qui vous sacrifiez pour élever les victimes des tueries prochaines et dont la misère allume si souvent l'homicide réchaud.
Réjouissez-vous, vieillards, vous qu'après une existence entière de labeur, on jette épuisés sans un sou et sans pain dans la rue, où vous crevez comme des chiens.
Réjouissez-vous tous, jeunes, vieux, valides ou malades, désespérés des deux sexes, asservis de toutes conditions, exploités, prolétaires, miséreux, gueux, affamés claquant des dents et grelottant de froid, le Sauveur est né !
Ne voyez-vous pas la foule en liesse courir cette nuit par les rues ? N'entendez-vous pas ces chants et ces cris mêlés aux sons joyeux des cloches ? Et ne voyez-vous pas dans les cabarets illuminés tous ces bons vivants attablés ? L'oie rôtie, le boudin, les marins s'arrosent de joli vin blanc ; partout on fait ripaille, partout on célèbre un si grand événement, réjouissez-vous donc aussi puisque le Sauveur est né ! Le Sauveur, celui qui a dit : "Aimez-vous les uns les autres !" et "A chacun ses besoins !"
Hélas ! Il est né et il est mort depuis un certain nombre de siècles, le prétendu défenseur des humbles et protecteur des petits, celui qui devait à jamais terrasser l'orgueil, la fourberie, l'égoïsme, la méchanceté et faire triompher la loi d'amour et de bonté : la société est au même point ! Le sort des malheureux, au lieu de s'améliorer est allé en s'empirant. On a enchâssé nos belles maximes humanitaires dans le mysticisme doré d'une religion utilitaire et n ne les a plus regardés que comme les pièces curieuses d'un musée qu'on admire, mais dont on ne se sort pas. Quant à celles qui enseignaient aux pauvres la résignation, la soumission, l'obéissance, on les a propagées, et l'on en a fait un moyen d'asservissement, une arme divine contre les revendications de ceux qui souffrent. L'empereur Guillaume n'avouait-il pas naguère avec naïveté aux conseils de sa garde que les bons chrétiens faisaient seuls de bons soldats !
Si le Sauveur est né pour asseoir l'autorité des maîtres, il est né aussi pour protéger les heureux et les riches contre les convoitises légitimes des déshérités. En promettant aux malheureux la justice et le bonheur problématiques de l'autre monde, il a permis aux privilégiés de jouir en paix des biens de cette terre. Il a reconnu l'existence d'une caste supérieure dont tous les devoirs de fraternité et de solidarité envers leurs semblables - quand il s'agit des pauvres - se résument en une aumône. Pour quelques francs qu'il jette à un mendiant, un millionnaire se débarrasse de toute obligation sociale. Que vient-on lui parler d'ailleurs d'améliorer le sort de ceux-ci, d'adoucir la loi pour ceux-là, de donner à chacun sa place au soleil et de permettre que tous jouissent de la vie : il fait la charité !
Le jour de Noël est un des rares où ceux qui possèdent se rappellent qu"il existe des gens dénués de tout, et volontiers ils choisissent ce jour pour se libérer du tribut de charité - tribut dont la religion a fait un placement de père de famille pour le ciel et qu'ils on transformé, eux, en excellent moyen de réclame. Quoi qu'il en soit, il se sont remémorés quelques vieux Noël dans lequel il est dit qu'à la veillée, tandis que toute la famille considérait l'énorme bûche brûlant dans l'âtre, un loqueteux avait frappé à la porte, chemineau qui était le Sauveur lui-même ; et, hier soir les riches ont ouvert leur porte aux pauvres.
Ils ont vu, au milieu d'une salle au luxe humiliant, un pauvre arbre planté. Des bougies et des lampions disséminés en éclairaient le feuillage sombre, des jouets et des bonbons étaient suspendus au bout des branches. Une douzaine de petites malheureux sont entrés, très honteux ; ils se sont approchés de cet arbre, vrai symbole de la charité avec ses fruits mesquins, ridicules et inutiles ; en tremblant, ils ont décroché un objet et se sont cachés comme s'ils l'avaient volé. Les parents, on les a envoyés à l'office avec la valetaille se gaver de charcuterie et de vinasse. J'espère qu'ils ne se plaindront pas, on pense à soin, on a soin d'eux ! Dire qu'il y en a encore qui se révoltent et ne sont pas contents ! Allons, allons, mangez, buvez, chantez, pauvres diables, criez : Noël ! Vous voyez bien que le Sauveur est né !
Et chaque année, un vingt-cinq décembre, on vous répète la même baliverne ; chaque année, on cherche à vous persuader que le Sauveur ayant effacé la tâche originelle et institué la divine charité, vous n'avez plus rien à réclamer ; chaque année, on veut que vous vous réjouissiez de la naissance de ce Sauveur né pour les puissants et les riches ! Non, la plaisanterie a assez duré. Noël n'est plus qu'une fête gastronomique en votre christianisme fané ; quelque chose comme la Saint-Réveillon ; et, quant au Sauveur il n'est pas né et ne naîtra jamais, car celui qui doit vous sauver, malheureux, c'est vous-même. N'attendez rien des apôtres qui font l'aumône de leurs phrases comme les riches de leurs gros sous, ne vous résignez plus en chrétiens, relevez la tête en hommes libres qui voulez vivre ; ayez foi en vous, foi en votre droit de revendiquer, en votre raison d'imposer la loi d'amour et de bonté ; alors, vous pourrez vous réjouir et crier "Noël !"

Jean Jullien, L'Aurore littéraire, artistique, sociale, samedi 25 décembre 1897

Merci pour ce texte beau et intéressant ! (même si je ne partage pas forcément les opinions de l'auteur)

Pour ce 8 décembre, une curiosité artistique ! Connaissez-vous les tableaux monochromes d'Alphonse Allais ? Bien avant le Carré blanc sur fond blanc de Malévitch (1918) et le bleu Klein, l'humoriste Alphonse Allais expose, au salon des Arts Incohérents, dans les années 1880, une série de monochromes.

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Moquerie des prétentions des artistes contemporains et pochade, en somme, mais assez troublant tout de même.

Lolll, ce troll j'adore !

Pierrot : Et si je t'épousais ?

Je vois qu'Allais est en vogue en ce moment et pour les écrits présentés, je te proposerai "Un drame bien parisien" qui est assez loufoque dans son genre : 3


Je te rajoute le monochrome bleu :

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Par ailleurs selon ce petit site, il semblerait qu'Allais se soit inspiré de Billhaud et d'un monochrome que j'affectionne particulièrement, ci après.

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Je vous met la citation et vous enjoins à mater le site, semble t-il qu'il existerait d'autres perles d'humour à dénicher !

Citation :

En 1882, au Salon des Incohérents, Alphonse Allais (1854-1905) découvre une toile de Paul Bilhaud (1854-1933) intitulée Combats de nègres dans une cave, pendant la nuit.

(...)

En 1887, il fait paraître l'Album primo-avrilesque recueil d’œuvres monochroïdales compilation des opus précédents y compris celui de Paul Bilhaud et trois inédits :

- Des souteneurs encore dans la force de l'âge et le ventre dans l'herbe boivent de l'absinthe (vert)
- Rondes de pochards dans le brouillard (gris)
- Manipulation de l'ocre, par des cocus ictériques (jaune)

Ainsi que la partition (vierge) de la Marche funèbre pour les funérailles d'un grand homme sourd. Vierge parce que les grandes douleurs sont muettes.

C'est bien inspiré d'un tableau plus ancien, merci pour les ajouts !
Et pour le 9 décembre, un dessin humoristique de Faria paru dans La Caricature :

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Ahahah j'adore XD

Wow.... J'me demande vraiment ce que ces caricaturistes ont pris... O_o

N'est-ce pas ? C'est curieux, hein ? Et pour ce lundi 10 décembre, un peu d'érotisme provocant ... tel qu'imaginé par la Belle Époque.

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De fait, elle est très jolie !

(CA : )

Hé hé

Qui dit boulot, dit calendrier de l'Avent matinal pour ce 11 décembre : nous retournons aux origines du cinématographe avec quelques films des frères Lumière.

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