Séraphine SpéretC'est à coups de mépris public qu'un mari tue sa femme ; c'est en lui fermant tous les salons.
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| Sujet: Re: Ivre mort, ma chère, ivre mort ! Jeu 23 Mai - 1:04 | |
| Séraphine rougit à l’instant même où elle s’aperçut que sa propre attitude confinait au ridicule. Jules semblait tout à fait excédé maintenant, lui jetant au visage elle ne savait quelle ineptie concernant une éventuelle sérénade au clair de lune (qui menaçait de se transformer en clair de jour d’un instant à l’autre). L’espace d’une seconde, elle eut l’envie de lui rétorquer que la maison ne risquait pas de dormir vu tout le chahut qu’ils avaient fait. A la place, elle baissa les yeux, renonçant à expliquer à son mari le trouble qui l’étreignait, où se disputait l’envie de profiter de leur soudaine et inhabituelle proximité, et l’habitude trop fortement ancrée de le repousser aussi loin que possible. Lorsqu’il l’enlaça, très doucement, cependant, il semblait avoir compris son dilemme, et elle en conçut un soulagement inexplicable. Aussi se laissa-t-elle aller à l’étreinte, le regard toujours un peu fuyant et les joues empourprées. Le silence qui s’était installé lui semblait presque étouffant. La lumière qui filtrait par le voilage donnait à la scène une dimension hautement surréaliste. Jules devait aimer. Elle n’avait pourtant pas l’intention de faire marche arrière. On pouvait dire ce que l’on voulait d’elle, Séraphine n’était pas une femme timorée. Prudente peut-être. Conventionnelle (elle préférait cependant se déclarer attachée aux traditions), peut-être. Mais elle savait également réunir suffisamment de courage pour faire ce qu’elle estimait devoir être fait. Alors, elle se pencha en avant et l’embrassa. - Spoiler:
Oui, je sais, je suis abominablement en retard, et cette réponse n'est pas très longue, mais je ne savais pas quelle autre direction donner à l'action ^^
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