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| 8 Rue Servandoni || Anna & Dominique - Le jour du boulot. | |
| Anna Bernelle
Messages : 16
| Sujet: 8 Rue Servandoni || Anna & Dominique - Le jour du boulot. Ven 28 Mar - 19:09 | |
| Depuis quelques jours, Anna était dérangée par la lettre, cette pauvre cousine malade qui vivait un enfer. Comment devait-elle se sentir, sérieusement ? Elle volait l'emploi qu'occupait autrefois cette si gentille femme, pendant qu'elle, elle passait sa pire phase. Probablement sa dernière. Le cœur lourd, elle lisait et relisait la lettre de sa lointaine proche, ne se lassant pas de se torturer intérieurement. Non, là, vraiment, c'était un sentiment désagréable. La tête penchée en avant, elle réfléchissait, réfléchissait à... Quoi, déjà ? Ah, ce qu'elle devait faire le lendemain. Si elle devait remplacer Adrienne, elle le fera en lui rendant honneur. Ça et une petite visite pour l'encourager, la motiver à se battre contre cette satanée maladie. D'un autre côté, paraîtrait que ça courait les rues, ce genre de virus. Anna n'avait nullement l'envie de rester clouée à son lit, surtout si un emploi l'attendait. Le courage dans la main, elle était sortie tôt le matin suivant en emportant un bagage léger. Nerveuse et le pas lourd, elle s'était arrêtée en pique devant la porte de la demeure. Les yeux dans le vide, lèvre inférieure mordue et ensanglantée. Elle ne savait que faire, si ce n'était de frapper. Toc, toc, toc. Les secondes s'écoulèrent comme si ça avait été des minutes, puis, soudain des bruits de bas résonnèrent derrière la porte, étrangement synchronisés à ses battements de cœur qui lui hurlèrent la panique. Un frisson nerveux lui traversa l'échine au moment même où la porte s'ouvrit, ses yeux se baladèrent d'abord sur la chemise qui entourait parfaitement la taille et les épaules d'un homme pour monter vers un visage, des yeux bleus, un visage ridé et joyeux dessinait les traits de l'homme, son employeur, n'est-ce-pas ? « Bonjour ! Que puis-je faire pour vous madame ? » Sa voix respirait la bonté, son haleine un peu moins. Anna prit un souffle avant de laisser pousser un petit sourire timide, hésitante et surtout, craintive. « Êtes-vous monsieur Lebrun ? » « Ooh, non monsieur n'est pas là. Je crois savoir que vous êtes la petite nouvelle ? Entrez, je vais vous aider à trouver celle qui s'occupe de ces choses là. » *** Première journée passée dans l'absence de son employeur, elle était partie plus tôt, aussitôt qu'elle le put pour régler quelques petites affaires et se préparer au lendemain. Dans les même heures que la veille, elle repassa et entra dans la bâtisse. Ses heures de boulot commençaient et elle en était excitée, aujourd'hui, elle verra son employeur et pourra enfin faire connaissance... Ou avoir la chance de le croiser. Si seulement. Pour ses premiers chiffres, elle n'avait qu'à faire un peu de ménage, ce qu'elle préférait faire d'ailleurs. Après avoir astiqué le plancher, nettoyé la vaisselle, elle passait et repassait le fer sur les chemises, écrasant les plis pour les voir disparaître. Au bout d'une demi-heure, elle en était à quatre ou cinq chemises, passant un temps fou pour chacune d'elle afin d'être bien sûre de ne plus croiser de plis. La dernière fut la plus difficile; pendant qu'elle pliait impeccablement la précédente, l'autre s'était mise à noircir. C'est dans un couine qu'elle avait retiré le fer et, paniquée, s'était mise à trembler en fixant la chemise. Bonté divine ! Qu'avait-elle fait ! Dès son premier jour de travail ! Dans un réflexe, elle avait tourné la chemise et replacé le fer, mais elle ne pourra pas le cacher indéfiniment. |
| | | Dominique LebrunÊtre homme ? tu le peux. Va-t'en, guêtré de cuir
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| Sujet: Re: 8 Rue Servandoni || Anna & Dominique - Le jour du boulot. Mar 8 Avr - 9:50 | |
| Pas spécialement jovial, pas spécialement soupe-au-lait : le colonel était d'humeur égale en arrivant rue Servandoni. Aucun détail particulier d'une journée somme toute ordinaire ne se rappelait à lui en franchissant le pas de son immeuble. Pourtant, pour cette belle disposition d'esprit, les minutes étaient comptées.
Premièrement, c'était le concierge qui, en le saluant, lui demanda si il était content de la petite nouvelle. Dominique jeta un très vague « oui, oui, elle est très bien » qui ne voulait pas vraiment dire grand chose tant il sonnait la réponse polie mais creuse. C'est qu'il s'était d'abord demandé de quelle petite nouvelle on lui parlait ; puis s'était rappelé la remplaçante d'Adrienne. Mais quand bien même l'organisation domestique ne lui serait pas sorti de la tête, il n'aurait pu donner une réponse honnête. Pour savoir si il était content de la nouvelle, encore aurait-il fallu voir le résultat de sa première journée. Et pour cela, il aurait fallu rentrer chez lui hier soir, ce qu'il n'avait pas fait. D'où une réponse évasive. Polie, mais évasive. Mais c'en était fini de la banalité de la journée. En montant l'escalier, Dominique s'interrogeait sur cette nouvelle.
Deuxièmement, c'était la serrure qui coinçait. Un tour dans un sens, un tour dans l'autre, rien à faire. Et puis, on ne sait jamais n'est-ce pas, il tenta sa chance et tourna la poignée. La porte n'était tout bonnement pas fermée à clef. Oh, ce n'était pas si important puisqu'il y avait quelqu'un à l'intérieur. Mais il fermait toujours derrière lui, Adrienne fermait toujours derrière elle, en un mot la porte était toujours fermée à clef et voilà qu'on lui froissait ses habitudes et... bref. Ce n'était pas grand chose. Elle avait besoin de quelques jours pour apprendre les petites choses du quotidien et c'était bien normal.
Éloignant un début d'agacement qui n'avait pas lieu d'être, il entra, referma évidemment, et se trouva surpris du relatif silence qui régnait. Adrienne chantonnait toujours en travaillant - s'en rendait-elle vraiment compte ? - mais là, rien. Alors bien entendu, il n'allait pas lieu tenir rigueur de ne pas chanter, c'était juste que... et bien voilà, sa routine changeait, Adrienne était bel et bien partie. Pas de méprise : rien d’ambigu dans ses relations avec elle ; elle était juste l'employée de maison parfaite à ses yeux, doublée d'une personnalité attachante. Il allait être difficile de ne pas la regretter.
Mais enfin, le colonel finit par trouver la remplaçante.
« Bonjour mademoiselle. Colonel Lebrun. Vous devez être Anna ? »
Elle faisait si jeune.
« J'espère que vous aurez trouvé facilement l'adresse dans notre grand Paris. » |
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