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| Récapitulatif des précédents jeux | |
| Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Récapitulatif des précédents jeux Dim 18 Mar - 10:43 | |
| Alors que je faisais un peu le ménage pour la réouverture du forum, je me suis dit qu'il était dommage que les écrits des précédents concours demeurent cachés dans les archives, loin des regards. Outre qu'ils peuvent, dans certains cas, fournir des exemples aux nouveaux venus, encore peu au fait de nos manières de faire, il peut être plaisant de relire les rêves, les faits divers, les divagations des participants, et de revoir les thèmes qui avaient été déjà proposés. SOMMAIRE Cliquez sur la croix pour arriver directement au jeu qui vous intéresse ! Jeu n°1 : Le Fait-divers mystère (une histoire de cheval) x Jeu n°2 : Le Fait-divers mystère (une histoire de lettre piégée) x Jeu n°'3 : Le Rêve x Jeu n°4 : Le Fait-divers mystère (une histoire de vélocipède) x Jeu n'° 5 : Variations sur un conte d'Andersen (la petite marchande d’allumettes) x Jeu n°6 : Le Fait-divers mystère (une histoire de vache et de théâtre) x Jeu n°7 : Le Roman-feuilleton préféré de Marie-Madeleine x Jeu n°8 : Le Fait-divers mystère (une histoire d'allemands ou de mort) x
Dernière édition par Pierrot Lunaire le Mar 28 Mai - 1:21, édité 11 fois |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Récapitulatif des précédents jeux Dim 18 Mar - 10:44 | |
| Jeu n°1 : Le Fait-divers mystèreImaginez un fait-divers à partir de l'image suivante : - Citation :
La boisson de la défaite ! La preuve du manque de sérieux des jockeys s'est une nouvelle fois faite lors d'un incident survenu hier soir près de l’hippodrome d'Auteuil. Jean Bourzig, l'un des participants de la course qui avait lieu peu avant l'incident, a mal digéré sa défaite écrasante et les railleries du public à son égard. En effet, ce dernier est tombé sur le sol boueux quelques mètres après la ligne de départ, sous les rires et les hués de la foule. A sa sortie du terrain, il s'est précipité pour boire plus que de raison dans un bar attenant à l'endroit. Lorsqu'il en est sorti, il a tout de suite vu la voiture d'un homme venu là pour assister au spectacle. Il est alors monté sur le dos du cheval pour, d'après les témoins, "prouver au monde qui [il est]". L'équidé ne l'a pas entendu de cette manière et s'est emballé dans les rues de Paris. Une chance pour l'idiot, il est tombé rapidement dans une fontaine, avant que le fiacre fou ne prenne des escaliers, poursuivit par la maréchaussée. L'engin sera arrêté quelques minutes plus tard, la voiture en miette, sans n'avoir fait -un miracle- aucune victime. Le perturbateur a été rapidement maîtrisé et se trouve actuellement en examen pour perturbation de l'ordre public, destruction de bien privé et mise en danger d'autrui. - Citation :
Le cocher était occupé! Hier au soir, la Marquise de Fraquenar, invitée d'honneur chez les Lambresac, a vécu une aventure dont elle aurait aimé se passer. Alors que sa diligence, acquise il y a quelques semaines, était sagement garée dans la rue principale, soigneusement gardée par son brave cocher, Ernest, la Marquise a profité d'une soirée mondaine bien agréable. Cependant, à sa sortie, elle eut la mauvaise surprise de se diriger vers ...une place vide. Affolée, la Marquise a immédiatement alerté ses hôtes de la disparition, qui eurent le temps d'apercevoir, au coin de la rue, un cheval fou traînant derrière lui une voiture sans chauffeur. Quel ne fut pas l'effroi de la Marquise, qui manqua s'évanouir! Ce ne fut que quelques minutes plus tard que tous les invités virent arriver Ernest, vieux cocher de la Marquise, débraillé et pressé. D'après certains témoins, la folle diligence aurait dévalé les escaliers de l'Opéra pour finir sa course sur la Place Notre-Dame. Les gentlemen présents à la soirée joignirent leurs efforts pour ramener le cheval à l'hôtel particulier des Lambresac, sous les yeux amusés des passants. Par la suite, Ernest, penaud, expliqua à sa maîtresse qu'il avait été rejoindre son amante, femme de chambre à quelques rues de là, et qu'il ne pensait pas être parti si longtemps. Si la Marquise a tout de même décidé de garder son cocher auprès d'elle, elle mettra quelques temps à se remettre de ses émotions. - Citation :
Les anglais n'ont jamais su conduire. Nous ne savons si les chevaux élevés en Angleterre sont flegmatiques à l'image de leurs maîtres, étouffés par les vapeurs des automobiles qui sont moins rares là-bas qu'ailleurs ou tout simplement dénués d'énergie vitale, à l'image des douairières victoriennes. Toujours est-il qu'un distingué britannique aux prétentions mondaines, M. Dillinger, n'a point fait attacher sa voiture comme il se devait, alors qu'il allait au théâtre. Son valet de pied, pourtant bien de sa personne, assure que ce n'est pas l'usage en cette maison. Alors ce qui devait arriver arriva. Un cheval entier, élevé dans les vertes prairies autour de la capitale (nous ne déplorerons jamais assez cette mode de faire atteler ses voitures à des chevaux encore soumis aux instincts de nature. C'est là source de bien des accidents) ; un cheval français, donc, a un tout autre caractère qu'un canasson britannique. Il avise une demoiselle qui lui plaît, piaffe, et part à toutes jambes auprès de sa future conquête. S'ensuivit une poursuite de tous les diables dans les rues et ruelles autour du théâtre – la voiture perdit même une roue dans sa course folle. Heureusement, la bête fut arrêtée par un homme qui passait par là – Boris Zakharov, commerçant russe de passage à Paris, peut se féliciter d'avoir évité un terrible accident. Que ceux qui souhaitent voir là une allégorie de nos relations internationales s'en donnent à cœur joie ! Pour les curieux de l'affaire, sachez que M. Zakharov obtiendra une récompense de la part des autorités, que M. Dillinger a racheté des chevaux et une voiture, et va toujours au théâtre. Ils se portent bien, merci. - Citation :
Un cheval pris en état d'ivresse publique.
C'est un étonnant fait divers qui fait aujourd'hui causer tout Paris, de l'Elysée jusqu'au bistros les plus sordides. Hier, aux alentours de midi, un cheval répondant au nom de Rosbeef tirant une calèche s'est violemment emballé et a offert à ses propriétaires britanniques la frayeur de leur vie. La police a heureusement pu maîtriser l'animal avant qu'il ne cause de graves dégâts. Une rapide analyse par un vétérinaire a révélé que la bête était sous l'emprise de l'alcool, entrainant sa garde à vue pour ivresse sur la voie publique et outrage aux forces de l'ordre ! L'animal n'a pas opposé de résistance à son arrestation pour le plus grand soulagement de tous. |
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| Sujet: Re: Récapitulatif des précédents jeux Dim 18 Mar - 10:46 | |
| Jeu n°2 : Le Fait-divers mystèreImaginez un fait-divers à partir de l'image suivante : - Citation :
Meurtre au bureau des impôts Hier soir un drame à eu lieu à l'administration des impôts: M. XXX, chargé de vérifier le paiement des différents impôts a été assassiné par un cadeau empoisonné. En effet, un coursier avait amené un peu plus tôt une petite boîte en fer ressemblant à une boîte à cigares comme présent à M. XXX. Ce dernier a attendu qu'un de ses collègues M. Y vienne le voir pour lui en proposer. Quelle ne fut pas sa surprise quand en ouvrant la boîte, il ne trouva pas de cigares mais un habile mécanisme à ressort qui lui planta une lame dans le corps projetant tout autour de lui de la farine de blé. La signification paraît encore obscure aux inspecteurs de police qui ont d'abord pensé à une vengeance d'un boulanger estimant qu'il payait trop d'impôts mais la piste d'un crime commis par un acteur de théâtre a été aussi évoquée. Le principal intéressé ne pourra pas répondre aux questions que la police voudrait lui poser, ayant succombé à ses blessures peu de temps après, mais le portrait robot du coursier est en train d'être dessiné grâce aux témoignages des employés qui l'ont vu. Une affaire à suivre donc. - Citation :
Une lettre enflammée Le nom de Jules Jaluzot ne vous est pas inconnu, surtout si vous avez une femme ou une maîtresse. Toutes sont des clientes fidèles et assidues de son grand magasin, le Printemps. Cet homme d'affaires a su gagner les cœurs et prospérer malgré les multiples embûches rencontrées.
Il faut espérer que sa bonne étoile le guide encore. Ce matin Monsieur Jaluzot consultait le fruit de son travail et son courrier, comme tout homme certain de sa fortune. Une enveloppe parfumée, cachetée avec grâce, lui fit entrevoir une missive distrayante et galante. Sûrement une de ses clientes qui osait toucher deux mots au maître des lieux, voulant connaître l'homme derrière le masque.
Mais la lettre était des plus enflammées. Ne voilà-t-il pas qu'en l'ouvrant, celle-ci explose à la figure de Jaluzot ! La panique est totale dans le bureau, les associés se précipitent, mandent un médecin. A ce jour les jours de Monsieur Jaluzot ne sont pas en danger. L'homme n'a écopé que de quelques éraflures au visage et aux mains, ainsi que de brûlures.
Quant au contenu de la lettre, nous ne pouvons nous réfuter qu'à des rumeurs (la police ayant saisi l'objet du délit afin d'analyser le produit explosif utilisé et retrouver le coupable). La plus rocambolesque reste celle d'une amante de Jaluzot, furieuse de s'être laissée éconduite. Après tout nous avons eu déjà des preuves de vengeance féminine, tout aussi astucieuses.
Espérons que Monsieur Jaluzot reprendra au plus vite ses fonctions. Et conseillons à nos lecteurs de faire ouvrir le courrier de leurs amantes par un serviteur – afin d'éviter les mêmes dommages que notre homme. - Citation :
Le ticket doré de la Chocolaterie a été trouvé ! Vous rappelez-vous ce concours de début d'année, organisé par la chocolaterie familiale De Von Ka ? De l'enveloppe présumée envoyée par la poste, recelant une feuille d'or et une invitation à visiter la chocolaterie ? Figurez-vous qu'elle a enfin été reçue ! Hier soir, Monsieur Capucin, ne se doutait pas en entrant dans le bureau de poste de l'allée de lilas, qu'il en ressortirait avec une invitation pour visiter la célèbre chocolaterie ! Mais lorsque, ouvrant la lettre directement dans l'établissement, car n'en connaissant pas la provenance, l'éclat doré de l'invitation lui sauta au visage, il ne put plus contenir sa joie, et nous contacta directement au journal pour nous annoncer la nouvelle ! Toutes nos félicitations ! |
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| Sujet: Re: Récapitulatif des précédents jeux Dim 18 Mar - 10:49 | |
| Jeu n°3 : Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant ...Racontez un rêve drôle, horrifique, surprenant fait par votre personnage. Numéro 1 - Elle danse, bien repassée- Spoiler:
Elle dansait au milieu des papiers gras, des cornets de frites à deux sous, des chiffons. Elle dansait comme un petit rat de l'Opéra, le pied nu, la taille nouée dans une robe à haillons. Petite Cendrillon des faubourgs. Elle dansait, virevoltait et sous ses pieds le pavé se fit velours. Le contact en était si doux qu'il faisait songer à de délicieuses caresses. Les faubourgs s'étaient faits demeure chiche, nid douillet d'un bourgeois cossu.
L'escalier montrait ses rampes ouvragées, ses marches taillées qu'[......] grimpa sur la pointe des pieds. Toujours dansante, frôlant le sol et la rampe tel un fantôme de fumée. Un rai de soleil fit briller la poignée de la porte. [......] y posa sa main, poussa la porte qui s'ouvrit sans un bruit. Dans la chambre un berceau. Toujours sautillante, elle s'en approcha, se pencha sur l'enfant qui y dormait paisiblement. Sa main toucha celle minuscule du bambin, marraine fée des faubourgs qui surveille son jeune filleul.
- [......] !
Confuse, elle relèva la tête, croise le regard - doux ? - d'une bourgeoise.
- N'en faites pas trop ma petite. Vous allez vous épuiser à tant surveiller François.
[......] ne comprenait pas, regarda ses pieds. Qui n'étaient plus nus. Sa robe, propre et bien repassée, sur laquelle reposait un tablier blanc finement ouvragé. Des habits d'employée de maison.
Elle voulut poser une question à la femme mais celle-ci n'était plus là. [......] sortit de la pièce, se retrouva dans un couloir cerné de milles portes. Qu'elle ouvrit, découvrant des scènes où elle se voyait élevant François devenu petit garçon, puis jeune adolescent. Voyant le lien se tisser entre eux, proche de celui existant entre une mère et son fils.
Les portes se succédaient, tout autant que les scènes et les rires qui les accompagnaient. Eugénie entendait qu'on prononçait son nom. Elle courut vers la voix sans savoir si c'était celle d'un homme ou d'une femme. Son pied heurta quelque chose, elle trébucha alors que sa main se tendait vers une silhouette. Grande, imposante, rassurante.
Le froid du pavé la réveilla, couchée qu'elle était dans les faubourgs de Paris. Numéro 2 - Alice et la fin des haricots- Spoiler:
"Suivez donc ce Lièvre, là-bas, si vous n'avez rien de mieux à faire, monsieur. Vous voyez bien que je suis occupé." C'est ce que me dit monsieur le Chat, très élégant dans son costume trois-pièces, avant de reprendre son journal. Je me retournais donc pour mieux observer celui qu'il me désignait. "Ce lièvre possède une pelure rose, m'entendis-je constater. - Comme tous les lièvres, monsieur, me répondit le Chat d'un ton égal, sans lever les yeux de sa lecture. - Il porte un beau costume, lui aussi. - Comme tous les gentilshommes, monsieur. - Mais vous ne pouvez être des gentilshommes, vous êtes des animaux ! - Comme tous les Hommes, monsieur." Sur ces mots, monsieur le Chat me tourna le dos en même temps que la page de son journal.
Je m'approchais donc de monsieur le Lièvre. Madame la Tortue, toujours pressée pour faire ses courses, passa devant moi et le dépassa aisément. "Bonjour, monsieur le Lièvre ! l'interpellai-je. Où allez-vous donc d'un pas si tranquille ? - Oh, il s'avère que c'est l'anniversaire de ma cousine. Je suis en avance, très en avance. De deux semaines, pour être précis. Donc, je prends mon temps. Après tout, rien ne sert de courir, n'est-ce pas ? - Comme c'est gentil à vous de ne pas arriver trop tardivement ! Permettez-moi donc de vous accompagner le long du chemin."
Ainsi, nous marchâmes. C'était l'hiver, il faisait une chaleur étouffante. "Quel jolie boutonnière vous avez à votre pantalon ! s'exclama soudain monsieur le Lièvre. Mais votre rose est fanée. - Ce n'est pas une rose, mais une courgette, lui assurais-je. - En effet, c'est une drôle de carotte. - Puisque je vous dis que c'est une marguerite ! - Ceci est très clairement une clémentine, et je ne vois pas l'intérêt de partager ma promenade avec un Homme qui ne sait voir la différence ! Je ne vous salue pas, monsieur !" Et le Lièvre parti, me laissant sur le chemin.
Un petit Mouton, tout mignon, tout blanc, tout rond, s'approcha de moi. "Dessine-moi un Homme, me demanda-t-il - Tu as oublié la politesse, jeune Mouton. Pas de dessin pour toi !" Dans une volonté de vengeance puérile, le petit Mouton me poussa dans la paille ! Alors, mû par une soudaine envie, je me mis à rouler dedans en criant "Je suis un Paon ! Je suis le roi des Paons ! Brossez-moi les plumes, maintenant !"
Un Poulet passa à ce moment-là. Il dégaina son arme, un cèleri très aiguisé. Je m'exclamai : "Oh mon dieu, les carottes sont cuites !" Et monsieur le Poulet, de répondre : " Pour toi, c'est la fin des haricots !"
Numéro 3 - Rouge Opium- Spoiler:
La lampe est rouge – rouge d’absolu. Autour de lui, volutes élégiaques et titubements gracieux : des silhouettes vaguent ... Il fait chaud et lourd et les fumées serpentent doucement autour des pieds de chaise. Elles susurrent dans une langue étrange, mais il croit comprendre – c’est quelque chose de chuintant et de lointain, vieux rêve de Chine aux soies diaprées d’abondance ... Puis une femme est là-bas qui danse, lentement –ses breloques aux chevilles font un bruit sourd et lointain. C’est une Indienne, c’est une chinoise – c’est une Javanaise, c’est une femme et toutes les femmes à la fois. Silencieuse, tordant sa taille comme un serpent, elle ouvre une porte, au fond de la pièce sombre … La porte est une ruelle et il avance.
Dehors, il fait froid et il resserre son manteau ; son vieux manteau rapiécé qui n’est pas le sien … ce n’est pourtant que du vent qu’il saisit entre ses paumes – du vent et des morceaux de papiers qui volètent, dans l’avenue déserte. Il remue les doigts, maladroitement, et cela craque comme des sourires d’affamés. Il est immobile et pourtant quelque chose en lui avance - la ruelle sale a grandi et des fiacres se bousculent sur les trottoirs … Il fait nuit rouge, et il manque de se faire renverser par un cheval de rage … Veut reculer, détourne le regard ; comment expliquer au cocher la regrettable erreur qui l’a poussé sur son chemin … ? Mais c’est la langue des fumées qui s’échappe de ses lèvres, un vieux souffle rauque porté par les vents d’ouest … L’homme hoche la tête, stupidement – il ne comprend pas ! il ne comprend pas ! – et fouette sa bête … Le flot reprend son cours, dans un étrange vacarme … Le choc des sabots sur les pavés, les gémissements de la boue que l’on éplore …
Il lui prend l’envie de retrouver la pièce rouge, la lampe familière, la femme qui serpente – ô rêve familier !
Il revient sur ses pas.
La porte est close.
Et le jour qui passe entre les persiennes lui brûle les paupières. Numéro 4 - Le théatre aux bandits- Spoiler:
La grand-porte claqua solennellement. Il ne se retourna pas. Le théâtre était plongé dans l’obscurité et seul le marbre des colonnes, dressées et menaçantes, ressortait de cette noirceur. Le silence d’abord. Il se trouvait seul au milieu du grand hall. Là-haut tout était noir. En bas tout était sombre. Comment était-il arrivé-là ? Le silence encore. Il observa ses mains et ne les vit pas, recouvertes qu’elles étaient de gant d’une noirceur profonde. Un bruissement, peut-être…Il se retourna. Non. Rien que la grand-porte, close et imposante. Il n’y avait plus de poignet à cette immense porte. Le théâtre semblait être une caverne, un lieu dont en soi, un endroit indépendant. Comme si la vie n’existait pas au-dehors. Son cœur se serra, ses souvenirs s’estompèrent…Quelle vie ? L’impression qu’il n’y avait rien eu avant ce moment précis. Comment était-il arrivé là ? Parce qu’il venait d’apparaître là, c’est tout ! Il grimpa les escaliers, deux à deux, puis quatre à quatre. De grandes enjambées qu’il ne sentait pas. Volait-il ? Peut-être. Les escaliers s’achevèrent. Et encore le même hall. Il se retourna, voulut redescendre. Mais redescendre où ? Il était au rez-de-chaussée, dans le grand hall et ses colonnes de marbre. Tout à coup la musique. Cette musique venue de la tombe. Le théâtre valsa, tournoya. Il tourna avec lui, emporté par cette danse nocturne et macabre. Les murs se dilatèrent. Les colonnes levèrent les bras au ciel. Le ciel ? Quel ciel ? Il n’y avait guère que cette voûte majestueuse et sombre. Il valsa, jusqu’à en perdre la tête. Il eut le vertige, mais ne l’avait-il pas depuis toujours ? La musique encore. Il se précipita vers les portes de la grande salle. Ses mains gantées les poussèrent avec vigueur. Le rideau frôla son visage. Les voix redoublèrent d’intensité. La salle était éclairée. Les fauteuils observaient la scène d’un œil attentif. Les voix se baladaient, lui caressaient l’oreille puis repartaient de nouveau, emplissant la salle du sol au plafond, d’une porte à l’autre. Enfin l’apaisement. La musique marqua un temps d’arrêt. Lui continua sa course. La scène s’éloignait à mesure qu’il approchait. A chaque clignement d’œil, le comédien disparaissait pour mieux revenir. Une voix maintenant. Un cri de femme. Le cri était à ses oreilles mais la femme était loin. La femme ? Quelle femme ? Il n’y avait loin de lui que ce comédien mâle, avec les yeux exorbités d’un vieillard et la bouche alerte d’un effaré. Ses ballerines lui allaient bien. Il ne cessa de courir, et atteignit enfin la scène. Un éclat. Un éclatement. Des mots volèrent par milliers, des phrases vinrent blesser le comédien au visage. Les voyelles mirent feu aux sièges en velours. Les consonnes brisèrent le plafond pourtant solide. « Une bombe ! Une bombe ! » Cria-t-il sans ouvrir la bouche. Il se précipita. Où ? Nulle part à vrai dire. Il se trouva dans le hall, essoufflé, les poumons en feu. En vrai feu. Il toussa. La foule se retourna. Homme, femme, corbeau, colonne, sièges, parapluie, canne, boutons de manchettes…La foule quoi ! Il se sentit regardé, se retourna pour tomber nez à nez avec la même foule. Il fallait partir, qu’attendaient-ils tous ? Et le criminel ? Sûrement évadé ou mêlé à la foule. Inaperçu, incognito. Le comédien de tout à l’heure pointa du doigt quelqu’un. Un fugitif ! Il courait à contre-sens, s’échappaient par les coulisses. Il le poursuivit. La foule disparut peu à peu, à mesure que ses souliers frappaient le sol. Bientôt il n’y eut plus personne. Il continua cependant de courir. Que poursuivait-il ? Qui ? Il n’y avait personne dans ce théâtre ! Les coulisses serpentaient. Il se perdait. Non ! Le hall l’accueillit, de nouveau essoufflé. Il avait chaud aux mains, ne portaient plus ses gants. Un homme, au milieu du hall. Le criminel, il le reconnut. « Vous ! » s’écria-t-il. L’homme ne se retourna pas. Il portait des gants noirs. Il accéléra le pas. Le criminel gravit les escaliers. Deux à deux puis quatre à quatre. Arrivé au sommet, le coupable se retourna et n’aperçut plus l’escalier. Il se retourna et n’aperçut plus l’escalier. Personne ne le suivait, il ne poursuivait personne. Il était le coupable et le poursuivant. Numéro 5 - Nooon !- Spoiler:
Ses yeux sont ouverts, il fixe le plafond. Il doit garder les yeux ouverts, encore. Il entend sa respiration, est-il totalement réveillé cette fois? Dehors, il fait encore nuit, mais le ciel est illuminé par les tirs de feu d'artifices explosifs. Ils sont encore là. Il va falloir qu'ils se battent encore et encore pour leur liberté. Il se lève, caressant sa longue moustache nattée au passage. Les Romains ne passeront pas cette fois, Haro! Puisse le Golconde venir les sauver encore une fois! Il se saisit de Griffon, son porte-plume porte-bonheur et s'engage dans l'escalier descendant à toute vitesse, son arme sous le bras.
Une fois arrivé en tout en haut de la Cathédrale, il remarque l'agitation qui parcoure les rues de la ville. Les romains s'avancent, détruisant peu à peu la cité. Un nouveau feu d'artifice file à côté de la Dame de Pierre, manque de la toucher et explose à quelques mètres de la plateforme où le fier guerrier est posté., faisant voler le chapeau haute-forme qu'il avait jusqu'à présent. Un si beau chapeau.
Pourquoi cette guerre inutile? C'est la question qu'il se pose tandis qu'il s'avance sur le parvis, esquivant les bras boueux de la Seine qui se sont déversés avec l'avancée de l'envahisseur. Il doit faire quelque chose, délivrer la Grande Colombe. Ca arrêtera cette effusion de sang inutile. Au moment même où cette pensée le traverse, il voit un artifice meurtrier foncer vers de jeunes gens masqués qui meurent dans un râle théâtral "To quoque mi Fili!". Son coeur se serre, mais il ne peut plus rien faire mis à part agir de sa plume et de son verbe. Il s'avance vers le Romain barbare et l'attaque les larmes aux yeux. Ne demandant que le pardon, aussitôt le Romain laisse tomber son costume et fait apparaître une moustache et une barbe fournie sur son visage.
Le guerrier à la plume continue son chemin, il s'approche de l'endroit où la Colombe se trouve. Une petite musique qu'il connait bien se fait alors entendre. Tout heureux, il tourne la tête, la confiserie de Lille avec sa devanture dorée et ses manèges en sucre, il est sauvé. Le bonheur des enfants, la joie des grands-parents! Il se précipite vers ce havre de paix pour le protéger, lui et ses habitants, mais avant d'atteindre l'entrée, une belle bleue entre subitement dans le magasin, détruisant tout dans une explosion colorée de sang et de chair. Détruit, il ne peut avoir qu'une réaction, tombant les genoux sur le sol gelé, il tend la main en avant et met le reste de sont énergie dans un cri du fond des âges.
"NOon! Pas les BonBons!"
Avant de se laisser tomber la tête sur le sol. Numéro 6 - Des pièces vides- Spoiler:
Cela commence toujours par le ciel. Un ciel de tourmente, violacé, sépia, lardé de ces nuages d'orage crochus et tourbillonnants. Ils vont toujours trop vite, s'impriment dans le ciel comme des surexpositions sur daguerréotypes. Le ciel se tord, enfle, gonfle, mais ne s'ouvre jamais - ne douche jamais la maison qui lance son toit vers lui, désespérément. C'est un souvenir aberrant. Il n'a jamais connu cet endroit. Il a existé, il ne l'a jamais cherché. On lui en a parlé - depuis tout petit, inévitablement, il en rêve. Comme un havre distordu, la mémoire morte de quelqu'un d'autre. C'est un endroit de vieux contes, un foyer dont il ne connaît pas la chaleur de l'âtre et la beauté modeste des bois et des meubles. Il les imagine, alors, offre aux pièces de trop grands plafonds, découpés de ci dans les belles moulures des immeubles parisiens, de là dans le plafonds à poutrelles des maisons rustiques de Picardie, il colle des fenêtres qui n'existent pas, des motifs à la cheminée, un nombre de pièce difficilement constant. Et puis il y a le jardin, court et sombre comme dans un crépuscule, où poussent de gentils poireaux et des topinambours, et les petits-pois viennent d'être cueillis, et il lui semble qu'il aurait du croiser sa mère sur le chemin, qu'elle est probablement rentrée depuis lors. Que l'odeur chaude et aimante qui semble lui parvenir, frêle esquif dans la ouate molle des rêves, provient d'une bonne soupe, que l'on lui servira dans un vieux bol familier - et il s'imagine celui plein de gruau, prêté par Marieke lorsqu'il était petit, pour qu'il se réchauffe. Il a juste raté sa mère, alors il rentre chez lui. Et les pièces sont des fantômes. Vides. Avec ces vieux parquets de misère qui nous écorchent les pieds, avec aux murs de grandes fleurs de moisissure. C'est à présent cette vieille chambre au plafond bas, son premier vrai logement, qui se déroule sous ses yeux, puante, humide, glacée. Plus d'odeur de soupe, plus trace des ors de l’âtre crépitant, juste de vieux jouets en bois, grappillés et écaillés, qui traînent dans un coin, et des traces de mains d'enfant dans la poussière d'un temps silencieux. Et puis l'orage se déclare, enfin - lourd et gras et craquant comme le corps d'un bateau en bois. Et il se serre contre lui-même, dans ses beaux draps de coton brodé, et le corps tranquille de sa femme à son flanc n’apaise pas ses hantises de solitudes - après tout, elle rêve, elle aussi. Numéro 7 - La Meute- Spoiler:
Cela commençait toujours de la même façon. J'étais dans le jardin, un jardin qui était censé être le notre mais qui ne lui ressemblait pas, devant une maison étrange que je reconnaissais pour mienne. La lumière était très forte, et j'entendais mon père me héler depuis l'intérieur. Je tentais de courir le rejoindre, mais mes jambes étaient comme gaînées de plomb, alourdissant mes pas. Il me semblait toujours que c'était au terme d'un effort herculéen que je parvenais à me désengluer de ma place et que je poussais la porte de la maison.
Il y faisait obscur. Trop. Le seuil lumineux disparaissait derrière moi sans que j'y prenne garde. Une unique bougie luisait dans la pièce, dans les mains de mon père. Elle peignait sur son visage une fresque d'ombres fantasmagoriques qui me firent reculer. L'homme sourit.
- Et bien mon fils ! Viendras-tu ?
Il se détournait et entamait l’ascension d'un escalier immense, aux marches inégales et dénué de rambarde. L'obscurité autour de lui était si dense qu'elle semblait solide. Elle reculait un peu, repoussée par la faible lueur de la chandelle, mais c'était pour mieux se masser autour de moi, épaisse, mouvante. Vivante. Je voulais dire à mon père que mes jambes étaient lourdes, trop lourdes, et qu'il marchait vite, et qu'il me laissait derrière, et que j'avais peur mais ma voix ne m'obéissait pas. La flamme vacillante s'éloignait lentement. Je rassemblais les brisures de mon courage, et marche après marche, pas après pas, je me hissais à la suite de mon père, les ténèbres sur mes talons. Elles ressemblaient des chiens féroces, grondants et menaçants, guettant l'occasion de mordre. Je savais que si je n'y prenais pas garde, cette meute de mâtins me dévorerait. Certaines marches étaient hautes, à tel point que je devais m'aider de mes bras pour les franchir.
- Hâte-toi , mon fils !
Je serre les dents, luttant contre la toile d'araignée qui semble m'engluer, rendant pénible chaque geste. Je me hisse enfin au dernier palier. Il n'y a rien après. Que le vide, le noir, et mon père avec sa bougie dans la main et son sourire. Il a des dents de loup. Il souffle la bougie. La nuit m'enveloppe aussitôt. Je tends la main, recherchant le visage de mon père. Mes doigts rencontrent le mufle écumant d'un chien, babines retroussées.
Et la meute se jette sur moi. Numéro 8 - Il est une femme- Spoiler:
Elle avançait, lentement, pas à pas, et sa robe ne faisait aucun son en frôlant le sol rêche. Elle... Elle, oui... Car cette nuit là, [......] était une femme. Mais cela ne la dérangeait pas. Au contraire, rien ne lui avait jamais paru plus naturel. Elle avançait donc, impassible, comme ces saintes qu’on voit sur les vitraux des églises, et qui jamais ne sourient ni ne vous dévisagent. Il y avait des gens, pourtant, des hommes, tout autour d’elle, qui eux la fixaient, et avaient d’elle des envies peu avouables. Elle autorisa alors un sourire à se dessiner sur sa face impassible : il fallait les comprendre. Elle savait son corps si désirable, si riche de sensualités et d’attraits. A un moment, ils se jetteraient sur elle, sans plus de retenue, sans considération pour sa sainteté manifeste. Elle pensait cela calmement, sans émotion, sans crainte. Le paquetage sur son dos, qui, quand elle était homme, la faisait tant souffrir, ce poids horrible qui l’avait année après année plié en deux, courbé, incliné, la tête en avant comme pour le préparer au plongeon ultime et au tombeau, ce même paquetage, maintenant, elle le portait sans faiblir, et il semblait à vrai dire bien léger au regard de la tristesse qui sans raison emplissait son coeur, une tristesse acerbe, violente, qui lui secouait le coeur, lui retournait les entrailles, qui, surtout, lui étreignait la gorge et le cou avec une violence qu’elle ne pouvait pas expliquer. Elle continuait à marcher. Toujours, de nouveaux visages apparaissaient autour d’elle, des corps serrés, toujours plus proches d’elle, toujours plus pressants. Elle porta son attention sur son propre corps, et remarqua que les battements de son coeur s’accélérait. Comme elle avait du mal à respirer ! Et comme cela lui était indifférent... Jamais elle n’avait été aussi calme que dans cette marche funeste, jamais l’effroi n’avait si peu éprouvé son esprit, et jamais pourtant son corps n’avait montré tant de signes de panique. Et puis, soudain, elle trébucha. Il n’y avait plus de sol sous ses pieds. Ils se balançaient dans le vide, et la pression autour de son cou croissait à chaque seconde. Elle ne respirait plus. Son corps si sensuel se balançait maintenant comme une chose molle, répugnante. Elle courait, pourtant, très vite maintenant. Car elle savait. S’ils l’attrapaient, s’ils l’enfermaient, ils ne se contenteraient pas de prendre son corps. Ils détruiraient en même temps toute possibilité de retour. Mais la corde autour de son cou l’empêchait d’avancer. Elle ne comprit pas. Elle vit seulement les hommes, pâles, fins, transparents comme des vers, se jeter sur elle. Et là-bas, seul, le bourreau l’observait, sa tête déplumée brillait au soleil de minuit. N’était-ce pas [......] ? Ah, l’infâme ! La tête retomba brusquement sur la poitrine, qui n’était plus tourmentée.
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| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Récapitulatif des précédents jeux Dim 18 Mar - 10:56 | |
| Jeu n°4 : Le Fait-divers mystèreRédigez un fait-divers en vous inspirant de cette image - Citation :
Le poulet plumé
Jeudi dernier, un policier fut la victime infortunée d’un kleptomane avant-gardiste. Alors que le gendarme effectuait tranquillement sa ronde habituelle à califourchon sur son vélocipède, un voleur — lui aussi au volant de son bolide — abattit sa paluche sur le couvre-chef du sergent de ville avant de fuir avec son butin. Furibond, le policier se lança dans une poursuite forcenée dans les rues de la Ville Lumière. Le brigand fut finalement intercepté alors qu’il se dirigeait vers la gare, sans doute pour mettre les voiles illico presto. C’est à ce moment que, sans aucune hésitation, le vaillant policier s’élança sur le suspect en cavale et réussit à l’immobiliser. Heureusement, le voleur à vélo est maintenant derrière les barreaux et le gendarme a finalement récupéré son chapeau (et sa dignité). - Citation :
Un amour de policier
Une nouvelle drogue est en circulation en ce moment à Paris: les agents de la maréchaussée ont eu l'occasion de mettre la main sur un arrivage venant d'Asie. Consciencieux dans son travail et zélé comme tout, l'agent Norton a tenu à tester la chose avant de partir à son travail à bicyclette. Il semblerait que la substance ai eu des effets psychotrope sur l'agent de l'ordre étant donné qu'il s'est précipité violemment sur un civil, lui aussi à bicyclette, pour l'embrasser dans le cou. Si les deux engins à roues se sont retrouvés cassés sous la violence du choc, les deux hommes n'ont eu aucun dégât physique. Le passant, M. Gaston, a été mis en examen pour tentative de séduction d'un agent de l'ordre. M. Norton, mis en repos pour quelques jours, s'est quant a lui expliqué par ces quelques mots: "J'ai crû que c'était ma mère." - Citation :
Les voyous vélocipédistes Etre un bon voyou, c’est savoir surprendre. Et c’est ce qu’a fait Alain Herman, jeudi dernier, à la Gare de l’Est, sous le nez d’une dizaine de policiers. Repéré et pisté depuis quelques temps, le célèbre brigand était attendu par une troupe de policiers aux aguets au sortir du train de 11h. C’est peut-être avec trop de tranquillité que les policiers se sont postés à chacune des portes, prêts à intercepter par surprise un individu qui ne pouvait être que désarmé. Mais quelle ne fût pas leur surprise lorsque, sans crier gare, trois hommes montés sur des bicyclettes ont jailli de la locomotive à toute vitesse. Heureusement, nos policiers sont efficaces et la stupeur a vite fait place à l’action. Monté sur son vélo, le brigadier Duhamel s’est lancé à la poursuite de l’un d’eux qui s’était déjà mêlé à la foule des autres passagers et piétons. Après quelques secondes de poursuite à une vitesse folle, le brigadier s’est finalement élancé sur…un parfait inconnu, bien surpris par l’agression soudaine. Après s’être rendu compte de son erreur, le brigadier Duhamel s’est platement excusé, a ramassé la casquette de l’innocent et lui a même offert sa bicyclette, ayant endommagé la roue avant de l’homme resté anonyme. Une erreur comique, bien vite réparée…mais pour le moment, Alain Herman et ses deux complices roulent toujours ! - Citation :
Nouvelle perte d’équilibre dans la police ! Alors qu’il était lancé à pleine vitesse dans l’allée des Tilleuls, ce jeudi 12 mars, un sergent de ville a perdu le contrôle de sa bicyclette et s’est écroulé sur un honnête citoyen, lui aussi perché sur un deux-roues. Seule la roue avant de ce dernier a souffert du choc. La ville de Paris a déclaré qu’elle offrirait à la victime une bicyclette neuve, équipée de pneumatiques Michelin démontables. Belle consolation donc dans cet incident qui n’est pourtant pas le premier du genre : depuis le début de l’année, on estime à vingt-quatre le nombre de chutes de vélocipédistes en uniforme. A l’avenir, le gouvernement devra-t-il fournir des tricycles à ses policiers ? |
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| Sujet: Re: Récapitulatif des précédents jeux Ven 12 Oct - 21:45 | |
| Jeu n'°5 : Le Fait-divers mystèreRédigez un fait-divers en vous inspirant de cette image - Citation :
Première légende (légende principale): Hier, un évènement des plus étonnants s'est produit au cimetière du Père Lachaise. Peu avant que l'horloge ne sonne les douze coups de minuit, pas moins de sept morts ont ouverts leurs tombes de l'intérieur, en sont sortis, et ont tenté d'escalader le mur nord du cimetière. Une brigade de gendarmes, avertie par le gardien de nuit, est intervenue pour remettre en terre les cadavres animés. C'est de la part de ces morts un manquement à leurs devoirs de chrétiens, mais aussi un infraction flagrante à toutes les lois de la physique, de la logique et aux codes de bonne conduite en société, qui stipulent tous que les morts ont pour rôle de rester en leurs tombes, et non d'en sortir. Nous pouvons donc encore une fois remercier notre glorieuse gendarmerie nationale d'avoir arrêté ces fauteurs de troubles avant même qu'ils n'aient eu le temps de sévir.
Seconde légende (en bas): Ici, vous voyez des pieds impies fouler le sol du cimetière. - Citation :
Une séance de spiritisme tourne mal. Dans la nuit du jeudi 23 septembre 18**, un homme mystérieux (on ignore jusqu'à son nom) aurait réuni six personnes au cimetière de Montparnasse pour une séance de spiritisme devant la tombe d'Hector Berlioz. L'homme en question s’avérait être un fanatique dangereux qui, prétendant soudain être possédé un esprit en colère, attaqua les autres personnes présentes assez sauvagement. La police, alertée par le gardien du cimetière qui avait été réveillé par des cris, fit son entrée avant la fin de la bagarre. Deux hommes furent blessés (Tétanisés par la peur, ils tentèrent de s'enfuir à l'arrivée de la police et se blessèrent dans leur précipitation), mais l'instigateur de cette étrange réunion rôde toujours. - Citation :
- Lundi dernier, plusieurs gens auraient vus rôder près de chez eux d’étranges individus, flânant çà et là du cimetière. Une vieille dame, trouvant le groupuscule d’hommes tout à fait suspect –A-t-on idée de porter une veste verte, un foulard jaune et des pantalons bleus dans le même ensemble !- dont elle ne connaissait point l’identité. Pensant au début à des voyous ordinaires, l’honnête homme de police c’est vite rendu compte qu’il s’agissait là de la description de fameux voleurs de bijoux recherchés depuis quelques semaines ! C’est en petite troupe de représentants qu’ils capturèrent les criminels qui, cette journée-là, avait eu le malheur d’aller déterrer leur butin qu’ils avaient dissimulé dans la tombe de monsieur Albert. Ce fut une après-midi bien agitée, mais les voleurs sont dorénavant en cellule et la police nous assure qu’ils n'en ressortiront pas de sitôt !
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| Sujet: Re: Récapitulatif des précédents jeux Mer 27 Fév - 2:23 | |
| Jeu n'°6 : Variations sur un conte d'Andersen Proposez une réécriture de La Petite Marchande d'allumettes, d'Andersen, du point de vue de votre personnage. - Augustin Lepic a écrit:
Il ne sait pas bien pourquoi il a acheté des allumettes à cette petite vendeuse de rue. Il n’en a pas vraiment besoin, chez lui il en a à revendre, justement. C’est le sourire qu’elle lui a offert, sa petite voix flûtée (« M’sieur, c’pas cher hein ! »), il lui a donné quelques pièces et elle lui a tendu une boîte d’allumettes. Voilà. Maintenant, il faut bien les consommer. Alors, dans la pénombre de son appartement, il a sorti un chandelier et deux grandes bougies blanches. Il tire la boîte de sa poche et frotte une allumette. Il l’approche ensuite de sa bougie mais, au creux de la flamme, il lui semble distinguer une image, oh un peu floue mais… Il s’approche tout de même.
Une douce chaleur l’envahit et voilà qu’apparaît, dans la lumière très claire de la flamme, la silhouette d’une enfant qui court vers lui. Elle a sept ans, huit peut-être, elle tient un bouquet de pâquerettes dans la main et son petit chapeau de paille s’envole ; il est un peu terne sur les boucles dorées de la fillette. L’enfant court, elle a une robe blanche et les yeux de sa mère. Augustin ouvre grand les bras pour la recevoir contre son cœur… « Ô Jeanne, petite Jeanne, Jeannette ! »… mais entre ses doigts, l’allumette s’est consumée et sa fille s’évanouit dans la nuit.
Vite, vite, il fouille le paquet. Ses doigts pressés sont maladroits, il casse un bâtonnet, puis deux. Puis la petite flamme surgit, chaude, douce. A présent c’est Constance qui lui sourit, elle semble se moquer gentiment de lui. Elle a les cheveux gris et dans le regard plus de joie et de douleur qu’il n’y en a aujourd’hui. Elle a des rides au coin des yeux. Le cœur d’Augustin se serre de tendresse. Elle s’approche, un parfum de fleurs l’étourdit, il avance la main… Mais elle secoue la tête et lui fait signe : regarde ! Elle écarte doucement un rideau… Vite, Augustin frotte une allumette pour ne pas laisser les ténèbres recouvrir ce qu’elle veut lui montrer… Derrière la tenture, il voit une grande salle richement décorée. Une musique de fête envahit ses oreilles… Du bout du doigt, Constance désigne une jeune fille blonde vêtue d’une belle robe rose. Il la regarde, étonné, ému… « Ma fille, mon enfant… » murmure-t-il. Une allumette, vite. Voilà qu’un beau jeune homme s’approche, la prend dans ses bras, l’entraîne dans une valse qui l’éloigne d’Augustin. Jeanne renverse la tête en arrière, elle rit aux éclats.
Augustin est tellement bouleversé qu’il laisse l’allumette s’éteindre et c’est à nouveau le noir et le silence.
Augustin ne sent pas ses doigts brûlés, il fouille dans la petite boîte de carton et frotte les dernières allumettes, les unes après les autres. De hautes colonnes de pierre, une musique d’orgue… Il guide une jeune femme qui a un voile blanc sur la tête et une traîne longue, si longue… Elle s’accroche fièrement au bras d’Augustin. Le jeune homme brun est encore là, un peu plus loin, il est grand, plus grand qu’Augustin. Augustin qui ralentit le pas, encore, et encore... Au moment de le lâcher, la belle mariée se tourne un instant vers lui, glisse son regard dans le sien, l’appelle : « Papa ! »
Puis l’obscurité se fait.
- Catharina de Fréneuse a écrit:
- Elle avait passé la veille du jour de l’an appuyée contre une fenêtre, observant dans un lourd silence les flocons qui tombaient lentement du ciel. Si elle avait pu, répondait la jeune mère lorsqu’on lui demandait de rejoindre les festivités au salon, elle serait descendue. En cheveux et pieds nus, emmitoufflée dans un châle épais, Catharina demeurait à son poste, figée, avec le désir malsain d’être isolée. Deux mois à se faire choyer chez les Pentois, loin des dangers du monde, n’avaient su la convaincre de sortir à l'extérieur à nouveau.
Avec des tactiques très enfantines, on avait tenté de la délogée de sa chaise mais, obstinée, elle ne bougeait pas d’un poil. Le cadet de ses fils se faufila dans la chambre par la porte laissée entrouverte et fit quelques pas avant de tomber sur les genoux et continuer son chemin jusqu’à sa mère à quatre pattes. Quand des babillements résonnèrent à ses oreilles, Catharina daigna baisser des yeux tristes sur lui. Il tenait dans ses mains une petite boite qu’il vint lui tendre, sans doute peu soucieux du contenu de celle-ci. La mère jaugea son enfant avec un bref signe de tête avant d’attraper ce dernier pour le caler contre sa poitrine.
« Qu’as-tu là, meg hjetert ? »
Souffla-t-elle d’une voix rauque avant de poser, avec tendresse, ses lèvres sur le front dégarni qui lui était offert. Catharina ouvrit la boite et en voyant les allumettes alignées, fut parcourue d’un frisson. Elle appuya sa tête contre la fenêtre en produisant un bruit vitreux. Le bambin regarda sa mère, longuement et elle lui rappela les poupées de sa sœur, aux yeux inquiets et vides. Schlack ! Une vive lumière apparut et attira les prunelles rondes de l’enfant. Il tendit sa main vers le joli éclat doré mais il s’éloigna.
« Nei, n’y touche pas, tu vas te bruler. »
Avant qu’il ne pût braver les dires de sa mère, la lumière disparut, plongeant la chambre dans son obscurité initiale. Catharina jeta brusquement la tige carbonisée sur le sol et se précipita pour en rallumer une autre. Elle eut un soubresaut, un pincement au cœur et elle serra son fils un peu plus, comme si elle se rattachait à la vision éphémère que lui offrait la vive lueur de l’allumette.
« Elle aurait du être là… pour toi, pour eux… pour moi, mais elle est morte. »
Elle sursauta, l’enfant ne put l’entendre mais il sentit le corps frêle de sa mère se dresser. À garder le feu trop longtemps, on se brule. Elle avait prévenu son fils et pourtant… Un gloussement provenant du fond de la gorge résonna près des petites oreilles de Hansel et le petit soleil réapparut ! Il ignorait pour quelle raison sa mère sortait de sa léthargie, que la jolie lueur était beaucoup plus qu’il le croyait. Catharina voyait, au travers ses yeux fatigués et abimés, la femme qui l’avait appuyée depuis sa naissance, qui l’avait aidé à grandir durant son enfance et qui s’était éteinte à son adolescence.
Dans la sombre et froide pièce s’agitait avec grâce une femme du monde, extravertie et souriante. L’insouciance virevoltait autour d’elle et pourtant, personne ne douterait de l’intelligence de cette dame-là. Un deuil mal abouti se réveilla en Catharina qui serra les dents, toujours affligée par la perte de sa propre mère. Ne serait-elle pas devenue une digne et fière épouse, bien mondaine, si celle qui l’avait élevée n’était pas lentement décédée à cause d’une maladie ? Elle s’était recroquevillée, isolée, refermée sur elle-même, ne semblait toujours pas s’en être remise.
« On va faire d’autres lumières, Hansel, tu veux ? »
Puis Catharina fit briller une énième allumette, les fit défiler une après l’autre. Son souffle s’accélérait, ses yeux se mouillaient. Elle marmonna de douces paroles à son enfant, des mots brisés dans un souffle trop court. Que n’avait-elle pas fait, pour que sa mère lui revienne ? Si égoïste, prête à sauter sur le tabouret et à s’accrocher à la corde n’importe quand, mais incapable d’accepter qu’une vie à laquelle elle tient se fane. À l’écoute, elle entendait les murmures de sa mère, rassurants mais pas suffisamment vivants. Catharina ferma les yeux, une larme roula sur sa joue et la lumière s’éteignit à nouveau. Obscurité.
« Oh… Il n’en reste qu’une… C’est la dernière, ce sera la plus belle… »
L’enfant bougea un peu pour se mettre à l’aise dans les bras de sa mère qui le tint contre elle amoureusement. Elle frotta l’allumette puis étira un sourire qui se fana bien rapidement. Sa respiration se coupa et Catharina commença à sangloter. Sa vue s’embrouilla, devint floue, mais elle voyait toujours cette silhouette, petite et chétive. Une petite qui se tenait près d’elle et son fils, avec de grands yeux clairs et des cheveux blonds noués d’un ruban. Ses cils, son nez, ses joues, sa bouche. La jeune mère n’avait jamais vu cet enfant mais devinait, avec une infinie tristesse de qui il s’agissait. La peine l’attrapa violemment et elle jeta l’allumette sur le sol avant de l’écraser avec son pied et avorter cette petite fille.
« …C’était ta petite sœur, Hansel… Celle que ton père a tuée. Tu ne pourras jamais la revoir… » - Jean de Fréneuse a écrit:
- Le départ avait été précipité, le voyage imprévu. Une lettre - quelques mots alignés à la hâte - par un ami noceur ... Cela avait suffi. Et tandis que la Ville frissonnait sous la neige, la douceur du climat méditerranéen avait exercé sur Fréneuse d'horribles séductions. La mine grave des arabes et la beauté particulière des putains du quartier des plaisirs flatteraient sa philosophie et seraient bien plus beaux à voir que les visages prémâchés des bourgeois de Paris... Alors il avait demandé à François de faire ses valises à la hâte, lui avait donné son congé, avait envoyé quelques petits bleus... - J'en ai soupé d'Paris en hiver !... - Et il était parti. Dans les poches de son pardessus, quelques cigarettes turques, un mouchoir et quelques louis. Puis il avait hélé un fiacre ... et terminait bientôt le trajet à pieds, parce que la voiture s'était embourbée dans la neige fondue... Il avait marché à grandes enjambées, sans daigner voir ce qui se passait autour de lui... Ses doigts avaient cherché ses cigarettes, il avait tenté d'en allumer une... pour se rendre compte qu'il n'avait pas de quoi faire du feu.
- Fichtre ! Comme si j'avait le t...
Mais tandis qu'il s'exclamait, il avait soudain aperçu une petite fille blonde, bien pauvrement vêtue, qui vendait des allumettes à deux pas. Ce devait être son jour de chance.
- Hé, petite !
Il lui avait acheté un paquet et, oubliant sa cigarette parce que l'heure tournait vite, il courut prendre le train qui le mènerait à Marseille. Circonstances bien banales qu'il oublia bien vite. La route était longue, de Paris à Alger...
~ * ~
Il avait eu l'orgueil de se croire insensible au mal du pays, mais hélas !... L'ananké suprême - fatalité du cœur humain, si prompt à l'ennui - l'avait rattrapé. Dans la douceur du climat d'Alger, son esprit courrait en hiver - et il s'ensuivait des écarts de température bien désagréables pour sa pauvre tête, qui craignait les courants d'air... Au Grand Hôtel où il était descendu, l'on avait tout fait pour qu'il oublie Paris - cigarettes raffinées, cocktails américains, rien ne fut omis. Les filles des bordels n'avaient jamais été aussi empressées, flairant la richesse outrageuse du fils de bonne famille. Et après ?... Jean de Fréneuse avait eu la naïveté de son temps, croyant fuir ses démons en courant aux colonies et en s'étonnant de les retrouver là-bas, si semblables sous leur nouveau visage ... Le cœur des femmes n'est-il pas le même, sous les voiles ? C'est avec mélancolie et componction qu'il se railla lui-même, soigneusement, ce soir-là. Et pour nourrir son vague-à-l'âme, il sortit une cigarette. La pochette d'allumettes offerte par l'hôtel était vide mais, par chance, il se souvint de la petite boîte d'allumettes bon marché achetée en toute hâte devant la gare ... Il la sortit de la poche de son vieux manteau noir et craqua une allumette.
Il ne perçut d'abord que la douce lueur de la flamme et son odeur douceâtre et il l'approchait déjà de sa cigarette, dans un geste machinal, rongé par l'habitude... mais, dans les replis de la flamme, il crut saisir l’œil noir d'une femme. Drapée dans des voiles rougeâtres, elle minaudait, heureuse et simple, dans un clair sourire. L'allumette s'éteignit bientôt et la cigarette était toujours éteinte. Fébrile, Jean prit une deuxième allumette et l'alluma d'un geste sec. La connaissait-il ? Avait-elle été différente de toutes les autres ? Son souvenir lui semblait flou derrière les fumées... Il entrevit la pièce autour d'elle : une petite chambre sous les combles - le comble du cliché ! -, avec un dessus de lit tricoté et des images d’Épinal clouées sur les murs. La fenêtre avait l’œil souligné de noir... Une autre allumette lui fit apercevoir sa jeunesse fringante et sincère, son abandon naïf mais sans illusions - le don de soi avec la certitude de l'éphémère. D'allumettes en allumettes se consuma devant lui l'image d'un bonheur sans ombre - toujours recherché, depuis, dans le transitoire et le précipité, jamais retrouvé peut-être ; le souvenir de l'élan qu'il avait eu, presque malgré lui, vers un cœur simple ... d'un regret de quelque chose - d'une innocence perdue, peut-être - resurgi depuis dix ans de vie de Bohème. Jean frissonna à la pensée de cette vie absurde qu'il avait menée et mènerait encore - toute une vie d'évitement de soi-même, où le sourire servirait à masquer quelque éternelle déchirure. La douceur du crépuscule, le vent chaud qui passait par la fenêtre ouverte, la lumière éclatante des lampes électriques : rien ne suffisait plus à réchauffer son cœur, figé dans les frimas de l'hiver. La dernière allumette craqua sur cette fatalité dernière : le regret des jours passés avec la certitude qu'il n'aurait pu en être autrement. L'allumette s'éteignit bientôt et la cigarette était toujours éteinte. |
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| Sujet: Re: Récapitulatif des précédents jeux Jeu 14 Mar - 21:57 | |
| Jeu n'°6 : Le Fait-divers mystèreRédigez un fait-divers en vous inspirant de cette image - Citation :
Drôle de première pour Chateaupauvre de Paul Féral Un évènement incongru s'est produit hier sur la scène du Théâtre Impérial du Châtelet, lors de la première de "Chateaupauvre", inspiré de l'oeuvre de Paul Féral. Le jeune et audacieux metteur en scène, Henry Dubreuil, comptait parmi ses "acteurs" une vache ! Celle-ci, présente lors du premier acte dans lequel on voit le héros passer son enfance dans la campagne bretonne, fût prise de panique dès la première salve d'applaudissements et se rua dans l'orchestre ! Les spectateurs affolés se précipitèrent vers la sortie et la représentation fût annulée. Le directeur du théâtre, présent ce soir là, annonça que les malheureux spectateurs seraient remboursés et que pour les prochaines représentations, la vache serait jouée par une actrice encostumée. L'annonce ne précise pas si la scène de la traite serait maintenue… - Citation :
Aglaë a du pot (de vache) Aglaë a du pot. Échappée mercredi des abattoirs de la Villette, la génisse de M. Lerouge était introuvable jusqu'à hier, où elle a fait une apparition très remarquée sur les planches du Théâtre d'Art. "Aglaë a toujours aimé faire la vedette", a déclaré le propriétaire de l'animal, "mais je n'aurais jamais pensé qu'elle en arriverait là. Je vais la ramener à la maison et lui laisser finir ses jours tranquillement, au pré." Belle fin, donc, pour la vache aventurière. Toutefois, si on ne déplore aucun blessé parmi les spectateurs, les bouchers de la Villette s'estiment, eux, floués dans cette affaire. "C'est la troisième bête à être graciée cette année... Si ça continue, on va être obligés d'abattre des chevaux ! Que dira le client, quand il trouvera du cheval dans ses pâtes à l'italienne, hein ?" Oh... la vache ! - Citation :
Un rebondissement des plus champêtres Hier soir, la pièce "Aristide, mousquetaire", connut un rebondissement des plus champêtre : En effet, à la scène deux de l'acte deux, où Aristide et son valet discutent des hasards de l'amour. Un soudain brouhaha se fit entendre et nous vîmes arrivée de l'extérieur et traversant l'allée centrale, une vache immaculée, qui passa par-dessus les rangs des spectateurs et résolue de grimper sur les tréteaux. Il y eu plus de peur que de mal, on apprit plus tard, que le costume de l'acteur principal, avait été arrosé par une certaine substance inconnue mais dont les effets sont particulièrement attractifs pour les bovidés femelles. Le propriétaire du bovidé aurait confié : "Ben, c't'affaire ! C'est ben la première fois qu'j'ai une vache qui va au spectacle, et sur la scène en plus !". Les spectateurs en seront quittes pour une belle frayeur ! |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Récapitulatif des précédents jeux Mar 30 Avr - 2:23 | |
| Jeu n'°7 : Le roman-feuilleton favori de Marie-Madeline Écrivez un épisode d'un feuilleton à succès du moment. Contraintes : Les mots suivants devront obligatoirement apparaître dans votre texte : ingénue, révélation, tragédie, extraordinaire, exotique, mystère, animal, robe de chambre, vinaigrette. Au moins un de vos personnages doit avoir un nom ridicule. - Citation :
Eva, belle et intelligente
Éva était une belle jeune femme : gracieuse, aimable et intelligente. Mais elle aurait pu se prétendre parfaite et comblée si seulement il n'y avait pas ce point obscur qui venait gâcher la belle toile : elle était célibataire ! À 22 ans, il était vraiment temps qu'elle se mariât, aussi eut-elle beaucoup de pression de la part de sa famille. Cependant, ce que cette dernière ne savait point était le fait que la demoiselle était éprise d'un homme. Jeune ou non, peu importait ! Il était beau à ses yeux, grand, svelte et avec son regard émeraude. Et encore mieux, il semblait marcher sur l'or ! Elle rêvait déjà de luxe, de beaux vêtements et de bijoux. Il fallait à tout prix qu'elle le séduisît ! Mais comment ? Éva ne lui avait jamais adressé la parole...
Voilà qu'elle était en face de la discrète devanture de la diseuse de bonne aventure que lui avait conseillée son amie Denise. Pas étonnant que cela se situât dans une ruelle éloignée des voies principales. Des façades grises et mornes, des poubelles renversées, des déchets à même le sol et deux chats qui tournaient autour, à la recherche de quoi manger. Le silence complet. « Heureusement qu'il n'y a personne, pensa t-elle. Il ne faudrait surtout pas que quelqu'un me voie et démasque mon plan par la même occasion. » La porte était évidemment discrète et se fondait bien dans le décor. Si son amie ne lui avait pas indiqué clairement l'endroit exact, elle serait encore en train de retourner la rue encore et encore. Sans se retourner, Éva ouvrit la porte et s'engouffra à l'intérieur. Elle se sentit nerveuse car l'endroit ne lui était pas familier, plutôt étrange. Il y avait de la fumée, des objets mystérieux tous autant que les autres, des fioles contenant des liquides aux couleurs variées. Une odeur de vinaigrette flottait dans les airs. « Elle a sûrement dû manger une petite salade, se dit-elle ». Ses yeux parcouraient cet environnement anormal quand elle vit entrer une femme. Éva n'aurait su dire si c’en était vraiment une mais elle en avait la voix et les formes. Mais plus étrange, elle portait une robe de chambre pourpre ! Éva ne savait pas que c'était ce genre d'accoutrement qu'ont les diseuses de bonne aventure. Elle ne pouvait distinguer son visage, caché par l'obscurité et sa capuche. Soit, elle était là pour une révélation mais aussi son philtre magique, ainsi dut-elle mettre sa suspicion de côté. « Bonjour mademoiselle, qu'est-ce qui vous amène ici ? », dit-elle d'une voix rauque. Éva eut l'impression de connaître cette voix. Peut-être était-ce qu'une illusion. Un peu hésitante, Éva se lança : « J'aimerais que vous m'en disiez plus sur une personne chère. - Ah serait-ce d'amour dont vous parlez ? demanda-t-elle pleine de curiosité. - … Un honnête homme qui répond au nom de Colin Le Marin. Serons-nous un jour réunis ? À cette réplique, la bonne femme sembla tressaillir. Elle invita sa cliente à s'asseoir et à l'écouter. Tout en fermant les yeux et en posant ses deux paumes sur la surface de sa fausse boule magique, elle lui raconta bien des choses. Éva l'écoutait avidement et sans en oublier une miette. Apparemment, ce Colin et elle n'était pas faits pour être ensemble. Quelle tragédie ! À ces mots, Éva faillit s'évanouir jusqu'au moment où la vieille lui proposa une solution, celle du philtre d'amour. Quiconque le boit tombe éperdument amoureux de celui ou celle qui a acheté la concoction. Sauf qu'il n'était pas infaillible : s'il ne faisait pas effet, cela voudrait dire qu'au fond les deux personnes n'étaient pas faîtes l'une pour l'autre. Malgré ça, sans réfléchir, elle l'acheta et rentra chez elle sans attendre.
Le lendemain, elle mit son plan à exécution. Après s'être rendue au café où il avait l'habitude de lire, elle avait réussi à verser un peu du contenu de son philtre magique. Ce n'était plus qu'une question de temps désormais et elle décida d'attendre au même endroit mais assise à une table plus éloignée. Tout en faisant semblant de lire un roman, elle jetait discrètement des coups d’œil dans sa direction. Bien, il semblait n'avoir rien remarqué d'étrange lorsqu'il était revenu du cabinet. L'observation d'une telle beauté était un supplice pour Éva. Il était si près et si loin en même temps ! Elle avait tellement envie de s'en approcher, comme une destination exotique qui fait rêver. Il éveillait en elle les désirs les plus fous... Cela faisait un moment déjà et Colin n'avait toujours pas touché à sa tasse de thé, bien trop absorbé par sa lecture. Bon sang, allait-il finir par porter cette boisson à ses lèvres ? Éva commença à s'impatienter, si bien qu'elle aurait pu faire voler son roman feuilleton à travers la salle. Malgré tout, elle se contint et garda tant bien que mal son sang froid. Ce n'est plus qu'une question de temps, se convainquit-elle. Les minutes passèrent, passèrent... Éva avait déjà fini sa lecture mais continua à faire semblant pour ne pas se faire surprendre. Quelle ingénue cette Rosalie ! Pourquoi avait-elle accepté de revoir cet homme si imbu de lui-même ? Parfois, Éva ne comprenait pas du tout ce qu'il se tramait dans la tête des personnages des romans feuilleton qu'elle lisait et cela restait un mystère. Il lui arrivait de temps en temps de houspiller sur ces malheureux. Mais comme ces histoires étaient passionnantes et intrigantes ! « Les gens qui écrivaient ces histoires sont sûrement des personnes extraordinaires. Sinon, comment font-ils pour imaginer de telles choses ? », pensa-t-elle. Alors qu'elle était encore occupée à vagabonder dans ses pensées, elle vit Colin porter son breuvage à ses lèvres. Tout en tâchant de rester discrète, elle regarda avidement la scène et voir ce qu'il se passerait pas la suite. Le philtre fera t-il effet ? Partira t-il à sa recherche dans les secondes qui suivront ? Après avoir bu, l'homme regarda autour de lui comme pour admirer son environnement. Cependant, il n'avait en aucun cas l'air de chercher quelqu'un, ni la belle Éva. Peut-être la potion prendrait-elle effet plus tard. Ou pire, Colin et elle n'était simplement pas destinés à être ensemble ! A cette idée, Éva commença à être triste. Elle décida alors de rentrer chez elle pour oublier cette mésaventure et car elle était restée assez longtemps dans ce café. Tandis qu'elle marchait, perdue dans ses pensées, la petite fiole qui contenait le liquide tomba par terre. Elle ne le remarqua pas et continua sa route jusqu'à ce qu'un clochard la rattrape et lui donne ce qu'elle venait de perdre. « V'là mad'moiselle ! Z'avez fait tomber c'truc ! dit-il en haletant. - Oh... Merci bien ! - Dîtes-moi, c'pas un truc magique que vous avez acheté chez la sorcière là ? Une potion d'amour ? - Mais ce ne sont point vos affaires monsieur ! répondit-elle outrée. - J'dis ça c'est parce qu'elle vend des trucs qui sentent l'arnaque ! F'pas vous faire avoir ! Sur ces dernières paroles, il s'en alla de son côté sans prêter attention à son interlocutrice. À vrai dire, elle ne savait pas s'il disait vrai. Colin était l'amour de sa vie et il était inconcevable que cela ne fonctionne pas entre eux deux. Cette découverte lui avait redonnée une once d'espoir. Et quand elle y repensa, la diseuse de bonne aventure avait une voix étrangère, presque familière. Si c'était le cas, si son impression était fondée, qui cela pouvait-il bien être ? Qui donc lui souhaiterait du mal ? Tant de questions qu'elle cherchait à élucider sur le chemin de la boutique de la bonne femme. Elle ne manquait pas de culot ! Arnaquer une cliente ! Éva passa en effet de la tristesse à la colère. Elle était prête à remonter les bretelles de ce charlatan !
Elle n'entra pas de la même manière qu'elle était arrivée la première fois. Cette fois-ci, elle poussa brusquement la porte et tomba nez à nez avec la vieille femme. « Vous m'avez arnaquée avec un faux philtre d'amour ! lança t-elle en brandissant la fiole. - Non, non, impossible mademoiselle. Ce sont de vraies concoctions ! Eva remarqua que sa voix avait changé. Cela venait sûrement du fait qu'elle était finalement démasquée. Elle avait sûrement peur qu'on découvre sa vraie identité. Elle eut donc l'instinct et l'audace de lui enlever la capuche de la ridicule robe de chambre pourpre. Elle découvrit l'identité de l'imposteur. « DENISE ! Mais que fais-tu là ? Pourquoi m'avoir trompée ? Je croyais que tu étais mon amie ! - Ton amie jusqu'à ce que tu me voles Colin ! - Colin ? Ah ! Depuis quand t'appartient-il, dis-moi ? lui demanda t-elle sur un ton de défi. - Figure-toi que je l'ai remarquée avant toi mais encore une fois tu n'a pas pu t'empêcher de me voler mes coups de coeur ! Il faut toujours que ce soit toujours évidemment ! Mademoiselle je veux tout et immédiatement... ! - Tu ne manques pas de culot pour me parler sur ce ton ! Et même si tu l'avais vu avant moi, qui te dis que Colin aurait voulu d'une ingénue de ton genre ? Éva accompagna ses paroles par un sourire narquois, ce qu'elle regretta aussitôt lorsqu'elle vit la fureur apparaître en Denise. Elle ressemblait dès à présent à un animal prêt à bondir sur elle. Mais qu'importe, Éva n'avait pas peur du tout et voulait lui faire regretter cette trahison si douloureuse. Son amie était sur le point de sortir ses griffes lorsqu'un client inattendu fit irruption dans la pièce. Colin ! Que faisait-il ici ? Sentant la tension qui régnait dans l'atmosphère, il dit doucement : « Bonjour, on m'a dit que je pourrais trouver un philtre d'amour ici. » Eva et Denise en restèrent perplexe. Pour l'un d'elles ou une autre ? Ceci, elle ne tarderait pas à savoir... - Citation :
Le mystère du manoir des églantines Résumé des épisodes précédents :
Un soir, au Manoir des églantines, la bonne découvre les corps sans vie de son maître et de son épouse. La pauvre ingénue, en perdit la raison. L'enquête est confiée aux bons soins de l'inspecteur Labrouette et de son compagnon poilu : un singe capucin du nom de la Merluche. Après avoir constaté que le corps de madame se trouvait dans son lit et que monsieur gisait assis devant son secrétaire, en robe de chambre. Le policier constata que la tragédie semblait s'être déroulée sans violence. Bref le mystère était complet ! Nous avons quitté notre héros, alors que celui-ci s'était précipité dans le jardin de plantes exotiques du domaine suite au cri de détresse poussé par une voix de femme. Place à l'action !
La Merluche sur l'épaule, Labrouette s'élança au sein des frondaisons extra-territoriales. Il écarta des branches de Palmiers nains, cassa des feuilles de fougères arborescentes, se fit fouetter par les branches de fleurs odorantes aux couleurs extraordinaires.
Un instant, il perdit le sens de l'orientation, mais de nouveau, la femme en détresse se manifesta. Il se dirigea donc vers le bruit et atteignit une zone dégagée, éclairée par une douche de lumière solaire.
Labrouette chercha du regard, tourna sur lui-même, personne ! Où pouvait bien se trouver sa victime ? L'agent de la force publique, se perdait en conjectures, quand un cri retentit pour la troisième fois. Au-dessus de lui ! Il leva la tête mais ne vit rien d'autre que des oiseaux bigarrés et là-aussi, exotiques !
" Je deviens fou, moi-aussi ! J'entends des femmes qui hurlent et il n'y a personne ! Ma brave Merluche, bientôt, moi-aussi je vais faire des cabrioles comme toi ! "
Un des oiseaux, gros et au plumage noir, vint se poser sur une branche près de lui et poussa un cri : et ce fut une révélation ! Ce cri de femme c'était un cri d'oiseau ! Toute cette course pour rien. Il regarda le volatile; La Merluche qui s'amusait avec une plume perdue et fut prit d'un immense fou-rire. L'animal à plumes prit très mal cette bruyante manifestation de joie bien incongrue.
Finalement, il rebroussa chemin, laissant derrière lui, la volière et le jardin exotique des défunts propriétaires. il rentra dans la maison et retourna dans la chambre du crime. Il s'approcha de la défunte, elle semblait dormir, et apparemment, c'est ce qu'elle faisait quand on l'assassina.
il dirigea ensuite ses investigations vers le secrétaire et le corps du défunt mari. Il ausculta le corps, pas de coups, de blessures, rien ! Il était là, les bras ballants, les mains touchant presque le sol et ... tiens, une drôle de petite flaque ! Les mains du mort étaient enduites d'une sorte de liquide huileux. il trempa un doigt dans la tâche et le porta à sa bouche : De la vinaigrette ! Mais où était donc la salade pour aller avec ?
Fin de l'épisode.
Ne manquez pas la suite la semaine prochaine, où l'on apprendra d'étonnants secrets ! - Citation :
Une reine sur sa vinaigrette J’entrai dans la pièce, lasse de cette longue et pénible journée passée aux côtés d’un prétendant bien ennuyeux. Je jetai ma belle robe pêche par-dessus ma tête et enfilai ma robe de chambre en soie. Je m’assis devant ma coiffeuse et regardai mes pommettes saillantes aux rondeurs ingénues. Je dénouai mes longs cheveux blonds dorés et ceux-ci retombèrent en cascade sur mes épaules ainsi que mon dos. Une femme de chambre vint toquer à la porte mais, avec ma voix candide, je lui sommai de me laisser seule. Je brossai ma chevelure étincelante en chantonnant tout bas.
J’en avais plus qu’assez de rencontrer des hommes qui faisaient les beaux yeux et sortaient de belles paroles aussitôt qu’ils me rencontraient. Ils me paraissaient tous plus ennuyeux les uns que les autres. Moi, je désirais vivre une grande aventure avec un homme de passion ! Quelqu’un qui m’emmènerait en terres exotiques, vers le sud ou qui me raconterait d’extraordinaires tragédies à vous glacer le sang qu’il avait pu traverser dans le nord. Un homme qui, chaque jour, me surprendrait et me ferait vivre d’une passion un peu plus fort encore que la veille ! Celui qui me traiterait comme une reine sur sa vinaigrette !
Je soupirai en me languissant du jour où mon preux chevalier viendrait et me ferait tomber amoureuse de lui. C’est alors que, soudainement, j’entendis de drôles de bruits derrière moi. Je me retournai, yeux écarquillés comme deux billes et aperçus une silhouette inquiétante vêtue très foncée. Un homme était entré dans ma chambre ! Quel malotru ! Quel animal ! Aussitôt, il s’arrêta dans son élan, reposant l’objet qu’il était venu cambrioler et ouvrit la bouche. Il paraissait surpris, ses yeux s’illuminèrent et il s’approcha de moi. J’étais figée sur place, paralysée par la peur.
Doucement, il attrapa ma main et la baisa longuement avant de porter ses yeux noirs et pétillants sur moi. Le rouge me monta aux joues. J’aurais bien crié à l’aide mais j’étais incapable de dire quoi que ce soit. « Ravi d’être entré dans votre chambre, mademoiselle. » Il esquissa un sourire narquois. C’est à ce moment que j’eus une révélation : Ce bandit était l’homme de ma vie. Il me laissa un peu de temps mais, voyant que je ne réagissais pas, il ajouta, charmeur : « Vous êtes très jolie, je me dois de me présenter, je tiens à ce que vous vous souvenez de moi. Je me nomme Charles-Armand, enchanté. » - Citation :
La Chambre Interdite – épisode 37.
Dans les précédents épisodes, la petite Faustine Brisset a été engagée en tant que bonne à tout faire chez Monsieur du Goupil, riche notaire parisien. Elle a pris ses fonctions et découvre peu à peu que des choses étranges se passent dans cette grande maison proche du parc Monceau : Pourquoi Madame du Goupil ne quitte-t-elle jamais sa chambre ? Pourquoi l’accès à cette pièce de la maison est-il interdit à notre héroïne ? Qui est ce drôle de bonhomme qui rend visite à Monsieur tous les jours, le visage caché sous un masque de tragédie effrayant ? Que complotent Marcelin Claudiquant et Piccolo Blafardu, deux domestiques au regard sournois, lors de leurs conciliabules nocturnes dans le jardin d’hiver ? Qui a essayé d’ouvrir la porte de la chambre de Faustine, la nuit dernière ? Les révélations vont se succéder : la jeune femme n’a pas fini d’être surprise !
Faustine ne ferma pas l’œil de la nuit. Dans la pénombre, elle surveillait la poignée de sa porte, craignant qu’elle ne frémisse à nouveau. Aux premières lueurs de l’aube, elle déploya ses rideaux et observa la cour intérieure, de sa fenêtre. Monsieur du Goupil, en robe de chambre, déplaçait un pot de fleurs en lançant des regards furtifs çà et là. Sous le pot en question se trouvait une missive, que le maître de la maison saisit subrepticement, l’air méfiant.
La jeune fille s’habilla rapidement, décidée à mettre au clair les nombreux mystères qui embaumaient l’air de cette demeure. Elle descendit les escaliers sur la pointe des pieds et elle entendit la porte du bureau de Goupil se refermer. Elle rejoignit la cour intérieure et lorgna le pot de fleurs un instant. Hélas, l’ingénue n’avait pas remarqué qu’elle-même était épiée par Marcelin, qui riait doucement sous le porche, les bras croisés. Faustine sursauta au son de ce rire diabolique, et elle trembla lorsque le jeune homme posa sa main sur son épaule.
- En voilà une qui est un peu trop curieuse ! s’exclama-t-il. Qu’est-ce que tu cherches ici ?
Faustine blêmit et essaya de se détourner, mais Marcelin la retint, s’emparant de son bras avec force, et il répéta sa question, plongeant ses petits yeux marrons dans ceux de son interlocutrice.
- Rien du tout ! Répondit-elle, sur la défensive.
- Allez, reprit le vilain domestique, tu as vu quelque chose, tu te poses des questions, tu peux me le dire…Si tu veux que je te donne des renseignements sur une chose qui te turlupine, je suis ton homme ! Tout ce que je te demande en échange, c’est…
- Merci, je n’ai besoin de rien ! Coupa la jeune femme avant même que Marcelin ne finisse sa phrase, effrayée sans doute des paroles qui auraient pu suivre.
Elle écrasa le pied du domestique et elle s’enfuit aussi vite que possible dans le hall, tombant nez à nez avec Monsieur du Goupil qui renversa sa tasse de café en heurtant la petite qui courrait comme une dératée. Une goutte de café glissait sur la pointe de sa moustache grisonnante. La bonne à tout faire s’excusa poliment, haletant en scrutant ses chaussures, gênée.
- Pourquoi cette débandade matinale ? demanda le notaire en ouvrant de grands yeux.
- J’ai vu une souris dans la maison, mentit Faustine, hors d’haleine.
- Toute cette énergie dépensée au service d’un pauvre animal inoffensif…
A cet instant, un canard en costume du dimanche sortit du bureau de Monsieur. Le canard portait un masque de tragédie grecque terrifiant, et la jeune femme reconnut aussitôt le masque de l’homme qui venait visiter chaque jour du Goupil. Existait-il un lien entre ce canard et cet homme ? Le canard fit un clin d’œil à Faustine et lui caressa le mollet, puis il tendit l’aile droite vers le maître de la maison, dissimulant quelque chose entre ses plumes.
- En parlant d’animal, bonjour Paperasse, murmura Monsieur en saisissant discrètement l’objet que lui confiait l’animal (une petite clef).
Du Goupil saisit son canard masqué et endimanché et tous deux disparurent en un éclair. Faustine fronça les sourcils. Décidément, quelle drôle de maison ! La tension devenait insoutenable. Il lui fallait découvrir ce qui clochait. Armée de son courage, elle gravit les escaliers et se dirigea vers la pièce qui lui était formellement interdite… La chambre de Madame.
Elle ouvrit la porte d’un geste décidé, et tomba dans un gouffre sans fond dans lequel tournoyaient des pelles à tarte, des palettes d’aquarelle, des instruments de musique extraordinaires mais criards et des serpentins multicolores. Curieusement, ça sentait la vinaigrette. Une chaise passait par là, alors Faustine décida de s’asseoir et d’attendre que les choses se calment. « Je m’attendais à quelque chose de moins… de plus… », songeait-elle en s’acagnardant sur cette chaise furieuse modelée dans un bois exotique, qui bougeait de droite à gauche, visant à désarçonner la jeune fille. Un lit à baldaquin richement décoré se dirigeait vers elle en ondulant comme un serpent. Quelqu’un reposait à l’intérieur ! Une femme avec des tranches de concombre sur les yeux… oui ! Cela expliquait la vinaigrette ! Tout était clair maintenant ! C’était surement madame du Goupil ! Faustine sauta sur le lit et découvrit…
A SUIVRE dans le prochain épisode !
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| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: Récapitulatif des précédents jeux Mar 28 Mai - 1:20 | |
| Jeu n°8 : Le Fait-divers mystèreRédigez un fait-divers en vous inspirant d'une de ces images - Spoiler:
- Citation :
La terrible heure de la camarde ! En ce jour de fête du muguet, voici que nous quitte un héros de notre temps : Eugène Desmoulins, présentement directeur adjoint, au service corrections d'adresse, de la formidable institution qu'est le services des postes et télégraphes.
Eugène Desmoulins, fonctionnaire zélé et ponctuel, depuis vingt longues et bonnes années, s''est éteint ce mardi. Sa secrétaire Mlle Fasci, l'a découvert assis à son bureau, mort. Les enquêteurs s'accordent à dire qu'il est décédé de mélancolie.
Qui à dit que les Postes n'étaient pas un métier à risques ? - Citation :
Une héroïne est née Le fait a eu lieu dans un petit village de l'est de la France, proche de la frontière prussienne. Il montre combien même chez les petites gens l'amour de la patrie peut s'éveiller.
Nous tairons le nom de la femme, celle-ci ayant voulu garder l'anonymat, de même que le village. Bergère, Mme *** menait son troupeau comme chaque matin dans les champs aux alentours du village. Entendant des voix inconnues, Mme *** va voir, se cachant parmi les arbres. Une troupe de prussiens se rend vers son village !
N'écoutant que son courage, la femme amène son troupeau accourir vers les prussiens et les bombarde de boules de neige. Ne comprenant pas ce qui leur arrive, les soldats reculent et repartent, ne voyant pas qui les touche ainsi, et harassés de voir leurs vêtements grignotés par des moutons curieux.
C'est là un petit acte mais qui a sauvé un village des Prussiens. Madame, espérons que d'autres suivront votre exemple ! - Citation :
Vous n'aurez pas... La lorraine ! Une espiègle lorraine, partant aux champignons, a fait une désagréable rencontre : Sa promenade fût interrompue par l’arrivée d’une patrouille prussienne ! En effet, elle avait par mégarde traversé la frontière. Pour couronner le tout, les militaires allemands se dirigeaient tout droit vers un amoncellement de bolets ! Peut-être allaient-ils les écraser de leurs grosses bottes noires, ou pire, les ramasser et les garder pour agrémenter leur soupe du soir. Toujours est-il que la française eut la formidable idée de les détourner de leur chemin en lançant une branche qui traînait par là dans les sous bois, de l’autre coté du chemin. La branche, en rencontrant un tronc d’arbre se brisa avec fracas et attira la patrouille dans sa direction. Notre héroïne eut alors tout loisir d’aller, en toute discrétion tout de même, jusqu’aux champignons afin de les ramasser prestement. La quiche fût délicieuse et on rapporte que le père de famille eut cette expression bien à propos : « Toujours ça qu’les boches n’auront pas ! ». |
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