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 Désolé, je suis si maladroit ! (Libre)

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Floris Abilio Dallo
Monsieur, voici un petit remède, un petit remède !
Floris Abilio Dallo

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MessageSujet: Désolé, je suis si maladroit ! (Libre)   Désolé, je suis si maladroit ! (Libre) EmptyMer 12 Sep - 12:56

23 juin 1896.

Cela faisait deux mois que Floris était arrivé à Paris. Il ne connaissait pas beaucoup de personnes. À part les autres médecins à l’Hôtel-Dieu et quelques personnes douteuses qui vivaient dans le même bâtiment que le basque, il n’avait pas eu l’occasion de parler à beaucoup de personnes. Le jeune homme avait passé le plus clair de son temps à s’occuper de patients et à chercher sa mère. Béatrice Ophélie Dujardin. Les Parisiens ne réagissaient pas à ce nom. Le basque savait qu’il n’était plus à Thermopile ni à Montpellier, la population dans la capitale française était de loin supérieure à sa ville natale. Mais il se serait attendu à ce qu’au moins une personne sache qui elle était. 13 ans déjà qu’il était au courant, mais pas d’avancement dans ses recherches.

Cette journée-là, Floris mit ses recherches de côté et se dirigea vers un endroit dans lequel il n’avait pas encore mis les pieds, mais que tout le monde en parlait au travail. Le Parc des Princes à Bois de Boulogne. Apparemment que la vue y était intéressante. Des demi-mondaines s’y promenaient le matin et l’après-midi, c’était au tour des dames respectables. C’était un paradoxe que le médecin voulait voir, et c’était la raison pour laquelle il y allait. Il était à peine 8 heures lorsqu'il s’habilla et quitta son appartement. Un petit bonjour au passage pour le propriétaire qui était sympathique. Trois pièces de Molière dans son cartable, sa perpétuelle chemise grise et ses pantalons gris. Voilà tout ce qui lui fallait pour passer sa journée.

Arrivé à destination, le médecin fit la rencontre d’une nouvelle personne qui agrandirait peut-être son cercle d’ami. Cependant, la première impression de cette dernière aurait de Floris serait celle du garçon qui ne l’a pas vu et qui l’a renversé.

Désolé, je suis si maladroit!


Dernière édition par Floris Abilio Dallo le Ven 5 Oct - 8:30, édité 3 fois
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Armide
Caméléon psychopathe - Incarnation de l'Efficacité
Armide

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MessageSujet: Re: Désolé, je suis si maladroit ! (Libre)   Désolé, je suis si maladroit ! (Libre) EmptyDim 23 Sep - 13:59

Joséphine Adelin, grisette

L'était d'jà ben tard dans la matinée, du moins pour une ouvrière... Heureusement pour moi, j'étais pas en r'tard. Madame Goslin, v'savez, ma patronne, l'était occupée ces derniers jours et l'avait fermé la boutique. Du coup, me v'là libre pour un p'tit bout d'temps... Quéque jours, sans doute, quand ben même j'pouvais franch'ment pas m'en plaindre. Un p'tit peu d'congé, ça fait d'tort à personne, sauf p't'être à la bourse. Mais j'pensais encore avoir d'quoi t'nir ces prochains jours. Surtout avec l'aide d'un amant.

Pour une grisette, j'étais pas la grisette modèle. Heureusement qu'm'dame Goslin m'gardait à son atelier pasque j'sis bonne passementière, t'sé, pasque comme qui dirait, j'sis pas vraiment la fille la plus pure de tout la ville.
Au début, p't'êt' ben qu'j'tentais d'mener vie vertueuse, au moins en apparence, avec juste un seul amant, pas ben fortuné, pas ben beau, mais ça nourrissait pas si bien son monde. Alors, j'avais plaqué l'bon ouvrier qui m'servait d'homme, pis j'ai commencé à fréquenter des plus beaux messieurs. J'sais pas pourquoi y'en avait qui trouvaient chouette d'fréquenter des filles d'ouvrage comme moi. Va comprendre.

Pis y s'est marié, le beau monsieur, et j'ai changé d'amant. L'histoire bête. Comme toutes ces histoires-là. J'li ai plu, à l'aut', pis il a commencé à m'permettre d'm'ach'ter queque beau vêt'ment, un peu trop riche pour une fille comme moi. Même si, pour une grisette, j'ai pas des goûts de luxe. Et v'là c'qui esplique que j'me r'trouve ici, bois de Boulogne, l'sourire aux lèvres, les ch'veux r'montés sous l'bonnet, une pauv' robe en bête tissu et un châle assorti dans une teinte verte sur l'corps, à faire un tour avant d'rejoind' mon chez moi pour faire aut' chose. D'la pass'ment'rie, par exemple.

Malheureusement pour moi, j'me heurtai à un quéconque gars qui m'fit tomber l'quat' fers en l'air. Y s'excusa, l'avait point l'air méchant, mais j'li en voulus quand même un brin : à cause d'lui, j'devrai laver ma robe c'soir. C'tait pas trop l'moment. C'la dit, comme l'était quand même poli d's'excuser face à une fille comme moi, j'li répondis avec r'lativement d'la gentillesse, l'visage baissé par modestie comme y sied normalement aux bonnes filles.

"C'pas grave, m'sieu... C'sont des choses qu'arrivent..."

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Floris Abilio Dallo
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Floris Abilio Dallo

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MessageSujet: Re: Désolé, je suis si maladroit ! (Libre)   Désolé, je suis si maladroit ! (Libre) EmptyMer 3 Oct - 16:10

Floris leva les yeux et vit la personne qu’il bouscula. Une demoiselle. Honte à lui. Si au moins c’était un homme… Il aurait passé pour un maladroit, sans plus. L’autre l’aurait peut-être trouvé stupide, aurait été impoli. Floris en était habituée. Mais une femme! Tout homme étant un minimum éduqué savait que ça ne se faisait pas. Peu importe l’origine sociale de celle-ci, une femme reste une femme. Une personne délicate, qui rappelle les fleurs au printemps, qui inspire les artistes, qui s’occupent des enfants, qui respire la beauté. Le médecin était gêné de ses actes. La demoiselle était habillée d’une robe verte avec un châle simple. Un bonnet trônait sur sa tête. Beau, mais simple. Et il avait taché la robe en la bousculant. La femme avait l’air déçue. C’était compréhensible; un homme l’avait renversé et sa robe était sale. Floris se sentait coupable. Heureusement pour lui, la demoiselle le pardonna. « C'pas grave, m'sieu... C'sont des choses qu'arrivent... ». Cette petite phrase lui fit un plus grand bien. Cependant, le basque sentait qu’il devait agir. Il ne pouvait pas laisser la dame partir avec une robe sale.

« Je m’excuse mademoiselle. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous? »

Floris pensa à ce qui pourrait faire plaisir à une femme.

« Voulez-vous que je vous paie une robe? Vous seriez encore plus jolie dans des habits propres. »

Trouvant sa suggestion un peu trop exagérée, le médecin proposa une alternative qui lui semblait plus raisonnable.

« J’ai un encas dans mon sac. Voulez-vous le manger avec moi? C’est du pain, du fromage et quelques viandes. Il approche midi. Je suis sûr que vous avez faim. »

Le basque souhaitait sincèrement que la demoiselle accepte son offre. Il devait se faire pardonner plus convenablement. Comme un homme devait le faire. Il attendait donc la réponse de l’interpellée.
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Armide
Caméléon psychopathe - Incarnation de l'Efficacité
Armide

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MessageSujet: Re: Désolé, je suis si maladroit ! (Libre)   Désolé, je suis si maladroit ! (Libre) EmptySam 3 Nov - 1:26

Joséphine Adelin, grisette

Ah bah ça ! Y'en avait, des propositions bizarres, le monsieur ! Un Parisien quéconque aurait pas tiqué, limite aurait red'mandé pardon avant d'partir sans plus s'casser la binette, mais lui, v'la qu'y m'proposait carrément d'me rach'ter eun' robe ! Semblait timide, l'jeunot, hein... et pas du coin, ça, pour sûr ! Mais bon, j'allais quand même pas m'plaindre, ç'aurait pu être un d'ces malotrus qu'exagèrent tout au plus fort et qui se s'raient pour ainsi dire permis d'me passer un savon pasque j'serais été trop dans l'chemin. Pis j'allais point accepter sa proposition non plus : c'pas conv'nable, d'dire des choses comme ça, même si vu sa p'tite tête déconfite, j'comprenais ben qu'était point méchant, point mal avisé, juste mal à l'aise.

Heureus'ment pour moi, j'eus pas à lui dire non. L'avait déjà changé d'proposition pour eun' ben plus conv'nab', comme quoi l'allait p't'êt' ben partager son déjeuner. J'm'étais point rendu compte qu'le temps avait d'jà passé tant... mais douze coups d'cloche m'confirmèrent qu'si. Fichtre. En y r'pensant ben, j'avais un p'tit creux, même deux : un dans l'ventre, l'aut' dans la bourse... Pis s'il proposait si gentiment pour s'escuser... Pis c'qu'y m'disait y'avoir dans sa gamelle m'semblait pas mal bon... J'rougis un ch'ti peu, j'souris un peu plus aussi pis j'acceptai.

V'z"êtes ben gentil, m'sieu... J'veux ben...

Un p'tit regard autour d'nous m'montra ben qu'trouver place alentour allait êt' sorcier... Y'avait sans doute quéqu'banc, ouais, mais toujours avé des gensses dessus... c'qui était point pratique pour s'asseoir, v'z'admettrez... Y'avait ben l'sol, pour pique-niquer, comme les bourges, ils aimaient ben l'faire... mais pas quand y'avait plu la veille, à moins d'vouloir faire comme les porcs et s'prendre un bain d'boue. Pis j'avais pas envie d'faire encore plus de tache sur ma pauv' jupe... Alors j'r'gardai l'm'sieu pis j'demandai :

Où c'est qu'voulez qu'on aille ?
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Floris Abilio Dallo
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Floris Abilio Dallo

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MessageSujet: Re: Désolé, je suis si maladroit ! (Libre)   Désolé, je suis si maladroit ! (Libre) EmptyMer 7 Nov - 19:15

Elle avait accepté! Elle voulait bien manger avec lui! Floris se sentait un peu mieux. De plus, il avait lu sur le visage de la femme un certain malaise face à la première proposition, et un soulagement suite à la deuxième. Elle n’aurait pas à refuser la première offre. Ses joues s’empourprèrent, ce à quoi le basque ne comprenait pas. Les femmes, un tel mystère… Le médecin avait faim, surtout après les cloches qui sonnèrent midi. Il était l’heure de manger. Floris était tout content de partager son repas avec quelqu’un. Il était habitué de faire des escapades de ce genre, mais rien ne valait la chaleur humaine, même sous les traits d’une femme.

Désolé, je suis si maladroit ! (Libre) Boisde10Son bonheur s’arrêta lorsque la dame lui demanda une question très pertinente : où s’assoiraient-ils? Le jeune homme n’y avait pas pensé en faisant sa proposition. C’était vrai, il n’y avait nulle part où aller. Les bancs étaient pris et le sol était mouillé. Sa robe serait encore plus sale, déjà que le repas, c’était pour se faire pardonner! Sacrée pluie. Si seulement il avait amené une nappe, il aurait pu la déposer par terre et ils se seraient tous deux assis sur celle-ci. Mais non! Il fallait que Floris l’oublie. Problème, problème. Tandis que le basque réfléchissait à la situation, les autres personnes présentes dans le parc sortirent pour la plupart un encas qui rappelait au médecin l’heure qu’il était. Finalement, après quelques bonnes minutes de réflexion, un petit garçon qui était assis sur un banc par lui-même rejoignit ce qui semblait être sa mère. Une place de libre. Enfin!

« Là-bas, il y a une place de libre. Allons-y. »

Ils s’assirent et Floris ouvrit son sac. Ce dernier en sorti le fromage –du brie-, la baguette toujours aussi bonne et les viandes –principalement du jambon. Le médecin laissa la femme se servir en premier – politesse, il faut être un gentilhomme. Puis il se servit tout en s’introduisant officiellement à son invitée.

« Je m’appelle Floris, et vous? »

Ensuite, il parla de son emploi de médecin, mais ne pu s’empêcher de demander si elle appréciait le repas.
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Armide
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MessageSujet: Re: Désolé, je suis si maladroit ! (Libre)   Désolé, je suis si maladroit ! (Libre) EmptyJeu 3 Jan - 13:20

Joséphine Adelin, grisette

Finalement, l'avait réussi à trouver eun' place quéque part où y'avait moyen d's'asseoir sans s'salir trop, sur un banc qu'avait laissé un quéconque gamin. Tant mieux ! J'pourrais un peu m'poser, pis manger un morceau avec li, même si semblait pas ben riche... 'fin bon, l'avait proposé, j'avais accepté, c's'rait malpoli d'rev'nir en arrière, hein ?

Alors, j'sis allée m'asseoir sur l'banc avec lui pis y s'est présenté. Floris... Quéque pour un drol' d'prénom qu'c'est, ça ? J'avions jamais entendu un truc pareil... 'Fin moi-même, c'tait guère plus glorieux, hein... Avec c'prénom d'un aut' âge, pis l'surnom d'enfançonne pas franch'ment mieux...

"Moi, c'est Fifine... 'Fin, Joséphine, mais d'pis tout' p'tite, tout l'monde m'appelle Fifine, même la patrone, alors..."
Disant ça, j'm'suis servie, mais j'pas pris beaucoup... D'jà, c'pas élégant pour eun' femme, même comme moi, d'prendre beaucoup ; pis ensuite, fallait ben qu'lui aussi mange c'qu'il avait prévu, n'ess-pas ? Donc j'ai just' pris un tit peu d'fromage, d'viande et d'pain... Ca m'faisait d'jà un r'pas plus consistant qu'la plupart d'ceux qu'j'prenais, après tout. Et puis, l'était vraiment gentil, y m'demandait si j'aimais bien.

"Oh oui, m'sieu, c'fort bon, c'que v'z'avez là ! Alors, comme ça, z'êtes médecin ? Vous v'nez d'où ? C'que vot' prénom, sauf vot' respect... L'est pas courant... Z'aimez ben Paris ?"
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