[Chasse au trésor] Chic au Bazar

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Lise venait parfois. Rarement, il fallait le dire, et davantage pour prendre la température de la mode que pour s’attarder dans ces lieux et faire preuve d’une charité tout ce qu’il y avait de plus hypocrite. Mais ce jour-là, d’autres raisons avaient poussé la « créatrice de mode » à se rendre au Bazar de la Charité.

Voilà quelques jours qu’une idée lui trottait dans la tête. Une idée étrange et pénétrante. Tout ce remue-ménage que l’on faisait à propos de cette « chasse au trésor » dans la ville ! Eh bien, cela n’avait pas laissé Lise indifférente. Elle avait trouvé l’idée originale et fascinante. Tout à fait tentante, à vrai dire. Le problème, c’était qu’une femme respectable de son âge ne pouvait pas se lancer dans un jeu pareil, tout de même ! Elle en avait parlé, l’air de rien, à Victor. Celui-ci avait laissé exploser son mépris et son indignation. Elle avait vite refermé le sujet. Qu'il était ennuyeux, ce cousin !

De fil en aiguille (et Dieu sait que cette expression était adaptée au cas de Lise), pourtant, elle avait échafaudé un plan. Elle participerait à l’aventure. Un peu par curiosité, parce que cela changeait de l’ordinaire, que c’était palpitant. Un peu par esprit de contradiction envers Victor. Un peu pour les milliers de francs en jeu, il ne fallait pas le nier, elle avait de grands projets concernant l’utilisation de cet argent.

Après la lecture des journaux, ce jour-là, Lise avait donc revêtu une élégante robe d’hiver et, le cœur battant comme une jeune fille, elle avait placé devant son visage une voilette épaisse. On devinait le visage, sans pouvoir reconnaître les traits. Ainsi, elle pourrait agir plus librement et pourrait même croiser Victor sans risquer le scandale.

Riant sous cape (et c’était encore le cas de le dire), elle se retrouvait donc là, au Bazar, anonyme derrière son masque mondain, fouillant du regard les lieux en quête d’un indice. Après tout, elle n’était pas sûre d’avoir bien interprété les lignes qu’elle avait lues !

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Quinze milliers de francs, le bruit s'était déguisé en cerf et galopait dans les rues de Paris à toute allure. C'était une somme, tout de même. Ils étaient fous, ceux qui l'offraient au premier venu. Peu importe, s'était dit Nicolas. Il avait des affaires sérieuses en cours, il n'occuperait pas son temps à courir après les fantômes. Evidemment que personne n'avait caché la galette dans un pot de fleurs! C'était une vaste plaisanterie, qui n'offrirait pas de lendemains aux pigeons qui se seraient laissé avoir. Mais il avait trouvé dans un vulgaire "bon-pour-Bernard" nommé l'Entre-Midi un article qui avait accroché son regard. "Nous annonçons donc que dès demain, vous trouverez également dans nos pages un indice qui mènera à la première étape de la chasse." Ainsi, personne n'avait monté de bateau, les quinze mille francs étaient bel et bien cachés dans la capitale! Ces quinze mille francs, ils financeraient aisément une action d'éclat, peut être même deux… Il déplia le babillard et commença sa lecture. Bon, l'indice était assez apparent, puisque destiné à un public populaire et rendu débile par le capitalisme. Le Bazar de la Charité n'était pas bien loin, et cela ne lui coûtait rien de s'y rendre, sinon un peu de temps. Le temps est des achetoirs, les achetoirs sont capitalistes, donc le temps est une valeur négligeable, propre au système exploiteur. Il parcourut tranquillement les rues qui le séparaient de son objectif, puis se planta au milieu du Bazar, le regard inquisiteur.

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Un nouveau jeu, évènement de rebondissements, direction le Bazar de la Charité. Châle sur les épaules, chapeau sur la tête et petite main au creux de ma paume, j’étais prête à partir et je quittai la demeure de Madame Pentois au courant de l’après-midi. Pour me rassurer, et dégourdir ces courtes jambes, j’emmenais mon plus vieux fils avec moi.

Une revue bien particulière avait attiré mon attention avec la mention d’une chasse aux quinze mille francs. Cette somme, lorsque j’étais la Vicomtesse Ainsworth ne m’aurait rien dit, j’aurais été face à un désintéressement total mais, maintenant que j’étais devenue la Divorcée von Reutersvärd, quelques milles de francs ne me feraient pas de tort. Non pas pour m’acheter des robes ou bien des bijoux, surtout pour que les petits aient de quoi vivre et survivre voire de quoi aller étudier. Sans le financement paternel, il ne pourrait pas faire leur mondain éternellement.

J’entrai dans le Bazar, saluant de la tête quelques dames que je reconnaissais, qu’il m’était arrivé de croiser avant mon divorce et toute cette tragédie. Sur le chemin, j’avais raconté cette petite histoire à mon fils, lui disant de regarder pour des choses hors du commun, ou qui pourrait mener à un trésor ! De mon côté, je regardais autour de moi, à la recherche d’un quelque chose, ou même d’un quelqu’un qui pourrait me mener dans le bon coin.

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Le Bazar grouillait d’activité. Les belles dames s’y pressaient, et leurs robes fin-de-siècle juraient étrangement avec l’atmosphère médiévale qu’on s’était appliqué à reproduire. Des individus mal fagotés côtoyaient les bourgeoises, et on sentait bien qu’il se passait quelque chose. Sans doute les responsables du Bazar avaient-ils donné leur accord pour permettre à tout le monde d’entrer, ce jour-là. Tout excitée par l’idée de participer à un événement peu commun, Lise redoubla d’attention.

Discrètement, en frôlant les échoppes où se bousculaient les acheteuses, elle passait la main sur les murs, sous les feuillages disposés là pour la décoration. Soudain, elle sentit sous ses doigts un petit sachet. Retenant son souffle, elle s’en saisit et l’entrouvrit. La déception lui inspira une petite moue. Des pastilles pour la gorge ? Elle eut beau inspecter le paquet, il n’y avait nulle trace d’un code ! Sans doute une bonne mère de famille avait-elle oublié là son achat.

Un peu dépitée, Lise fourra une pastille dans sa bouche – peut-être cela allait-il l’inspirer ? – et glissa le sachet sous son manteau. Le médicament n’avait pas mauvais goût… Elle n’aurait pas tout perdu, au moins. Elle retint un petit rire. Et, relevant le nez sous sa voilette, elle entreprit d’inspecter de plus près les enseignes colorées qui décoraient les étals. Il était si facile d’y dissimuler quelque chose !

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La journée était bien avancée, et Nicolas courait cher* après l'indice. Mais l'indice refusait de venir à lui, à moins bien sûr qu'il n'ait déjà été volé, et il commençait à suspecter une escroquerie. En moins de deux heures, son humeur s'était assombrie. Un bric-à-brac* l'allumait* depuis quelques minutes déjà, il se décida finalement à l'approcher.

"Monsieur! Monsieur! Permettez-moi de vous proposer un complet assortiment d'habits, la plupart provenant des ateliers de couture parisien... La qualité est au rendez-vous, et les bénéfices sont reversés, comme vous le savez sans doute, à une oeuvre caritative."

Nicolas se retourna, et chercha du regard un bec-à-gaz*: pas la moindre trace de bleuet*… Il gicla un épais molard* à terre, puis siffla entre ses aquigeuses*:

"Tu m'dis si t'as vu quelque chose de suspect: des affiches* qui traînaient leurs savates dans le coin, des gens qui fouinaient..? Tu m'dis ça et j'te relâche."

L'autre, tremblant de peur, tentait de se remémorer le déroulement de la journée. Nicolas dessina un sourire aimable sur son visage, de peur qu'on l'aborgne*. L'autre répondit avec tout le calme dont il était capable:

"Non, je n'ai pas souvenir d'avoir remarqué quoique ce soit de semblable, et ne vois pas ce que vous entendez par "affiches", mais je vus recommande fortement de vous adresser au gendarme de service, qui doit actuellement se trouver vers les étals de l'entrée."

Nicolas se détourna de sa victime et se dirigea... vers le fond de la salle, le plus loin possible de la cagne*. Il passa sa main sous un étal: nada*. Il cherchait partout, derrière les étals, dans les étals, sous les étals, au pied des murs, mais balpeau, peau de balle et balais de crin*. Le gendarme se dirigeait dans sa direction, et Nicolas s'assit à côté d'une vieille femme, à même le sol. D'ici, il voyait les dessous de chaque étal, et il scruta du regard le plat horizon des pavés.

Spoiler:

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Au bout d’un moment de recherche, à épier les articles des stands de vente, mon garçon me revint avec une bouteille de parfum. Tiens, comme cela était curieux. J’examinai un peu l’objet, le tournant dans mes mains avant de continuer à chercher. L’enfant repartit –mais en restant tout près- et regarda sous les bancs, derrière les places de vente. Il se faufilait un peu partout, assez rapidement pour vérifier et ne pas se faire choper. Snowden savait se faire discret. S’il adorait que je lui donne de l’attention, en ce qui concernait les autres, il s’en moquait un peu. Timide, il ne voulait pas qu’on le remarque.

De mon côté, je regardais les objets étalés à la vue de tous, recherchant quelque chose qui jurait, un indice quelconque. Parfois, je jetais un coup d’œil par-dessus l’étalage, peut être que la suite de l’énigme des cinq milles francs était caché du côté des vendeurs, peut-être pas, mais tant qu’à faire une tête de plus que les autres femmes, autant en profiter pour s’étirer un peu et aller vérifier.

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Les enseignes, si elles n'étaient pas dépourvues de tout intérêt artistique, ne recelaient visiblement rien qui ressemblât de près ou de loin à un indice. L'excitation de Lise était largement retombée. Elle se trouva ridicule d'avoir voulu se lancer dans le jeu, ridicule d'avoir choisi une voilette dissimulant ses traits comme si elle fomentait un mauvais coup, ridicule de fouiner dans ces lieux à la recherche d'elle ne savait quoi. Un goût amer de déception lui vint aux papilles, et elle se dirigea vers la sortie. Finalement, c'était peut-être ce rasoir de Victor qui avait raison : que venait-elle se fourvoyer dans ces enfantillages ?

En se frayant un passage vers la porte, elle buta contre un petit garçon qui se faufilait entre les grandes personnes. Baissant les yeux, elle reconnut l'aîné de Catharina.

« Snowd... ?! ahem... »

Elle se reprit bien vite. Ouf, elle avait bien failli dire adieu à son anonymat ! Et, dans cette situation d'échec cuisant, c'eût été particulièrement... cuisant, précisément. Amusée, elle suivit l'enfant du regard. Il paraissait particulièrement affairé... Un peu plus loin, Lise reconnut sa mère qui semblait elle aussi chercher quelque chose au-dessus de la foule. Un sentiment étrange d'étonnement, d'amusement et de gêne s'empara alors de Lise. Quoi, Catharina se lançait dans cette chasse au trésor, elle aussi ? Et ce petit garçon qui déployait des trésors d'imagination pour rechercher l'indice ! Cela serra le cœur de la couturière. L'espace d'un instant, une image troublante lui était venue : celle de son amie, gênée financièrement, qui envoyait ses enfants fouiller la ville à la recherche d'argent à ramener à la maison.

Perdue dans ces désagréables pensées, Lise suivait du regard les tentatives de l'enfant. C'est alors qu'elle remarqua, à deux pas du garçon, posé dans un coin comme s'il n'attendait que d'être découvert, un petit morceau de papier soigneusement plié. Toute l'excitation fébrile du jeu lui revint d'un coup. Discrètement elle s'approcha et ramassa le papier. Les doigts légèrement tremblants, elle le déplia et... deux papiers ? Seigneur, c'était trop pour un seul cœur ! Mais pourquoi les organisateurs avaient-ils caché deux indices au même endroit ? Drôle d'idée, tout de même !

Lise hésita un instant. Elle pouvait garder les deux papiers, elle multiplierait ainsi les chances de poursuivre la course en tête. Elle pouvait aussi replacer l'un des deux papiers à sa place, et donner sa chance à quelqu'un d'autre.

L'hésitation fut de courte durée. Elle glissa l'un des deux papiers dans sa robe et, faisant mine de trébucher près de Snowden, laissa tomber le second indice quasiment aux pieds de l’enfant.

Puis elle se fondit dans la foule et regagna la sortie rapidement. Que la chasse continue !

Spoiler:

Terminé pour Madame Champmézières

L’enfant sursauta, parce qu’il ne s’attendait pas à ce qu’une grande silhouette chute presque tout près de lui. Il se tassa de quelques pas, alarmé mais d’apparence très calme, alors que je continuais à regarder plus loin où pouvait bien se cacher un indice, un truc incongru, un trésor. Rien, rien et toujours rien. À croire que ce n’était que des histoires, tous ces francs dissimulés quelque part, ou bien ma vue avait dangereusement trop baissée pour que je remarque quoi que ce soit.

Snowden, se remettant doucement de ce violent trébuchement –il était fluet, l’ex-héritier des Ainsworth, parfois, il remarqua à deux pas de lui un bout de papier, sans doute échappé par l’inconnu et le ramassa avec la ferme intention de le rendre à son propriétaire mais, plus rien. Il resta immobile un moment avant de le déplier délicatement et lu ce qui y était écrit. Interloqué, elle revint jusqu’à moi, bras tendus, en me montrant ledit papier, fier d’avoir trouvé quelque chose d’hors du commun. Pour lui, c’était tout comme s’il avait gagné à un jeu. Je pris le papier d’une main, mon fils adoré de l’autre et sortis du bazar pour lire plus attentivement l’indice nouvellement découvert.

Terminé pour Madame Ainsworth

Après une dure et longue journée de travail... De travail... Cela lui faisait encore tout drôle à notre Zozio, même sept mois après, de penser qu'il avait un travail.
Bref.
Après une longue et dure journée de travail, donc, il était rentré chez lui (... chez lui... Ca aussi, ça lui faisait tout drôle), avait pris le temps de se décrasser comme il faut (même s'il lui restait encore un peu de suie derrière les oreilles), et s'était dirigé au Bazar des Charités.

L'Entre-Midi l'avait mené là, mais quand Antoine arriva sur place... Il vit qu'il n'était pas le premier. Madame fone Reytes... Réteusf... Ritérs... ... Enfin, la nouvelle divorcée et l'un de ses enfants passèrent juste à côté de lui et sortaient du bazar. Heureusement que la dernière fois que la mère l'avait vu, le Zozio s'était encore déguisé, car il n'avait pas vraiment l'intention de se lancer dans une conversation quelque peu gênante avec la dame.

Il aperçut également un de ces anarchistes des rues, Nicolaï, qui ne devait sûrement pas dire non à un butin pareil...

Là où le Zozio ne vivait que de chansons et d'eau fraîche (... et de quelques bourses par-ci par-là), Antoine Viret, lui, avait des projets. Des vrais. Des bons. ... Des coûteux. La somme à gagner lui permettrait de vivre des années et de me mener à bien tout ce qu'il comptait faire !

Mais avec tous ces gens qui cherchaient aussi, trouverait-il encore les indices dont il avait besoin... ?

M.Viret était un optimiste dans l'âme. Il commença à regarder les étals et à demander aux commerçants s'ils savaient des choses à ce sujet...

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Mademoiselle Clairon Messages : 542

Albertine Gréville, Chanteuse de café-concert

La chasse avait alerté nombre de Parisiens. Pensez-vous, on ne dit jamais non à acquérir de l'argent - et légalement, de surcroit ! Des individus avaient abandonnés - lassés de fouiller les pavés, et frustrés d'en voir d'autres repartir avec le sourire. De codes il ne devait plus du tout en avoir depuis le temps.

— Pensez-vous ! J'en ai parlé avec un homme de police chargé de surveiller le bon déroulement. Il y en a encore de ces codes, bien cachés !

Une femme avait ainsi parlée, avec des atours rapiécés mais conservant la tête haute des grandes dames. Son compagnon, allure de dégingandé et cheveu terne, hochait la tête. La femme reprit avec force mouvement de bras, très théâtrale.

— Enfin si vous voulez abandonner, libre à vous ! Cela fera plus de chance pour nous. Allons-y Prosper !

Fière de sa répartie, croyant avoir écrasé l'adversité, cette femme repartit fouiner. Albertine n'avait rien perdu de son éclat.

Citation :: La chasse est toujours ouverte ! N'hésitez pas à vous joindre aux chasseurs !

Les fouilles du ramoneur ne portaient pas leur fruit.
Le Zozio faillit abandonner quand il entendit la réplique de Mlle de Gréville. Ainsi donc, tout n'était pas perdu ?
Il repartit de plus belle.

Le voilà maintenant à quatre pattes, se faufilant sous les étals au grand dam des commerçants, qui râlaient au fur et à mesure de son avancée. Heureusement que notre hurluberlu était tout petit pour un homme, et qu'il était souple et adroit, il arrivait ainsi à ne pas bouger les tables de marchandises, et ne faisait donc pas vraiment de dégâts.
Il fouillait le moindre recoin, gardant tout de même l'esprit - et surtout ses oreilles- bien ouverts, au cas où une autre maladresse orale ne donne encore de nouveaux indices...

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Sous le pied d'un étalage, notre oiseau vit un éclat blanc. Un petit papier s'y trouvait coincé. Il le prit délicatement, et s'aperçut qu'il avait enfin trouvé ce qu'il cherchait. Le Zozio quitta précipitamment le Bazar pour trouver un endroit tranquille pour réfléchir...

Un air d'hydrocéphale asperge... Messages : 29

Cette histoire de chasse au trésor avait titillé – certes tardivement – la curiosité de Prosper. Le jeune auteur trouvait cette idée drôlement romantique. Pourtant il n'en laissait rien paraître. Son comportement déjà trop parisianiste lui dictait une attitude dédaigneuse envers ce qui n'était finalement qu'un jeu. Mais ce qui était moins enfantin, c'était la somme qui était promise au plus perspicace. Bah ! Il ne coûtait rien de tenter sa chance. Ainsi, Prosper avait épluché les deux journaux partenaires officiels de l'opération. Il s'en était déjà procuré des exemplaires pour découvrir les critiques qu'il pourrait trouver sur sa formidable pièce. Les indices n'étaient pas évident mais on y faisait référence au Bazar de la Charité.

Le jeune homme se retrouva ainsi sur les lieux, comme un idiot, ne sachant pas vraiment quoi chercher et ignorant s'il était sur la bonne voie. Il déambula entre les étals, dévisageant parfois les commerçants au regard suspect. Attendait-il un clin d’œil complice de leur part ? Parfois, il retournait un objet, l'air de rien ou il tentait de tendre l'oreille pour surprendre un indice révélé imprudemment. Car s'il ne s'était pas trompé, il n'était pas le seul à chercher fortune en ces lieux.

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Floris avait toujours eu de la difficulté en ce qui attrait les mystères. Durant son enfance, ce n'était jamais lui qui trouvait la solution aux énigmes, il demandait toujours aux autres quelle était la réponse. Et les rares fois où il trouvait sans aide, les autres avaient découvert depuis belles lurettes. De plus, cela faisait un moment déjà qu'il cherchait sa vraie mère, mais il ne la trouvait pas. Naïf, naïf... Le basque avait donc daigné participé à la chasse au trésor dont le mot avait parcouru toute la ville. Il ne décida de participer que lorsqu'il acheta sa Revue mauve. On y annonçait un indice sur l'endroit. Le médecin avait feuilleté les articles durant une soirée entière avant de se rendre compte de l'endroit où se trouvait peut-être le trésor. Le Bazar de la charité.

Floris avait été au Bazar quelques fois depuis son arrivée à Paris, sans plus. L'argent emmenait le médecin au Bazar de la Charité. Cette ironie dans la situation faisait rire le jeune homme. Arrivée en ces lieux, Floris compris qu'il avait bien cerné, mais en retard, comme toujours. Il n'était pas le seul, il y avait vraiment beaucoup de personnes. Plus qu'à l'habitude, pensait le basque. Il faut dire que ce dernier ne venait pas souvent, mais les quelques fois, il n'y avait certes pas autant de personne. L'oreille à l'affut, les yeux de lynx -enfin... dans sa tête- il essaya de trouver un indice dans les discussions des participants ou dans les gestes de ceux-ci. Mais bon comme était Floris, ça pourrait prendre toute la journée !

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Mademoiselle Clairon Messages : 542

Albertine Gréville, Chanteuse de café-concert

— Ciel, ils nous ont tout pris !

Albertine remit d'une main experte son chapeau qui avait manqué de chuter. Son compagnon Prosper était en nage - rouge comme s'il avait du traverser la capitale à la course. De la pointe de son ombrelle trouée, Albertine frappa les pavés.

— Nous voilà quitte pour attendre la nouvelle chasse. Seigneur, je parierais qu'il y a eu triche. Ou que certains en aient trouvé plusieurs et les aient gardé pour eux.

La colère - et surtout la déception d'être perdante - animaient Albertine. Elle disait haut ce qu'elle-même aurait voulu commettre pour s'assurer la victoire. Lasse, elle finit par quitter les lieux, suivi par Prosper qui agissait comme son ombre.

Un agent de police vint stopper les derniers participants - il était trop tard pour chercher. Il faudra attendre le prochain journal.

Citation :: Bravo à tous nos participants. Que les autres ne s'inquiètent pas. Une nouvelle session de chasse aura lieu.

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