[ Tout à fait frustré d'avoir été ainsi doublé dans ma nationalité, pour quelques heures seulement ! - mais ça m'apprendra à mettre des mois à construire un personnage et sa fiche. J'ai sélectionné Lambresac, Pierrot, si ça peut être utile - mais je ne devrais pas y rester très longtemps. Et maintenant .. Enjoy']
Tout esprit profond s'avance masqué
Description physique & psychologique :
La surface miroitante est plissée de remous réguliers – mais après tout, mes traits n’ont plus le satin de leur jeunesse. Le front s’ouvre sur un crane déserté, témoin des ans qui se sont écoulés. Je crois avoir toujours vu mon père avec cette implantation. Des cheveux bruns, que le reflet affiche plus doux et plus souples qu’ils ne le sont réellement. Pas très longs, révélant des oreilles classiques, voire commune. Barbe, qui pointe légèrement la direction que nous fuyons tous : la terre. Un visage déjà travaillé par les ans, mais encore avenant, calme et agréable, agrémenté de lunettes – que j’aime à ôter lorsque la vie m’est trop nette et que les formes me fatiguent. Une taille commune, qui dépareille peu, une stature classique : point trop d’épaules, mais droites pourtant, un dos et une taille droits, des jambes qui avancent bien – c’est tout ce qui compte, après tout. Je suis assez commun, rien ne dépareille vraiment : c’est ce qui m’a permit de me glisser dans une multitude de rôles, enfant, et de ne pas attirer trop l’attention, de manière générale. On dira ce que l’on veut, c’est parfois tout à fait agréable.
« C’est un homme dont la compagnie est tout à fait agréable : il est avenant, sa conversation est fine, claire et toute pleine d’intérêt. Il plait à tous : les enfants à qui il sait compter des histoires, les jeunes gens qu’il abreuve de leçons de vie sous une jolie forme qui les rend savoureuses, les adultes, par sa sensibilité, ses connaissances, sa prévenance aussi, qui ravit aussi les plus âgés. Point de mépris chez lui – trop peu, diront certains. Mais en réalité, qu’en savons-nous vraiment ? Il est aussi objet de curiosité : tout le monde, dans son dos, chuchote, se demande ce qui l’a conduit à abandonner Prague, son théâtre, sa renommée. On dit qu’il sait exactement quand il va mourir, et que cela ne saurait tarder. Il s’absente régulièrement : on sait qu’il a des soucis de santé. On dit aussi qu’il a quelque chose à réaliser, avant de trépasser. Mais si quelqu’un ose lui demander de quoi il s’agit, il esquisse un sourire et s’abstient de répondre. On le voit bien sûr fréquemment au Théâtre – dans tous les théâtres. Il s’arrête même dans les rues où sévissent des mimes, des musiciens ou des acteurs des ruelles, même si ça ne dure généralement que quelques instants. »
Tout m’intéresse, je crois. Tout me surprend. J’aime observer les gens et la façon dont ils se comportent entre eux. La nature humaine est fascinante. Et les femmes, peut-être plus encore que les hommes. Je suis marié depuis quatorze ans à une femme charmante. Non, ce n’est peut-être pas le terme qui la décrit le mieux. J’y suis particulièrement attachée. Intelligente, dévouée, pleine de grâce. C’est une perle que je me refuserais à jamais perdre. Qu’y puis-je pourtant, si je suis porté à partager d’autres couches, si j’ai besoin d’aller chercher des richesses chez des femmes qui sont étrangères à mon existence quotidienne. Je ne suis pas un coureur de jupons. Chaque aventure est une véritable histoire. Elles ne se contentent pas d’une nuit, mais de plusieurs semaines, de plusieurs mois, et jamais ne menacent la famille qui est la mienne : ni mes enfants – ils sont deux – ni mon épouse.
Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose.
Texte d'introduction au personnage ou Test RP :
Il quittait les rues lyonnaises avec quelques regrets. Dès ses premiers voyages en France, il avait aimé les courbes de cette ville, ses reflets de soleil caramélisés sur les murs beiges et les pavés inégaux. Il s’était tenu droit dans ses vêtements trop lourds, la tête à hauteur des hanches de son père, qui saluait, faisait quelques pas, parlait, marchait encore, s’arrêtait un long moment, s’exclamait. Il était revenu de nombreuses fois jusqu’à ses quatorze ans, puis plus durant quelques années. Il avait ensuite reprit ses voyages à dix-neuf ans, seul. Jamais pourtant il n’y avait passé autant de temps, et surtout, jamais il n’avait autant regretté sa belle, sa Prague, tout l’univers qu’il y avait laissé. Un an qu’il était arrivé ici, un an à parcourir les rues, les théâtres, tous les endroits où se déroulait la vie, ou vivaient les gens. Il avait parlé avec des écrivains, des poètes de second rang, des romanciers aigris, des musiciens de premier rang, un jongleur, une marionnettiste, fille d’un canut de la Croix-Rousse, des notables, un avocat méprisant, qui l’avait poursuivi, comme pour profiter de son renom et redorer sa propre image entachée par une sombre affaire. Surtout, après trois mois à vivre Lyon, il avait commencé à discuter, de longues heures durant, avec Louis Lumière. Il avait pu voir
La Voltige : c’était le premier film qu’il lui était donné de voir. Il était totalement fasciné, et s’était montré volubile auprès d’un Louis souriant, amusé par ses remarques, ses analyses stylistiques, et les projets pleins de folie dont avait fini par lui faire part le dramaturge tchèque.
C’est à tout cela qu’il pensait, les yeux dans le vague, incapables de saisir les détails du paysage qui défilait de l’autre côté de la vitre, qu’ils changeaient en formes mouvantes, dont les couleurs frémissaient à chaque instant. Il laissait Lyon derrière lui, mais plus encore, il s’éloignait encore de Prague. Pas géographiquement – la différence lui paraissait minime. Mais en lui-même. Lorsqu’il avait prit la décision d’abandonner son théâtre, il lui avait semblé que c’était une évidence, qu’il n’avait pas d’autres choix, et qu’il lui serait impossible de regretter. Dans les faits, il lui était chaque jour plus douloureux de repenser aux acteurs qu’il chérissait tant : Ambrož, un jeune garçon plein d’enthousiasme et de talent, qui avait occupé de nombreux seconds rôles dans lesquels il avait brillé, et qui devait aujourd’hui être en train de s’imposer au devant de la scène – Kolin avait continué à s’informer des réalités praguoises. Alexej avait joué, autant que pouvait s’en souvenir Kolin, dans la majorité des pièces qu’il avait programmé au Théâtre National. C’était un acteur d’un certain âge, très attachant, extrêmement capricieux, qui donnait du fil à retordre aux metteurs en scènes, ce qui n’empêchait pas ces derniers de se l’arracher. Pour Kolin, Alexej avait toujours existé, et existerait toujours. Jeune, il avait assisté aux début relativement tardifs du bonhomme, et s’était retrouvé plus tard à commander ses pièces, et à les inscrire au programme de son théâtre. Il y avait aussi Pavel, technicien fidèle. Orphelin de mère, couvé par son père, serveur dans une auberge de l’arrière-pays, il avait compris, suite à un accident, qu’il n’y aurait pas toujours quelqu’un pour veiller sur lui. Il était venu implorer Kolin de lui fournir un travail, et le dramaturge l’avait changé en homme à tout faire. Travaillant sur les décors, préparant les coulisses, nettoyant, réparant les machineries, il était même tombé amoureux d’une maquilleuse, jolie bien que manquant un peu de jugeote, avec qui il s’était marié. Il venait souvent se plaindre à Kolin de sa femme un peu idiote, mais se repentait tout de suite et disait tout l’amour qu’il lui portait aussitôt.
Tout lui manquait : les marches du Théâtre, les loges en pleine effervescence, les costumiers courant à tout va dans les couloirs, dans une sorte de panique ambiante, les hôtes de marques qui, au fur et à mesure des années, venaient de pays de plus en plus divers : des hongrois, des autrichiens, des russes, des espagnols, des français, même quelques fois des tunisiens, des chinois, des anglais. Il revoyait les affiches, les courriers, les synopsis et les manuscrits qu’on lui envoyait. Il se sentait vide.
Et c’est plein de ce vide qu’il s’approchait de Paris. En apprenant ce qui était arrivé à l’Opera Garnier, il avait hésité, un peu. Il avait d’abord voulu éviter d’en savoir davantage sur l’évènement. Mais même à Lyon, il était impossible de se déplacer dans la rue sans entendre quelques mots à ce suet. Les nuits qui avaient suivi l’arrivée des nouvelles à Lyon, il avait accumulé les cauchemars : ce n’était plus l’Opéra Garnier qui explosait dans un son assourdissant, mais le Théâtre National de Prague : il brûlait, ou il s’écroulait selon les nuits. Tout cela le mettait mal à l’aise, et durant quelques semaines, il avait été plus irritable qu’à l’ordinaire. Il se souvenait des représentations qu’il avait pu observer à l’Opéra Garnier, et une pointe de nostalgie venait se frayer une place dans l’imbroglio de ses sentiments.
Le train se mit à ralentir. Paris l’attendait, tranquille.
Theatrum Mundi
Pour terminer ...
• Pseudonyme : Et bien, disons Kolin.
• Âge : Quelque chose entre 18 et 24 ans.
• D'où nous venez-vous ? /
• Quelque chose à nous dire ? Il me semble que le graphisme du forum ne s’adapte pas tout à fait à tous les formats d’écran, en particulier le cadre de la « Communauté du Rp Libre », et la gente Dame de la bannière d’accueil.