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| « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » | |
| Catharina de FréneuseL'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
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| Sujet: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Sam 12 Jan - 14:07 | |
| Ce matin fut agrémentée par une sortie dans les jardins encore vides de verdures. Le printemps arrivait peu à peu et quelques bourgeons naissaient lentement aux bouts des frêles branches des arbres. Le soleil n’étant pas tout à fait au milieu du ciel, le temps était suffisamment frais pour vêtir de plusieurs épaisseurs de tissus le petit Hansel. Pour montrer sa joie, il sautillait maladroitement et agitait les bras, planté devant moi avec un large sourire sur le visage. Encore trop petit pour faire la marche jusqu’au jardin, nous y fûmes menés en voiture –ce qui ne m’empêcha pas de garder mon fils contre moi tout le long du trajet.
La place n’était pas bondée, au contraire, peu de personne semblaient avoir mis le nez dehors à cette heure-ci. Je m’avançais dans l’une des allées avant de poser le bambin sur le sol et le laisser se dégourdir les jambes. Fragile, il sembla d’abord peu confiant à l’idée d’avancer seul et tomba. Il le va la tête vers moi, ses yeux ronds me suppliaient de le reprendre dans mes bras, mais je n’en fis rien. Comme si je ne le voyais plus, je levai le menton, contournai son petit corps et continuai à marcher dans l’allée, seule. Hansel tapa ses mains sur le sol, poussa un gémissement plaintif, mais je ne me retournai pas. Comprenant que je ne reviendrais pas, il s’appuya de toutes ses forces contre la pierre et se leva sur ses petites jambes. À pas rapides mais peu assurés, il me rejoint et agrippa ma main avant de me lancer un regard furieux. C’est qu’il était insulté, le cadet Ainsworth, que sa maman le laisse seule. Je pressai ses courts doigts dans ma paume et tournai vers une autre allée, celle-ci semblant moins bondée.
Prenant un peu plus confiance en lui, le bambin lâcha finalement ma main et sortit de mes jupons pour faire quelques pas devant. Il regardait par terre, vérifiant qu’il y avait bien du sol sous ses pieds, que ceux-ci étaient bien à plat. Un moment il s’amusa à poser ses bottes que sur les tuiles, et pas entre. J’accélérai pour le rejoindre et l’attrapai sous les bras pour le soulever –à une hauteur très haute pour un enfant de un an- et le faire tourner, ce qui eu pour effet de lui arracher un rire qui me réchauffa le cœur. Hansel était, à vrai dire, tout le contraire de son ainé Honey, peu énervé et encore moins bruyant, lui soutirer un son –un rire !- était difficile.
Comme je vins pour le poser, je levai les yeux et remarquai qu’un homme semblait s’en venir vers moi. Je serrai les dents et incitai subtilement à Hansel d’aller jouer vers le côté opposé. Je le distinguai à peine, ma mauvaise vue m’empêchait de même lui mettre un âge et je lui tournai le dos pour suivre le bambin qui sautait de tuile en tuile. Côtoyer un homme dans un jardin ne faisait pas ma chance et je préférai emprunter une autre allée. Je pris à nouveau l’enfant dans mes bras « Please, baby, give me a kiss. » Lui murmurai-je, tout bas, avant qu’il ne s’exécute, tout content.
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| | | Charles-Armand de LonsayDandynosaure
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Lun 14 Jan - 15:41 | |
| Le temps étaient exceptionnellement doux en cette matinée de crépuscule d'hiver, d'aurore de printemps, quelque part perdu entre les deux saisons, au tout début de mars 1897. Tellement doux et agréable que le vicomte de Lonsay avait décidé de quitter le confort de son salon, la proximité d'âtre et l'étreinte des fauteuils pour exposer sa frêle personne aux dangers du monde extérieur. Pas trop loin, cela dit. Ou du moins, ne pas trop s'éloigner, aller jusqu'à la Madeleine et revenir, ou jusqu'à Notre-Dame en passant par le Luxembourg... Le Ciel seul sait pourquoi, M. de Lonsay, au hasard de ses pérégrinations, avait fini par se retrouver aux alentours du Louvre, dont il avait longé une partie de la façade avant d'entrer dans les jardins. Le parc était encore relativement vide, assez désolé, sortant à peine d'hibernation... une atmosphère tout à fait agréable aux yeux de notre dandy début-de-siècle, que la compagnie bruyante de ses pas-si-semblables-que-ça-quand-on-y-songeait ne tentait guère pour l'instant.
Durant un long moment encore de silencieuse balade dans ces jardins, la pensée du vicomte erra quelque part à la Renaissance, à l'époque où une grande reine - quoi qu'on puisse en dire - faisait bâtir son palais en ces lieux... À l'époque où, au sortir des Tuileries un matin d'août 1572, elle trouva le résultat de cet assassinat terrible qu'elle avait fomenté, le tristement célèbre massacre de la Saint-Barthélemy. Un bond dans le temps amena le vicomte de Lonsay au dix-septième siècle, vers 1650, dans les fastes du palais habité par la Grande Mademoiselle... la Fronde qui la forçait à fuir, puis à se liguer contre son roi et à faire tirer du canon depuis la Bastille pour seconder Condé. L'exil de cette grande dame. Le roi Louis le Grand lui succédant, puis son frère Monsieur, ses enfants, Louis le Bien-Aimé, Louis le Seizième... la Révolution, la Terreur, le Directoire, le Consulat... Napoléon Bonaparte devenant empereur et établissant sa résidence aux Tuileries à son tour, lorsqu'il était - rarement - à Paris. C'était aux Tuileries que l'ancêtre de la famille de Lonsay, l'arrière-grand-père du vicomte Charles-Armand, Louis Borderin, avait un jour de 1806 été anobli et porté au rang de vicomte. Le régime n'avait pas duré, l'Empereur était tombé, les rois étaient revenus, mais les Tuileries étaint moins fréquentées... jusqu'au Prince-Président, Napoléon III, dernier à avoir réellement habité le Louvre...
Quand la monarchie redevint république, les Tuileries ne furent plus qu'un lieu public comme un autre... brièvement. À la fin du mois de mai 1871, Bergeret faisait de ce palais chargé d'histoire un tas de cendres et de murs calcinés. Il fallut encore attendre douze ans avant que les restes de l'édifice ne fussent abattus. Dans les jardins des Tuileries, on avait organisé plusieurs expériences, entre autres aéronautiques... Mais tout ça n'était plus la même chose... Du palais, le vicomte de Lonsay n'avait aucun souvenir ; il avait plutôt vu ses ruines, lorsqu'il était encore adolescent. Leur absence ne le troublait pas, contrairement à d'autres plus âgés que lui qui avaient si bien connu les Tuileries. Mais il lui demeurait à l'esprit que c'était quelque part dans cet immense édifice qu'un jour, les Borderin avaient vu leur nom de famille s'allonger d'une particule et d'une terre.
C'est au sortir de cette ligne du temps, ma foi, fort longue, que Charles-Armand nota s'être fortement avancé dans le parc, toujours fort désert. Il nota la présence d'une femme tenant un enfant par la main, qu'il mit un peu de temps à reconnaître comme étant la vicomtesse Ainsworth... ou plutôt, comme n'étant plus la vicomtesse Ainsworth, mais la soeur du Rittart von Reutersvärd... et bientôt la princesse de Fréneuse. Cette pensée suffit à sortir complètement le vicomte de Lonsay de ses pensées généalogiques et historiques. Madame Catharina von Reutersvärd... princesse de Fréneuse. Épouse de Jean de Fréneuse. Cette femme-là avec cet homme-là. Ah ! quand il lui disait, un an plus tôt, qu'il comptait prendre femme... il ne lui avait certainement pas laissé supposer que ce serait ce genre de femme ! Jusqu'alors, il avait imaginé l'hypothétique princesse de Fréneuse sous de tout autres traits... moins intimidants que ceux-là, peut-être. Un peu plus scandaleux... quoique. La vicomtesse Ainsworth n'avait-elle pas fait scandale en divorçant ? Enfin...
Il lui fallait néanmoins s'en accommoder. Et commencer par présenter ses respects à la future madame de Fréneuse, qui ne l'avait sans doute pas remarqué... Au détour d'une quelconque allée, nos deux protagonistes finirent enfin par se rencontrer de face. Elle avait son fils dans les bras, qui l'étreignait à lui couper le souffle. Le vicomte ôta son chapeau et effectua une révérence de circonstance. "Madame von Reutersvärd..." Il avait une manière étrange de prononcer ce nom, très française (ce qui n'était guère étonnant). Ne restait plus qu'à voir si elle avait reconnu en ce monsieur l'homme qui un jour, près d'un an auparavant, lui avait rendu un gant... |
| | | Catharina de FréneuseL'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Jeu 24 Jan - 14:04 | |
| Le scandale du divorce. Scandale qui m’aurait davantage affecté si j’avais une grande femme du monde, connue et reconnue. Les semaines, les mois suivant cet odieux acte s’étaient passés dans le silence et la platitude digne d’une convalescence de malade. Je demeurais abritée entre quatre murs, pelotonnée dans un lit devant une large fenêtre éclairée, sans vraiment avoir idées des rumeurs qui passaient à mon sujet. Marie-Gilbert avait, pendant un temps, semblé en savoir plus sur ma propre vie que moi-même, me racontant parfois les ragots et aventures rocambolesques que lui causait l’hébergement d’une pauvre divorcée mère de quatre enfants. D’un côté, on la louait, la Madame Pentois ! Quelle bonne femme généreuse, à la hauteur de sa réputation d’épouse et femme exemplaire ! Mais d’un côté… Quelle honte de prendre le parti d’une pauvre anglaise ayant brisé ses vœux de mariage –les vœux les plus importants de sa vie !
Lorsque je sus à nouveau me tenir sur mes jambes et que la vue d’un homme ne semblait plus me faire paniquer, ma chère –et fidèle à elle-même- amie me poussa dans le monde, me refaire un nom. Heureusement, le regard des autres ne prenait pas une place importante dans mon cœur et je pus l’affronter en faisant fi. Comme une jeune fille, je suivais Marie-Gilbert là où elle allait, trop perturbée pour être laissée seule et me taisait. De grands yeux tristes et fuyards ainsi que silence de moine étaient les armes idéales pour survivre sans se faire remarquer, lors de soirées. Incapable d’attraper mon attention, l’on abandonnait rapidement l’idée de me parler et je m’en réjouissais alors que Madame Pentois me disputait pour ma mauvaise attitude. Grâce au ciel ! Maintenant je savais bien me comporter et sortir seule n’étais plus u…
Je sursautai et me crispai lorsque le visiteur d’adressa à moi. Je levai mon bras libre pour le passer autour de mon fils, geste instinctif. Je le regardai durement, sans lui répondre. N’avais-je pas tenté de l’éviter, quelques minutes plus tôt ? Je crus d’abord reconnaître son visage, puis ses habits. Il semblerait que je me retrouvais face au Vicomte Chouchou-de-Lise de Lonsay. Je m’adoucis sans me mettre plus à l’aise, je ne voyais pas d’un bon œil qu’un homme vienne ainsi m’aborder. Portant mes gants de manière respectable, je n’arrivais pas à imaginer une raison pour laquelle Monsieur s’adressait à moi. Je savais néanmoins que si Gabriel devait surgir, je pouvais faire confiance à Jean pour ne pas croire à ses sottises.
« Que désirez-vous, Monsieur de Lonsay ? » Lâchai-je, douce mais frêle. L’insecte est davantage effrayé par l’homme qui le craint, phrase qui prenait tout son sens ici.
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| | | Charles-Armand de LonsayDandynosaure
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Sam 26 Jan - 4:33 | |
| La réaction de madame von Reutersvärd ne manqua pas de surprendre le vicomte. Quoi ! Était-ce donc bien là la même femme que celle à qui il avait rendu un gant, que celle avec qui il avait parlé chiffons un an auparavant, ou peu s'en faut ? Elle semblait changée... Sa réaction craintive ne lui échappa pas, alors qu'elle enlaçait l'enfant comme s'il la menaçait d'un couteau. Il n'avait pas l'air si menaçant, pourtant ! Ou si tel était le cas, c'était bien involontaire... après tout, il avait toujours eu l'air bien inoffensif... Quoi qu'il en soit, cette réaction-là n'arrangea certainement pas l'appréhension qu'il avait eue de lui parler, au contraire. Il cherchait une explication rationnelle à son geste, pensant que peut-être la violence dont elle avait été victime quelque temps auparavant... mais non, avant... c'était aussi la dernière fois qu'il l'avait abordée. Et ce n'était pas ainsi.
L'instant de stupeur passé, le vicomte exposa à son interlocutrice effrayée la raison pour laquelle il venait de l'aborder... sans aucune mauvaise intention, est-il utile de le préciser ? Cette raison était des plus simples, après tout : voilà quelque temps déjà qu'il avait appris, tour à tour de Fréneuse le prince et Fréneuse le comte, les fiançailles de l'héritier du titre avec la divorcée norvégienne. Une union pour le moins surprenante, était-il nécessaire de le préciser, mais le fruit d'une longue réflexion entamée un au auparavant... chez le prince, du moins. Et, comme tout homme du monde qui se respecte, il se devait de présenter ses respectueux hommages à la future épouse, puisque le hasard avait eu la charmante idée de la placer sur son chemin.
"Vous présenter mes respects, madame", répondit alors le vicomte à la question posée, "ainsi que tous mes voeux de bonheur pour votre union future." Le ton s'était raffermi entre temps, devenant une politesse cordiale - et un peu froissée, peut-être ? - et plus assurée que d'ordinaire. Voilà bien la première fois qu'il devait s'adresser à elle sur ce ton-là, sans joues empourprées, sans maladresse et sans hésitation. Comme quoi... |
| | | Catharina de FréneuseL'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Lun 28 Jan - 15:49 | |
| Il y avait pire que de croiser Monsieur de Lonsay un matin au jardin des tuileries et j’en pris conscience. Je soufflai, étirai le coin de mes lèvres pour tenter de me faire plus aimable. Son ton, durci, ne me gêna pas mais je le jaugeai tout de même, estimant ses paroles. Je fus surprise, ne m’attendant pas à ce qu’on m’aborde ainsi pour mes fiançailles. Jean autant que moi avions tenu à ne pas ébruiter l’affaire, ma situation n’étant pas des plus préférables. Les critiques de Monsieur et Madame de Fréneuse étaient suffisamment difficiles, si leur entourage s’y mettait aussi… Il serait facheux que l’on réussisse à faire changer d’idée à mon fiancé, alors que la date de notre mariage était tout près.
« Oh, eh bien… » Je cherchai une réponse… Que répondait-on dans ces cas-là ? « ...Je vous remercie. » Hansel s’agita, il avait repéré quelques choses –des mésanges qui s’étaient posées là- et je le laissai glisser sur le sol, le surveillant pour ne pas qu’il s’éloigne alors qu’il marchait à petits pas rapides vers les oiseaux. Il zigzaguait, incapable de tracer une ligne droite jusqu’à son objectif. Ses jambes étaient encore trop courtes, son équilibre était moindre et il se tenait droit –ou presque- seulement en ayant ses bras bien écartés. « Vous devez être un amis de Jean, alors ? Behage, mon ange, ikke gå for langt » Je lui souris et continuai ma marche, me dirigeant lentement vers mon fils qui s’amusait.
- Spoiler:
Behage, mon ange, ikke gå for langt : S'il te plait, mon age, ne va pas trop loin.
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| | | Charles-Armand de LonsayDandynosaure
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Mar 29 Jan - 11:54 | |
| Étrange réaction que celle de cette femme, tiens... Encore à l'heure actuelle, alors qu'il tâchait de prendre son parti du choix de Jean de Fréneuse, certaines de ses réactions ne manquaient pas de l'intriguer... Celle qu'elle eut à ce moment ne fit pas exception à la règle. Son fils s'en allait jouer avec les oiseaux, le ciel sait pourquoi, et le vicomte de Lonsay suivit un instant l'enfant des yeux. Voir une femme du monde s'occuper de ses enfants demeurait à ses yeux une étrange fantaisie. Reportant son regard bleu sur elle, il répondit à la question posée :
"Si l'on veut, oui... En vérité, ce sont plutôt nos parents qui étaient amis." Inutile de préciser tout ce qui avait bien pu caractériser "l'amitié" que se "vouaient" Jean et Charles-Armand... Entre les querelles d'enfants, les moqueries d'adolescents, les divergences de caractère, d'idées et de situations, tout cela était fort compliqué. Il était donc plus aisé d'évoquer simplement l'amitié entre M. de Fréneuse et feu M. de Lonsay, qui après tout avait entraîné celle de leurs enfants... enfin, si on pouvait parler d'amitié. "C'est en cette qualité que M. le duc m'a fait part du mariage prochain de son fils aîné..." En des termes un peu moins sympathiques, sans doute, mais qu'importait... Le duc finirait bien par en prendre son parti, malgré qu'il en aie.
Tous deux avancèrent de quelques pas, suivant en fait l'enfant qui s'amusait, ignorant totalement les adultes et leur conversation. Il y eut un instant de silence, puis le vicomte reprit la parole : "Vous avais-je fait peur, Madame ?" Aussi déconcertante puisse-t-elle être, cette idée-là était la seule qu'il puisse se faire sur sa réaction passée... Une réaction qui persistait à l'intriguer. |
| | | Catharina de FréneuseL'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Sam 2 Fév - 2:56 | |
| Monsieur le duc n’avait donc pas su se retenir de dévoiler l’annonce de l’infâme mariage de son héritier. Cela ne voulait-il pas dire que, malgré son mécontentement, il avait accepté cette union ? J’aurais pu me réjouir, sourire, mais n’affichai qu’un air absent, acquiesçant aux paroles du vicomte. J’allais me remarier bien vite, après mon divorce mais je me serais bien gardé de le faire. Hélas ici, l’on ne survivait pas ou peu, en étant une femme seule. Épouser un homme était-ce la condition pour garder et élever mes enfants dans un pays qui ne leur était pas inconnu ? Ramener mes enfants dans le nord frôlait très régulièrement mon esprit, la tentation était forte, celle de plier bagages et de s’en aller mais, ne risquais-je pas de mieux m’en sortir en France qu’en Suède-Norvège ? Si ma famille me tournait le dos là-bas, verrais-je mes enfants mourir d’engelures et de faim l’hiver venu ?
Nous avançâmes derrière Hansel qui, parfait s’accroupissait, parfois trottait. Je méconnaissais cet enfant, il se perdait dans son silence. Les trois autres parlaient, me racontaient leurs histoires, montraient qu’ils apprenaient. Lui, encore si jeune, ne semblait pas vouloir communiquer. Sa naissance prématurée peut-être, en était la cause, ou la voix de son père avait-elle été si forte qu’elle lui avait arraché tous sons ? Je tournai la tête vers monsieur de Lonsay, la tristesse au fond des yeux mais le calme en surface, je lui répondis avec timidité « Hm… Peur, je ne sais pas… De loin, je ne vous ai pas reconnu et vous avez surgi… » S’il savait à quel point, même en se rapprochant, j’avais du faire travailler mes yeux pour le reconnaitre. Je posai mes yeux sur l’enfant baissé en boule qui observait les petits oiseaux ronds. « Cela vous a-t-il importuné ? J’en suis vraiment navrée. »
Hansel tomba sur ses genoux, posa ses mains au sol et entreprit, comme si personne ne le voyait faire, de continuer sa route sur quatre pattes. Je soupirai et accélérai le pas pour le rejoindre. « Mon amour, tu es trop grand pour ramper. » Je l’attrapai délicatement sous les bras et le tirai en l’air pour le redresser. Il ne sembla pas se débattre, mais refusa de tenir debout, gardant les jambes molles. Je le tournai et me penchai pour le soulever à ma hauteur. « Tu iras plus vite sur tes pieds… Non, je ne te porterai pas, je ne pourrai pas toujours le faire. » Sous sa jupe, il faisait aller ses jambettes, contrarié. « Tu ne veux pas montrer à monsieur comment tu es assez grand pour sortir avec moi ? » Il prit une inspiration aigue et posa enfin ses pieds au sol. Je le laissai aller, bien qu’il préféra demeurer tout près, ignorant les oisillons, et je me relevai, m’adressant au vicomte. « Monsieur le duc a-t-il vanté ma vie scandaleuse ou ai-je réussi à me faire apprécier ? »
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| | | Charles-Armand de LonsayDandynosaure
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Dim 3 Fév - 5:00 | |
| "Importuné ? Aucunement. Il est simplement bien rare qu'on ait peur de moi." Le ton malicieux de la réplique ne pouvait pas laisser de doute sur la manière dont le vicomte avait pris cette réaction effrayée. "Néanmoins, si tel est le cas, je vous prie d'accepter mes excuses..." Ce court échange fut interrompu par l'enfant, qui décida subitement de ramper plutôt que de marcher, puis par la remontrance de sa mère. Pendant tout cet instant, le vicomte imagina l'une de ses soeurs et l'un de ses neveux à la place des personnes en présence... Madeleine ou Adélaïde aurait-elle réagi de telle manière ? Sans doute non... Ces attitudes maternelles continuaient à le fasciner. Ce fut finalement en son honneur que le garçon accepta de marcher, une faveur que le vicomte récompensa d'une révérence. Après tout...
Puis, la conversation dévia sur l'annonce de son mariage. "Nous connaissons tous deux le caractère du duc de Fréneuse, n'est-ce pas ?" Cette réponse-question résumait tout... Bien que Charles de Fréneuse eût toujours été avec lui d'une rare amabilité pour un tel personnage, le vicomte n'en connaissait pas moins sa vision du monde et son comportement parfois... redoutablement méprisant. Toutefois, Charles de Fréneuse n'avait pas été désobligeant à l'égard de Mme von Reutersvärd lorsqu'il avait annoncé ce mariage au fils de feu son ami. Certes, il n'avait pu masquer totalement - mais on était dans un cercle fort privé, après tout - sa désapprobation, sa vexation même à l'idée de voir son fils aîné ne pas épouser la princesse Golovnine... mais il devait bien se résigner. Quant à Catharina, elle devait avoir eu un aperçu assez large du personnage pour imaginer son caractère... ou pour s'en faire une idée fausse. Ce qui valait peut-être un éclaircissement... "Au reste, ce n'est pas un méchant homme..." Et tandis qu'il disait cela, il repensait à certains faits... à la peur qu'avait toujours eue Jean de Fréneuse de son père, à la condescendance du duc pour les petits vicomtes d'Empire qu'étaient les Lonsay, à la condescendance toute personnelle qu'il affichait à son égard en raison de sa piètre santé... Comment s'étonner, dès lors, de le voir afficher un certain mépris sa future bru, dont les dernières paroles laissaient supposer toute l'étendue ? "Disons qu'il est fort attaché à certaines prérogatives... vieille France, en quelque sorte..."
Il se demanda un instant si elle connaissait toutes les arcanes de la noblesse française, milieu auquel elle appartenait désormais. Probablement n'était-ce pas le cas : la noblesse anglaise, à laquelle appartenait son premier mari, ne fonctionnait pas de la même manière ; quant à la noblesse suédo-norvégienne, elle était bien plus chaotique. Cela dit, le vicomte ne voulut pas s'attarder davantage sur le sujet, pour bien des raisons : la crainte de la vexer n'était pas parmi les moindres. En outre, tel n'était pas son devoir : si vraiment la chose était nécessaire, il revenait à Fréneuse l'aîné de s'en acquitter. Et si Mme von Reutersvärd voulait en savoir plus... elle n'avait qu'à poser la question, après tout. Il poursuivit donc leur marche sans rien ajouter pendant un moment, un peu songeur. |
| | | Catharina de FréneuseL'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Lun 4 Fév - 13:45 | |
| Hansel posa, un court instant, son grand regard bleu sur le hauuut vicomte qui se tenait près de lui, comme s’il voulait lui montrer qu’il savait très bien marcher, et qu’un jour, il ferait la même taille. Je caressai sa joue rebondie et l’encourageai dans ses pas, pour ne pas qu’il se décourage à nouveau. Il détacha son regard du monsieur et continua la route avec nous, dans les allées encore démunies de feuillage du jardin des tuileries.
La réponse qui n’en était pas vraiment une de Charles-Armand ne réchauffa pas mon pauvre cœur de fiancée malaimée, elle le laissa plutôt de glace. Aucun étonnement, surtout de la déception. Je craignais de mettre au monde un petit Fréneuse déshérité à cause de sa mère, pauvre enfant. Les bambins auxquels je donnais naissance étaient-ils tous maudits ? Snowden qui devait être l’héritier Ainsworth ne l’était plus, mes quatre amours se retrouvant dorénavant avec un avenir incertain… Je gardai mon attention sur Hansel, étouffant un soupir. Le vicomte, très réservé, me le dirait-il, si l’ami de son père était bel et bien méchant ? Parlerait-il dans son dos à la fiancée de son héritier ? La suite me fit sourire, plus de moqueries que je réjouissance « Une vieille France ? Nous voilà inconciliables à jamais, puisque je suis attachée aux prérogatives d’une nouvelle Norvège. » Les idéaux d’un riche pays conservateur et d’un pauvre pays avant-gardiste entreraient souvent en conflit, puisqu’un partisan du second entrait dans la famille du premier.
Au coin d’une allée, nous croisâmes des hommes qui passaient également par là, qui discutaient. Leur voix était forte et enjouée et leur présence me glaça le sang. Instinctivement, dans un mouvement que je voulais naturel, je posai une main derrière la basse tête de mon fils et le dirigeai dans la direction opposée pour l’éloigner de ces messieurs. Son père l’avait déjà suffisamment secoué, pas la peine qu’il entre en contact avec de brusques inconnus tout de suite. J’obliquai avec lui, de manière nerveuse, ignorant la trajectoire qu’empruntait Charles-Armand, à pas rapides que je calquai sur ceux mon fils, jusqu’à ce que les voix s’éteignent à mes oreilles.
Je me retournai, situant les sombres silhouettes des hommes. Je plissai les yeux, les regardai quelques secondes avec dédain… Et si ces horribles êtres allaient répéter à mon fiancé que je fréquentais un ami de sa famille, sans aucune retenue, un enfant sous le bras ? Je détournai la tête : Jean n’était pas aussi idiot et, depuis nos fiançailles, il devait avoir suffisamment cerné mon caractère et mes valeurs pour ne pas croire à de telles idioties. Nos matins à tourner en cercle tout en discutant de choses et d’autres n’étaient pas la pour faire jolis ! Enfin, si un peu… Pour calmer les nerfs de Marie-Gilbert qui regardait toujours Jean d’un œil particulier. C’est qu’il était quelque chose, le jeune !
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| | | Charles-Armand de LonsayDandynosaure
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Ven 8 Fév - 8:57 | |
| À la réplique de la patriote Norvégienne, le vicomte n'avait pu retenir un sourire qui, s'il lui donnait l'air aimable, signifiait aussi sa demi-réprobation. Un sourire mi-figue, mi-raisin, qui marquait surtout une très légère condescendance : chérir sa patrie, voilà une attitude plaisante chez quiconque - ou du moins le vicomte, fils de militaire, le pensait-il ainsi -, mais quelle était au juste la patrie de la future Mme de Fréneuse ? N'était-ce pas la France, lorsqu'on allait porter un nom aussi illustre ? Mais après tout, elle n'était qu'une femme. Elle ne pouvait pas savoir grand chose à ce sujet... Il aurait donc tort de le lui reprocher, tout comme il aurait eu tort de persister sur le sujet. Aussi le sourire du vicomte fut-il la seule réponse qu'obtint Catharina.
Ils n'eurent de toute manière guère le temps de poursuivre : un groupe de messieurs, tout ce qu'il y a de plus convenables en passant, s'approchait d'eux aux hasards de la promenade. À leur vue, madame la patriote battit en retraite sans la moindre correction, ne daignant même pas leur adresser la révérence de mise... drôle d'attitude, venant d'une personne réputée pour l'extrême politesse de ses manières !... Lui, en tout cas, ne manqua pas aux devoirs de la courtoisie, daignant saluer d'un signe de tête et d'un coup de chapeau ces messieurs, dont certains étaient de sa connaissance. Il ne s'attarda toutefois pas. D'abord, parce qu'exceptées les politesses d'usage, il n'avait rien à leur dire. Ensuite, parce qu'il aurait préféré clore sa conversation avec Mme von Reutersvärd d'une manière moins... brusque que celle-ci, disons.
Aussi poursuivit-il son chemin, espérant suivre la trace de la dame qui s'éloignait plus lentement sans doute que désiré, étant donné l'enfant... Il finit par la rejoindre, après un moment.
"A-t-on idée de fuir ainsi ?...", fut sa seule phrase. |
| | | Catharina de FréneuseL'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Lun 11 Fév - 15:06 | |
| A-t-on idée de fuir ainsi…. ? Quelles drôles de paroles ! Depuis quand les femmes avaient-elles des idées ? J’attendis, patiente et inquiète, que les rustres voix d’hommes ne soient à peine aussi audible qu’un souffle de nouveau-né. L’enfant jeta sur moi des airs inquiets, ne comprenant pas pourquoi nous avions si soudainement changé de direction. Je lui offris un tendre sourire de mère qui eut pour effet de la rassurer, de lui redonner cette sécurité illusoire qui lui permit alors de retourner jouer un peu plus, de sautiller et de courir.
Je ne m’adressai pas tout de suite à Charles-Armand, mais me tournai tôt vers lui. Se demandait-il ce qui, chez moi, avait attiré le fils de l’ami de ses parents ? Moi, oui, je me posais encore la question, mais elle demeurait sans réponse. Je parus pensive, observant le vicomte, yeux mouillés, comme déboussolée. « Leur voix… me glacent le sang. » Je serrai les dents, comme si un frisson venait de parcourir mon dos. Un rire terrifiant attaqua mon cœur, les inconnus, même éloignés, s’esclaffaient… Trop fort. Quelques secondes, je portai mes mains à mes oreilles, sous mon chapeau et pris une grande inspiration pour me ressaisir. Pourquoi m’angoissais-je ainsi uniquement parce que des hommes croisaient mon chemin ? Si quoi que se soit venait à arriver, mon fiancé ne m’avait-il pas vanté ses talents de tireur ?
Je désirais éviter que monsieur de Lonsay aille répéter à tout va que j’étais une hystérique. Si Lise m’assurait que cet homme n’était qu’élégance et raffinement et ce, même dans l’attitude, je ne pouvais lui accorder ma confiance et croire qu’il tairait ce lamentable écart de comportement que je venais d’avoir. « Le père de Hansel élevait souvent la voix, très… violemment. » Je surveillai d’un œil soucieux mon fils, encore si innocent. « Avant il babillait, il chantait tout le temps et imitait les sons qu’il entendait, mais… » Ma voix se brisa, je parus d’un coup très attristée. Toute l’inquiétude qui englobait le petit enfant prématuré transparut sur mon visage, alors qu’une main venait cacher ma bouche. « Mais ça c’était avant. » Finis-je sèchement. L'homme pouvait en était témoin : L'enfant ne poussait aucun son.
Sur quelle désagréable compagnie Charles-Armand était-il tombé, lors de ce beau matin de mars ? Je retirai la main de mon visage et laissai à découvert des lèvres souriantes. Souriantes mais sans une once de joie, ou peu. « …Avant que l’on crache sur ma vertu. Les français ont l’imagination si fertile. »
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| | | Charles-Armand de LonsayDandynosaure
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Jeu 21 Fév - 16:42 | |
| La réponse de la Suédoise laissa stupéfait et absolument démuni un vicomte qui la regardait, à peu près paralysé, frôler la crise de larmes et se boucher les oreilles en les entendant rire. Il aurait aimé faire quelque chose, sans doute... mais aucune réaction appropriée ne lui vint en tête. Il resta donc bêtement planté là, la regardant paniquer sans esquisser le moindre geste, se mordant la lèvre, les bras ballants, attendant que la crise consente à passer. Ah, au moins, pour savoir, il savait ! Sans oser esquisser le moindre geste, il murmura un "Allons... allons..." guère convaincu, guère convaincant. La détresse contenue de cette femme le prenait de court et le laissait démuni, lui d'ordinaire si flegmatique qu'il fallait un véritable choc pour lui faire perdre sa réserve. Il aurait bien voulu comprendre ces réactions qu'elle avait parfois... mais la réalité de la maltraitance lui était - heureusement ! - inconnue. Comprenant néanmoins qu'il valait mieux éviter de la brusquer, le vicomte attendit simplement que la crise passe.
Son attente fut récompensée, de toute évidence, puisque la dame ne s'enfuit pas à toutes jambes en rouvrant les yeux. Au contraire, elle expliqua quelque peu à son vis-à-vis toujours quelque peu stupéfait la réaction qu'elle venait d'avoir... Il n'en fut guère étonné : le vicomte Ainsworth, en dépit de ses belles manières affectées, n'était pas l'homme le plus affable qui soit, ni le moins sanguin de tous. Qu'il ait osé, néanmoins, s'en prendre à une femme aussi effacée avait quelque chose de révoltant. Quand elle parla de l'enfant, le vicomte, qui avait gardé la tête un peu baissée jusque-là, releva les yeux. Madame von Reutersvärd avait relevé la tête, elle aussi, et affichait un sourire morne à en faire revenir l'hiver. Il ne savait pas vraiment que répondre, là non plus, mais ressentit une pointe de culpabilité lorsqu'elle rappela les calomnies dont elle avait été victime. Le patriotisme dans lequel il avait été élevé reprit le dessus.
"Au nom des Français, Madame, laissez-moi vous présenter mes excuses, si dérisoires soient-elles..." Réponse aussi dérisoire que les excuses, sans doute, mais il avait ressenti le besoin profond de les présenter pour tous. Oh ! il n'était pas idiot, il savait bien que ça ne changerait rien... Ce qui était fait, était fait. Il repensa brièvement au duc de Fréneuse, à son prince de fils. Le futur mari de cette femme, aussi improbable cela soit-il. Il reporta les yeux sur l'enfant, qui n'avait pas cessé de jouer entre temps... Étrange innocence que celle-là... "Allez-vous mieux ?", demanda-t-il enfin, coincé dans les phrases usuelles comme un poisson dans un filet. |
| | | Catharina de FréneuseL'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » Lun 25 Fév - 3:05 | |
| La détresse de Catharina était si grande qu’elle ne pouvait la cacher complètement. En public, elle laissait des réponses démantelées, alors qu’en privé, elle enchainait les gestes nerveux. Le vicomte tenta un « Allons, allons… » à peine rassurant, juste de quoi briser le silence et la panique dans lesquels c’était réfugiée la jeune mère. Charles-Armand avait peut-être des sœurs et Catharina se doutait qu’elles n’avaient pas eu la joie de gouter aux plaisirs d’une passion si immense qu’elle finissait par vous tuer, ou, dans ce cas-ci, tenter de le faire. Heureusement, il y avait une possibilité d’effacer tout ça, ou du moins, c’était ce que la norvégienne croyait : En souriant.
Elle c’était reprise et souriait dorénavant à Charles-Armand. Ce n’était pas le plus convainquant des sourires, les yeux ni étaient pas, mais au moins… Catharina fut surprise, afficha un air emplit de questions. Au nom des français, vraiment ? Elle avait toujours trouvé que la France était un pays violent, mais que dire alors de la Suède ? Toujours en guerre avec le Danemark ! Cela dit, en paraissant touchée, la fiancée offrit au vicomte un sourire un peu plus enjoué, moins triste. En tant que norvégienne, trimballée d’un côté et de l’autre, il se trouvait qu’elle était plutôt pacifiste. « C’est gentil de votre part, Monsieur. » Mais le coupable de toutes ces tragédies qui attaquaient la jeune mère avait déjà prononcés ces mots… Et il n’avait pas été excusé !
« Pensez-vous que Monsieur mon fiancé m’épouserait si je n’allais pas mieux ? » Comme lunatique, elle se remit en marche ne suivant son enfant qui commençait à s’éloigner. Celui-ci se retourna et revint vers la mère. L’angoisse de se séparer d’elle l’habitait toujours et il ne voulait certainement pas la perdre de vue. Parce qu’une maman qu’on ne voyait pas, c’était une maman qui n’existait pas ! « Je ne vais pas mal, je suis simplement… Sensible aux bruits. » Petite femme délicate.
Hansel, aux petits pieds instables, trébucha et s’affala sur le sol. Tout d’abord, il demeura silencieux, le temps de se rendre compte de ce qu’il venait de se passer et ensuite il commença à pousser de petits sons, sans doute contrarié. Le bambin était un jeune homme orgueilleux, s’il n’arrivait pas à faire parfaitement quelque chose, il ne le ferait pas. Comme par exemple, ici, il s’agissait de marcher. S’il tombait, il devenait grossièrement boudeur. Catharina prit son temps pour le rejoindre et l’attrapa à nouveau sous les aisselles pour le relever. Néanmoins, il s’accrocha à son cou et refusa de le lâcher.
- Spoiler:
Pardon, c'est moche D:
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| Sujet: Re: « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » | |
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| | | | « Et là, pensez 'MEURTRE' et continuez à marcher » | |
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