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 Tu sais ou tu sais pas...?

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Maximilien Debongure
Futur pélago !
Maximilien Debongure

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MessageSujet: Tu sais ou tu sais pas...?   Tu sais ou tu sais pas...? EmptyMar 8 Nov - 8:01

Ah le coquin ! Il voit au regard luisant d’Harold que celui-ci exulte et se joue de lui. Le juge, bien sûr, et s’amuse, évidemment ! Qu’importe, Maximilien est prêt à tout, quitte à ce que l’on se rit de lui. Juste pour se punir d’avoir manqué l’événement du siècle. Il paiera, il écoutera, c’est tout.
Il peste intérieurement, pourtant, Maximilien. Le colporteur n’a pas l’air décidé à ne serait-ce que sous-entendre l’identité de ses clients.

-Vous comprendrez bien que cela m’embête !

Le journaliste dit cela platement, ce qui n’est absolument pas révélateur de tous les calculs, toutes les stratégies qu’il échafaude dans son esprit inquisiteur. Vif ? Certainement moins que celui du colporteur !
Les deux hommes continuent d’avancer, dans les rues assombries. Un duo bien étrange, à vrai dire.

-Oui, si vous mentez par-dessus les mensonges de vos clients si hauts placés, cela m’embête beaucoup, Harold ! Un journaliste doit toujours savoir d’où vient le bruit, même un faux bruit, même un bruit infime, même un bruit qu’on a volontairement amené jusqu’à ses oreilles. Sinon, ce n’est pas un vrai journaliste.

Ils pénètrent dans la Brasserie. La chaleur de la salle principale réchauffe les joues rougies de Maximilien. Le colporteur a l’air soulagé de se trouver en intérieur. Cependant, Maximilien sait qu’il ne restera pas éternellement. Un signe au tenancier, quelques courbettes pour éviter le monde agité, les femmes dansantes et les hommes titubants, et les deux hommes s’assoient à une table, un peu isolés du tumulte.

-Je crois que des informations sans sources ne m’intéressent pas, à vrai dire. Je préfère de loin me rendre directement aux sources mêmes. Oui, cela m’embête fort.

Le regard jusqu’alors volontairement dans le vague, Maximilien fixe ses yeux sombres sur Harold.

-Mais je vous en prie, commandez à votre guise ! Tout ce que vous voudrez…

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Harold Chambard
Bonne nouvelle
Harold Chambard

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MessageSujet: Re: Tu sais ou tu sais pas...?   Tu sais ou tu sais pas...? EmptyMar 8 Nov - 9:27

    Le jeune journaliste m’emmenait, comme un prince conduit sa belle, vers cette brasserie renommée pour sa débauche et ses folies. Lieu de choix, certes, et qui n’était pas pour me déplaire. Ce qui me plaisait moins, bien sûr, c’était ce que me disait ce brave homme tout en marchant. Evidemment, en bon chantre du véridique et de l’objectivité, il voulait des preuves... Croyait-il donc que j’en avais ? Croyait-il donc qu’on se fatiguait à prouver quoi que ce soit au vieil Harold, quand on lui ordonnait de diffuser telle ou telle rumeur, de nier tel ou tel fait ? C’était préjuger de mon importance... Cet homme semblait en réalité me prendre pour l’omnisciente oreille de la Grande Ville... Après tout, je pouvais bien l’encourager dans cette pensée, somme toute plutôt gratifiante pour ma personne... Je me contentais pour l’instant de le suivre en silence. Qu’on s’installe, qu’on boive un coup, que les esprits s’échauffent et se brouillent avant tout ! C’était ce qu’il fallait pour mon affaire. J’entrai donc à sa suite dans la brasserie, bien heureux de trouver une place chaude et accueillante, bien heureux aussi de tenir face à moi un homme contre lequel j’avais engagé un jeu formidablement distrayant et potentiellement lucratif.

    - Allons, allons, jeune homme... Je suis bien triste que vous le preniez comme ça...

    Et, comme il me proposait de commander ce que je désirais, un sourire joyeux m’échappa... Le fou ! Je n’hésitai qu’un instant, et lançai en direction du patron :

    - Un cognac, s’il vous plaît ! C’est ce brave jeune homme qui se charge de la note !

    Eh oui, si c’était aux frais de la princesse, pourquoi donc se priver ? Quelques regards se tournèrent vers nous, et je les vis bien noter l’aspect insolite que présentait la réunion de nos deux personnes... A mon avis, on n’ignorerait pas bien longtemps de qui ce journaliste tirait ses informations... Quant à savoir si c’était bon pour sa réputation, ma foi, c’était à lui d’en juger ! Moi, j’avais d’autres affaires plus urgentes à débrouiller pour le moment.

    - Mon pauvre jeune homme, en vérité, vous êtes bien mal informé ! Ne savez-vous pas que tout le monde, je veux dire, tous ceux qui comptent, aussi bien les grands mondains que les génies du crime me font confiance ? Tout le monde défile chez Harold, tout le monde lui envoie son jeune filou de domestique tous les matins pour s’informer des tendances et des rumeurs du jour... Je suis la conscience de Paris, en réalité, son âme florissante, le coeur de ses mensonges et de ses demi-vérités ! Et vous me demandez des preuves ! Vous voudriez connaître mes sources ? Si je donne mes sources, monsieur, je ne suis plus rien... Vous n’auriez pas le coeur d’assassiner un pauvre vieil homme miséreux ? Vous me demandez des preuves, quand ma parole est vérité pour les duchesses les mieux considérées ?

    Je me tus un instant, pour laisser reposer un peu mon esprit et celui de mon interlocuteur. Il est vrai que j’en faisais un peu trop dans la grandiloquence. En réalité, j’exultais. Et cela avait tendance à me faire perdre toute prudence, en même temps que toute trace de réalisme social.

    - Et puis, messire journaleux, qu’est-ce pour vous que la vérité ? Je n’ai pas beaucoup étudié la philosophie, certes, mais je peux vous le dire carrément, ce qu’est la vérité... C’est ce que tout le monde considère comme vrai ! N’allez pas chercher plus loin ! Et si le vieil Harold dit quelque chose, croyez-moi, tout Paris le croit, et cela, donc, est vrai ! Que voudriez-vous vérifier ?

    Je fis enfin silence et l’observai. S’il ne prenait pas au sérieux mes dires, s’il trouvait la faille dans mes propos, je serais forcé de lâcher prise sans doute. Et de lui donner tout de même quelques petites éléments véridiques et vérifiables... En avais-je, d’ailleurs ? Bah, je pouvais toujours lui jeter une ou deux histoires sordides et les présenter comme probablement liées à l’affaire qui l’occupait tant...


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Maximilien Debongure
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Maximilien Debongure

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MessageSujet: Re: Tu sais ou tu sais pas...?   Tu sais ou tu sais pas...? EmptySam 12 Nov - 7:26

Maximilien toussote. Le vieil homme a commandé un cognac.

-Un whisky pour moi !

Toute la salle l’entend, bien évidemment ! Mais cela ne pose pas de problème à Maximilien. Après tout, si les gens disent de lui qu’il tient ses informations du colporteur, on dira bien du colporteur qu’il les divulgue à un journaliste. Ils ont tous les deux à perdre à s’afficher ensemble.
Le journaliste se sent mal. Il au chaud, il a froid. Il a soif, il a la nausée. Peut-être n’aurait-il pas dû s’aventurer à converser avec le colporteur. Il est trop faible pour cela. Il est trop faible pour rivaliser avec un homme de son espèce. Trop jeune surtout, trop peu maléfique. Et voilà que l’autre se met à lui parler de vérité. Emilien desserre sa cravate. Son expression change. Il a les lèvres pincées, tout d’un coup ! Il attend que les boissons arrivent et avale son whisky d’un trait. Harold déguste son cognac, apparemment très amusé. La mine du journaliste, elle, est grave.
Il pose un doigt sur la table.

-Etes-vous en train de me parler de vérité ? Vous pouvez jouer Harold, mais pas là-dessus ! Je ne suis pas un de vos clients, avide de savoir, peu intéressé par la vraisemblance des propos tant que ceux-ci tiennent debout et peuvent semer le trouble, l’effervescence dans le tout Paris. Vous vous moquez de moi Harold Chambard, vous me trouvez peut-être ridicule à vouloir vous payer pour de telles sornettes, à attacher tant d’importance aux preuves. Mais ne dénigrez pas mon honneur, Harold. J’ai peu de valeurs. J’en ai même une seule : la vérité avant tout. Je me fiche de ce que le tout Paris va penser, je me fiche bien de ruiner la vie d’un duc ou de sauver l’honneur d’une catin. Je ne veux que la vérité, je veux qu’elle éclate, je veux qu’elle éclabousse. Je veux que tout le monde soit à la place qu’il doit occuper, et non à la place que lui assigne la société. Je veux que tout le monde ait à répondre de ses actes et non les pauvres gens à nettoyer ceux du grand monde. Moquez-vous, jouez, ruinez-moi ! Je n’ai que faire de cela. La fin justifie les moyens. La vérité mérite qu’on se batte pour elle. La vérité mérite qu’on se fasse marcher dessus, la vérité mérite qu’on se ridiculise, la vérité mérite que l’on souffre. Je ne suis pas extrémiste pour grand-chose, monsieur : je n’ai jamais aimé, je n’ai jamais trop bu, je n’ai jamais trop mangé, je ne me suis jamais battu, je n’ai jamais été perfectionniste. Mais la vérité est pour moi une foi. Alors je vous en prie, pour la dernière fois, ne me parlez pas de vérité, Harold ! La vérité que j’entends n’est pas la même que la vôtre. La mienne n’est pas malléable.

Maximilien tremble. Ses yeux sont fiévreux, brillants. Il fait peur à voir et pourtant semble plus passionné que jamais.

-Je ne suis pas votre ennemi, Harold. Je ne suis pas là pour me distraire. Si vous voulez continuer de jouer une farce, laissez-moi d’abord quitter la scène…

D’un geste de la main, Maximilien commande un second whisky. Il ne croise pas les yeux du colporteur…


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Harold Chambard
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MessageSujet: Re: Tu sais ou tu sais pas...?   Tu sais ou tu sais pas...? EmptySam 3 Déc - 1:10

    Bien, il semblait que cette jeune fouine n’avait pas l’intention de se laisser berner par ma rhétorique douteuse. Le mieux, c’était encore de se rendre à la plus sainte des lois, celle de la soumission au payeur... Un idéaliste ! Dieu m’avait jeté entre les bras d’un idéaliste, sans doute parmi les hommes la race la plus passionnante, et en même temps la plus néfaste pour l’honnête voyou ! Il allait falloir malgré tout se rendre sous ses lois, à un moment ou à un autre... Mais pour l’instant, le cognac, qui pénètrait lentement dans mes veines, qui s’y infiltre insidieusement, me soufflait d’autres paroles.

    - La vie est une farce, mon pauvre homme, croyez-moi... Si vous continuez à en fréquenter tous les bas-fonds, vous vous en apercevrez bien assez tôt... Vous voulez quitter la scène ? Beaucoup l’ont fait, et leurs corps flottent à présent sur cette autre Seine, ce dernier refuge des jeunes plein d’esprit et d’idées merveilleuses. Croyez-vous qu’il y ait là davantage de vérité ? Pensez-vous réellement que ces chairs tuméfiés aient accompli leur idéal ?

    Je fis silence, même si cette remarque n’attendait pas réellement de réponse. Je finis d’un trait mon verre de cognac, fixant avec intensité le petit gars qui se trouve en face de moi. Lui, n’avait pas l’air de vouloir croiser mon regard. Il me détestait, il ne voulait pas entendre ce genre de choses de ma bouche, et sans doute il allait dans moins d'une seconde être sur le point de partir... Bon, peut-être qu’il allait être temps de modifier un peu ma ligne, histoire d’éviter d’avoir à la poursuivre pitoyablement dans la rue.

    - Mais je vais vous le dire, Monsieur : je vais cependant accéder votre requête. Il ne faut pas s’opposer aux fous quand ils ont une idée, c’est du moins ce que disait toujours ma vieille tante, qui était une femme de bon sens.

    Je me tus un moment. Toujours, je l’observais, et plus d’un se serait senti mal à l’aise devant cet air inquisiteur, scrutateur. Peut-être n’allait-il pas apprécier que je le traite de fou. Mais il semblait tenir cette information pour si importante que j’avais bon espoir qu’il ne s’irriterait pas, et qu’il patienterait gentiment jusqu’à ce que je daigne lui donner, ou plutôt lui vendre, ce qu’il désirait.

    - Et puis, je vais vous le dire, nous autres, hommes du peuple, sommes tous soumis à la même loi : celle de l’argent. C’est, hélas, ainsi que vous nous tiendrez, vous autres, tant que le bon peuple ne se sera pas décidé à chasser toute cette vermine bourgeoise du pouvoir. Avec tout le respect que je vous dois, vous n’en doutez pas...

    Là, ça devenait carrément risqué. N’importe quelle personne saine d’esprit irait me dénoncer à la police sur la minute, et j’écoperais d’une peine que je préférais ne pas imaginer, pour anarchisme belliqueux, révolutionnarisme, et autres pêchés impardonnables. Cependant, je m’amusais tant à le faire attendre... C’était ma dernière force, ma dernière vengeance, mon dernier coup avant de devoir céder... Enfin, pas tout à fait le dernier, car l’apogée serait le mensonge que je lui raconterais... Quel serait-il, d’ailleurs ? Ca n’était, à vrai dire, pas bien compliqué... Après encore un temps de silence, je me décidais à lâcher, de l’air le plus négligent de mon répertoire :

    - Connaissez-vous Monsieur Montoux ?

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Maximilien Debongure
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Maximilien Debongure

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MessageSujet: Re: Tu sais ou tu sais pas...?   Tu sais ou tu sais pas...? EmptyMer 21 Déc - 7:05

Maximilien trouve tout cela ridicule. Le colporteur cède à un jeune homme comme lui ! S’il se sait trop idéaliste, il n’en demeure pas moins rôdé. L’argent fait beaucoup, si ce n’est tout. L’argent pour le pauvre peuple, la réputation pour la haute bourgeoisie. Voilà les deux moyens de faire céder un homme. Il croyait, il y a quelques années encore, que c’était l’honneur qui permettait au monde d’avancer, au journaliste de se renseigner, aux banques de fructifier, aux relations de perdurer. Mais non. Argent et réputation sont les seuls mots d’ordre dans cette société hypocrite et mal arrangée. Alors, faute de pouvoir, le journaliste use –trop à son goût- de ces deux moyens de pression. Pitoyable, se répète-il. L’enfer des menteurs, t’attends, mon bon Maximilien. Mais ce n’est pas comme s’il avait le choix. Il faut bien les obtenir, ces informations qui feront, un jour, éclater la vérité.
Et voilà que le colporteur se met à débiter des paroles anarchistes. Il risque gros, tout de même.
Maximilien est épuisé. Son petit discours enflammé lui a pompé ses dernières forces. Et si Harold avait pour projet de vraiment lui mentir ? Il n’est même pas sûr de pouvoir faire la part des choses, dans l’était où il est ! Il va se faire embobiner, c’est certain.

-Dans une société de vérité, l’argent ne servirait jamais pour le commerce humain. Le commerce humain n’existerait pas, d’ailleurs. Pas de chantage, pas de pot-de-vin, pas de financements obscurs…

Il dit cela comme ça, parce que ça lui traverse furtivement l’esprit.

-…Et non, le nom de Montoux ne m’évoque rien.
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Thalie
Mademoiselle Clairon
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MessageSujet: Re: Tu sais ou tu sais pas...?   Tu sais ou tu sais pas...? EmptyMar 21 Fév - 11:11

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Tu sais ou tu sais pas...? Lelune10
▬ Voyons laissez-moi passer qu'diable !

Le grognement fit lever la tête de quelques personnes attablées. Un échelas vêtu comme un jour de deuil tâchait, bon gré mal gré, d'entrer avec son parapluie ouvert. Chose étrange étant donné que le temps était au beau fixe - qui se promènerait donc avec un parapluie crevé, troué, presque dentelé ? Le bonhomme fit tourner son bien dans tous les sens, finit par concéder qu'il ne pourrait entrer que plié et actionna le mécanisme qui referma le parapluie.

▬ Fichu instrument d'torture, et ces portes trop p'tites.

Des clients hochèrent la tête, habitués à voir le vieil homme sillonner les environs. Ce dernier ôta son chapeau - aussi dépenaillé que son propriétaire dont le seul ornement était une maigre plume. Faisant sonner ses talons, l'homme se dirigea droit vers la table de Maximilien et Harold. Les yeux chassieux brillaient d'une leur d'intelligence finaude - Gaspard n'avait pas la ruse du renard, mais il faisait une pie hors-pair.

▬ M'sieurs j'ai cru voir que vous causiez. Puis-je me joindre à vous ?

Sans attendre de réponse, l'homme prit une chaise et s'asseya. Accrochant son parapluie au dossier, posant son chapeau sur ses genoux, l'homme faisait comme chez lui. Et après tout il était chez lui partout. Penchant la tête de côté, il lorgna du côté d'Harold :

▬ C'est-y pas le colporteur ? (Lorgnant Maximilien, avisant son costume) M'sieur j'espère qu'il vous a pas assommé avec ses histoires. Vous savez, il ment mieux que l'arracheur de dents. Pas comme moi.

Hochant la tête, inclinant légèrement son buste en direction de Maximilien, il crut bon d'ajouter :

▬ Gaspard des Faubourgs pour vous servir.

Ou vous desservir. Maximilien fleurait bon les sous aux yeux de Gaspard avec ça la naïveté des gens pas habitués aux mensonges des ruelles. Un bon pigeon qu'il se ferait un plaisir de faire roucouler.

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MessageSujet: Re: Tu sais ou tu sais pas...?   Tu sais ou tu sais pas...? EmptyMer 22 Fév - 7:36

Voilà qu’un joyeux luron s’invitait à la fête. Un drôle de luron, oui. Maximilien lui sourit.

-Gaspard des Faubourgs. Je vous connais vous savez. Tout le monde ici vous connait.

Il était même certain que tout Paris le connaissait. C’est qu’il avait de la gamelle, le Gaspard alors, forcément, cela se remarquait.

-Le colporteur et moi parlions des bruits qui courent sur…

Il prit conscience que baisser la voix serait une idée judicieuse. Même si, avec l’arrivée de Gaspard, il avait perdu tout espoir de passer inaperçu, ça n’était pas une raison pour offrir la conversation à toutes les oreilles ;

-…le fameux attentat.

Et sans attendre la réaction du vieil homme, il ajouta :

-Vous prendrez bien quelque chose à boire, vous semblez avoir eu quelques mésaventures dehors. Profitez-en, c’est moi qui invite.

Ca, il en allait en profiter. Ils en profitaient toujours. Inviter un informateur à boire ou à manger était la meilleure solution pour capter son attention et lui prendre quelques minutes de son temps. Il suffisait d’avoir quelques pièces dans sa poche –ce qui n’était pas toujours le cas de Maximilien.
Il commanda un cognac pour Gaspard, sans lui demander son avis et attendit que celui-ci donne son avis, déblatère ses mensonges montés de toute pièce, ses rumeurs inventées, ses vieux radotages. Bien sûr qu’il allait lui mentir. Qui ne mentait pas ? Maximilien ne comprenait pas bien quel intérêt les gens trouvaient à toujours tout dissimuler mais il s’était fait une raison. Enfin, il ne cherchait plus à comprendre, tout simplement.
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MessageSujet: Re: Tu sais ou tu sais pas...?   Tu sais ou tu sais pas...? EmptyJeu 23 Fév - 22:35

Spoiler:

Tu sais ou tu sais pas...? Lelune10
Gaspard se rengorgea devant les compliments du journaliste. Ah ça qui le connaissait pas ? Pauvres, riches, bourgeois, vagabonds, tous l'avaient déjà croisé. Il faisait partie de Paris, de son sang, de sa vie.

— Ah m'sieur ça fait plaisir un peu de bonté.

Alors que le serveur amenait le cognac, un garçon tout crotté, le nez morveux, les genoux cagneux entra dans le bar. Tirant la manche du colporteur sous les regards intrigués des clients (et quoi un enfant ici !) il chuchota des mots dans l'oreille du vieil homme qui hocha la tête. Harold se leva, expliqua qu'il avait des affaires à mener et quitta les deux hommes flanqué du morveux.

— Un'affaire ouais... Il mijote encore un coup l'vieux. M'rci mon brave, lança-t-il au serveur qui venait de déposer la boisson devant lui.

Humant l'alcool, Gaspard leva son verre et - hop ! - avala une longue gorgée, fit claquer sa langue.

— Du bon ça. (Puis plus bas, pliant un peu sa carcasse sur le siège, il prit le temps de la confidence) L'attentat a fait un sacré raffut, hein ? Parait que c'était splendide à voir, un bouquet de flammes, un feu de tous les diables !

Il leva les bras pour mieux appuyer ses propos, montrer l'étendue du phénomène.

- Qu'on se demande qui l'a fait, hein ? Et pourquoi ?

Il se doutait bien que c'était ce que le journaliste se demandait. Qui, pourquoi, là étaient toutes les questions que même la police n'arrivait pas à résoudre.
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MessageSujet: Re: Tu sais ou tu sais pas...?   Tu sais ou tu sais pas...? EmptySam 25 Aoû - 8:29



En savait-il des choses le Gaspard au sujet de l'anarchiste tant recherché ? Toujours est-il que l'homme se leva d'un bond - un bond bien rapide pour un tel vieillard. Ramassant son chapeau qui était tombé, prenant son fidèle parapluie, Gaspard salua le journaliste :

— Mais j'parle, j'parle et j'ai oublié mon rendez vous ! Hein, on fait pas attendre les dames !

Posant le chapeau sur sa tête, Gaspard inclina sa grande tête et courut hors du bar comme si le diable était à ses trousses. Sait-on jamais que le journaliste voulait lui faire payer le cognac !

Spoiler:
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