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| Catharina de FréneuseL'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
Messages : 401
| Sujet: Re: Avec un gant de soie... Ven 31 Aoû - 15:05 | |
| Charmant, intelligent, beau et bon, ah ! N’était-ce pas le rêve de la plus part des jeunes filles, ça ? The man, celui qui regroupait toutes les qualités et n’avait pour défaut que d’être parfait. Cela m’arracha un sourire, mon mari ne regroupait pas ces essentielles quatre qualités, mais je trouvais encore matière à l’aimer. Je me surpris à penser qu’un homme qui était à la fois charmant, intelligent, beau et bon devait forcément être ennuyeux. Aucune chance d’y résister, il était charmant ! Aucune chance d’avoir le dernier mot, il était intelligent ! L’âge me permettait sûrement de voir ces choses-là, ou n’était-ce là que mes gouts personnels ? Depuis des années que je me chamaillais avec mon époux et ce, même lorsque nous étions fiancés. Comme une constante bataille, une animation sans fin, sans jamais que l’un veuille vraiment blesser l’autre. Sauf depuis quelques semaines, mais ça, c’était une autre histoire. Histoire que je ne souhaitais pas à Marie-Madeleine. Je me contentai donc de lui répondre « Ce ne sont pas des qualités que l’on remarque au premier regard, ma chère ».
Je souris lorsqu’elle me dit qu’elle aimait le gant. Je n’avais pas l’air de l’écouteur sur la suite de sa phrase mais, au contraire, mon oreille captait chacun de ses mots. Elle craignait les hommes, je craignais les hommes. Voilà ce qui nous unissait. « Les craindre, pourquoi donc ? » Je glissai des doigts sous son menton pour le lui relever, qu’elle soit fière, la petite ! Je refermai ma main sur le gant qu’elle portait « Les voulez-vous ? » Je pris le jumeau du premier et le lui enfilai également. De loin, aux yeux de la vieil de Marie-Madeleine, aux yeux du Vicomte de Lonsay, de tous les autres en fait, nous avions l’air de discuter accessoires et fanfreluches. « …Ce que je vous conseille… » J’écarquillai les yeux, par où commencer ? Il y avait tant à dire sur les hommes, sur leur méchanceté et leur stupidité, sur leur égoïsme et leur brutalité. « Ne choisissez pas le plus beau, si vous ne vous entendez pas avec lui, vous finirez par le trouver bien laid. Celui qui se jettera à vos pieds est un menteur, un profiteur… Ah ! Mais je ne devrais pas vous dire tout cela, votre mère serait fort contrariée si elle l’apprenait… » Je lâchai subitement ses mains, brisant la confidence qui nous liait. Il ne fallait pas l’effrayer, cette petite. Elle était si jeune, si innocente !
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| | | ThalieMademoiselle Clairon
Messages : 542
| Sujet: Re: Avec un gant de soie... Mer 5 Sep - 9:52 | |
| | Marie-Madeleine Pentois, fille à marier
La demoiselle devait être effrayée d'apprendre que la vie n'était pas un roman, et que même sa grande confidente le pensait. Mais elle n'eut pas le temps de dire la fond de sa pensée que la duègne revint, posant sa main acérée sur l'épaule de l'enfant.
— Mademoiselle prévenez-donc ! Nous vous cherchions... La voici madame, veuillez l'excuser...
La gouvernante s'adressait à la couturière, maîtresse des lieux, qu'elle avait fait expressément demander pour s'occuper de sa commande. Il ne fallait que le meilleur pour l'unique enfant des Pentois, sa protégée. Se conduisant convenablement, la femme salua Catharina.
— Et veuillez m'excuser d'interrompre votre échange. Vous essayiez des gants à ce que je vois. Mademoiselle remerciez cette dame de sa patience et de son bon goût. Ils vous vont à ravir. (S'adressant à la couturière) Nous allons les prendre, madame.
Marie-Madeleine n'avait plus prononcé un mot, s'efforçant de sourire comme on lui avait appris. Et puis elle ne voulait pas que sa chère madame Ainsworth soit victime de ses petits scandales. |
- Spoiler:
La couturière est évidemment notre chère Lise. Ainsi tous les personnages sont rassemblés. Marie-Madeleine risque ensuite de vous quitter pour vous laisser deviser ensemble.
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| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
Messages : 355
| Sujet: Re: Avec un gant de soie... Dim 9 Sep - 6:07 | |
| Un tourbillon de taffetas et de dentelle.
Lise, les joues rougies par l’agitation, volait de client en client. Beaucoup trop de monde dans ce salon, on allait bientôt se croire aux Galeries. L’idée la contrariait. Pourtant, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Marguerite lui avait bien rappelé la visite du vicomte de Lonsay, ce matin (et Lise avait poussé un cri de joie – elle adorait Charles-Armand) ; Catharina, elle aussi, s’était annoncée (quel plaisir, de toute façon, d’habiller ses bambins qui avaient le bon goût de pousser comme du bambou). Mais les autres, eh bien… ils avaient rendez-vous, peut-être. Sûrement. Mais Lise n’était sûre de rien. Il n’était pas impossible qu’elle ait, disons… oublié. Et dans le doute, elle accueillait chaque client comme si elle l’avait attendu de pied ferme. Ce qui, de fait, créait un certain désordre.
Enfin, tout était arrangé avec cette gouvernante. La jeune fille reviendrait plus tard dans la semaine pour un essayage, rendez-vous était pris (« Vous avez noté, Marguerite ? »). Justine emballait déjà les gants et l’on pouvait espérer voir la clientèle du salon diminuer un peu. Lise pourrait, alors, se consacrer au vicomte.
« Excellent choix, oui, vraiment. » approuva-t-elle en surgissant dans le petit groupe. « La texture de ces gants est tout simplement divine ; la soie vient directement de Chine, c’est incroyable tout le chemin qu’aura parcouru ce fil avant de venir habiller vos mains, Mademoiselle ! Catharina, comme vous devez être impatiente que votre fille atteigne l’âge de porter de semblables gants, n’est-ce pas ? »
Et elle couvait la jeune femme d’un regard affectueux. Puis, virevoltant, elle se retrouva devant Charles-Armand et l’accueillit avec un sourire lumineux :
« Monsieur de Lonsay ! Quel plaisir de vous recevoir ! Vous me pardonnerez, je l’espère, toute cette agitation… Donnez-moi quelques minutes, et je suis tout à vous. J’ai reçu quelques pièces de toute beauté que je veux absolument vous présenter ! »
Charles-Armand de Lonsay – quel nom magnifique, Seigneur ! elle rêvait de l’appeler par son prénom rien que pour le plaisir de prononcer ces syllabes –, Charles-Armand de Lonsay était amateur de belles choses, ce qui avait conquis Lise dès leur première rencontre. L’élégance du jeune homme, ses excellentes manières et sa gentillesse timide avaient fait le reste : Lise avait un faible.
« Je vous ai vu converser avec madame Ainsworth. » Duo touchant s’il en est. « Une femme charmante, vous serez sans doute de mon avis ! »
Un geste et un sourire vers ladite femme charmante qui n’était peut-être même pas hors de portée de voix. |
| | | Charles-Armand de LonsayDandynosaure
Messages : 167
| Sujet: Re: Avec un gant de soie... Mer 2 Jan - 6:58 | |
| Il ne savait pas pourquoi il avait toujours vu cette femme-là aussi différemment des autres. Peut-être parce qu'elle était sa couturière. Peut-être parce qu'avec elle, il avait un sujet de conversation tout trouvé, qui ne risquait pas de dériver vers autre chose de potentiellement inquiétant, comme des questions plus privées. Peut-être parce qu'elle était une bonne conseillère vestimentaire, et qu'il avait conscience de parler à un ministre de la mode tout à fait diligent. Ou peut-être pour autre chose. Bref, il n'en savait rien, mais il voyait Lise Champmézières très différemment des autres femmes... Elle le mettait beaucoup moins à l'aise que la plupart des femmes. Et son incessant bavardage le dispensait bien de répondre par autre chose qu'une immense majorité de monosyllabes.
Ainsi, lorsqu'il vit arriver la tornade de tissus qui d'ordinaire contenait la couturière - elle aurait pu faire de la concurrence à la Fuller, pensait-il -, puis la Champmézières discuter avec la vicomtesse Ainsworth avant de revenir vers lui, il ne rougit pas... ou du moins, beaucoup moins que devant toute autre dame. Et lorsqu'elle revint lui parler, elle aborda directement le sujet tissus. Ouf !
"Oh, bien sûr, je vous en prie...", répondit-il lorsqu'elle le pria de le pardonner quelques instants. Au reste, la couturière avait un immense avantage : quand elle disait "quelques instants", c'était toujours quelques instants, jamais dix minutes ou une heure. Alors que d'autres femmes, sa cadette en premier lieu... ne manquaient pas de faire toilette pendant des années, à se demander si elles sortaient un jour de leurs cabinets. Il avait bien de la chance de savoir que tel était le cas !
Malheureusement, ses espoirs de mener une conversation plus technique qu'autre chose s'évaporèrent lorsqu'elle aborda, pour meubler son temps d'absence, le sujet de la vicomtesse Ainsworth. Une femme qui, elle, le menait aux sommets de la timidité.
"Oui... certes...", répondit-il, le sang lui remontant furieusement au visage. Espérons qu'elles ne s'en rendent pas (trop) compte... |
| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
Messages : 355
| Sujet: Re: Avec un gant de soie... Sam 5 Jan - 23:59 | |
| … Mais pouvait-on ignorer l’éclosion d’un coquelicot dans un champ de lys ?
Lise n’eut besoin que d’un coup d’œil à son vicomte (ahem… nous admettrons ici l’emploi exceptionnel de l’adjectif possessif) pour constater l’effet qu’avaient eu, bien malgré elle, ses paroles aimables. Ayant goûté le privilège de discuter longuement avec monsieur de Lonsay (ou, du moins, d’obtenir parfois de lui des répliques autres que son légendaire « Certes… »), elle en oubliait la timidité maladive du jeune homme envers le sexe féminin. Une fraction de seconde elle se mordit la lèvre, désolée d’avoir manqué de tact… mais se reprit vite.
La duègne et l’ingénue s’en allaient, il fallut les raccompagner un peu, les saluer, leur assurer que rendez-vous était pris – mais quand, déjà ? … Puis Lise put revenir à son duo charmant : Catharina qui ne semblait pas pressée de s’en aller (tant mieux, tant mieux !), et le vicomte de Lonsay dont l’heure du rendez-vous devait avoir plus ou moins sonné. Marguerite, qui supervisait le rangement du salon, avait toujours un œil sur sa patronne. Lorsque celle-ci lui adressa un signe discret, la Première accourut.
« Marguerite, je vais recevoir monsieur de Lonsay. »
Et, presqu’aussitôt, deux petites ouvrières apportèrent précautionneusement des housses noires qu’elles déposèrent sur la table la plus proche du vicomte.
« Voulez-vous jeter un œil ? » Lise affichait une mine ravie à l’idée de montrer ses derniers trésors à un client qui, comme elle, pouvait passer deux heures à choisir entre deux tissus blancs. « Oh Catharina, venez voir également, je vous en prie ! » Elle lui effleura le bras pour l’inviter à approcher ; l’occasion était excellente pour éveiller l’amour du vêtement chez son amie.
Ouvrant les housses, elle sortit petit à petit les pièces qu’elle avait présélectionnées pour monsieur de Lonsay. Des couleurs qu’il aimait – crème, bleu, gris perle – et des couleurs qu’elle pensait qu’il pourrait aimer – tel sépia, tel bisque, tel audacieux petit parme. Et les tissus commençaient à envahir les sofas tandis que Lise invitait ses clients à regarder, tâter, caresser, sentir même ! au son de ses commentaires : « mon fournisseur l’importe de Perse, imaginez-vous ?! », « ce satin est à tomber, il ferait une cravate formidable, non ? », « que pensez-vous de ce drap ? »… Des tissus à veste, des tissus à pantalon, des tissus à foulard… et même un sublime duvet de cygne anglais dans lequel elle imaginait un gilet merveilleusement suranné.
Enivrée par tant de possibles, Lise finit par s’interrompre et se retourner vers Catharina pour lui offrir un sourire navré :
« Je vous assomme, pardon… Mais vous prendrez bien un thé ? Ou un cognac, monsieur de Lonsay ? » |
| | | Catharina de FréneuseL'enfant reconnaît sa mère à son sourire.
Messages : 401
| Sujet: Re: Avec un gant de soie... Ven 11 Jan - 3:35 | |
| « Nei, je désire offrir ces gants à Marie-Madeleine. » Les gants furent tout de même emballés mais le paquet me revint plutôt qu’à la chaperonne de l’enfant. Je lui soufflai quelques mots avant son départ, rassurants. Quelle dame serais-je si je la laissais partir avec des idées si horribles dans la tête ! J’espérai de tout cœur qu’elle retienne plutôt mes paroles réconfortantes à celles qui dénigraient les hommes. Cette petite était beaucoup trop adorable, il ne fallait pas faire faner son joli sourire.
J’eus à peine le temps d’errer que Lise m’appelait. Ses ouvrières apportaient des housses qui, sans doute, étaient pleines de tissus magnifiques. Je la regardai d’abord avec un air désemparé. Ne se souvenait-elle pas de mes gouts étranges et dépassés en matière de mode et de mes connaissances lacunaires concernant les tissus ? Probablement pas, il s’agissait de Lise, après tout –elle devait me confondre avec une énième cliente qui s’y connaissait, elle. Je vins donc, m’approchai des très jolies pièces de tissus mais demeurai à l’écart. Je m’écartai un peu brusquement lorsqu’une ouvrière recula sur moi, dépliant un large tissu tout en l’admirant et ne faisant pas attention à où elle mettait les pieds –elle était jeune, pardonnable. Il fallait croire que je n’étais pas assez grande pour que l’on me remarque.
Je jetai un bref coup d’œil à l’homme perdu au travers ces mesdemoiselles, celui qui avait eu la charmante gentillesse de me ramener mon gant tombé. Ses vêtements me semblaient étranges, hors du temps… Dépassés ? Je me questionnai alors : Pourquoi lui pouvait-il se vêtir old time et pas moi ? Je battis des paupières, regardai son visage, ses yeux, sa bouche, ses mains. Ah, voila ! C’était donc pour cela –C’était forcément que pour cela.
« Hm ? » Mes yeux revinrent à Lise et j’hochai doucement la tête. « Bien sûr, si vous me le proposez. » Et souris maigrement. « Vous ne m’assommez pas, loin de là. » Voir une femme au travail et se laisser aller à sa passion, c’était très distrayant –agréable, aussi. Cela me réchauffait le cœur de voir une amie proche se rouler ainsi dans les tissus. « Je vais même participer. Oh ! Pas que vous ayez réussi à faire évoluer mes gouts mais… »
Je me glissai jusqu’aux housses et tendis les bras pour prendre, avec une grand délicatesse, un tissu bleu clair qui avait attiré mon attention. Je le rapportai contre moi et me reculai à ma place initiale. Je levai le tissu à la hauteur du vicomte et me penchai vers Lise « Je trouve qu’il porterait très bien cette couleur. » Puis je baissai les bras, et répondit sur un ton encore plus bas, presque pour moi « Quoi que mon avis ne vaille pas grand-chose… » Pas même auprès de mon cher et tendre époux qui, s'il n'était avec des hommes de son cercle de connaissances, devaient être en train de démolir les tiroirs à la recherche de preuves de mon adultère. À l'idée, je serrai davantage mes doigts autour du tissu et me renfrognai, paraissant beaucoup moins amusée, du coup.
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| | | Charles-Armand de LonsayDandynosaure
Messages : 167
| Sujet: Re: Avec un gant de soie... Sam 26 Jan - 2:03 | |
| L'arrivée des deux petites cousettes et de leurs housses à tissus fut pour Charles-Armand un soulagement appréciable, une diversion tout à fait bienvenue à sa timidité naturelle (qu'il lui faudrait bien combattre un jour, d'ailleurs). Ses joues retrouvèrent leur tranquille pâleur, son visage s'anima un peu, le vicomte était dans son élément. Que Mme Champmézières convie la vicomtesse Ainsworth à prendre part à cet intéressant choix de tissus ne le dérangeait pas le moins du monde, d'ailleurs : tant qu'il y avait un sujet sur lequel se passionner, le moyen de penser à autre chose... tout lui allait. C'est donc avec intérêt qu'il se pencha sur les tissus que Lise déballait tout à tour, commentant chacun avec une exaltation qu'il partageait - modérément, certes, il n'était pas du genre à se laisser aller à l'euphorie. Alors qu'il étudiait attentivement un taffetas acier qui, à ses yeux, ferait une doublure tout à fait élégante (oui, oui, vous avez bien lu, une doublure...), la couturière lui proposa un thé, ou un cognac. La vicomtesse répondit tout d'abord, et lui-même accepta sans se faire prier : " Volontiers, volontiers..." Quelque chose semblait cependant montrer qu'il n'avait prêté à la demande qu'une attention très modérée : il préférait penser à ce nouvel habit auquel il songeait depuis peu. Depuis qu'il avait vu certaines étoffes, en fait. À côté de lui, madame Ainsworth s'emparait d'un tissu bleu auquel il n'avait prêté qu'une attention dérisoire, reculait un peu et jaugeait l'adéquation de cette couleur avec le teint d'un monsieur de Lonsay qui n'y prêtait aucune attention... jusqu'à ce qu'un instinct curieux l'invite à détourner la tête du gris anthracite et du gris souris, à porter ses regards jusqu'aux deux femmes. Madame Ainsworth avait en main un tissu bleu qu'il n'avait pas remarqué, mais esquissait une grimace qui l'interloqua. Surpris de cette mine, il s'avança vers les deux dames mais, ne sachant trop que dire, garda les yeux rivés sur le tissu et laissa échapper, comme pour lui-même : " Excellent choix, tiens..." - Citation :
- C'est nul à pleurer, désolée... J'essaierai de faire un RP un peu plus passionnant la prochaine fois. x)
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| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
Messages : 355
| Sujet: Re: Avec un gant de soie... Dim 3 Fév - 4:25 | |
| « Voyons Catharina, tout avis de femme est précieux lorsqu’il s’agit d’habiller un homme ! » répliqua Lise joyeusement. Et quel homme ! … La couturière vint se placer tout près de Catharina pour admirer avec elle comment se mariait la couleur du tissu avec le teint du vicomte. « En plus, vous avez très bien choisi. Monsieur de Lonsay porte merveilleusement bien ce bleu fumée. » En réalité, monsieur de Lonsay était ce bleu fumée. D’ailleurs, Lise ne pouvait plus voir ce bleu fumée sans penser à monsieur de Lonsay… Bref.
Elle s’éloigna pour servir trois tasses de thé et un verre de cognac. Le petit guéridon sur lequel on avait déposé les boissons était à quelques pas ; Lise ne doutait pas des excellentes manières de ses clients, mais une maladresse était si vite arrivée… et renverser du thé sur l’un des tissus, c’eût été un drame absolu, n’est-ce pas ? Lorsque chacun se retrouva avec sa tasse ou son verre entre les mains, Lise eut un geste un peu flou vers les tissus qu’elle avait déballés, et un sourire pour le vicomte :
« Eh bien, monsieur de Lonsay, qu’est-ce que tout cela vous inspire ? » |
| | | Charles-Armand de LonsayDandynosaure
Messages : 167
| Sujet: Re: Avec un gant de soie... Dim 3 Fév - 10:02 | |
| Ah, ce bleu fumée... il ferait une agréable cravate Empire, assorti à une veste bleu horizon... oui, ça serait assez élégant, bien qu'un bleu gris-de-lin ne manque pas de charme dans une telle perspective... Mais le vicomte était attaché au bleu fumée, comme il l'était au bleu poudre. Une réminiscence de ses origines militaires, sans aucun doute, quand bien même il n'avait rien d'un soldat. Un peu trop d'imaginaire, sans doute... Aussi le vicomte disserta-t-il un long moment sur les valeurs respectives de la moitié des bleus de la palette, sur certaines nuances de gris, sur ce curieux parme que la couturière avait trouvé... Bref, des discussions vestimentaires tout ce qu'il y a de plus rébarbatives pour le lecteur... C'est pourquoi nous, narrateur de cette histoire, cesserons de suivre les aventures de nos trois amis... pour l'instant. |
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| Sujet: Re: Avec un gant de soie... | |
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