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 Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)

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Louison Delorme
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants, dans tes jupons remplis de parfums.
Louison Delorme

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MessageSujet: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyVen 12 Oct - 7:52

C'était un de ces jours de liberté si rares et d'autant plus agréables. La mère maquerelle ne me laissait sortir de la Reine Blanche qu'une ou deux fois par mois et je savais que j'avais intérêt à revenir à l'heure fixée si je ne voulais pas d'ennui. Une fois il m'était arrivé d'avoir un peu de retard, peut-être une trentaine de minutes ou un peu plus et j'avais eu droit d'abord à de belles remontrances de la patronne. Et surtout le lendemain, Arthur s'était chargé de me faire comprendre qu'il ne faudrait pas recommencer. Et je n'ai plus recommencé.

Quand j'ai eu l'autorisation de sortir j'ai décidé de flaner un peu. Je n'avais que l'après-midi devant moi et je voulais profter de l'atmosphère parisienne, déambulant dans diverses rues, celles que j'avais appris à connaître. Et mes pas me conduisirent du côté de l'Opéra qui me faisait toujours rêver, puis je continuais encore, observant les passants, goutant avec plaisir à l'animation qui régnait dans ces rues. Je me retrouvais ainsi à proxmité du Café Le Vénitien. Je savais qu'il était fréquenté par une clientèle de messieurs souvent assez à l'aise financièrement et qui, même s'ils étaient mariés, ne venaient point ici avec leur épouse. Pourtant les couples y étaient nombreux, mais pas vraiment légitimes en général. Je m'attardais un peu pour regarder le manège d'entrée d'hommes et de femmes, arrivant rarement ensemble.

Je ne me lassais pas d'observer ces petites scènes bien dignes de la vie parisienne. Mais mon attention futalors attirée par une jeune femme à la crinière rousse qui ne passait pas inaperçue. Et pourtant elle semblait vouloir se fondre dans la foule, ne pas se faire remarquer. Je la vis qui passait plusieurs fois devant l'netrée du café, s'arrêtait un peu plus loin. Cette jeune femme ne semblait pas vouloir entrer mais j'étais intriguée de la voir s'attarder malgré tout. Elle atendait peut-être quelqu'un, un homme qu'elle voulait surpendre en galante compagnie ? J'imaginais mal cette jeune personne en épouse outragée. Puis elle faillit heurter un homme qui effectivement sortait du Café. Mais elle ne lui adressa pas la parole ou peut-être un mot pour s'excuser de l'avoir bousculé.

C'est alors qu'elle passa à proximité de moi et je vis un sourire sur ses lèvres mais aussi quelque chose qu'elle cachait sous sa cape. J'étais encore plus intriguée et je ne sais quelle mouche me piqua mais je la suivis dsicrètement jusque dans une petite ruelle où la rousse s'arrêta et alors je vis qu'elle avait dans la main un petit objet en cuir dont elle se dépêcha d'extraire quelques billets et pièces ! Je compris alors et je me mis à rire. C'était plus fort que moi. Cette fille avait une belle dextérité pour détrousser les bourgeois et celui-ci n'irait sans doute pas se plaindre vu l'endroit dont il sortait. Ma réaction ne fut cependant pas discrète et j'étais toute proche d'elle, attirant son attention. Elle tourna la tête et me dévisagea.
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Lilith «Le Rossignol»
Coeur double
Lilith «Le Rossignol»

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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyLun 15 Oct - 18:09

C’était un de ces soirs où Lilith ne jouait pas. Elle n’était donc pas obligée de venir en répétition l’après-midi. Elle qui travaillait depuis des jours, un petit jour de repos ne serait pas de refus. Surtout que sa voix aussi devait se reposer. C’était ce qui amenait l’argent au cabaret, trop en abusé n’était pas bon non plus. Le Rossignol ne se plaignait pas de sa situation de chanteuse, loin de là. Au contraire, elle était même fière de chanter aux Folies Bergère. Un emploi qui lui offrait la possibilité d’être plus qu’un objet sexuel à la disposition des hommes qui ne désirent pas de relations avec engagement. Pouvoir chanter était donc une libération pour elle.

Elle passa près du café Le Vénitien, et voyant les riches y entrer et en sortir, ses vieilles habitudes refirent surfaces. La chanteuse adorait tout ce qui était bijoux, vêtements et accessoires de modes. Elle ne raffolait pas des chapeaux, mais tout le monde en portait. Dans un magasin, la demoiselle en avait vu un mauve avec de beaux rubans blancs. Elle voulait l’avoir mais n’en avait pas les moyens. Être artiste ne rapportait pas une fortune hélas. Pour avoir l’argent nécessaire, il lui faudrait économiser, ce qui prend du temps, plus de temps que le chapeau resterait en boutique. Le vol était plus rapide et Lilith en était habituée. Dans son enfance, elle avait dérobée une multitude de portefeuilles que pour s’acheter des colliers. Pourquoi ne pas voler ces gens? Ils ne pleureraient pas leur monnaie, ou peut-être un peu. Néanmoins, ils restaient fortunés et Lilith, non. Le Rossignol essaya de s’intégrer à la foule. Difficile pour elle, qui était d’une beauté qui surpassait celle des autres Parisiens. En tout cas, c’était ce qu’elle croyait. Cependant, malgré sa longue chevelure rousse, ses courbes de déesse et ses habits plutôt de seconde main, elle réussit à obtenir plus d’un portefeuille, assez pour un chapeau et des boucles d’oreilles.

À la sortie d’un homme du Vénitien, Lilith le bouscula. Une main dans sa poche. Le tour était joué. Un sourire sur les lèvres trahi ses gestes lorsque la chanteuse remarqua une femme qui riait. De la situation, très certainement. Une jolie demoiselle, à la peau pâle et aux yeux clairs. Sa robe, qui était plutôt haute au niveau des jambes et qui était agrémenté en froufrous fit remonter en Lilith des souvenirs d’une enfance dans un lieu où le monde s’habillait de cette manière. L’inconnue était très certainement une prostituée. À en voir la qualité de sa robe, la maison close à laquelle elle appartenait n’était pas dans le besoin. Peut-être celle de son enfance, auprès de Sophie. Le Rossignol se rappelait des habits portés là-bas. Magnifiques. Pour la princesse qu’était Lilith. Après avoir passée une minute ou deux à dévisager l’inconnue et à penser à son enfance, la chanteuse prit parole.

« Tu devrais essayer. Ça rapporte beaucoup. Et les gens sont si naïfs. »

Voyant en la rieuse le miroir de ce que Lilith aurait pu devenir si elle n’avait pas quitté Sophie, elle voulait lui parler. En savoir plus sur elle. Parler de ce qu’elle avait échappé bel. Et discuter en ce froid glacial de février se faisait mieux autour d’un café au chaud que dehors au froid.

« Si tu veux, on peut boire un café à l’intérieur? »

Lilith ouvrit la porte du Café et laissa entrer la présumée prostituée. Les deux femmes prirent une table dans le fond de la salle, loin des oreilles indiscrètes, là où elles pourraient parler tranquillement. Le Rossignol s’asseyait. En voyant la rieuse chercher de la monnaie sur elle, Lilith lui dit :

« Non, c’est moi qui paye. C’est pas comme si je manquais d’argent! »


Dernière édition par Lilith «Le Rossignol» le Mar 16 Oct - 11:15, édité 1 fois
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Louison Delorme
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Louison Delorme

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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyMar 16 Oct - 9:15

Je n'avais pu retenir ce rire en voyant faire cette jeune personne qui devait avoir à peu de choses près mon âge. Et je ne fus pas étonnée de la voir d'bord me dévisager longuement puis s'approcher un peu plus de moi et s'adresser à moi. J'étais gênée de m'être ainsi fait remarquer et je m'apprêtais à faire celle qui n'avait rien vu. Mais elle n'avait pas les yeux dans sa poche et me dit sans ambage que je devrais essayer. Elle n'était donc pas embarrassée de s'être fait surprendre en pleine action. Il est vrai que m'ayant bien observée et compte tenu des vêtements que je portais, de l'allure que j'avais elle avait dû comprendre que j'étais un de ces filles qui vivaient de leur charme ... pas de quoi la mettre en difficulté.

"vraiment ? ... tu as l'air très adroite et le spectacle était fort ... plaisant"

Et, après qu'elle m'eut ainsi parlé, je dois dire que l'idée me trottait très fort dans la tête. La pensée que je pouvais quelque peu arrondir ma bourse me paraissait elle aussi fort plaisante. Et la jeune femme me parut aussitôt de fort bonne compagnie. Je la trouvais nature, gaie et pétillante. Cela me changeait du train train qui était mon quotidien depuis de longs mois. Elle-même devait avoir envie aussi de pouvoir discuter avec quelqu'un de son âge. Elle me proposa de rentrer dans un de ces cafés qui se trouvaient à proximité pour prendre quelque chose de chaud. Il est vrai que la chaleur n'était pas au rendez-vous en ce jour. L'idée me plut et je la suivis donc. Nous nous dirigeames alors vers le fond de la salle. Nous pourrions ainsi discuter sans nous préoccuper des oreilles indiscrètes.

"je ne pensais pas en venant me promener par ici trouver une compagne pour discuter un peu ... et je suis vraiment ravie que nous puissions bavarder un moment ..."

J'avais à peine chercher dans ma besace quelques sous pour payer qu'elle m'annonça que ce serait elle qui paierait. Je ne sais si elle savait que je n'étais point très riche mais toujours est-il que cela m'arrangeait bien. J'avais remarqué qu'elle avait longuement observé ma tenue, notamment ma robe assez caractéristique des filles de joie, comme si cela lui rappelait quelque chose. Et maintenant que nous étions assises face àface, autour d'une table dont elle avait nettoyé l'assise de quelques graines de pain qui s'y trouvaient, ses yeux s'étaient attardés sur ma poitrine que le corset ne masquaient pas les débordantes rondeurs.

"j'ai l'impression que tu as ta petite idée sur le genre d'activité que je pratique ... je viens de la Reine Blanche, une de ces maisons où les messieurs viennent dépenser leur argent avec des filles pas trop farouches ..."

Je ris à nouveau en faisant cette description de ce qui était maintenant mon métier, si l'on peut ainsi appeler le fait de vendre ses charmes. En d'autres temps j'aurais rougi en disant cela mais j'avais depuis accepter cette situation.

"de ton côté tu as, j'ai pu le constater, quelque don pour faire jouer tes mains avec adresse et discrétion. J'imagine avec amusement la tête que fera ce gros benêt qui sortait du café ... j'aurais aimé voir ce spectacle."

Et l'idée m'amusait fort en effet. Il allait pester longuement, chercher peut-être à se souvenir s'il n'avait pas laisser tomber son maroquin en quelque endroit avant de conclure sans doute qu'il s'était fait détroussé. Il lui faudrait trouver une explication plausible mais il paraissait peu probable qu'il revienne par ici, préférant cacher à son épouse ce qu'il avait fait durant ces quelques heures.

"j'aimerais bien que tu m'explique comment tu t'y prends pour le faire sans attirer l'attention... cela m'intéresse fort. Mais ... si auparavant nous faisions mieux connaissance ... pour ma part je m'appelle Louison et je viens de province... je suis à Paris depuis un peu moins de deux ans..."
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Pierrot Lunaire
La bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyVen 19 Oct - 1:16

Les deux jeunes femmes avaient, sans le vouloir, créé un raz-de-marée sur leur passage. Le jeune garçon hôtelier qui les avait laissées entrer se reprochait, intérieurement, de n'avoir pas eu le temps de leur ouvrir la porte, la jeune femme l'ayant poussée de façon cavalière, sans se préoccuper de rien. Il n'avait pas eu le temps de les placer, ces demoiselles ayant pris place d'autorité sur une table du fond. Pour notre jeune homme, fraîchement débarqué de province et tout juste arrivé à cette prestigieuse place, c'était un double échec. Il vint en référer au maître d'hôtel qui, occupé à régler un contentieux d'importance avec Monsieur de ***, n'avait, pour une fois, rien vu de l'affaire. Lorsque le jeune homme lui eut conté toute l'histoire et désigné les deux jeunes femmes, le maître d'hôtel explosa :

- Mais a-t-on idée de laisser entrer des créatures pareilles ! Ce n'est pas leur tenir la porte qu'il fallait, Justin, c'était les empêcher d'entrer ! Où aviez-vous l'esprit ? Nous n'acceptons pas ce genre de clientèle ici, ce serait manquer de respect à nos habitués ...

Il songeait encore, non sans quelques sueurs froides, au scandale qu'avait créé M. Spéret en affichant une cocotte à sa table ... Ses yeux se posèrent à nouveau sur nos deux jeunes filles, et quand il les vit, naïvement, s'interroger, en une charmante pantomime, qui paierait, il se précipita vers elle. C'est d'une voix cassante qu'il dit :

- Mesdames, je vous demanderai de sortir. Vous n'êtes pas à votre place ici et vous le savez sans doute très bien.

Il prit une profonde inspiration, gardant le mieux qu'il pouvait son sang froid, en une telle crise, et il ajouta :

- Je vous conseillerai de ne point faire d'éclat. Il en va de votre intérêt autant que de celui de notre maison. Le commissariat est à deux pas.

Avait-il décelé le manège de Lilith ? Pensait-il simplement au statut de ces dames, qui leur interdisait de mettre le pied dans les lieux respectables de la capitale ... Ou considérait-il simplement que ce genre de femme avait toujours quelque chose à se reprocher ?

Citation :
Désolé pour le délai ! N'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions Wink
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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyVen 19 Oct - 17:16

Lilith regarda encore les vêtements de sa compagne. Une bien belle robe avec des ourlets très bien cousus. Et le corset que cette dernière portait révélait les courbes de la femme. Des seins non tombant. Donc pas d’enfant. Le Rossignol sortit de la lune lorsque la fille de joies pris la parole. Elle travaillait effectivement dans une maison close. La Reine Blanche. La chanteuse en avait entendue parler, et l’endroit n’était non loin des Folies Bergère. Après les paroles de la prostituée, celle-ci se mit à rire, comme si elle acceptait une réalité qu’elle n’aurait jamais crue vivre un jour. Lilith en conclu donc que sa compagne n’était pas nouvelle là-bas. La rouquine avait vu durant son enfance le processus d’acceptation à travailler dans une maison close. Cela prenait des mois avant de s’accepter, voire des années. Certaines même n’arrivaient jamais à s’accepter. La fille de joie reprit la parole, parlant des aptitudes du Rossignol en vol. (NdA : Mot de jeux) , ce à quoi Lilith répondit :

« Ce n’est rien. Quand j’étais jeune, j’étais encore meilleure. Je me faufilait dans la foule, haute comme trois pommes, et je piquais sans que personne ne s’en rende compte. »

À voir le visage de sa compagne, la chanteuse devinait qu’elle s’imaginait le futur de l’homme qu’elle avait volé. Un homme qui essaiera de trouver une explication pour laquelle il n’a plus de portefeuille. Rien d’exceptionnel. Rien comparé à Monsieur Beauregard. Lilith lui avait pris une bague sertie en diamant. Une petite fortune. La voleuse ignorait que c’était pour une demande en mariage jusqu’à ce qu’elle l’entende hurler lorsqu’il réalisait qu’il avait perdu la bague. Un ouragan. Il poussait tout le monde et les accusait de l’avoir volé. Le Rossignol, trop peiné de voir les fiançailles perturbées par sa faute, elle déposa la bague sur une poubelle et s’éloigna. Ce jour-là, elle se promit de ne plus jamais voler de bagues. La fille de joie remis Lilith à l’ordre en lui demandant des trucs pour le vol.

« Bonjour Louison, moi c’est Lilith, ou Le Rossignol pour les clients des Folies Bergère. J’habite Paris depuis ma naissance, dans une maison close. »

La chanteuse allait raconter son enfance lorsqu’un homme arriva à leur table. Le serveur. Enfin! La Parisienne commençait à avoir soif. Elle passa sa commande.

« Deux café s’il vous plait. »

Cependant, au lieu de laisser aller sa calligraphie sur un bout de papier, il demanda aux demoiselles de quitter le café. Quel culot! Elles ne voulaient que boire, pas brûler la Constitution de 1852. Lilith protesta.

« Mais nous ne voulons que boire! Pourquoi n’emmenez-vous pas nos deux cafés? »

L’homme les menaça d’appeler la police. Lilith n’aimait pas le chantage, elle préférait la chanson. (NdA :2 fois!) Et elle n’avait pas peur des agents de l’ordre, mais se savait en mauvaise position si on venait à l'arrêter. Un portefeuille d'un étranger dans sa poche, elle risquait d'être arrêtée et de perdre son emploi aux Folies Bergère. De plus, sur le visage de Louison était visible la peur. La peur d'être arrêtée. Cette dernière n'était pas légalement en ville. Le Rossignol se laissa couper les ailes et abandonna l'idée d' indépendance féminine.

« D'accord, nous allons sortir. Louison, nous reprendrons cette discussion ailleurs. »

Sur ce, les deux jeunes femmes quittèrent Le Vénitien pour un endroit où elles ne risqueraient pas d'être arrêtées.

Citation :
Lilith et Louison ne doivent pas perdre leur "liberté", et je garde le mot indépendance.
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Louison Delorme
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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptySam 20 Oct - 10:21

Je ne savais point si je faisais bien de me confier ainsi à cette jeune femme que je n'avais rencontrée que quelques minutes plus tôt dans de bien singulière circonstances. Mais cela me faisait pourtant grand bien de pouvoir ainsi parler en sa compagnie. Elle me paraissait jeune et insouciante. J'en venais presqueà l'envier. Elle s'amusa de la manière dont j'avais loué sa dextérité à détrousser ce bourgeois, m'affirmant qu'elle pouvait faire beaucoup mieux et surtout qu'elle avait fait mieux étant plus jeune. Lilith, c'est ainsi qu'elle me dit s'appeler, travaillait aux Folies Bergères. Elle devait y chanter puisqu'elle se surnommait le Rossignol. Les Folies Bergères ... cela me ramena quelques mois plus tôt, l'une de mes rares sorties, qui faillit se traduire par un joli fiasco. Heureusement j'avais trouvé l'appui de ce charmant monsieur, Jean de Freneuse, qui m'avait sauvé la mise. Et elle ajouta avoir vécu dans une maison close. Je comprenais pourquoi un fil secret nous reliait et la raison de l'attirance que j'avais éprouvé pour cette fille devait trouver son origine là.

Un homme s'était approché alors que nous nous étions disputé le droit de payer le café que nous voulions prendre. Mais loin de vouloir prendre notre commande, il nous pria de sortir, nous faisant remarquer que nous n'étions pas à notre place ici, mentionnant le commissariat tout proche. Je compris immédiatement ses allusions. Il était certes resté à peu près courtois, quoiqu'un peu énervé malgré tout. Mais je savais bien que ma tenue ne faisait que dévoiler à tous quel genre de fille j'étais. Jen'avais jamais véritablement fait attention à ce détail mais à cet instant la chose me troubla et j'eus la sensation de rougir. Je savais bien que je me devais d'être discrète, du moins en certains lieux, et je n'avais pas envie de me retrouver au commissariat. Ma patronne ne serait pas ravie de devoir venir m'y chercher. Lilith voulut se révolter contre cette expulsion mais j'étais si troublée qu'elle dut s'en rendre compte et n'insista point. Cela vali sans doute aussi beaucoup mieux pour elle car si on avait reconnu la fille qui avait détroussé certains messieurs et si, surtout, la police était venue et avait trouvé sur elle ce maroquin qui ne lui appartenait pas, la jeune femme aurait certainement eu quelques ennuis.

Nous nous levâmes donc et après avoir traversé le café, Lilith foudroyant du regard quelques-uns de ces messieurs dont la renommée serait certainement écornée si leur entourage savait où et comment ils passaient certaines après-midi, nous sortimes fièrement, retrouvant le trottoir qui nous allait si bien. Nous avons alors trouver un petit café beaucoup moins bien fréquenté, à la clientèle nettement plus populaire. De nouveau assises face à face, je regardais ma nouvelle connaissance et lui sourit.

"Merci de ne pas avoir insisté comme tu en avais l'envie je crois. Il me semble que cela était préférable pour nous deux. Buvons un café. Devisons un moment et ... j'aimerais que tu m'apprennes certains de tes secrets dans l'art de délester ces gros benêts ..."

Le calme était revenu. Et nous étions dans un milieu où l'on ne nous remarquerait pas. J'expliquais à Lilith comment j'avais suivi à Paris ce coquin d'Arthur et comment il m'avait dupée en me faisant croire que je pourrais mener la belle vie. A défaut de profiter de la vie brillante de Paris, j'avais dépensé toutes mes économies avant de devoir entrer à la Reine Blanche. La vie d'une pensionnaire de ce genre d'établissement n'avait rien de bien passionnant mais je m'y étais faite, contrainte et forcée. La maquerelle et Arthur, qui y trouvait son compte, m'avaient bien vite fait comprendre que je n'avais pas intérêt à vouloir reprendre ma liberté, que je devais oublier cette chimère. Alors que je racontais mon histoire, je vis plusieurs fois dans les yeux de ma compagne que tout cela évoquait en elle de vieux souvenirs, loin d'être effacés de ses pensées.
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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyLun 22 Oct - 17:12

Les demoiselles étaient rendues dans un autre café, plus tranquille et de clientèle populaire, qui correspondait mieux aux femmes qu’elles étaient. Elles s’assirent et Louison remercia Lilith de n’avoir pas insisté. En effet, la chanteuse aurait bien voulu remettre le serveur à sa place, mais elle était en bien mauvaise position pour le faire. Non seulement elle avait dans sa poche un maroquin qui ne lui appartenait pas et sa nouvelle amie n’était pas légalement citoyenne de Paris. Louison s’intéressait à avoir des trucs pour voler autour un bon café chaud. Mais avant, la fille de joie raconta l’aventure qui l’avait emmené de la province jusqu’à la capitale. Le Rossignol se reconnaissait en son amie. Condamnée à être une femme objet pour le temps qu’elle soit rentable, pour être jetée plus tard à la rue quand elle serait trop vieille et moins attirante, ayant perdue son charme.

Lilith savait très bien que très peu de femme avait sa force de caractère qui lui avait permis de faire face à Sophie. La chanteuse s’était retrouvée à la rue et heureusement qu’elle avait une belle voix, sinon elle serait morte il y a fort longtemps. Donc elle savait que pour Louison, qui n’avait presque pas de liberté, moins que Lilith à l’époque, ne survivrait pas à une mutinerie contre la mère maquerelle et cet Arthur. La Parisienne se sentait si mal pour son amie, et se devait de lui raconter son histoire à son tour. De sa mère prostituée jusqu’à son arrivée aux Folies Bergère, en passant par son enfance correcte, où elle commença à voler, pour continuer avec sa rébellion à 16 ans contre Sophie, qui la mit à la porte.

L’histoire de sa vie, Le Rossignol la savait déprimante et peu recommandable pour ceux qui cherche l’espoir. Car sans talent particulier, on ne pourrait vivre dans un monde en tant que vagabonde. La chanteuse avait donc peur que le récit décourage son amie pour le reste de sa vie. Si seulement Lilith pouvait l’aider… Mais hélas! Elle ne pouvait pas changer le monde. Les plus riches l’appréciaient tel qu’il était, et c’était eux qui importaient.

« Je m’excuse, je n’aurais pas dû vous raconter cela. C’est un peu trop déprimant… Si on revenait au vol, c’est plus joyeux. »

Lilith pouvait lire l’intérêt sur le visage de sa nouvelle amie. De l’émerveillement aussi.

« Tout d’abord, il faut essayer de passer inaperçu. Je sais avec ma beauté, c’est plutôt dur, mais c’est faisable. Les gens ne doivent pas vous soupçonner. On doit faire partie de la foule, être la foule. Il ne faut pas que piquer, mais aussi faire des gestes naturels, soient éternuer, bailler, chanter pour certains, courir pour d’autre. L’important, c’est d’être juste assez invisible pour ne pas qu’ils nous remarquent, mais juste assez voyant pour ne pas paraitre suspect. »
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Louison Delorme
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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyDim 28 Oct - 3:12

L'épisode avait été quelque peu difficile à vivre pour moi, je n'étais pas certaine que ma nouvelle amie s'en soit complètement rendu compte. Mais le résultat était là etje m'en réjouissais au plus haut point. Nous étions sorties de ce Café Vénitien où nous n'étions pas les bienvenues, loin de là. Le poids de ma condition infamante de prostituée m'était retombé dessus à un pointque je n'avais pas imaginé jusque là. Les moeurs parisiennes étaient ainsi, la bourgeoisie et parfois la "haute" se complaisaient à avoir recours aux services de filles comme moi, nous exercions nos talents au vu et au su de tous mais il ne fallait surtout pas que nous venions dans certains lieux strictement réservés d'autres "extra" ... Il y avait là une hypocrisie que pour ma part je ne relevais pas mais qui avait mis en fureur Lilith.

Nous avions trouvé refuge dans un café plus discret où notre présence n'était pas jugée indésirable, ce qui me rassura. Et, aprèsque j'eus raconté mon histoire, Lilith ne fut pas en mal de confidences. Sa vie n'avait pas été drôle, bien pire que la mienne. Elle avait donc passé son enfance dans un environnement peu réjouissant, celui d'une maison close où sa mère travaillait. Je n'avais pas à me plaindre, n'ayant connu ce milieu qu'une fois passé le seuil de mes 20 ans. Elle avait cependant un avantage surmoi, celui d'être sortie de ce milieu alors que de mon côté je ne pouvais guère espérer m'en échapper.

Elle comprit que je n'avais pas vraiment le coeur à sourire de ce genre de vie. Et Lilith voulut chasser ces mauvaises idées pour me distraire avec ces commentaires sur le vol. Il est vrai que j'avais sollicité d'elle uen sorte de formation à ce qui, pour moi, relevait d'un certain art ... le vol. Mes yeux brillaient tandis qu'elle m'expliquait comment s'y prendre, l'art de rester discrète alors que vous êtes en train de délester un homme de son portefeuille ou de sa bourse. J'essayais de mémoriser chacun des actes, chacun des gestes, des positions qu'elle me décrivait avec force détails. Je l'imaginais en train de fouiller discrètement les poches d'un homme qui mettrait de longues minutes, peut-être des heures, à comprendre qu'il s'était fait rouler. Tout l'art consistait à passer inaperçu. Les gestes devaient certainement être répétés avec minutie. Je trouvais sa démonstration particulièrement instructive. Je prenais tout cela comme un jeu, un jeu auquel il me plairait grandement de pouvoir participer.

"et ... si nous passions aux trvaaux pratiques. J'aimerais profiter de ta présence pour fair quelques .... exercices. Tu pourras ainsi m'aider à rectifier quelques gestes et positions qui risqueraient de me mettre en danger.

Car je savais bien que danger il pouvait y avoir. Mais il ne me faisait pas peur !
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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyMar 30 Oct - 15:48

Pendant que Lilith expliquait ses trucs à sa nouvelle amie, elle remarqua que cette dernière avait un intérêt encore plus grand qu’elle ne l’aurait imaginé. La chanteuse n’était pas habituée à susciter autant l’intérêt. Non, pas tout à fait. Elle n’était pas habitué que ce soit ses talents de vol qui suscite l’intérêt. Sa voix, son corps, elle en était consciente. Mais pas ça. La rousse s’étonna en entendant Louison lui proposer de passer directement à l’action. La fille de joie parla de danger. Oui, il y en avait. Le Rossignol n’avait pas toujours été si bonne pour dérober des bourses. Lorsqu’elle commençait, elle avait commis quelques erreurs qui lui valurent d’être punie par les gens dans la rue, et par la mère maquerelle. Elle avait été à plusieurs reprises dans la salle de méconduite, qui, dans l’imagination infantile de Lilith, se rapprochait d’un ergastule C’était ainsi que Lilith découvrit ses trucs. En expérimentant, et non par la science, comme un scientiste dirait.

« D’accord, mais fait comme je te dis. Quand j’ai commencé, j’étais encore jeune. Mais à notre âge, on ne peut se permettre l’erreur. Trop cher payé. »

La chanteuse espérait que sa nouvelle amie avait compris son avertissement. Lilith avait conseillée Louison de commencer, elle en était donc responsable dans son apprentissage. Le Rossignol fut contente d’apprendre que la fille de joie accepta de suivre ses instructions. C’était d’un commun accord qu’elles quittèrent le petit café, après que Lilith ait payé les breuvages qui les avaient réchauffées pour la séance de vol à la tire. À la déception néanmoins de Lilith, elles quittaient le feu incandescent qui emplissait le café d’une chaleur confortable. Elles se dirigèrent à la Place de la Notre-Dame, là où il y avait foule à longueur de journée. Plus il y a de personnes, plus c’était facile de s’emparer d’un portefeuille. La première personne que la chanteuse utilisa comme exemple était une dame qui était trop vieille pour avoir des cheveux naturels sur la tête. Et en voyant l’état de la postiche, Lilith soupçonna que la vieille dame avait rencontré un merlan récemment.

« Il faudra qu’on se sépare. Deux femmes de notre personnalité, ça paraît louche ensemble. »

Lilith s’éloigna de sa compagne, qui, la chanteuse espérait, la regardait. La rousse s’approcha de la prochaine victime et se mit à éternuer. La dame retourna la tête pour savoir qui était la malade, et remarqua la chanteuse. La vieille femme continua son chemin et ne remarqua pas que Lilith la suivait. Le Rossignol déroba la bourse de la dame dans la foule dense. Son méfait accomplit*, la rouquine fit signe à Louison et identifia la prochaine victime. C’était à Louison d’essayer.

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Louison Delorme
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants, dans tes jupons remplis de parfums.
Louison Delorme

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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyJeu 1 Nov - 7:45

Je ne sais si c'était l'attrait de la nouveauté que je découvrais avec Lilith, ou le fait de me retrouver pour un moment en quasi liberté dans les rues de la capitel, toujours était-il qu'une certaine griserie s'était emparée de moi. Je n'avais pas hésité à proposer à ma nouvelle amie d'aller expérimenter sur le terrain sa technique du vol dans les poches de quelque bourgeois ou bourgeoise. Je n'imaginais même pas qu'il put y avoir le moindre danger, le moindre risque dans cet exercice. L'idée trouva un certain écho chez la jeune chanteuse qui accopagnait mes pas. Pourtant je compris qu'elle voulait calmer mes ardeurs et attirer mon attention sur l'indispensable prudence qui convenait en pareille circonstance. Elle ne voulait pas que je risque de me retrouver au poste de police, accusée de vol. J'étais insouciante et ne mesurait pas ce danger. Lilith heureusement était là pour veiller.

Dès que nous fûmes sorties du café, le corps réchauffé par le café que nous venions de boire et que mon amie avait payé, je sentis comme un changement qui s'opérait en elle. Les sens aux aguets, Lilith observait déjà les passants alors qu'elle m'invitait à la suivre pour diriger nos pas dans les rues de Paris. Je compris qu'elle cherchait un endroit où la foule rendrait plus facile de trouver une proie mais aussi plus dicret l'ouvrage que nous nous apprétions à accomplir. Je ne connaissais pas aussi bien qu'elle les rues et les quartiers de la ville. J'étais pourtant à Paris depuis près de deux années mais j'avais passé plus de temps entre les quatre murs de la Reine Blanche qu'à visiter cette si belle ville. Je reconnus pourtant le quartier de la place Notre Dame, dominée par cet imposant édifice. Je vis que Lilith, tel un bon chien de chasse avait repéré sa proie, une dame qui paraissait assez agée. Je ne sais ce qui lui avait fait choisir sa proie mais elle était prête à passer à l'action. Pourtant elle n'omit pas, d'abord, de me faire remarquer que nous devions nous séparer pour ne pas attirer l'attention. Il est vrai que j'avais du mal à cacher mon statut de fille de mauvaise vie, avec l'accoutrement que je devais porter, et qu'elle-même n'en était pas loin. C'est bien ce qui nous avait attiré quelques ennuis au café Le Vénitien que nous avions dû piteusement quitter pour ne pas provoquer d'esclandre.

L'affaire fut rondement menée et j'eus moi-même du mal à voir quand se produisit précisément le vol. Il y eut un étérnuement de Lilith qui fit se retourner la vieille dame, une manière de paraître normale et innicente dans cette foule. La proie fut suivie quelques instants puis je vis les chemins de la jeune rouquine et de la vieille dame s'écarter. L'autre continuait à marcher sans méfiance tandis que Lilth revenait vers moi, sans toutefois montrer quelque accointance avec moi. Je fis en sorte de rester dans la même ligne, interceptant au passage un signe discret qu'elle venait d eme faire pour me désigner un homme qui avançait tranquillement à quelques dizane de pas de moi. Il avait assez fière allure, grand et élégant, portant une redingote noire et un chapeau assez haut vissé sur la tête, de hautes bottes aussi noires que sa redingote dont je remarquais, alors que nous nous rapprochions l'un de l'autre, qu'elle était faite d'un fort beau tissu, comme la chemise à jabots qui apparaissat sous cet habit. Je l'observais avec le maximum de discrétion, faisant mine de regarder l'étal d'une marchande qui se trouvait sur le trottoir. L'homme semblait avoir un but bien précis et je le vis en effet rentrer dans la boutique d'un libraire.

Il en ressortit quelques minutes plus tard son gousset à la main, dans lequel je le vis ranger deux belles pièces qui me parurent briller de mille feux. J'avais été patiente, marchant distraitement, regardant les devantures, essayant de me fondre au maximum dans la foule. J'étais un peu inquiète, me demandant comment m'y prendre. Le bousculer à cet instant serait me désigner ensuite comme coupable si quelqu'un se souvenait de ma silhouete et de mon visage. La chance fut sans doute avec moi car, alors qu'il n'était plus qu'à un mètre de moi il dut faire un écart pour ne pas être effleuré par un fiacre passant à vive allure. Je saisis ma chance et me glissait silencieusement dans sa direction en passant derrière lui. Je glissais ma main dans la poche où je l'avais vu ranger son gousset et avec une facilité qui me surprit moi-même j'en retirais le bien précieux que j'avais repéré. Je continuais ensuite mon chemin, m'éloignant aussi discrètement que possible de la place. Je ne cherchais surtout pas à me retourner, ne voulant pas être soupçonnée de quoi que ce soit si jamais l'homme s'apercevait de la disparition. J'avais cependant bon espoir qu'il n'ait pas besoin dans l'immédiat de ce gousset. Je tournais dans une petite ruelle puis me postais dans un petit renfoncement, une sorte de porte donnant sur une petit cour d'un de ces vieux immeubles. J'entendis des pas et une sourde inquiétude me gagna. Mais je retrouvais mon calme quand je vis que ce n'était que Lilith. Elle avait dû m'observer et me ferait des remarques, suffisamment élogieuses je l'espérais pour ce qui était une premièree xpérience réussie. Je serrais en effet très fort dans la doublure de ma robe le gousset dont j'allais bientôt pouvoir faire l'inventaire. Je l'imaginais bien rempli compte tenu du personnage auquel je l'avais dérobé. Je regardais Lilith en souriant.
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Lilith «Le Rossignol»
Coeur double
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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyMer 7 Nov - 11:08

Louison avait bien vu le signe de Lilith. La chanteuse en était convaincue lorsque son amie se rapprocha du grand homme avec un certain charme et une élégance notable. Une belle redingote d’un noir profond et un chapeau qui lui donnait au moins 30 centimètres de plus l’habillait, de plus que des bottes plus longues encore que le fameux chapeau avec le même noir que la rodingote. Louison avait usée d’une discrétion remarquable pour une débutante alors qu’elle suivait le chapeauté qui se dirigeait vers une librairie. Course qui ne dura que quelques minutes. N’importe qui aurait été tenté de voler l’homme en le voyant déposer des pièces dans son gousset. Même si beaucoup s’oppose à l’argent sale, le Rossignol savait que ces derniers n’étaient que jaloux de ceux qui osent prendre des risques pour s’enrichir. Et la chanteuse n’était pas une jalouse. Lilith continua de regarder sa compagne. Elle fut soulager de découvrir que la fille de joie n’avait pas fait une erreur de débutant. Bousculer quelqu’un que l’on suit. Trop évident que l’on vole. La jolie rousse l’avait appris à ses dépens. Bousculer comme l’avait fait Lilith n’était pas pareil : elle ne l’avait que croisé à la sortie d’un endroit. Contact courant, naturel. Au contraire de la victime de son amie. Il aurait pu remarquer qu’il était suivit, et un contact brusque aurait été l’équivalent de dire : « Je vais te voler »

Le moment que Louison choisi pour dérober le gousset était un coup de chance. Un fiacre trop près de la victime, dont ce dernier s’éloigna pour ne pas être blessé. Le temps d’un instant, juste assez pour dérober quelqu’un de son portemonnaie. Très peu courant comme opportunité, mais non moins utile. Un bon voleur étant celui qui sait s’adapter à une situation et de parvenir à son but. Coup de chance, mais excellente réaction, Lilith ne pouvait le lui enlever. Puis Louison continua tout droit. Parfait! Elle ne s’était pas retournée. Autre erreur commune. « Je vais te voler ». La provinciale quitta les lieux et se dirigea plutôt vers une ruelle. Bon réflexe. S’éloigner le plus possible du lieu du crime lorsqu’on est un débutant. Mesure non nécessaire dans ce cas-ci, puisque l’homme tout de noir vêtu n’avait eu aucune réaction. Il ne se rendrait compte de la situation que rendu chez lui ou à un prochain magasin. Le Rossignol suivait son amie et ses pas semblèrent effrayer cette dernière, à voir le soulagement sur son visage lorsqu’elle se retourna. Les doigts de Louison serrant très fortement sa robe, là où serait le gousset.

« Félicitation! C’était un joli coup. Un fiacre qui passe près d’écraser quelqu’un, ça ne m’est encore jamais arrivé.»

Un encouragement faisait toujours du bien, mais il fallait que l’employé de la Reine Blanche sache la véritable valeur de son travail.

« Ne tne réjouis pas trop vite, Louison. Ce n’est peut-être qu’un coup de chance. Très bonne réaction, mais une fois n’équivaut pas des centaines. Je ne dis pas que tu es mauvaise, mais qu’il faut agir plus souvent pour te perfectionner. Cela ne se reproduira probablement jamais. Néanmoins, je trouve que tu t’es très bien débrouillé pour une débutante.»

Lilith expliqua ensuite à son amie les endroits où elle aurait pu commettre une erreur, pour qu’elle le prenne en note. Puis, la chanteuse invita son amie à regarder son buttin. Elle le méritait bien. Le Rossignol garderait le sien pour plus tard, rendue chez elle. Elle pourra ainsi faire l’inventaire complet de sa journée.
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Thalie
Mademoiselle Clairon
Thalie

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MessageSujet: Re: Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith)   Deux jeunes femmes si différentes et pourtant si proches (PV Lilith) EmptyMer 12 Juin - 2:41



    Pour une fois que Kim avait du temps libre et pouvait s'habituer à Paris et à ses Parisiens, elle allait faire les frais d'un coup d'éclat ! Manquant d'heurter les patients ou d'être renversée par un fiacre, trop occupée à observer le ciel et les étages des maisons, elle arriva, vacillante et perdue, auprès de deux femmes qui sauraient sans doute la guider. Étrangère en ce pays, Kim voyait en ces dames sans grand atour des personnes qui sauraient l'aider sans se moquer de son français boiteux.

    — M'dame, pardon...sauriez pas où...

    Kim ouvrit grand la bouche en voyant ce que tenait les deux femmes dans les mains : des bourses dont elles se montraient mutuellement le contenu, des pièces entre leurs doigts. Kim était loin d'être idiote; de telles femmes ne pouvaient pas avoir de telles sommes ! Reculant de deux pas, la bouche toujours ouverte, elle se mit à crier :

    — Au vol, au vol !



Un gendarme à l'oreille alerte accourut depuis l'autre bout de la rue. Lilith, oubliant toute camaraderie, attrapa la bourse toujours aux mains de Louison et partit, empruntant des ruelles tortueuses. Kim de son côté criait toujours, pointant du doigt la direction prise par Lilith : "M'sieur l'agent, par là qu'elle est partie !" Elle suivit même le gendarme lorsque celui-ci partit à la recherche de la voleuse, criant toujours de sa petite voix perchée.

Louison se retrouva donc seule sans même une petite pièce comme souvenir. Une leçon de la vie pour lui apprendre que voler ne servait à rien ?


Citation :
Le RP datant depuis longtemps et la joueuse de Lilith n'étant plus parmi nous, je me suis permise de clôturer le RP. J'espère que cela te convient.
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