Registre des habitants
de la Ville de Paris
Quelques informations factuelles :
• Nom & Prénoms :Marielle Hubert
• Âge & Date de naissance : Bien peu sont ceux qui peuvent prétendre connaître l'âge réelle de la domestique. Certains s'entendront à dire qu'elle a soixante-cinq ans, d'autres affirmeront qu'elle en a bien plus : elle semble toujours avoir été là, bien avant tout le monde, et c'est sans doute pour cela qu'il est si difficile de lui donner un âge. Marielle Hubert aura en fait soixante-dix-huit ans le 27 novembre prochain : elle est donc née en 1818.
• Origine sociale : Là encore, peu de personnes peuvent se targuer de savoir d'où vient Marielle... et pour dire vrai, peu s'y intéressent. Domestique dès l'âge de quatorze ans, Marielle est née dans une famille ouvrière très modeste, pour ne pas dire misérable, et fut envoyée dès l'âge de quatorze ans chez de fortunés bourgeois afin de réaliser les travaux domestiques. La vieille dame a donc été servante toute sa vie, et cela ne changera sûrement pas...
• Métier, occupation :Chef des domestiques chez les Forestier
• Ambitions de votre personnage : Des rêves, des projets ? Marielle en a eu, et les a bien vite oubliés. Elle avait compris dès son plus jeune âge qu'il fallait être né dans la bonne famille pour espérer faire quelque chose de sa vie... à quoi pouvait aspirer une jeune domestique qui ne possédait rien, et qui dormait tous les soirs dans un grenier humide à même le sol ? On n'a pas donné la chance à Marielle d'avoir des envies et des ambitions dans la vie : c'est pourquoi elle s'est bien vite résignée à n'être qu'une servante, et à faire ce qu'on attendait d'elle de la meilleure façon qui soit. Pas fainéante pour deux sous, elle s'est toujours employée à bien travailler, et si vous l'interrogez à ce sujet, elle répondra que son travail, à défaut de la rendre heureuse, la satisfait : au moins, elle n'a pas le temps de s'ennuyer...
cependant, Marielle semble s'être prise de passion pour les évènements de l'Opéra, et ne manque jamais de lire les journaux qui parlent de l'affaire... se serait-elle découverte une âme de détective... ?
• Milieu fréquenté :Honnêtes et simples gens... mais cela ne la dispense pas de connaître bien plus de choses sur les milieux mondains que le commun des mortels, et en particulier sur celui fréquenté par sa chère Maîtresse.
• Points de Mondanité : Aucun : vous ne croiserez sans doute jamais Marielle dans un salon, à moins que ce ne soit pour y servir le thé et les biscuits.
• Points d'Infamie : Aucun,
of course !Tout esprit profond s'avance masqué
Description physique & psychologique :
Il fut un temps où Marielle était une gracieuse jeune fille, qui faisait se retourner tous les garçons de cuisine et autres commis sur son passage. Ce temps est maintenant révolu, et la domestique doit composer au quotidien avec les affres de la vieillesse. Elle n'a jamais été très grande, et s'est beaucoup tassée avec l'âge ; en plus de ça, son métier l'a obligée à se courber toute sa vie, et elle est aujourd'hui toute voûtée, comme recroquevillée sur elle-même.
Même si elle n'est plus aussi preste qu'avant, il est surprenant de voir que la vieille dame est encore très énergique : vous ne la verrez que très peu souvent assise, elle semble être toujours en mouvement, arpentant toute la journée la maison des Forestier : les raides escaliers qui mènent au deuxième étage ne lui font pas peur, pas plus que les tabourets et les escabeaux, sur lesquels elle n'hésite jamais à grimper pour astiquer les plafonds. La vigueur qu'elle déploie afin de maintenir la somptueuse demeure des Forestier en ordre est remarquable, et ne manque jamais d'impressionner ses pairs (tous bien plus jeunes qu'elle, cela va sans dire).
Néanmoins, certains peuvent aussi parfois être un peu agacés par l'attitude de la vieille femme : en effet, Marielle, si elle est exigeante avec elle-même, l'est également avec les autres. Elle ne supporte pas les fainéants, et voir des domestiques bavarder et procrastiner la met dans tous ses états : elle ne tardera pas dans ce cas-là à reprendre les choses en main. Malgré son grand âge, elle ne manque pas d'autorité, et dirige ses troupes comme un général sur un champ de bataille. Pas question de lésiner quand on est sous les ordres de Marielle, ou l'on risque de perdre sa place à la maison Forestier.
Toute cette ardeur est parfois mise à mal par les souffrances physiques : en effet, si Marielle ne se plaint jamais, elle a souvent très mal aux articulations, et a remarqué depuis quelques années maintenant que malgré toute sa bonne volonté, ses gestes se faisaient plus lents, et qu'elle devenait de moins en moins habile au fur et à mesure que les années s'écoulaient. Même si Mme Forestier elle-même lui enjoint parfois de se reposer un peu, Marielle est têtue comme une mule, et elle s'en voudrait terriblement de prendre ne serait-ce qu'un jour de congé. En réalité, elle n'a pas vraiment envie de voir qu'elle vieillit, aussi continue-t-elle à laver, nettoyer, et récurer comme elle le faisait quarante ans auparavant, et elle ne compte pas s'arrêter de si tôt.
Au travail, Marielle se montre donc efficace, volontaire et quelque peu intransigeante. Pourtant, il serait bien dommage de ne la connaître que sous ce jour-là, car sa vie ne se résume pas qu'à nettoyer et donner des ordres.
Mademoiselle Hubert est aussi une personne plutôt agréable à côtoyer au quotidien (pour peu qu'elle ne vous ait pas pris en grippe), pleine de bon sens et d'humour. Toujours là pour conseiller une demoiselle ennamourachée, consoler d'une grande tristesse ou d'un petit coup de blues, Marielle joue bien souvent le rôle de la grand-mère réconfortante, de la confidente à qui l'on peut raconter petits et grands soucis. Car même si elle n'a pas reçu beaucoup d'éducation (et c'est là un euphémisme), la vielle dame sait trouver les mots qui soulagent ou qui font réfléchir. Ces conseils avisés, Marielle les prodigue à tous, et plus particulièrement à Madame Forestier ; en réalité, elle est devenue la confidente privilégiée de cette dernière. Loin d'avoir la langue dans sa poche, Marielle n'hésite jamais à dire tout haut ce qu'elle pense de la conduite de sa maîtresse, et c'est sans sourciller qu'elle lui reprochera ses caprices et ses emportements... les tournant même parfois en dérision !
Si cette attitude déplut à la Forestière au début de leur relation, les choses changèrent vite : Anne-Marie apprécie maintenant le franc-parler et l'honnêteté de Marielle, qualités rares au sein du monde dans lequel elle vit.
Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose.
Texte d'introduction au personnage ou Test RP :
9 février 1896
Ce matin-là, tout était calme dans la grande maison. Le soleil venait à peine de se lever, et ses rayons diffusaient une pâle clarté, projetant des ombres ensoleillées sur le parquet en bois du grenier. Tout le monde dormait encore chez les Forestier : tout le monde, sauf Marielle, bien sûr. Comme tous les jours, elle s'était réveillée aux aurores pour commencer les tâches ménagères, qui ne manquaient jamais dans la vaste demeure. Juchée sur un escabeau, elle était en train d'épousseter le plafond, munie d'un plumeau élimé par l'usage qui ne ressemblait en fait plus vraiment à grand chose, du moins, pas à un plumeau. La langue tirée entre ses dents, dans une expression de profonde concentration, Marielle essayait de venir à bout d'une toile d'araignée particulièrement coriace.
"Viens par ici, saleté..."
Ce que cette toile pouvait être haute ! Marielle aurait bien voulu se mettre sur demi-pointes pour mieux l'attraper, mais elle n'avait plus l'âge et la souplesse des petits rats de l'Opéra Garnier ! Cependant, après un petit moment d'effort intense, la vieille dame vint à bout de la reluctante : elle affichait un petit sourire satisfait.
"Marielle ! "
La vieille dame sursauta. Avait-elle rêvé ou... ?
"Marielle ?? !!!!"
Elle reconnut la voix d'Albertine, une domestique fraîchement arrivée chez les Forestier. Cette petite insouciante allait réveiller tout le monde, si elle continuait à l'appeler aussi fort.
"Je suis en haut, répondit l'interpellée, en essayant de chuchoter assez fort pour que l'autre l'entende
A ces mots, on entendit des bruits de pas hâtifs : Albertine montait les escaliers quatre à quatre. Quand elle arriva au grenier, elle était passablement essoufflée. Elle avait les joues rouges et les yeux brillants, ce que Marielle, toujours perchée sur son escabeau, remarqua tout de suite.
"Eh bien alors ? ! Tu veux donc réveiller Madame ? Regarde-toi, tu es excitée comme une puce ! C'est Gaston qui t'a fait sa demande, c'est ça ? "
Albertine, honteuse, rougit de plus belle. Marielle eut un petit sourire narquois.
"Eh bien ! Il était temps ! Si j'avais été à ta place, je n'aurais pas patienté tout ce temps ! "
"Mais non, mais non ! Je vous assure qu'il ne s'agit pas de ça ! Ecoutez voir : j'allais justement le rencontrer, vous savez, on se donne souvent rendez-vous près du parvis de l'église pour... enfin, j'allais à sa rencontre, quand j'ai croisé le laitier. Et vous savez pas quoi, ce qu'il m'a raconté ?"
"Eh bien, non ma fille, je ne sais pas", répondit Marielle, qui s'était remise à son ménage.
La jeune fille prit un air d'importance, et, avec des airs de conspiratrice, s'approcha de la vieille dame. Elle commença à chuchoter, comme si ce qu'elle avait à lui révéler était un secret hautement confidentiel.
-Eh bien, fit-elle, figure-toi que ce matin, je voulais aller retrouver... eh bien, oui, voilà, je voulais aller voir Gaston. Seulement, quand je l'ai quitté pour revenir ici, j'ai croisé le laitier sur la route, il m'a dit, et c'est la vérité vraie, qu'il y avait eu un attentat à l'Opéra cette nuit : une bombe a explosé en plein milieu de la représentation. Il y a même eu des morts, vous vous rendez compte !!
-Vraiment, un attentat ? demanda Marielle, qui semblait totalement désintéressée. Et comment il le sait, le laitier ?
-Il m'a dit qu'il tenait l'information de source sûre : c'est le beau-frère de son cousin, qui est euh... juge ou un truc comme ça, qui l'a raconté à son cousin, qui lui a raconté ce matin. Alors c'est vraiment sûr, tu vois.
-... tiens, tu veux bien m'aider à finir le travail ? C'est vraiment très sale ici...
-Et c'est tout l'effet que ça te fait ! s'écria Albertine, outrée. C'est quand même un évènement ! Il y a eu des morts ! répéta-t-elle, comme si ce seul argument suffisait à faire de l'attentat une chose incroyable. Si tu veux mon avis, continua la jeune fille, c'est encore un coup des anarchistes... une bombe dans un théâtre bien fréquenté, il n'y a qu'eux pour faire une chose pareille ! En plus, il paraît que...
-Tu me fatigues Albertine, l'interrompit Marielle. Tu parles sans savoir...
Albertine rougit violemment (comme cela la prenait toujours sous le coup d'une émotion, petite ou grande). Elle paraissait à la fois honteuse et indignée. Elle serra ses poings, pour essayer de retrouver une contenance.
-Tu es jalouse que je sache des choses que tu ignores, c'est tout, répondit-elle effrontément. De toute façon, si tu ne veux pas me croire, je m'en fiche : tu verras bien assez tôt que j'avais raison !
Puis, sans dire un mot de plus, la jeune fille tourna les talons.
-Allons mauvaise tête ! la rappela Marielle, je n'ai pas dit que tu avais tort, mais que tu répétais bêtement ce que d'autres t'ont dit. Maintenant, viens m'aider à finir de dépoussiérer ce plafond.
La jeune fille poussa un gros soupir de résignation, et obéit. De toute façon, elle savait bien qu'avec Marielle, elle n'avait pas le choix. Elle prit donc sa place sur l'escabeau pour continuer le travail, qui par ailleurs était presque achevé : la vieille dame n'avait pas chômé.
-Je vais prendre mon petit déjeuner, lança Marielle.
Puis, elle tourna le dos et descendit les escaliers raides et grinçants, de manière étonnamment rapide pour quelqu'un de son âge. Arrivée en bas, elle traversa quelques salles pour finalement se retrouver dans la cuisine, où elle prépara un café.
Quelques minutes plus tard, assise seule à la petite table ronde, son café fumant devant elle, Marielle mordillait une tartine à la confiture d'oranges en réfléchissant. Même si elle avait fait mine de ne pas s'intéresser à ce qu'Albertine lui avait raconté, elle pensait à l'attentat : voilà une affaire étrange, se disait-elle. De nature curieuse, Marielle aimait être au courant de tout, sans que personne ne se doute qu'une vieille domestique comme elle pouvait en savoir plus long sur bien des choses que d'autres personnes "bien renseignées"...
La servante était bien décidée à récolter le plus d'informations possibles sur cet étrange évènement. Elle se sentait déjà tout excitée à l'idée de mener sa petite enquête...
Mais, personne ne devait savoir qu'elle s'intéressait à cette sombre histoire, ç'eût été trop étrange de voir une vieille domestique se prendre pour le détective Lecoq...
Theatrum Mundi
Pour terminer ...
• Pseudonyme : ...Hum... ? May-belle, si vous y tenez. Sinon, c'est Alice.
• Âge : ...Dix-sept ans (et un jour !)
• D'où nous venez-vous ? J'étais sur Cap à l'Ouest il y a quelques temps... ça fait quand même un bon moment que je n'ai plus rp ^^
• Avez-vous lu le règlement ? ... Oui... ça me stresse, d'ailleurs, y'a pas de code magique ?
• Quelque chose à nous dire ?
Euh... non. Everything's all right :)