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 Et les mysticités prennent des tons pressants

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Lise Champmézières
Elle court, elle court, la cousette !
Lise Champmézières

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MessageSujet: Et les mysticités prennent des tons pressants   Et les mysticités prennent des tons pressants EmptyLun 22 Avr - 5:16

Lise n'était pas pieuse.

Oh, elle aimait la beauté de la religion. La liturgie sacrée la faisait frissonner. Le souvenir de sa communion solennelle l'émouvait encore, plus de vingt ans après... Elle avait cru, ce jour-là, trouver sa voie : elle serait mystique. Pour un peu, elle se serait promise corps et âme au service du Seigneur - peut-être l'avait-elle fait, d'ailleurs, dans un accès de dévotion... ? Et puis l'odeur de l'encens avait fini par la lasser. Le latin l'ennuyait. Les prières l'endormaient. Elle ne s'était pas révoltée contre l'Eglise, non : elle s'en était éloignée, à petits pas, tout doucement pour ne pas réveiller les derniers rangs.

Adolescente, elle feuilletait encore avec un brin de nostalgie la Petite Bible illustrée à l'usage de la jeunesse que lui avait offert madame Saint-Loÿs. Les gravures la captivaient. Job supplicié la fascinait. Caïn le maudit, les traits déformés par la haine (ou la souffrance, qui pouvait dire ?), lui tirait d'indicibles émotions. Et puis, dans les dernières pages, la Vierge Marie, si belle, si pure, la laissait rêveuse et avide de beauté.

Dieu ? Oh, Dieu... Dieu lui paraissait un peu... lointain. Un peu vieux. Un peu poussiéreux. Comme le portrait d'un ancêtre un peu sévère qui traîne dans un grenier. On l'aime bien. On le regarde avec tendresse, même. Mais il a vécu dans un autre siècle, et on ne sait plus grand-chose de lui.

Qu'est-ce donc qui amenait Lise à l'église Saint-Etienne-du-Mont, en ce dimanche après-midi du mois d'avril ? Elle n'avait pas allumé de cierge, ce n'était donc pas pour un défunt (Lise avait pour coutume d'offrir un cierge à la Vierge à chaque décès qu'elle apprenait - la mort n'est-elle pas l'ultime mystère qui rapproche les hommes des églises ?).

Comme bon nombre de ses concitoyens - ils s'en défendaient, certes, et pourtant... ! -, la couturière avait conservé l'hypocrite réflexe de prier en temps de crise. Poussée dans ses ultimes retranchements, ayant épuisé absolument toutes les ressources dont elle était capable, alors seulement elle se tournait vers le Ciel. Un Ciel qui, jusqu'ici, lui répondait à Sa manière, parfois étrange, toujours imprévue.

Ce jour-là, qui sait ce qu'elle demanda au Tout-Puissant ? Si l'on avait pu décrypter le visage de Lise en prière, on eût lu... Que c'était une histoire d'homme. D'hommes, plus exactement, puisqu'il y en avait deux. Qu'On la débarrassât de l'un, trop assidu ? Oh... et de l'autre, pas assez ? Que le premier l'oubliât et qu'elle oubliât le second ? Que ne pouvait-elle vivre seule et en paix ? Au diable le corps et ses basses envies ? Eh bien, Madame se sentait-elle de nouveau une âme de mystique ? ...

Lorsqu'elle sortit de l'église, le doux bruit de la place Sainte-Geneviève emplit ses oreilles, et le soleil l'éblouit. Elle s'arrêta au sommet des marches, leva la main pour protéger ses yeux et attendit quelques secondes que la vue lui revînt.
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Charles-Armand de Lonsay
Dandynosaure
Charles-Armand de Lonsay

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MessageSujet: Re: Et les mysticités prennent des tons pressants   Et les mysticités prennent des tons pressants EmptyLun 6 Mai - 5:03

Paris regorgeait de merveilles cachées, et les plus dissimulées étaient curieusement les plus évidentes. Hormis quelques grenouilles de bénitier et quelques crapauds dévôts, qui s'intéressait encore aux églises ? Aux modernes, elles semblaient tristement désuètes ; au petit peuple, parlaient-elles encore d'une foi véritable, ou n'était-ce qu'habitude qui les poussait là, comme était habitude ce qui les poussait à invoquer le Seigneur pour tout et n'importe quoi ? Grande question de la foi, posée depuis plus de mille cinq cents ans ! Au vicomte de Lonsay - mais on n'ignorait plus depuis longtemps qu'il était quelque peu excentrique -, les églises témoignaient d'un temps fascinant : Charles-Armand y admirait l'oeuvre de l'homme, la toute-puissance de l'art. Et c'était tout. Prier ? La belle affaire ! Comme si Dieu, le Grand Architecte, l'Horloger, Allah, Yahvé ou Vous-Savez-Qui allait se préoccuper des voeux des mortels ! Allons donc, restions rationnel, voulez-vous ? Aide-toi, le ciel ne s'en soucie pas.

Et l'ultime preuve que le ciel ne s'en souciait pas - ou qu'il était devenu un peu sourd, avec l'âge... -, c'est qu'il exauça à l'envers la moitié de la prière de celle qui le suppliait humblement à Saint-Étienne. L'apprentie mystique, à la sortie, avait effectivement la malchance de tomber sur celui qu'elle désirait oublier, qui lui ne s'en souciait pas le moins du monde et qui devisait agréablement avec un homme de son monde. Pour l'église, pas un regard, pas même mélancolique. À les voir, on devinait qu'ils rentraient de quelque promenade nonchalante, mais que l'excursion prenait fin : les deux hommes se saluèrent avec toute la cordialité du monde et prirent chacun un chemin différent. Et un hasard machiavélique voulut que le vicomte de Lonsay prît la direction de l'église, instinctivement.

Peut-être fit-il à la veuve l'impression d'un météore importun, mais qu'en savait-il ? La silhouette qu'il vit en haut des marches avait, dans le contrejour, un petit air de sainte auréolée. Il ne la reconnut pas, y prêtait-il seulement attention ? Son regard s'était enfin porté sur l'église, le regard de celui qui connaît l'oeuvre depuis si longtemps, qui l'admire entre deux foulées et qui s'en retourne chez lui. La guérite déséquilibrant l'ensemble lui attirait toujours un petit sourire, tout comme le martyre du saint représenté sur le fronton de l'édifice.

Et de loin, n'aurait-on pas pu croire qu'il regardait celle qui n'avait pas encore bougé ?
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Lise Champmézières
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Lise Champmézières

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MessageSujet: Re: Et les mysticités prennent des tons pressants   Et les mysticités prennent des tons pressants EmptyVen 10 Mai - 9:18

A la lumière du misérable entendement humain, le Seigneur exerçait sa divine Providence d’une main capricieuse de vieux roi fantasque et facétieux.

Lorsque l’éblouissement de Lise s’apaisa et qu’elle put distinguer plus nettement les silhouettes peuplant la place, elle eut un coup au cœur. A ses pieds, cet homme altier reconnaissable entre mille… ! La main que Lise portait à ses yeux en visière retomba dans un geste qui avait quelque chose à voir avec la pudeur. Elle resta interdite un instant, guettant le vicomte. Il semblait plongé dans une agréable contemplation… Était-il possible qu’elle fût l’objet de… ? Ah, la femme qui aime a l’imagination prompte à sculpter de doux rêves de fumée ! Si la couturière fut contrariée par l’apparition de cet importun météore, ce fut bref. Car déjà, les prières étaient oubliées et un délicieux balbutiement cardiaque la prenait.

Allons, malgré tout le charme de l’instant, ils n’allaient pas rester ainsi indéfiniment, tels de muets et platoniques amants de Vérone !

Rassemblant ses jupes d’une main, Lise descendit les quelques marches. Elle tenait les yeux baissés, à la fois pour éviter la chute et le regard du vicomte qu’elle sentait, bien à tort sans doute, fixé sur elle. Quelques pas encore, et elle fut rendue à proximité de Charles-Armand.

Elle lui sourit, plus calme qu’à l’ordinaire, et s’inclina légèrement, le cou gracieusement ployé, avant de lui offrir sa main et de trouver son regard, lui souriant à nouveau – des yeux.

« Voilà une belle surprise… Bonjour, monsieur de Lonsay. »
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Charles-Armand de Lonsay
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Charles-Armand de Lonsay

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MessageSujet: Re: Et les mysticités prennent des tons pressants   Et les mysticités prennent des tons pressants EmptyMar 21 Mai - 4:59

Et lorsqu'on lui adressa la parole, le vicomte eut un très léger sursaut, comme tiré d'une étrange contemplation. Ses yeux quittèrent le fronton de l'édifice et son paradis pour retrouver la terre, et face à lui était... non pas Eve ni Lilith, mais madame Champmézières, un tranquille sourire aux lèvres qui - ses yeux du moins - la rendait, dans sa sérénité, plus belle que cette femme-ouragan qui tournoyait dans sa boutique. S'il avait seulement su que pour être intérieure, sa tempête n'en était pas moins violente, et qu'elle s'appelait Amour ! Mais lire dans les coeurs n'était pas sa première faculté. Elle lui tendait la main, il la baisa... comme il n'aurait peut-être pas baisé la main de la couturière, certes, mais comme il aurait salué une mondaine. La mondaine qu'elle était devenue après cette mémorable réception chez madame Pentois.

« Madame...» répondit-il en se demandant vaguement quel était ce mystérieux hasard qui l'avait poussé à la rencontrer ce jour à cette heure en ce lieu... Il n'y avait pas messe, à ce moment-là, lui semblait-il (mais il devait reconnaître que, n'ayant plus fréquenté l'église depuis fort longtemps, il n'en était plus trop sûr). Oh, et puis, qu'importait ? Une messe ou non n'aurait rien changé à la situation, de toute façon. « C'est toujours un plaisir de vous voir. »

Voyant qu'elle était seule, il lui offrit son bras. Il pouvait bien se permettre de la raccompagner !
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Lise Champmézières
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Lise Champmézières

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MessageSujet: Re: Et les mysticités prennent des tons pressants   Et les mysticités prennent des tons pressants EmptySam 8 Juin - 6:32

Le mot gentil reçut un sourire en guise de merci.

Bon. Monsieur était aimable, c’était déjà ça. Il la traitait toujours, oh, bien poliment. Avec même un soupçon de chaleur. Mais la tiédeur n’avait aucun intérêt. Elle n’était pas plus enviable que le froid. Ce à quoi Lise aspirait, ce n’était pas la tiédeur. Pourtant, lisait-on autre chose dans les yeux du vicomte ? Lise osa les scruter un instant. Dieu qu’ils étaient impénétrables, ces yeux-là ! Alors qu’il lui semblait qu’on lisait dans les siens comme dans un livre ouvert. Charles-Armand de Lonsay atteindrait-il donc la quarantaine sans savoir lire ?

Elle retint un soupir et prit le bras qu’il lui proposait. Cette proximité inattendue la désarma. Oh, évidemment, elle avait déjà touché le vicomte. Après tout, elle était sa couturière… Mais cette fois le contact n’avait rien de professionnel. Mieux, c’était lui qui l’avait suscité pour la première fois. Son bras était mince et émouvant, sûr pourtant.

Ils firent quelques pas… Il semblait en effet plutôt content de la voir…

Alors quoi, il ne la trouvait pas à son goût ? Elle voulut un miroir sur l’instant pour vérifier son reflet. Quand on ne se sent pas belle dans le regard d’un homme… Elle se tranquillisa néanmoins. Elle n’était certes plus de première jeunesse – ils devaient avoir le même âge, tous les deux – mais elle n’avait rien d’un laideron.

Alors quoi ? Fallait-il qu’elle joue les Esmeralda, dansant voluptueusement autour de lui en agitant un tambourin ? Probablement pas. Charles-Armand n’avait rien d’un Phœbus ; il eût été terrorisé et se fût réfugié derrière son bouclier.

Alors quoi ? Fallait-il au contraire qu’elle ne soit que vertu et sagesse comme Thaïs dans ses derniers moments ? Mais Charles-Armand, derrière sa façade d’esthète qui ne connaissait de la volupté que celle qu’offre une chemise en soie, cachait-il un Athanaël éperdu de sensualité ? (Elle se surprit à l’espérer.)

Quelle héroïne était à même de faire succomber l’inatteignable vicomte… ?

N’aimait-il que les pucelles timides et rougissantes ? Les plantureuses matrones ? Les gentilles princesses qui subissaient leur destin en souriant ? Les Napolitaines qui ratiboisaient le ménage en une nuit de jeu ? Les ogresses qui dévoraient leurs amants à grands coups de fourchette ? … Les yeux bleus ? Les noms à particule ?

Ah… Décidément, l’objectif semblait hors de portée. Elle devrait sans doute se résigner à l’amitié de Charles-Armand. Elle ne voyait plus que cela. Et à cette idée, sans s’en rendre compte, elle resserra un peu son bras autour du sien.

C’est aussi à ce moment-là qu’elle se rendit compte qu’ils n’avaient pas encore échangé d’autres paroles que leurs premières amabilités. Voilà qui ne ressemblait guère à Lise ! Sans avoir réfléchi, elle lança :

« J’étais ravie de faire la connaissance de madame d’Elmées, l’autre soir. Elle semble avoir tant voyagé... ! Vous devez être heureux de la savoir à Paris à nouveau. »
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Antoine "Le Zozio" Viret
Si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois
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MessageSujet: Re: Et les mysticités prennent des tons pressants   Et les mysticités prennent des tons pressants EmptyMer 23 Oct - 6:02

Un petit bonhomme tout de suie recouvert courait, brosse en main, vers son prochain client. A la vue du duo incongru, il stoppa net, les fixa, et se mit à chanter a capella.

"A son bras une dame
Ca va en surprendre plus d'un !
Il était temps enfin
Qu'il s'intéresse aux femmes !

Est-ce par sincérité
Ou par nécessité
Que le nobliau a viré de bord ?
Sa boussole, après tout, n'indiquait pas le nord...

Les rumeurs sont peut-être infondés
Mais je n'ai pas le temps de le vérifier !"

Il se remit à courir et disparut aussi rapidement qu'il était venu.
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Charles-Armand de Lonsay
Dandynosaure
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MessageSujet: Re: Et les mysticités prennent des tons pressants   Et les mysticités prennent des tons pressants EmptyDim 10 Nov - 10:55

L'observation n'était peut-être pas la faculté première de notre vicomte... Pourtant, il lui semblait ressentir comme un brin de tension dans l'air, un petit malaise, une gêne silencieuse... Peut-être n'était-ce que ça, en fait : un silence auquel il n'était pas accoutumé venant de cette femme d'ordinaire vive et enjouée. Elle semblait absorbée dans de lourdes pensées, ses yeux changeants absorbés dans un curieux vague dont ils sortaient, brillants, par à-coups. Il se surprit à la trouver belle, à la comparer à ces sculptures de femmes voilées dont une joue, un nez ressortaient à peine des plis de pierre. Puis, il considéra cette comparaison tout à fait ridicule : comment la réduire à un être de marbre, alors qu'elle était aussi mouvante que la vie ? S'il y avait statue de pierre ici, il aurait plutôt fallu regarder de son côté, l'homme flegmatique à l'habit gris, aux désirs profonds de monotonie et de quiétude, aux traits sereins de marbre antique...

Voilà qu'il devenait poète.

Peut-être était-ce le silence de ce couple dans Paris la Bruyante qui l'incitait aux rêveries, plus encore que la présence d'une dame à son bras, lui qui ne raccompagnait à peu près que ses soeurs... et encore, dans le passé. Il s'étonnait un peu de ne pas éprouver davantage de gêne : peut-être était-ce parce qu'il l'avait déjà si souvent côtoyée... Jamais ainsi, certes... Il fallait un début à tout...

La couturière brisa le silence en lui parlant de Mme d'Elmées... Ah ! oui, elle l'avait rencontrée chez madame Pentois... Voilà un moment qu'Adélaïde n'était plus rentrée à Paris. Mais pourquoi donc amener ce sujet ? Simple manière de briser la monochromie du silence qui s'était établi entre eux ? Ou alors...

Jusqu'alors, le vicomte n'avait pas prêté le moindre brin d'attention à Paris la Bruyante autour de lui. S'il avait été plus attentif à ce petit monde, il aurait remarqué un curieux ramoneur... un bonhomme harnaché de brosses et couvert de suie... Un homme qui s'arrêta soudainement et chanta quelques vers où il était question d'un noble et d'une femme. Étant peu habitué à se trouver en compagnie d'un membre de la gent féminine, il ne comprit pas immédiatement que la cible du quolibet n'était autre que... lui-même. Ca, par exemple ! C'était trop fort !

Qu'on le dise homosexuel, passe encore... Après tout, il était sans doute la seule personne dans tout Paris à savoir absolument que tel n'était pas le cas : le reste de la ville pouvait bien déblatérer, il n'en avait cure. Mais qu'on vienne chanter de pareilles inepties à ses oreilles et à celles de sa compagne dans ce suprême instant où il était enfin en compagnie d'une dame, voilà qui en bouchait un coin à la Coïncidence et au Hasard ! Il lui fallait cependant trouver répartie. Entre temps, le bonhomme avait fui.

Les traits du vicomte n'avaient que très légèrement cillé. Il tourna vers Lise un visage aussi calme qu'à l'habitude, n'exprimant aucun sentiment particulier. Simplement, son regard semblait sourire un peu, évanescemment, un météore brillant passant furtivement dans ses yeux.

« Voilà de bien méchants vers » fut son unique commentaire sur l'incident.

Esthète un jour, esthète toujours.

« Quant à madame d'Elmées... sans doute : je ne l'avais plus croisée qu'entre deux voyages ces dernières années. Mon beau-frère a tant de goût pour le monde qu'il en vient à oublier Paris. Quel dommage...»

Une phrase anodine pouvait avoir des effets dantesques... Si seulement le vicomte avait songé qu'en présentant Adélaïde d'Elmées comme sa soeur, il faisait naître un espoir nouveau dans le coeur de sa compagne ! Mais la simple idée qu'elle pût passer auprès d'une autre comme sa potentielle maîtresse ne lui avait pas effleuré l'esprit : à ses yeux, leur lien de sang était d'une telle évidence...
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