Yann, tout en lui parlant, observait Gabrielle et la trouvait un peu absente. Bon, après tout, elle se levait tout juste d’une petite sieste. Sans doute ceci expliquait il cela. En tout cas son impression fût confirmée par le petit temps qu’elle mit avant de répondre de manière laconique :
« Oui, quel doux rêve… »
C'était une belle mise en abîme que cette onirique Babylone évoquant le rêve ! En tous cas, elle répondait à Le Guélec et c’était déjà un grand bonheur pour notre téméraire breton ! Entendre le doux son de sa voix le remplissait de quiétude et d’allégresse. Il avait eu tellement peur de se faire rejeter comme un vulgaire voyou (ce qu’il était presque, par ailleurs) qu’il éprouva un grand soulagement et qu’il en oublia les gens autour d’eux, se focalisant uniquement sur elle et son agréable sourire.
Enfin, mademoiselle Lamielle le regarda à son tour - il rougit - et lui demanda :
"Vous voulez bien me raccompagner chez moi ? Ce que vous me dites de cette fin de spectacle me glace le sang..."
Vous raccompagnez ?! Mais avec plaisir !
Le cœur de Yann battait la chamade. Heureux comme un pape, il proposa son bras à la jeune femme, comme il avait vu faire chez les grands de ce monde.
S’était-il imaginé qu’elle puisse lui faire une telle proposition ? Jamais de la vie !