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 Rendez vos illusions

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Maximilien Debongure
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Maximilien Debongure

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MessageSujet: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyJeu 22 Déc - 0:14

Théâtre des Funambules, 20 février, 17h50.

Maximilien s’était déjà rendu, par le passé, à des rendez-vous anonymes, parfois dans des lieux bien plus obscurs que les Funambules. Des mots bien plus mystérieux avaient atterris dans sa boîte aux lettres. Des mots de bandits, parfois, mais aussi des mots de bonnes femmes, dissimulés derrière une orthographe faussement grossière et des allusions menaçantes. Il en avait eu, des rendez-vous étranges, secrets, cachés, arrangés. Et comme la vérité et la curiosité l’emportait toujours, il n’avait jamais manqué aucun de ces rendez-vous. Et pour rien au monde il n’aurait manqué celui-ci. L’affaire de l’Opéra ! L’affaire de sa carrière, à n’en pas douter ! S’il résolvait cette affaire, on l’écouterait enfin et il aurait le champ libre pour faire du bruit. Pour faire retentir le bruit de la vérité.
En attendant, il était en avance. Déjà dix minutes qu’il était arrivé aux Funambules. A cette heure-ci, les choses se tenaient encore. Le tintamarre ambiant n’était pour l’instant qu’un murmure festif. Il s’était résolu à s’asseoir, se trouvant un air idiot à rester debout de la sorte. Et puis, le spectacle du moment n’était pas désagréable. Après avoir vu passé un bonhomme au chapeau ridicule, débitant d’une voix nasillarde une fable retrouvée dans un tiroir, la scène était désormais occupée par une jeune comédienne venue exécuter une pantomime. Des yeux innocents, parfaits pour mimer l’incrédulité de son personnage. Des gestes gracieux, calmes, travaillés. C’était de l’Art. Cela faisait trop longtemps, décidément, que Maximilien n’avait pas mis les pieds aux Funambules. A l’époque il y venait, et c’est là qu’il avait trouvé l’inspiration pour ses premiers articles. Puis la Revue Mauve l’avait engagé. Peut-être pourrait-il tout de même glisser quelques mots sur cette talentueuse mime dans les pages de la Revue. Comment pouvait-elle bien s’appeler ?
Dix-heures sonnèrent. Il en était certain, son interlocuteur était déjà présent. Ils étaient toujours là avant, pour s’assurer que ce n’était pas un piège et que le journaliste était bien seul.
« Et vous pouvez peut-être me servir. » avait-il écrit sur la lettre. Maximilien le sentait, il allait être le pantin d’un homme qui en savait beaucoup. C’était son sort, au fond, d’être le pantin des plus intelligents que lui. Il savait pertinemment qu’il se perdait lui-même à poursuivre la vérité, que cette quête le rendait vulnérable.
Discrètement, il laissa son regard parcourir la salle…
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Pierrot Lunaire
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyLun 26 Déc - 12:38

Rendez vos illusions 26662810
M. Auguste Roche aimait les Funambules : on n'avait pas besoin de se concentrer pour comprendre, les actrices y étaient jolies, les places peu chères. Mais M. Auguste Roche était un homme simple. Chargé de l'enquête visant à retrouver le ou les coupables de l'affaire de l'Opéra, il avait hanté les derniers événements de la capitale : le dîner qui avait tourné court chez la Lambresac, l'inauguration de l'Eden-Théâtre et combien d'autres bouffonneries officielles ! Il avait posté des gars dans les coulisses des théâtres et au pied des mairies et hôtels de ville. Et lui, il allait aux Funambules et écoutait ce qui s'y murmurait ...

Il avait épluché les registres du bertillonnage, il avait interrogé bien des passants, bien des employés, bien des danseuses ... Mais bien des choses lui échappaient encore.
Cependant, il avait eu le temps de remarquer, au cours de ses errances, ceux qui avaient l'air aussi curieux et aussi tenaces que lui. Il y avait notamment ce jeune homme de la Revue mauve, qu'il avait aperçu presque partout, et qu'il voyait toujours à guetter quelque chose ... Pour combler le tout, son équipe n'avait cessé de lui signaler sa présence - il y avait même ce bon vieux Hubert, toujours aussi bourru, qui l'avait fait circuler, bien heureux de s'en prendre à "un d'ces sales pélagos". Alors, devant l'absence d'informations malgré les méthodes très-scientifiques dont il usait, malgré la lassitude qui le guettait déjà devant cette affaire par trop compliquée, M. Roche avait convoqué ce jeune gamin pour en savoir plus.

Ce soir, aux Funambules, c'était un peu le chaos comme tous les soirs. Auguste Roche était entré, le chapeau encore sur l'oeil, et chercha son homme. Il le remarqua dans une des loges un peu au-dessus de la scène. La pantomime avait déjà commencé et sans jeter un coup d'oeil à la scène, il sortit pour gagner l'endroit. D'un mot à l'ouvreur, il entra, sans frapper, sans se présenter - le bénéfice du policier étant peut-être de pouvoir ouvrir toutes les portes ... Et, s'installant calmement auprès de son jeune homme, posant sur le sol son chapeau fatigué, il lança :

- Vous aimez le spectacle ?

Et le regard qu'il lança à Maximilien Debongure lui signifiait que c'était bien lui, le rendez-vous. Auguste lui tendit une carte, sur laquelle on pouvait lire "Auguste Roche, commissaire de Police", et ajouta, de cette même voix grave et sereine :

- Vous savez pourquoi je vous ai écrit, n'est-ce pas ?

L’œil du journaliste serait-il plus affûté que celui du vieux commissaire ?
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyVen 30 Déc - 4:06

Maximilien observa d’abord le chapeau qui sembla se poser seul à ses pieds. Puis il leva les yeux vers ce qu’il pensait à raison être son rendez-vous.

- Vous aimez le spectacle ?

Et le regard que lui lança l’homme ne lui laissa pas de doute : le rendez-vous était arrivé. L’homme, d’âge moyen, plutôt propre sur lui –et Maximilien était assez doué pour remarquer qui l’était et qui ne l’était pas-, lui tendit sa carte…
Le journaliste pesta intérieurement. Ce coup-là, il ne l’avait pas prévu ! Un commissaire de Police. S’il avait fait plus attention, il aurait pu le reconnaître au premier coup d’œil : il l’avait déjà croisé plus d’une fois, de loin, interrogeant après ou avant lui les petites gens dans les rues, les cafés et les coulisses. Et s’il avait remarqué Auguste, Auguste l’avait remarqué, c’était d’une logique imparable qui, pourtant, lui avait échappé.
Mais désormais il était là. Et, au fond, il n’avait rien contre la Police, même s’il s’en méfiait un peu. Il n’avait pas à la craindre, non plus, car il n’avait pas encore fait trop de bruit, et ses relations avec les malfrats étaient minimes.

- Vous savez pourquoi je vous ai écrit, n'est-ce pas ?

Non, justement, Maximilien se le demandait. Le commissaire avait-il du mal à mener son enquête ? Croyait-il qu’un journaliste non corrompu et profondément sincère lui serait d’une quelconque aide ?

-Vous me croyez informé, n’est-ce pas ?

Et ce ton de défi, comme une barrière, surprit peut-être le policier.
Maximilien voulait saisir l’occasion. Il savait depuis toujours que se rapprocher de la police lui promettait quelques informations primordiales, difficiles à obtenir d’une autre source. Mais il était aussi méfiant : car quoi de plus raisonnable et hypocrite qu’un policier. Ils étaient là pour faire régner la loi, exécuter les sentences. Une loi et des sentences que Maximilien n’approuvait pas toujours. Une loi et des sentences qui s’éloignaient de plus en plus de la vérité.

-Qu’est-ce que les illusions de la sincérité peuvent apporter à une affaire comme celle de l’Opéra ? A quoi peut servir un journaliste à la plume franche à un commissaire comme vous ?

Et le journaliste accompagne ses paroles d’un regard tout aussi franc que sa plume.
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyMer 4 Jan - 11:53

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C’est qu’il réagissait fort, le gamin ! M. Roche sortit un mouchoir – un mouchoir pas très bien blanchi, et s’épongea le front, calmement. C’est qu’il faisait toujours diablement chaud dans ces satanés théâtres – car éclairés à l’ancienne, les Funambules jetaient encore les artistes sur les feux de la rampe, au sens premier du terme … Rangeant son mouchoir, le commissaire eut un geste évasif.

- Allons donc, pas de ça avec moi, mon bonhomme …

Sa voix était calme, un peu indifférente. C’est qu’il en avait vu, des gamins idéalistes dans son genre … Lui, il en avait soupé, des grandes idées. Il faisait juste son travail, comme il pouvait – il essayait tout de même de le faire bien, et c’était sans doute le dernier de ses idéalismes.
- Je cherche ce qui a bien pu se passer. Vous fouinez partout – ne niez pas, je vous ai vu. Je veux savoir ce que vous avez entendu. Même une rumeur, même quelque chose qui semble faux peut cacher un fond de vrai, après tout. Si vous coopérez …

Voilà que le jargon policier reprenait le dessus. Il reprit, sans laisser à Maximilien le temps de répliquer :

- Si vous m’aidez, je ferai en sorte de vous aider aussi. Je sais que les gens de la Revue mauve, de la blanche, de toutes ces feuilles-là ont pas toujours la vie facile.
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyVen 6 Jan - 6:38

La voix indifférente du commissaire laissa Maximilien blasé. S’emporter ne lui serait pas utile, tenter de jouer encore moins. Il allait devoir jouer cartes sur table. Enfin, se dit-il, soulagé comme jamais.
Il jeta un regard furtif vers la scène. La demoiselle terminait son interprétation élégante. Il n’eut pas le temps d’applaudir. Il avait affaire.

-Je fouine, oui, comme tout journaliste sans envergure qui se respecte. Si j’étais si doué, l’information viendrait à moi, je n’aurais pas besoin de lui courir après, à cette sournoise.

Il fait des mots d’esprit, puis se dit que ça n’est vraiment pas utile.

-Je m’intéresse à l’affaire, pas pour les mêmes enjeux, pas dans le même but, et je n’ai pas les mêmes aspirations que vous. Mais je vais vous aider, et j’espère que la vérité plus que la gloire m’attendra au bout de cette collaboration. Puisque c’en est une, n’est-ce pas ?

L’artiste a quitté la scène. Lui ne fait qu’y rentrer.
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyVen 6 Jan - 10:01

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Quand la petite blonde eut fini, M. Roche applaudit l'oeil courant de la scène au parterre et du parterre à la scène. Tout en écoutant son interlocuteur, il sembla absorbé par le spectacle varié des Funambules. Un spectateur comme les autres, somme toutes. Il avait choisi l'endroit parce qu'il était un habitué, et que sa présence dans la salle n'avait rien d'étrange - et personne ne viendrait écouter les conversations qui se nouaient dans les loges, il était si commun de parler affaires aux Divertissements ! Pendant ce temps, justement, un saltimbanque faisait le pitre sur la scène, en guise d'intermède. Les rires et la musique couvraient les mots qui s'échangeaient - et les choses sérieuses, en un mot, pouvaient commencer.

- C'en est une, Monsieur Debongure.

Et il hocha lentement la tête.

- ... Mais, vous savez ... L'information ne vient jamais toute seule, j'en ai peur. Juste qu'au bout d'un certain temps, on est habilité à faire courir les autres à sa place …
Il se baissa, reprit son chapeau, qu'il épousseta machinalement. Il avait gardé ses gants, des attributs un peu gris et trop petits, qui boudinaient des mains qu'il avait sans doute trop grandes, trop épaisses. C'était un homme simple que ce commissaire Roche, et cela se sentait à sa manière d'être, à ses mots simples posés comme des évidences. Un homme simple, juste un peu trop fatigué ...

- Voyez, j'en ai entendu de belles, durant mon enquête ! Tous, absolument tous, ils pensent qu'à faire tomber un rival, un voisin. C'est de la suspicion à partir de rien, des rumeurs débilitantes ! Et moi, j'dois bien courir derrière pour vérifier, et pendant ce temps-là, les coupables courent toujours ...

Et, l'oeil plongeant dans celui de Maximilien, il ajouta d'une voix rauque :

- Qu'avez-vous entendu, vous ? Avez-vous même un sentiment, une idée sur cette affaire ? Qu'on se le dise, je tiens à entendre un esprit vierge ... et qui n'ait pas en tête que la chute d'un gêneur ...

M. Debongure, plongez en vous-mêmes, et dites-lui, en toute sincérité : êtes-vous capables de ce désintéressement ?
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptySam 14 Jan - 2:30

Maximilien se sent mal. Face à ce bonhomme fatigué, franc, désabusé, il n’a plus rien à dire, plus rien à répondre. Plus aucune véhémence. Alors il se laisse aller.

-Voilà le problème, on ne peut pas dire que j’aie beaucoup entendu. Des bruits, bien sûr. Des gens que l’on ne voit plus. Il faudrait que les danseuses parlent, Monsieur le commissaire, mais elles semblent se taire et même se cacher. Mais bon…il n’est pas sûr qu’elles sachent quelque chose. Non, ce qui m’intrigue ce sont les gens présents dans les coulisses ce soir-là. J’irais bien interroger les gamins des rues, souvent ils en savent beaucoup ! Mais il faut les trouver, et savoir bien les prendre.

La salle s’anime. Dans le parterre, les rires fusent, les badauds s’égayent. Dans une autre loge, de l’autre côté de la scène, un échange a lieu. Deux hommes, comme eux, sont assis et font mine de regarder le spectacle. Mais leurs lèvres bougent et leurs visages semblent tendus. Que peuvent-ils bien se dire, en cet endroit et à cet instant ?

-Je n’ai aucun soupçon vis-à-vis de la coalition Laforge ! Mais comme elle régit beaucoup de choses, je serai bien tenté d’aller me risquer à l’Œil d’Eboli, pour y écouter les murmures de comptoir.

Le commissaire a l’air d’écouter, mais son visage chiffonné ne laisse filtrer aucune émotion.

-Il y a ceux que l’on ne voit plus, aussi. Un violoncelliste bien connu dont le nom m’a échappé, et puis, j’ai quelques informations sur un couple qui me paraît bien obscur et était apparemment là le soir du drame.

Maximilien tient bien en place sur sa chaise. Il a un peu l’impression de se vendre mais se promet qu’il ne touchera rien pour ses informations qui n’en sont pas vraiment.

-J’ai aussi entendu parler d’un certain M. Montoux…Peut-être ce nom vous évoque-t-il quelque chose, à vous…

Maximilien a tout dit. Enfin, c’est ce qu’il croit…

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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyDim 15 Jan - 8:37

Rendez vos illusions 26662810
Voyant que le jeune homme s’était décidé à parler, le commissaire Roche avait sorti un crayon qu’il tailla avec un petit couteau, tout en écoutant. Puis il sortit un cahier de sa poche, l’ouvrit et parmi des griffonnages déjà effacés gribouilla de nouveau, ratura certaines choses … Il notait, scrupuleusement, ce que son interlocuteur disait, sans réaction aucune, sans laisser deviner son opinion sur le sujet. Il fit une moue mi-indifférente mi-ignorante quand il entendit le nom de M. Montoux … Puis quand le flot de parole s’essouffla, il parcourut des yeux ce qu’il avait écrit, leva les yeux aux ciels – déjà las. Et puis il dit :

- Vous ne savez pas vers où aller, n’est-ce pas ? Vous me livrez tant de choses en bloc, sans choix, sans hiérarchie … Tenez, par exemple, vous croyez que des gamins sauraient quelque chose ? Mais cette histoire de bombe, la signification politique, la violence de l’acte, ça les dépasse, les gamins – même les futurs escarpes qu’on croise dans les rues du treizième, ils se doutent pas. En revanche …
Il sembla hésiter, jeta un œil à son carnet, et reprit :

- Je ne crois pas que la Co … Que les associations de malfrat y aient grand-chose à voir, en effet. On en a mis quelques uns à l’ombre, et personne n’a vraiment été convainquant. Oh, il y en qui s’en sont vantés … C’est qu’il y aurait de quoi s’attirer le respect d’un bien beau monde, avec cette affaire ! Mais quand on les interroge, on voit bien que ce n’est pas solide, ce qu’ils racontent … Dans tous les cas …

Il se leva, s’étira comme un gros chat trop nourri, et reprit son chapeau :

- Venez me rejoindre dans le couloir dans un instant – si quelqu'un vient à nous parler, nous aurons l’air de nous rencontrer, vous êtes officiellement un neveu perdu de vue.

Le spectacle n'était pourtant pas terminé ... Etait-ce une simple habitude, quelque chose comme de la prudence, ou encore autre chose ? Point le temps de lui poser la question, cependant : il poussait déjà la porte de la loge et ajouta avant de disparaître :

- Oh, et un dernier mot : les danseuses ne se cachent pas. Trouvez-vous un abonné de l'Opéra - c'est pas si rare qu'on pense, même si les gens s'en vantent pas. Il pourrait vous ouvrir les portes du foyer. Ça caquète, là-bas, et les entrées ne sont pas très contrôlées …

Lui et son chapeau disparurent alors. Il y avait de quoi se poser des questions ... Le commissaire avait-il remarqué quelqu'un dans la salle ? Les hommes et les femmes qui riaient du plaisant spectacle semblaient bien simples, aussi peu observateurs que peu menaçants ... Alors que vous tentez de le suivre, la porte résiste un peu sous la pression. Vous insistez, de plus en plus, et elle finit par céder ... Quand vous sortez enfin, M. Roche a disparu. Serait-il parti ? Se cacherait-il, dans un couloir peu fréquenté ou dans le hall ? A vous de décider, M. Debongure, si vous partez à la recherche de cet étrange bonhomme ou si vous décidez de vous en retourner, alors que tous les mystères ne sont point encore résolus.

Citation :
Pour le prochain tour, afin de laisser une part au hasard et à la chance dans ce qui arrivera, j'aimerais que tu lances un nombre aléatoire. Il te suffit pour cela de poster le nombre "10" entre balises [rand][/rand]. Le chiffre sera généré aléatoirement quand tu posteras. Envoie-moi un MP si tu as des questions. Bonne chance ! ^^
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyDim 22 Jan - 1:12

La porte finit par céder. Impatient, un peu agacé, Maximilien se précipite dans le couloir. Vide. Le commissaire n’est plus là. Quel est ce jeu auquel le journaliste s’est fait prendre ? Plus que jamais, il a l’impression d’être un pion, et cela, il déteste. Il retourne dans la loge, scrute le parterre. La foule semble ignorante, juste amusée par le spectacle. De là-haut, il jette un regard vers l’entrée. La sortie, aussi. Personne qui ressemble à M. Roche, personne qui semble suspect.

Trop curieux, trop aventureux pour abandonner, Maximilien décide d’arpenter les couloirs des Funambules. Le commissaire n’a pas pu se volatiliser, c’est ce qu’il se dit. Il repense à leur échange. On ne peut pas dire que ce policier à la mine fatiguée ait eu l’air enthousiaste ou même satisfait. Maximilien a l’impression d’avoir été inutile autant qu’idiot. L’affaire de l’Opéra…Il s’y cassera les dents ou finira fou et désœuvré, il en a parfois la certitude.
Un couloir, un autre couloir…

Nombre aléatoire (1,10) :
1
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyMar 24 Jan - 13:26

Rendez vos illusions Alfred11
Malheureusement, il semble bien que M. Roche ait disparu. Maximilien peut avoir de quoi se plaindre, au moment où la conversation s'était nouée ! Cependant, voici qu'on vient vers vous : un homme, de haute et large stature s'est avancé.

- Permettez - Bonsoir, jeune homme ! - un Monsieur à vieux chapeau, là-bas, m'a demandé de vous donner ce billet.

Et il vous tend un programme plié en deux, sur lequel on a tracé ces quelques mots d'une écriture fine et nerveuse :

Citation :
On est venu me chercher d'urgence - individus suspects à mettre au bloc - contretemps regrettable. Je cherche moi-même à parler à ceux qui ont disparu (le mot était souligné d'un trait violent). Je vous recontacterai.
Pendant que vous lisez, le Monsieur, lui, ronchonne :

- C'est qu'on me prend pour un postier ! Vous savez qui je suis, jeune homme, j'imagine ? Vous, je vous ai vu à la réception de l'Eden, pardi - car j'y étais invité, bien évidemment. Un artiste de ma trempe, n'est-ce pas ... !

C'est alors que retentit derrière lui une voix flûtée :

- Alfred, je vous en prie, le spectacle ! Je suis venue pour voir la pantomime, moi !

Cachée derrière la silhouette imposante de M. Athys se tenait une jeune femme, joliment parée, minois de poupée. Pour sûr, des artistes ! Et devant ce groupe improbable, ce mot d'explication rédigé à la hâte, c'est à vous de nous dire, Monsieur Debongure, ce que vous décidez de faire. Rentrerez-vous dans votre garçonnière, fort des conseils qu'on vous a soufflés, ou souhaiterez-vous rebondir, en bon journaliste, devant les revers de chance ?

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyJeu 2 Fév - 6:40

Maximilien est contrarié. Ce « Je vous recontacterai » ne lui dit rien de bon. Il s’est fait avoir, il est désormais à la botte de ce M. Roche.
Il relève la tête. Bien sûr qu’il connait cet homme.

-M. Athys, je serais bien peu de choses si je ne vous connaissais pas.

Bien évidemment. Il était inconcevable, pour une journaliste qui se respecte, de ne pas connaître ce dramaturge sur le déclin. Cela faisait maintenant quelques semaines qu’il n’avait plus fait parler de lui, d’ailleurs. Maximilien se souvient de quelques-unes de ses pièces. Un talent certain. Mais pour le reste…

Il se penche sur le côté pour apercevoir la plaignante. Un petit ange bien apprêté. Et une impatience bien capricieuse.

-Quel spectacle mérite-t-il donc autant d’impatience ?

Et sa question s’adresse à Alfred comme à la jeune demoiselle.
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyVen 3 Fév - 4:08

Rendez vos illusions Alfred11
M. Athys se rengorge, visiblement satisfait. Pour cet homme que la subtilité n'étouffe pas, la flatterie semble de bon goût. Mais à la question que vous posez, il lève les yeux au ciel et avant la demoiselle répond d'un ton bourru :

- Est-elle assez enfant ! Ca joue les grandes dames et ça veut voir la pantomime ... Elle voulait assister aux acrobaties des arlequins, ça l'amuse ... - Et en aparté - Mais on pardonne bien des défauts aux jolies femmes, n'est-ce pas ?

La jeune femme, elle, faisait la moue derrière. Puis s'approchant de Maximilien, visiblement intéressée par sa jeunesse, elle demande d'un ton ingénu :

- Mais vous, pourquoi êtes-vous venus par ici, si ce n'est point pour voir la pantomi ...
- Assez, petite femme ! L'interrompit Monsieur Athys d'un air impérieux. Quand vous serez du monde, vous saurez que ce n'est pas le genre de questions qu'une femme pose à un homme ... Et puis ...

Sa voix s'éteignit devant l'air de chatte câline qu'arbora la jeune femme. Et bredouillant, avec toute la dignité dont il était capable, Alfred Athys ... répéta la question. Pour son compte.

- Mais il est vrai qu'on peut se demander ce qui vous amène aux Funambules. Je vous croyais plus habitué des grands théâtres ... - vous savez qu'on jouera une de mes pièces à l'Eden, n'est-ce pas ?

Pour avoir flatté l'ego surdimensionné de M. Athys, M. Debongure gagne
quinze points de Mondanité.
A lui de choisir, à présent, ce qu'il répondra à ce couple étrange ...
Puis de s'éclipser, ou de chercher à savoir ce qui unissait en un lieu
si pittoresque deux personnages si différents.

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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyLun 13 Fév - 5:51

-Je serais du public, croyez-moi M. Athys. Mais peut-être pourriez-vous m’en dire davantage sur cette pièce à venir ! Vous manquez terriblement aux pages cultures de la Revue Mauve…j’en ai assez, vous savez, de tout ces prétendus grand dramaturge qui, par peur d’être ridicule, n’ose rien faire de leurs comédiens. Certaines pièces sont d’un ennui. Les vôtres m’amusent. Et je ne suis pas le seul. Passez donc me voir, quand l’envie vous prendra, nous discuterons un peu.

Il voit bien que M. Athys est flatté. Ce n’est pas cela l’intéresse, de faire plaisir aux gens, mais après tout, le théâtre est la vie autant que la vie est le théâtre et, il ne faut pas mentir, M. Athys est plutôt bon à ce qu’il fait. Et ça fait longtemps que Maximilien ne s’est pas intéressé à l’Art.

-D’ailleurs, cette demoiselle est-elle de vos comédiennes ?
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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyVen 17 Fév - 11:56

Rendez vos illusions Alfred11
M. Athys haussa un sourcil, lorsque Maximilien mentionna sa propre revue. La Revue mauve ... N'était-ce pas l'endroit où Eugène Mirot (ou quelque chose comme ça) avait éreinté sa dernière œuvre ? Par ailleurs, Alfred Athys n'était peut-être pas le plus habile des hommes, mais il n'était pas non plus stupide : or un auteur bourgeois comme lui ne pouvait vraiment plaire à la jeunesse. C'était normal, la jeunesse, ça se révoltait, ça portait des cheveux longs et des cravates bizarres ! Alors apprécier son théâtre ... D'un air paternel, il posa la main sur l'épaule de Maximilien :

- Écoutez mon garçon, il vaut mieux que vous ne parliez pas de ce que je fais dans votre Revue ... La Revue mauve, c'est un repère de jeunes enragés, la force tranquille qui me caractérise y trouve bien mal sa place. Et faute de comprendre, l'on se moquerait de vous.
Puis jetant un oeil à la galante jeune femme qui s'impatientait :

- Sort-on ses actrices ! Ca a déjà bien des bêtises en tête sans qu'on les amène au divertissement. C'est ... C'est ma nièce. Parfaitement.

Cependant, la demoiselle eut un gloussement, et s'engouffra dans la loge, sans demander son reste. M. Athys eut un reniflement dédaigneux, se rengorgea, et puis ajouta, d'un air un peu bourru :

- Mais il semble que le théâtre m'appelle ... Je me permets de prendre congé, jeune homme.

Il posa la main sur la poignée de la petite porte tendue de velours, mais au moment de s'engouffrer dans la loge, eut comme un regret et se retourna de nouveau vers Maximilien - parodie de la scène d'hésitation de notre policier.

- Mais permettez-moi un conseil ... Cessez donc de fréquenter les policiers, ce ne sont pas des gens convenables ! Et puis allez voir des spectacles plus dignes de votre talent de journaliste, c'est un fait que vous perdez votre temps ici.

Et il ouvrit la porte. On apercevait, de loin, le profil régulier et charmant de la demoiselle blonde, déjà absorbée par le spectacle.


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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyMer 22 Fév - 7:20

Maximilien se sent grossier. D’ailleurs, il est grossier. Mais voilà, il ne sait jamais trouver sa place, bien qu’il ne soit pas certain d’en avoir une. Certains, dès leur naissance, ont une place dans la société qui leur est gardée, bien au chaud. D’autres, par quelque fruit du hasard, trouvent une place vide et la prennent, aussi simplement que cela. Certains, à force de se battre et se débattre, de parler, de gesticuler, de flatter, de pavaner, parviennent à se faire une place. Maximilien, lui, n’a pas de place. Juste des positions éphémères. Tantôt ami des voyous, tantôt intellectuel au théâtre, tantôt homme compatissant au malheur du peuple, il n’a nulle part où se poser. Et cela va bien finir par l’épuiser.
Il n’a pas le temps de répondre au dramaturge que déjà celui-ci veut s’éclipser, rejoindre sa belle. Tout le monde m’abandonne. Je ne dois pas être de très bonne compagnie, se dit-il en regardant le bonhomme qu’il a sûrement agacé.

Il aperçoit le petit ange dans la loge, le visage tendu vers la scène. Vraiment, il aurait pu être plus adroit…
Il a un dernier sursaut :

-M. Athys…Merci.

Et c’est un merci sincère, un merci de jeune premier.
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Pierrot Lunaire
La bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Pierrot Lunaire

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MessageSujet: Re: Rendez vos illusions   Rendez vos illusions EmptyLun 27 Fév - 4:21

Rendez vos illusions Alfred11
M. Athys eut alors un sourire, non dénué de bienveillance. C'est qu'il lui plaisait, ce petit, malgré tout ! Il était de ces jeunes non encore engagés complètement sur leur chemin, et qui pouvaient tout aimer, tout voir, tant qu'il y avait quelque chose digne d'intérêt - et ce, sans crainte des écoles ... Il faut dire que les vaudevilles de M. Athys étaient de pure convention - ce Monsieur était moins artiste qu'un observateur, et un peintre de la vie sociale.

- Allez, Monsieur Debongure, à charge de revanche ! Je vous enverrai une inviation pour mon prochain vaudeville, si ça vous chante. Vous pourrez peut-être faire des infidélités à votre Revue pour en parler quelque part, qui sait ?

Il lui tapota l'épaule, avec cette brusquerie qui le caractérisait et puis, prenant congé, il rejoignit l'élégant oiseau dans la loge.
La porte tendue de velours était cependant restée entrouverte, et peut-être ne résisterez-vous pas, M. Debongure, à jeter un dernier coup d'oeil à l'intérieur ... Vous verriez alors M. Athys penché vers l'oreille de la demoiselle, et posant sa grande paluche sur l'épaule blanche, d'un geste singulièrement plus doux.

Il y a fort à parier que vous ne tirerez rien de plus de cette soirée aux Funambules, M. Debongure ... Cependant, lorsque vous rentrerez chez vous, vous ferez bien de vous rappeler les paroles, les dénégations et les conseils de M. Roche ... Peut-être suffit-il de dérouler l'écheveau pour arriver au nœud du problème ...

Citation :
La petite note de la Modération RP : Si tu souhaites continuer l'enquête, il suffit de me dire la piste que choisira Maximilien pour la suite - voire le personnage, le PNJ (ceux de Pamina aussi) qu'il veut rencontrer s'il a une idée précise en tête. Je te concocterai ça dans la mesure du possible. Courage, tu avances, même si ça ne se voit peut-être. Very Happy Après, libre à toi de faire encore une réponse, mais je peux aussi fermer le sujet là-dessus, c'est comme tu veux !


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