Registre des habitants de Paris

Nom & Prénoms : Zélie Vilard
Âge & Date de naissance : 17 ans, née le 1er mars 1880
Origine sociale : modeste
Métier, occupation : vendeuse dans une boutique de chapeaux
Ambitions : se marier avec un bon parti, fonder une famille, éventuellement ouvrir un jour sa propre boutique
Milieu fréquenté : peuple, essaie de s'élever dans la petite bourgeoisie
Réputation : Zélie est arrivée il y a un an pour travailler à Paris, après la mort de ses parents, emportés tous les deux par la grippe. Elle est très sérieuse, ne flirte pas avec les hommes, car elle veut montrer à tous qu'elle peut faire une bonne épouse.
Elle est très consciencieuse dans son travail et a un goût très sûr pour choisir les chapeaux qui mettent le mieux les femmes en valeur.
Elle met un peu d'argent de côté dans l'espoir d'ouvrir sa boutique un jour.

Tout esprit profond s'avance masqué

Description physique et psychologique

Zélie est une jeune fille à peine sortie de l'enfance. Elle est encore très naïve, croit au grand amour et voit le bien partout. Elle est très sérieuse et met un point d'honneur à bien faire son travail et à se conduire en femme vertueuse, afin de faire honneur à la mémoire de ses parents.
Son arrivée à Paris lui a ouvert les portes d'un monde qui lui était inconnu jusqu'alors. Elle passe une grande partie de son temps libre dans les musées, elle est fascinée par la peinture et la sculpture.

Physiquement, Zélie est petite et menue, elle fait plus jeune que son âge. Son plus grand atout ? De grands yeux noirs et rêveurs, qui rassurent ses clientes et plaisent aux hommes. Mais cela, Zélie ne le sait pas. Elle ne fréquente pas le sexe opposé et a donc des idées très enfantines et romanesques sur l'amour et le mariage. Elle n'en garde pas moins la tête sur les épaules, et est bien décidée à n'épouser qu'un homme qui aura une bonne condition.

Comme elle est vendeuse dans une boutique, elle fait très attention à sa toilette. Elle porte des tenues simples et pratiques, mais qui sont toujours coupées à la perfection. Elle aime coudre elle-même ses vêtements et est très douée de ses mains.
La seule coquetterie qu'elle s'accorde concerne les chapeaux. Zélie est économe et prend bien garde à ne pas dépenser trop d'argent en fanfreluches. Mais, travaillant dans une boutique de chapeaux, elle est forcément soumise à la tentation et porte donc toujours des pièces originales et de bon goût, qu'elle arrange elle même lorsqu'ils sont un peu défraichis, afin de leur donner une seconde jeunesse.

Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose

Les yeux dans le vague, Zélie regardait sans la voir la pluie ruisseler sur la vitre du wagon. Elle avait été très contente de retourner quelques jours dans sa ville natale pour revoir sa grand-mère, car elle n'y était pas revenue depuis sa montée à Paris il y avait un an de cela.
Mais, après trois jours, Paris avait commencé à lui manquer. Jamais elle n'aurait penser cela avant, elle avait toujours été persuadée qu'elle se marierait et vivrait toute sa vie à Caen. Mais ses parents étaient morts, et, comme elle n'était pas fiancée, elle s'était résolue à trouver du travail à Paris afin de gagner sa vie avant de se marier.
Les premiers temps, Paris l'avait terrifiée. La ville était trop grande, trop bruyante, trop rapide. Mais désormais, elle s'y sentait chez elle. Elle aimait maintenant le bouillonnement culturel permanent de la cité, le mélange des cultures et des idées. La vie à Caen lui semblait si terne désormais. Elle avait un peu peur que la ville n'ait à la longue un mauvaise influence sur elle, elle prenait donc toujours garde à se comporter toujours dans le plus strict respect des convenances.
Sur le carreau les gouttes de pluie continuaient de rouler en suivant des chemins tortueux, ramenant Zélie à l'instant présent. S'il pleuvait autant à Paris, cela allait abîmer les plumes de son chapeau. Elle s'en voulut de n'avoir pas pensé à prendre un parapluie avec elle. Elle aurait dû être plus prévoyante, mais elle était tellement tête en l'air...
Au pire, elle pourrait toujours demander à la gérante de la boutique si elle pouvait récupérer quelques rubans inutilisés au magasin... Cela lui permettrait de rafraichir sa toque de voyage un peu fatiguée. Elle ne pouvait se permettre d'en acheter un neuf, d'autant qu'elle ne voyageait pas suffisamment souvent pour justifier cet achat.

Le magasin... Elle allait retrouver sa petite routine, les autres vendeuse de la boutique qui étaient devenues de bonnes camarades au fil du temps. Finalement, elle aimait bien travailler. Cela l'occupait durant la journée et lui permettait d'aller au musée les dimanches.
Elle se demanda soudain ce qu'elle ferait de ses journées lorsqu'elle serait mariée. Car elle ne continuerait pas à travailler, cela était certain. Peut être qu'elle s’occuperait alors d'actions de charité, pour occuper son temps et répandre le bien autour d'elle. Cela lui plairait assez ! Mais pour cela, il fallait se marier... A cette pensée, Zélie réprima un frisson. Qu'adviendrait-il si elle n'était pas marié dans dix ans ? Elle n'osa même pas y songer. Si seulement ses parents étaient encore en vie, il lui auraient trouvé un bon parti, et elle n'aurait pas à craindre de faire le mauvais choix.
Mais d'un autre coté, elle n'aurait alors jamais connu Paris...