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| Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] | |
| Léontine FleuronVous qui êtes la sœur de Bernerette et de Mimi Pinson !
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| Sujet: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] Dim 10 Mar - 9:20 | |
| Comme il était bien tôt ! Léontine avait eu du mal à se lever et à se préparer. En plus de cela, l'idée d'avoir à affronter sa future patronne l'effrayait un peu. Elle dû choisir méticuleusement la tenue qu'elle allait porter pour ce jour si particulier. Parce qu'elle cherchait un travail, elle se devait d'être impeccable et irréprochable lorsqu'elle irait se présenter à Lise Champmézières, la patronne de la maison de couture. Pourvu qu'elle fasse bonne impression ! Il y avait de faibles chances pour qu'elle soit refusée vu sa détermination et son enthousiasme. Cela étant, Léontine portait beaucoup d'espoir en cette journée et ressentait au plus profond d'elle-même l'agréable conviction que ses souhaits allaient enfin se concrétiser.
Passé son appréhension, c'était confiante que Léontine franchit le pas de sa porte. Elle allait maintenant prendre l'omnibus qui l'amènerait au centre de Paris. Pour l'occasion, elle avait sorti de son armoire son vêtement fétiche. Une robe à corsage d'une couleur bleue nuit. Ce joli vêtement la tenait au chaud grâce à ses manches longues et l'absence de baleines affinait sa silhouette. Plus important encore, la présence d'un décolleté rond parsemé de passepoil blanc rendait Léontine un peu plus féminine. Et puisqu'il faisait encore froid, un gilet était nécessaire. Était-elle bien habillée ? Cependant, le vent qui soufflait ne l'arrangeait guère. Était-elle bien coiffée ? Elle passa en revue son apparence. Il ne fallait surtout pas se ridiculiser devant toutes ces riches personnes, oh que non ! De toute manière, Léontine ne pouvait plus reculer car elle ne voulait en aucun cas rater l'omnibus et surtout pas arriver en retard. Elle n'avait plus qu'à espérer qu'elle fût présentable. Elle se contenta de dissimuler toutes ses interrogations derrière un sourire candide qu'elle arbora gaiement.
Léontine n'eut aucun mal à trouver la station de transport. Il n'y avait pas encore beaucoup de personnes mais elle était sûre que dès que l'omnibus arriverait, il faudrait qu'elle joue des coudes pour y entrer. La plupart du temps il y en avait du monde et on n'était jamais sûr d'y accéder du premier coup. Maintenant, que pouvait-elle faire à part attendre ? En plus il ne faisait pas très chaud, ce qui ne lui donnait que peu de choix. Elle se mit alors à observer le trafic imperturbable de la capitale...
Dès qu'elle aperçut le fameux omnibus, elle commença à s'avancer. Elle eut de la chance car elle fut parmi les premiers à entrer. Elle sortit la monnaie de sa bourse et la tendit au conducteur. Ticket en main, elle regarda ensuite s'il y avait certains sièges de libres. Effectivement, il y en avait au fond et un en particulier près de la fenêtre. Elle n'hésita pas une seconde et se dirigea vers la place inoccupée.
Dernière édition par Léontine Fleuron le Lun 11 Mar - 2:19, édité 1 fois |
| | | Yann Le GuélecIls ont des chapeaux ronds...
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| Sujet: Re: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] Dim 10 Mar - 22:18 | |
| Yann n’aimait pas le matin. Le matin, rien de bon n’arrivait. Le matin, Yann avait du mal à se sortir du lit. Il se préparait et s’habillait machinalement, les yeux mi-clos, d’un air las. Il ne commençait à « émerger » qu’en descendant les escaliers. Puis assis sur le banc, il attendait l’omnibus. Il s’ennuyait dans cette attente. Il ne lisait pas le journal, n’avait pas de livre à emmener avec lui. Alors parfois, les jours où il était bien réveillé, il adressait la parole à qui attendait comme lui. Mais cela arrivait rarement. Ce n’était vraiment que lorsqu’il entendait les sabots des chevaux s’approcher, qu’il se réveillait définitivement. Monter dans l’omnibus, chercher une place, discuter avec un voyageur, voilà qui l’éveillait enfin !
Alors ce matin, quand Yann entendit le bruit des sabots, il leva la tête, vit le ciel bas, gris et sa première pensée fût dirigée vers sa Bretagne natale. Depuis son arrivée à Paris, il n’y était pas retourné. Et la lumière de Brest lui manquait. Alors certes le soleil n’était pas plus présent à Brest qu’à Paris, mais la lumière était toute autre : plus intense, plus vraie, plus directe. En effet, là d’où Yann venait (la campagne brestoise pour être plus précis), aucun bâtiment ne dépassait 1 ou 2 étages et les plaines étaient grandes et dégagées. Paris lui semblait parfois oppressante, sombre, surtout le matin.
Lorsque Yann posa le pied à l’intérieur de l’omnibus, cette pensée s’évanouit. Il cherchait une place assise. Il n’y en avait pas. Il hésita un instant à suivre les courageux qui montaient à l’étage mais se dit qu’avec un peu de chance une place se libèrerait au prochain arrêt. Alors il se plaça stratégiquement au milieu de l'omnibus. Il y avait, comme tous les matins beaucoup d’ouvriers et de petites gens. Ils avaient l’air morne et fatigué.
Lorsqu’arriva l’arrêt suivant, Yann était à l’affût. Il parcourut encore une fois des yeux l’ensemble des bancs et vit, vers l’arrière de la voiture, qu’un vieil homme tentait de se lever. Yann se faufila habilement et atteignit rapidement le banc en question. Par chance il était arrivé le premier et pût prendre la place libérée. Mais avant même de s’être assis, Yann vit la longue chevelure rousse de celle qui allait être sa voisine. Il ne pût distinguer les traits de son visage, juste ses joues pâles. Par contre, il vit clairement qu’elle était bien mieux habillée que les voyageurs (et voyageuses) habituelles. Certes de manière relativement discrète, avec une robe bleue nuit, mais ses vêtements étaient impeccables et bien ajustés.
Il s’excusa en s’asseyant à côté d’elle et en profita pour lancer une banalité comme il avait l’habitude d’en servir pour jauger la sociabilité de ses éventuels interlocuteurs :
Excusez-moi... Qu’est-ce qu’il y a comme monde ce matin, le froid a eu raison des marcheurs, on dirait ! |
| | | Léontine FleuronVous qui êtes la sœur de Bernerette et de Mimi Pinson !
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| Sujet: Re: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] Mar 12 Mar - 10:23 | |
| L'omnibus ne désemplissait guère ! Heureusement qu'elle avait trouvé une place où s'asseoir car il n'aurait pas été très commode de monter à l'étage – surtout avec un temps pareil – et encore moins ici où elle aurait été agglutinée aux autres voyageurs. Mais qu'importe, elle était assise et pouvait ainsi observer à loisir les rues défiler sans se préoccuper des gens mornes et grisés par ce triste temps.
Puisqu'elle ne voulait en aucun cas s'attarder sur ces visages remplis d'ennui, elle tourna légèrement sa tête sur le côté pour regarder à l'extérieur. Malgré un temps morose et sombre, les rues étaient au moins vivantes ! Cela lui suffisait pour rester éveillée et d'une relative bonne humeur. Cependant, ce qu'elle prévoyait être une longue observation se transforma en un simple coup d’œil lorsqu'elle entendit quelqu'un s'adresser à sa personne. Mais qui donc pouvait bien donc causer de si bon matin ? C'était la première fois que cela lui arrivait. Léontine avait toujours eu l'habitude de voyager avec des personnes silencieuses. Elle pensait que c'était le matin qui rendait les gens comme ça. Fermés, silencieux et fatigués. Alors quand elle perçut cette voix, masculine qui plus est, Léontine ne pu s'empêcher de regarder autour d'elle. Qui cela pouvait-il bien être ? Et encore, était-ce bien à elle que cette réplique était destinée ?
D'abord, Léontine ne vit personne devant elle. Bien sûr, la voix venait juste d'à côté ! Elle était tellement occupée par ses pensées qu'elle n'avait même pas remarqué que le siège voisin venait de se libérer. Et dès à présent, une autre personne s'y était assis. Le nouvel occupant attendait sans doute une réponse, un commentaire du moins, de sa part. Il s'écoula quelques secondes avant qu'elle ne lui réponde, l'air ébahi :
… Oh... ! En effet, qui voudrait marcher par un temps pareil ?
Léontine n'avait jamais été douée pour les conversations anodines. Du moins, elle ne savait pas si ce qu'elle disait était intéressant. C'est pour cela qu'elle se faisait discrète et elle évitait ainsi de se ridiculiser. Cette fois-ci, quelqu'un l'avait remarquée et s'était adressée à elle. Cela la décontenança encore plus lorsqu'elle vit à qui elle avait à faire. Un jeune homme brun aux yeux noisette, beaucoup plus jeune qu'elle malgré sa moustache de jeune dandy. Voilà une personne qui ne semblait pas endormi ! Il aurait été très impoli de ne pas lui répondre. Vite, elle ne pouvait pas le regarder sans rien dire ! Léontine bredouilla :
Et on dirait que le triste temps aura également eu raison de vous ! Où allez-vous de si bon matin ? |
| | | Yann Le GuélecIls ont des chapeaux ronds...
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| Sujet: Re: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] Mar 12 Mar - 22:23 | |
| La plupart du temps, lorsque Yann tentait d’entamer une conversation avec un voyageur, celui-ci ne répondait même pas. Aussi, la réponse de la demoiselle était en soi bienvenue. Il arrivait aussi qu’on lui réponde pas pure politesse et que l’instant d’après, la personne ce détourne l’air de dire « laissez-moi tranquille, bougre de bavard impénitent » ! Cela, il ne pouvait le savoir à l’avance. La voix peu assurée de la demoiselle lui indiqua que soit il l’avait sorti de ses songes, soit elle n’était pas très à l’aise dans ce genre de discussions informelles. Quoi qu’il en soit, la vue de son doux visage et le fait qu’elle l’interroge sur sa destination lui réchauffa le cœur et il répondit avec entrain :
Vous savez, je suis un habitué de cet omnibus, je le prends tous les matins pour aller à mon atelier ! Il n’est pas à coté, je n’ai jamais tenté de faire Belleville – Marcadet à pied mais je pense que ça me prendrait pas loin de la matinée et j’arriverais tellement fatigué que j’aurais du mal à soulever mon trusquin !
Il marqua une petite pause…
Et puis j’aime bien l’omnibus : aujourd’hui il est particulièrement rempli, mais en général on arrive à s’asseoir et parfois même on y croise des gens agréables, pour tailler une petite bavette avant l’turbin !
A ce moment là, l’omnibus connut un soubresaut plus conséquent que les autres et les voyageurs furent légèrement bousculés ! Yann poussa involontairement la demoiselle ! Il se re-décala aussitôt et rougit un peu.
J’espère que je n’ai pas froissé votre bel habit ! D’habitude, il n’y pas ce genre de choc ! |
| | | Léontine FleuronVous qui êtes la sœur de Bernerette et de Mimi Pinson !
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| Sujet: Re: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] Ven 15 Mar - 6:19 | |
| Quel soulagement ! La façon dont le jeune homme – car elle ne connaissait toujours pas son prénom ni son nom – lui avait répondu était enthousiaste et pleine d'entrain. Apparemment, il avait fait abstraction de son faciès sûrement peu avantageux. En effet, quand on est une demoiselle qu'elle fut pauvre ou riche, il faut savoir être jolie en toutes circonstances ! L'air ébahi qu'elle eut adopté quelques secondes avant ne la présentait pas sous son meilleur jour. Peut-être avait-elle ouvert la bouche pendant un moment ! Bon dieu ! Léontine dû chasser ces horribles pensées de sa tête. Elle n'était plus seule et elle avait un interlocuteur à écouter et à qui répondre.
Ce dernier ne se faisait pas prier pour parler ! D'après la manière qu'il avait de dire les choses – beaucoup de choses même ! - elle en supposa qu'il était très bavard et enjoué. Sinon, quel genre de personne voudrait discuter si tôt ? Léontine dû se concentrer pour ne pas perdre le fil de la conversation... Il employait des expressions étranges aussi... Trusquin ? Que pouvait bien être une petite bavette ? Et un turbin ? Quel drôle de personnage ! Léontine ne put s'empêcher de sourire en entendant ces curieux mots. Alors comme ça, c'était un habitué de cet omnibus ! Tandis qu'elle l'écoutait attentivement et était sur le point de lui répondre, l'omnibus effectua un mouvement brusque involontairement . Les voyageurs furent légèrement bousculés tout comme elle. Effectivement, il la poussa mais sans le faire exprès. Léontine eut l'épaule faiblement endolori mais elle ne lui en voulut pas. D'autant plus qu'elle le vit rougir. Comme c'était charmant ! À cette pensée, elle sourit intérieurement, pour ne pas l'embarrasser encore plus. Elle se mit à masser tout son bras pour faire passer la légère douleur. Et, heureusement, ses vêtements était intacts.
Ne vous inquiétez pas, le tissu de ma tenue est robuste ! Il lui en faudrait beaucoup plus céder !
Elle aurait pu continuer sur sa lancée, lui parler de tissus et de couture mais il n'était certainement pas intéressé par ce genre de choses. Elle s'en abstint donc. Tout en époussetant ses vêtements, Léontine essaya de se remémorer ce qu'elle avait voulu lui dire ou demander avant le choc de l'omnibus. Elle eut l'impression de passer du coq à l'âne, mais tant pis !
Et quel genre de travaux faîtes-vous ?
Elle se rappela d'autres choses...
Vous me disiez que vous étiez un habitué de l'omnibus. À l'avenir, il est tout à fait possible que nous nous croisions ici ! Je vais à la rencontre de la patronne d'une maison de couture et si je suis finalement employée, je ferai ce même voyage.
Juste après ces paroles, elle se mit à regarder à travers la vitre et dit d'un ton affolé :
Était-ce le Théâtre d'Art ? Oh s'il vous plaît, dîtes-moi que je me trompe ! |
| | | Yann Le GuélecIls ont des chapeaux ronds...
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| Sujet: Re: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] Dim 17 Mar - 23:58 | |
| Et bien ! Dire que Yann se demandait s’il n’allait pas la gêner, si elle n’allait pas couper court à la conversation. Pas du tout ! C’est tout l’inverse qui se produisit. Son interlocutrice semblait heureuse d’avoir quelqu’un à qui parler.
Le choc avait été, semble-t-il, plus violent pour elle que pour lui. En effet, il la voyait se masser le bras et en fût désolé. Heureusement, à en croire sa conversation, elle ne lui en tenait pas rigueur.
Enfin, se rendant compte qu’elle ne semblait ni connaître son jargon ni l’argot qu’il avait utilisé, il décida de recommencer par le commencement, en se présentant : Excusez-moi, je ne me suis pas présenté, Yann Le Guélec, menuisier ! Désolé pour le jargon, j’ai dit ça sans réfléchir ! A qui ai-je l’honneur ?
Il avait posé la question machinalement comme à chaque fois qu’il se présentait. Mais là, dans l’omnibus, il ne sût s’il avait été impoli. Alors il rajouta à la hâte :
…Si ce n’est pas indiscret !
Elle lui dit qu’elle était couturière… Cela lui sembla fabuleux ! Il imaginait le travail des petites mains confectionnant avec soin tous les détails des robes portées par les grandes dames…
Couturière, s’exclama t-il ! Incroyable ! Et en même temps je me disais bien que j’avais affaire à quelqu’un du « métier », vos vêtements sont tellement – il ne sût quel qualificatif employer – tellement beaux, ma foi ! Je n’y connais pas grand-chose, continua-t-il en guise d’explication, mais j’en vois rarement de si – il hésita encore – chamarrés (!) le matin dans l’omnibus ! Si vous êtes jugée sur votre robe, je suis sûr que vous serez embauchée !
Mais, d’un coup, la jeune femme le coupa. Le Théâtre d’Art ! Bien qu’il n’y fût jamais allé, il le connaissait, il passait deux fois par jour devant sa belle façade et ses grandes portes vitrées… Malheureusement pour son interlocutrice, ils venaient de passer devant !
Si si, vous avez raté l’arrêt, c’était juste là, fit-il en montrant le petit bâtiment qui s’éloignait… Mais le prochain arrêt va bientôt arriver… Vous pourrez facilement le retrouver, c’est sur la même rue, toujours tout droit !
La conversation allait toucher à sa fin… Yann n’avait pas vu le temps passer et aurait aimé prolonger un peu ce moment de convivialité. Il aurait aussi aimé en apprendre plus sur la jeune femme et son métier « d’exception ».
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| | | Léontine FleuronVous qui êtes la sœur de Bernerette et de Mimi Pinson !
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| Sujet: Re: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] Mar 26 Mar - 10:04 | |
| Effectivement, Léontine vit le Théâtre d'Art passer sous ses yeux. En plus son voisin, qui connaissait ces alentours sûrement mieux qu'elle, le lui avait confirmé. Il lui avait également conseillé de descendre au prochain arrêt qui arrivait bientôt. Que le chemin fût court ou long, ce n'était pas un problème puisqu'elle avait quelques minutes d'avance. Elle put donc se calmer un peu. Toujours sur son siège, elle se remit à son aise et rajusta sa tenue pour la énième fois. Elle ramena ses cheveux en arrière car elle n'avait pas du tout remarqué que quelques mèches rebelles étaient venus lui couvrir la vue.
Et puis pauvre garçon ! Il était sans doute avide de conversation. Au lieu de ça, un silence presque gênant s'installa. Il pensait sûrement avoir à faire à une demoiselle superficielle, voire prétentieuse, ce que Léontine était en partie. Elle jeta un coup d’œil furtif de son côté pour voir ce qu'il faisait. La regardait-il ? Ou bien le paysage ? A quoi pensait-il ? Oh ! l'avait-il remarquée ? Léontine n'était en général pas très discrète.
Elle repensa rapidement aux choses qu'il lui avait répondues, son prénom, son travail de couturière et puis son enthousiasme ! Il l'avait complimenté et cela la rendit de bonne humeur ! Puis comme il ne lui restait pas beaucoup de temps avant de descendre, elle lui répondit en toute hâte et sans s'arrêter :
Et bien enchantée de faire votre connaissance, je m'appelle Léontine Fleuron ! Si cela vous dit, un de ces jours, je pourrai vous confectionner une petite pièce de votre choix. Ne vous attendez pas à quelque chose de luxueux mais plutôt original et fait avec passion !
Alors que l'omnibus s'approchait de l'arrêt, Léontine se prépara à descendre, se leva et quitta sa place.
Pardon, dit-elle pour passer.
Sur le moment, elle ne sut si c'était une petite marche descendante ou un des pieds de son voisin mais cet obstacle lui valut une petite chute. Mais pour Léontine, c'était une chute mémorable car visible aux yeux de tous... |
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| Sujet: Re: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] Mar 26 Mar - 21:56 | |
| Qu’elle était douce cette… Léontine Fleuron ! Elle venait de lui révéler son nom avec une gentillesse à laquelle il n’était pas habitué. Elle lui proposait même de lui coudre quelque chose ! En ce moment, se dit-il, les journées qui partent bien se finissent mal et celles qui partent mal finissent bien ! Il avait encore en tête sa mésaventure avec Félicité et il ne s’attendait pas à croiser une jeune femme si aimable, si rapidement. Il était tellement surpris qu’il en resta un petit moment silencieux…
Pardon, dit-elle en se levant.
Yann recula ses pieds le plus qu’il put. Léontine passa mais buta sur quelque chose ou les pieds de quelqu’un d’autre, Yann ne sût le dire, mais il se leva en toute hâte pour l’aider à se relever…
Ça va ? Vous ne vous êtes pas fait mal ?
Toute rouge qu’elle était, elle se releva bien vite, semblant plus affectée par la gêne que par la douleur.
Décidemment, vous vous souviendrez de ce premier « voyage » en omnibus ! Dit-il avec un sourire.
Il songeait déjà à lui demander comment la retrouver, car, après tout, les horaires des omnibus étaient aléatoires et peut-être que la jeune femme n’obtiendrait pas la place qu’elle espérait dans la maison de couture. Mais ici, dans l’omnibus, et avec la précipitation, il ne sût comment poser la question et accompagna donc Léontine jusqu’à la porte.
Bonne chance pour votre première journée, j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir ! Ajouta-t-il tout de même !
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| | | Léontine FleuronVous qui êtes la sœur de Bernerette et de Mimi Pinson !
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| Sujet: Re: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] Jeu 28 Mar - 8:58 | |
| Aïe ! Léontine n'eut pas de temps à accorder à sa cheville endolorie tellement elle fut préoccupée par le regard des gens. En effet, la majorité des voyageurs tournèrent leur tête dans la même direction, celle de la maladroite demoiselle. Il convenait également de dire que ce qui leur avait attiré l'attention fut le petit cri semblable à une souris et qui s'était échappé de sa bouche. Quelle honte ! Elle aurait voulu disparaître six pieds sous terre.
Mais, comment avait-elle pu tomber les quatre fers en l'air alors qu'il n'y avait qu'une minuscule allée dans l'omnibus ? C'était sûrement dû à un virage effectué par ce dernier ou tout simplement Léontine et sa maladresse légendaire. Toujours est-il qu'elle s'était retrouvée à même le sol mais cela fut de courte durée car Yann l'avait aidée à se relever. Il eut également la gentillesse de lui demander comment elle allait.
Elle sentit le rouge monter à ses yeux malgré le fait que les autres passagers, un à un, retournaient à leurs occupations. Son visage la trahissait mais elle tenta d'en faire abstraction et de faire croire que tout allait pour le mieux.
Ça va ? Vous ne vous êtes pas fait mal ?
M...Merci. Non je vais bien. Je dois dire que je suis assez douée pour ce genre de pirouette !
Une sorte de sourire crispé se dessina sur son visage empourpré.
Décidément, vous vous souviendrez de ce premier « voyage » en omnibus !
Je crois bien que ce mode de transport est réservé seulement aux plus courageux... J'ignore comment vous faîtes ! A l'avenir, j'essaierai d'être plus vigilante !
Elle jeta un bref coup d’œil à sa tenue... Oh non ! Sa jolie robe bleue était recouverte de poussière ! Quelle fière allure elle devait avoir. Tant pis, je tapoterai dessus à l'extérieur, se dit-elle. L'omnibus commença à ralentir. Elle avait complètement oublié que son voyage touchait à sa fin ! Elle devait se dépêcher de descendre au risque de voir la porte se refermer devant son minois. La dernière chose qu'elle vit, avant de descendre, fut le visage songeur de son voisin. Peut-être voulait-il lui demander quelque chose ? Mais avec l'empressement, il fut certainement pris de court.
Bonne chance pour votre première journée, j’espère que nous aurons l’occasion de nous revoir !
Je vous remercie. Je vous souhaite également une belle journée. Peut-être que par un matin, nous nous rencontrerons dans l'omnibus ! Cette fois-ci je tâcherai de ne pas me montrer en spectacle ! dit-elle avec un rire étouffé. Il est possible que nos chemins se croisent dans le quartier des Funambules !
Elle descendit et à peine eut-elle quitté l'omnibus que l'air frais lui souffla au visage. Il faisait meilleur à l'intérieur, pensa t-elle. Tout en marchant et en se dirigeant vers la maison de couture, elle repensa à pleins de choses mais surtout à ce qu'il s'était passé dans l'omnibus. Quelle aventure ! Léontine était ravie de ce petit moment convivial. C'était la première fois qu'elle papotait avec un inconnu.
Avec ses pensées, Léontine brava les rues grises de Paris. |
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| Sujet: Re: Quand on partait de bon matin [ PV Yann Le Guélec ] | |
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