Arthur, comme toute bonne canaille, trainassait dans les mauvaises rues parisiennes accompagné de ses copains du même genre. Un gamin, à peine plus jeune que lui mais largement plus fréquentable vint l'interpeler. Un homme, la présence d'Arthur, ainsi que cinq francs. L'affaire fut conclu et La Peste accompagna le mioche, lui assénant une tape dans le dos. Le garçon se présenter à l'homme, mains fourrés dans les poches. Il se planta là, ses cheveux roux décoiffés et botta nonchalamment dans un caillou. « C'moi la Peste. Qu'est-ce qu'vous voulez ? » Lacha-t-il simplement. Au Diable les politesses ! Ce n'était pas pour son élégance que l'on quémandait La Peste !

Il donna la pièce promise au garçon qui était allé chercher la Peste, ce dernier regarda l’argent passer sous ses yeux. Arthur renfonça ses menottes au creux de ses poches usées et jaugea l’enquêteur. Comme ça, fourrer son nez partout, ça allait encore lui rapporter ! Il ignora la main tendue, faisait fi des convenances habituelles. « M’ouais, j’peux ben vous aider. Mais moi, j’demande plus qu’juste une pièce. » Les services de la Peste, ça se payait ! Et pour qu’un enquêteur privé vienne le solliciter jusque dans son trou à rat, fallait bien que ce soit pour un truc important, alors autant en profiter ! De toute façon, il n’avait pas le choix : Il trouverait jamais de gars plus informé que le jeune rouquin. « Vous voulez savoir quoi ? » Parce qu’il en savait des choses, le mioche !

Il écarquilla les yeux, surpris. Des trucs étranges ? Rien de particulier, vraiment ? Il passa le revers de sa main sous son nez en reniflant et, nonchalant, laissa retomber son bras. « 'Coutez, des choses étranges i' s'en passe toujours pour un type d'votre genre. » Parce qu'il avait pas l'air sorti de n'importe où le monsieur ! Et y'avait ces bourgeois là, effarés par la première chose qui sortait de leur ennuyante routine. La Peste continua de jauger l'enquêteur et opina du menton en lâchant :

« Cinq francs tout l'temps où juste quand vous avez d'quoi vous mettre sous la dent ? »

Le jeune allait pas travailler pour se faire avoir, hein ! Des vertes et des pas mûres, il en avait vues passer, même s'il était encore qu'un gamin.

Citation :

Note de la modération RP : Je te conseille d'aller relire la revue de presse ainsi que l'indice que tu as reçu par MP. Les réponses ainsi que les indices pour poursuivre l'intrigue ne tomberont pas du ciel, il va falloir poser des questions.

Arthur afficha une grimace peu élégante. Il utilisait tout un langage le Môsieur, d'quoi perdre la peste qui ne sévissait que dans les bas fond où on parlait pas mieux que des rats ! Il gratta sa tignasse rousse, ne sachant pas trop répondre tout de suite. Il pensa un peu et botta dans un caillou. « Des histoires comme ça, 's'en passe tout le temps, voyez ! » Mais il ne sembla pas au bout de ses mots. Il joua des épaules et avala salive, rien de bien bourgeois en somme. Il plissa le nez avant d'ajouter, moins naïf qu'il le laissait croire. « Si j'vous réponds, qu'est-ce qui me dit que vous allez pas filer avant d'me donner mes cinq francs ? »

La peste ne se faisait pas appeler la Peste pour rien. S'il était facile d'extirper des informations de lui, on l'appellerait plutôt "l'ange des bas fonds" ou une bêtise dans le genre.

« Bah, y'a bien des types louches qui s'baladent mais... »

Il sortit sa main de sa poche et la tendit vers l'enquêteur, paume vers le ciel. Arthur voulait son dû.

La pièce sortie, puis elle repartie aussitôt. Cela contraria Arthur : Il n'était pas l'un de ces bambins bourgeois étonné d'un rien ! Il plissa le nez, fourra à nouveau ses mains dans ses poches. Un petit sourire se dessina sur sa peau peu nette. « J'ai vu des hommes, ils ont attrapé une fille... » Il gratta à nouveau sa tignasse, parut un peu mal à l'aise. Qui sait si ladite jeune fille n'était pas une amie d'Arthur ? Il fronça les sourcils, creusant dans sa tête pour retrouver les détails de cet enlèvement. « L'a pas crié la petite, elle a juste... comme tombée endormie. »

Les questions fusèrent et Arthur fit partir ses méninges. Le garçon ne se rappela pas de chacune d'elle mais il fit tout de même l'effort de se creuser la tête un peu plus. Prendre en note ce qu'il se passait dans un coin de sa tête, c'était son boulot. Comme s'il avait deviné qu'on viendrait lui poser des questions sur l'enlèvement d'une fille des bas quartiers ! Pas qu'il faisait partie de la tranche qui trouvait que les cognes ne faisaient pas grand chose sauf les embêter mais... « Non, j'la connaissais pas mais j'l'avais déjà vue. L'était pas chanceuse, la fille. » Elle parut contrarié, passa le revers de sa main sous son nez.

« Depuis quand des types comme vous s'intéressent à ce qui peut bien arriver à des filles comme elle ? »

Il se la posait vraiment, la question.

« Bah... Pas chanceuse là. Sa mère c'est faite mal à travailler dans une usine et pis elle peut plus travailler. » Mais aux paroles suivantes de garçon, l'homme s'emporta et et enchaina sur un long discours. Arthur ne cilla pas, il avait l'habitude de se faire remonter (C'est ce qui arrivait quand on traînait dans les bas fonds). Les adultes qui se croient bons samaritains et finissent par perdre patience, il en avait vu passer quelques uns. Il se gratta les cheveux pis ne retenant pas le vieux -à quoi ça servait de toute façon ?- il se tourna de son côté et alla rejoindre ses amis. Il faut savoir être patient, avec les enfants, ils pourraient vous réléver de précieux secrets. Dommage pour l'enquêteur.

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