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| La Culture des Chapeaux en milieu exotique | |
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Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Lun 5 Déc - 13:31 | |
| Ce titre est ridicule, mais le concept de ce sujet me tient à cœur ! Il s'agira de poster ici les poèmes et citations diverses qui nous ont plu, nous ont surpris, nous ont fait rire ... Cela fera un peu pendant aux discussions culturelles initiées par Eugénie. Je recenserai dans ce premier sujet les différents textes proposés. Sentez-vous libres de proposer des grands classiques, des choses moins connues et/ou plus actuelles, des ouvrages de tous les genres ... Le sujet est potentiellement très ouvert tant que la citation représente quelque chose pour vous. La seule chose que je voudrais éviter, c'est l'auto-citation, pour des raisons sans doute évidentes. :p Et pour commencer avec légèreté, je vous propose ce poème assez rigolo. Il provient de l'époque dans laquelle nous jouons, peut-être votre personnage est-il tombé dessus, alors qu'il buvait son café tranquillement au Paradis du Douzième ou au d'Harcourt ? - Spoiler:
La Soupe aux oignons.
Quel est ce bruit appêtissant Qui va sans cesse bruissant ? On dirait le gazouillis grêle D'une source dans les roseaux , Ou l'interminable querelle D'un congrès de petits oiseaux . Mais celà n'est pas. Que je meure Sous des gnons et sous des trognons , Si ce ne sont pas des oignons Qui se trémoussent dans du beurre !
Hein ! qu'est-ce que Bibi disait , Et ce bruit sent bon - qui plus est . C'est à vous donner la fringale . Traitez-moi de syndic des fous , Je n'en connais pas qui l'égale . " Et pourquoi faire - direz-vous - Met-on ces oignons dans le beurre ? " Pourquoi faire ?...triples couyons , J'espère...une soupe à l'oignon . Vous allez voir çà tout à l'heure !
Je m'invite, n'en doutez pas, Et j'en veux manger, de ce pas, A pleine louche, à pleine écuelle... Ne me regardez pas ainsi , C'est ma façon habituelle . La soupe à l'oignon, Dieu merci ! Ne m'a jamais porté dommage. Ainsi, la mère, encore un coup , Insistez, faites-en beaucoup , Et n'épargnez pas le fromage .
Elle est prête ?... Alors on s'y met. O simple et délicat fumet ! Tous les parfums de l'Arabie Et que l'Orient distilla Ne valent pas une roupie De singe, auprès de celui-là. Et puis !....quel fromage énergique ! File-t-il , cré nom ! file-t-il ! Si l'on ne lui coupe le fil , Il va filer jusqu'en Belgique !
On me dirait dans cet instant : " La fortune est là qui t'attend Laisse là ta soupe et sois riche " Que d'un cran je ne bougerais . Qu'elle m'attende, je m'en fiche ! En vérité, je ne saurais , Quand elle passerait ma porte , Manger deux soupes à la fois, Comme celle-ci. Non, ma foi. Alors, que le diable l'emporte !
Assez causé. Goûtons un peu Cette soupe, s'il plaît à Dieu ! Cristi ! Qu'elle est chaude, la garce ! Autant pour moi ! Où donc aussi , Avais-je la cervelle éparse ? Sans doute entre Auteuil et Bercy... Elle ne m'a pas pris en traître Sais-je pas sur le bout du doigt , Que toute honnête soupe doit Etre brûlante ou ne pas être ?
Qu'est-ce à dire ? Je m'aperçois Que j'en ai repris quatre fois. Parbleu ! je n'en fais point mystère . Mais j'en veux manger tout mon soûl . Quatre fois ! peuh ! la belle affaire ! J'en reprendrais bien pour un sou . Dussé-je crever à la peine , Je n'aurais garde d'en laisser . Et ne croyez pas me blesser , En m'appelant " vieux phénomène "...
Allons , bon !...Il n'en reste plus ! Et bien , alors , il n'en faut plus . Ayons quelque philosophie. Une soupe se trouvait là... Elle n'est plus là...C'est la Vie ! Que voulez-vous faire à celà ? La soupe la plus innombrable Finit tôt par nous dire adieu . Et je ne vois guère que Dieu, Finalement, de perdurable .
De Raoul Ponchon, initialement publié dans le Courrier Français, 13 octobre 1895. Ou comment commencer en choquant les goûts classiques de Pamina. |
| | | Pamina
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Lun 5 Déc - 13:39 | |
| Bien ! Moi aussi je peux faire de l'inconventionnel ! Avec un poème Polonais, traduit en anglais retraduit en francais ! D'un écolier Polonais, si j'ai bien compris. Il me touche beaucoup, il est très particulier. - Spoiler:
Fallen angels resemble flakes of soot abacuses cabbage leaves stuffed with black rice they also resemble hail painted red blue fire with a tongue of gold fallen angels resemble ants moons that press beneath the green nails of the dead angels in paradise resemble the inside of the thigh of an adolescent girl they are like stars they shine in shameful places they are pure like triangles and circles they have in the middle stillness fallen angels are like the open windows of a mortuary like the eyes of cows like the skeletons of birds like falling airplanes like flies on the lungs of fallen soldiers like strings of autumn rain that tie lips with a flight of birds a million angels wander over a woman’s palm they lack a navel on sewing machines they type long poems in the shape of a white sail their bodies can be grafted on the stump of an olive tree they sleep on ceilings they fall drop by drop Homework Assignment on the Subject of Angels by Tadeusz Rozewicz
Et la traduction : - Spoiler:
Anges Déchus
Ils ressemblent à des flocons de suie à des bouliers des feuilles de chou emplies de riz noir ils ressemblent aussi à la grêle peinte en rouge au feu bleu aux langues d'or
Les anges déchus ressemblent aux fourmis aux lunes qui poussent sous les ongles verts des morts
les anges au paradis ressemblent à l'intérieur des cuisses des adolescentes
ils sont comme les étoiles ils brillent dans les endroits honteux ils sont purs comme les cercles et les triangles ils ont en leur sein l'immobilité
Les anges déchus sont comme les fenêtres ouvertes d'une morgue comme les yeux des bovins les squelettes des oiseaux comme des avions qui tombent comme les mouches dans les poumons des soldats tombés comme des fils de pluie d'automne qui mêlent leurs lèvres aux envols des oiseaux
un million d'anges errent sur la paume d'une femme
le nombril leur manque ils écrivent avec des machines à coudre de longs poemes ressemblants à un voile blanc
leurs corps peuvent être greffés à la souche d'un olivier
ils dorment au plafond ils tombent goute à goute.
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| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Sam 14 Jan - 5:10 | |
| Tout spécialement pour Eugénie :René Gill, Croquis - Citation :
- Croquis : la Pauvresse farouche
Adossée à l'angle d'un mur Contemple un morceau de pain dur Avant de le mettre à sa bouche.
Pour elle, pauvre, ou pour un chien Cette croûte, aumône bourrue Du hasard, gisait dans la rue : Cette croûte vaut mieux que rien.
D'ailleurs midi flambe et l'inonce, - Car midi luit pour tout le monde - Il étale un rayon vermeil
Sur ce pain ; et la vagabonde Dans un flot de lumière blonde, A l'air de manger du Soleil. (Le Chat Noir, 23 mars 1882) |
| | | Eugénie LandreauNinie-La-Noiraude
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Sam 14 Jan - 7:02 | |
| Oh merci Pierrot ! Je ne connaissais pas du tout ce texte, et il convient bien à Eugénie. *_* Puis je fais parvenir un poème que j'ai retrouvé il y a peu et me séduit toujours autant. Maurice Maeterlinck - Les sept filles d'Orlamonde - Citation :
- Les sept filles d'Orlamonde,
Quand la fée fut morte, Les sept filles d'Orlamonde, Ont cherché les portes.
Ont allumé leurs sept lampes, Ont ouvert les tours, Ont ouvert quatre cents salles, Sans trouver le jour...
Arrivent aux grottes sonores, Descendent alors ; Et sur une porte close, Trouvent une clef d'or.
Voient l'océan par les fentes, Ont peur de mourir, Et frappent à la porte close, Sans oser l'ouvrir... |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Ven 27 Jan - 7:57 | |
| Merci d'avoir partagé ce poème, Eugénie ! J'avoue avoir un préjugé assez défavorable face à Maeterlinck, mais ce poème, tout en ayant son côté bien symboliste, véhicule vraiment quelque chose, je trouve ... Il me donne envie d'en découvrir davantage, en tout cas. De mon côté, je vous cite quelque chose d'un peu plus ancien. C'est une citation que j'aime beaucoup, tirée d' On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset : - Citation :
- Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelque fois ; mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.
Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour, II, 5. |
| | | Elke von HerzfängerUn jour je serais, le meilleur dandy, je moustach'rai sans répit
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Ven 27 Jan - 22:53 | |
| Pas étonnant qu'il était pas aimé par la fin d'siècle ce petit :' ) |
| | | Le RenardChacripouille, sacré vaurien !
Messages : 97
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Sam 28 Jan - 0:08 | |
| Allez à moi ! Un extrait des Souffrances du Jeune Werther de Goethe. - Citation :
- "Passion, ivresse, folie ! Hommes moraux ! Vous êtes d'une impassibilité merveilleuse. Vous injuriez l'ivrogne ; vous vous détournez de l'insensé ; vous passez outre comme le prêtre et remerciez Dieu, comme le pharisien, de ce qu'il ne vous a pas fait semblables à l'un d'eux. J'ai été plus d'une fois pris de vin, et souvent mes passions ont approché de la démence, et je ne me repens ni de l'un ni de l'autre : car j'ai appris à concevoir dans la mesure de mes moyens, comment tous les hommes extra-ordinaires qui ont fait quelque chose de grand, quelque chose qui semblait impossible, ont dû de tout temps être déclarés par la foule ivres et insensés"
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| | | Jean de FréneuseJ'ai bu le lait divin que versent les nuits blanches
Messages : 305
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Sam 28 Jan - 4:18 | |
| Pas aimé par la fin-de-siècle, Musset ? De ce que j'ai lu (mais je simplifie peut-être ?) il restait encore le modèle d'une certaine jeunesse. C'était plutôt les penseurs académiques qui s'en méfiaient, en ne mettant en avant que la facture assez classique de ses vers ... Et les pro vers libres et renouveaux de la poésie, qui voyaient justement en lui quelque chose de trop classique. En tout cas, pour ce qui est de l'idéologie, je trouve qu'on est assez proche de certains auteurs - Tinan et Louÿs pour ne pas les citer. Mais il est vrai que ce n'est pas très décadent, c'est trop "affirmateur de vie" pour ça, peut-être. Et merci pour ta citation Renard, un peu de Goethe ne fait jamais de mal. Je réponds d'ailleurs avec une citation volontairement en total contrepied (parce que j'aime décidément les contrastes). C'est très court et c'est tiré d'une lettre de Jean de Tinan si mes souvenirs sont bons : - Citation :
- Je n'ai rien à faire avec ce que l'humanité a de sublime, mais seulement avec ce qu'elle a d'à ma hauteur.
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| | | Elke von HerzfängerUn jour je serais, le meilleur dandy, je moustach'rai sans répit
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Dim 29 Jan - 10:36 | |
| Ah, il me semblait avoir lu dans Monsieur de Phocas un passage où justement de Fréneuse dit que lui, il l'aime bien Musset, contrairement à ses contemporains (à Fréneuse donc) qui le trouve trop mièvre.
Mais il se peut que ma mémoire me fasse défaut, ou alors que ce soit l'inverse - Fréneuse qui ne l'aime pas trop contrairement à ses contemporains. |
| | | Emeline Le RouxLa fille du capitaine
Messages : 135
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Mer 22 Fév - 3:27 | |
| Voici un petit extrait du poème La marche à l'amour de Gaston Miron, question de vous donner un avant-goût... - Citation :
- je bois à la gourde vide du sens de la vie
à ces pas semés dans les rues sans nord ni sud à ces taloches de vent sans queue et sans tête Dès que j'ai deux minutes, je vous trouverez d'autres de mes extraits préférés... :love: EDIT : Un extrait du poème Je t'écris . - Citation :
- Qu'es-tu devenue toi comme hier
moi j'ai noir éclaté dans la tête j'ai froid dans la main j'ai l'ennui comme un disque rengaine j'ai peur d'aller seul de disparaître demain sans ta vague à mon corps sans ta voix de mouse humide c'est ma vie que j'ai mal et ton absence |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Ven 2 Mar - 2:32 | |
| J'aime beaucoup le poème trouvé par Eugénie. Moi, je suis obsédée par ces deux vers d'Apollinaire dans Crépuscule - Citation :
- Le nain regarde d'un air triste
Grandir l'arlequin trismégiste |
| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Ven 2 Mar - 5:04 | |
| Ça alors c'est amusant Odile, je viens de tomber exactement sur ce poème en faisant du rangement dans mes affaires ! Il était dans un corpus, dont je reproduis un autre poème que j'aime particulièrement (dédicace à notre admin préféré, bien sûr) Verlaine, "Pierrot" - Citation :
- Ce n'est plus le rêveur lunaire du vieil air
Qui riait aux jeux dans les dessus de porte ; Sa gaîté, comme sa chandelle, hélas ! est morte, Et son spectre aujourd'hui nous hante, mince et clair.
Et voici que parmi l'effroi d'un long éclair Sa pâle blouse a l'air, au vent froid qui l'emporte, D'un linceul, et sa bouche est béante, de sorte Qu'il semble hurler sous les morsures du ver.
Avec le bruit d'un vol d'oiseaux de nuit qui passe, Ses manches blanches font vaguement par l'espace Des signes fous auxquels personne ne répond.
Ses yeux sont deux grands trous où rampe du phosphore Et la farine rend plus effroyable encore Sa face exsangue au nez pointu de moribond. |
| | | Jean de FréneuseJ'ai bu le lait divin que versent les nuits blanches
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Sam 3 Mar - 10:11 | |
| L'Arlequin trismégiste (Emeline : je te remercie d'avoir mis en ligne ces extraits. N'hésite pas à proposer plus long, d'ailleurs, il ne faut pas avoir peur x)) Enfin, j'ai beaucoup aimé le poème de Verlaine sur le Pierrot, merci de l'avoir cité, Lise ! J'avoue que je ne le connaissais pas, et il est magnifique ... Est-ce que ton corpus comprenait aussi les Pierrots de Laforgue ? Ces pages font partie de mes préférées en poésie. x) Mais pour l'heure, je répondrai par du Verlaine aussi, parce que je trouve que ce poème (que j'aime beaucoup aussi) fait bien pendant à celui du Pierrot : - Citation :
Le clown
Bobèche, adieu ! bonsoir, Paillasse ! arrière, Gille ! Place, bouffons vieillis, au parfait plaisantin, Place ! très grave, très discret et très hautain, Voici venir le maître à tous, le clown agile.
Plus souple qu'Arlequin et plus brave qu'Achille, C'est bien lui, dans sa blanche armure de satin ; Vides et clairs ainsi que des miroirs sans tain, Ses yeux ne vivent pas dans son masque d'argile.
Ils luisent bleus parmi le fard et les onguents, Cependant que la tête et le buste, élégants, Se balancent sur l'arc paradoxal des jambes.
Puis il sourit. Autour le peuple bête et laid, La canaille puante et sainte des Iambes, Acclame l'histrion sinistre qui la hait. |
| | | Lise ChampmézièresElle court, elle court, la cousette !
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Sam 3 Mar - 11:30 | |
| Oui précisément Pierrot, Laforgue était dans le corpus ! Il m'avait beaucoup marquée, à l'époque, et je me surprends encore à utiliser l'expression d'"hydrocéphale asperge"... ! |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Ven 20 Avr - 5:45 | |
| L'écrivain bibliothécaire, c'est parfois un cocktail un peu explosif ... Pour preuve, Leconte de Lisle, bibliothécaire au Sénat : - Citation :
- On ne se souvient pas d’avoir vu au Luxembourg M. Leconte de Lisle consulter le catalogue ou toucher à un bouquin. Il était tout le temps dans les étoiles et malheur à qui s’avisait de le faire descendre de si haut. Son monocle foudroyait l’importun et, comme le sourcil de Jupiter, ses cheveux secoués faisaient trembler à la ronde. L’homme qui passa sa vie à tutoyer Zeus et ses collègues de l’Olympe ne permit jamais qu’on l’abordât pour lui demander un renseignement.
On raconte qu’un sénateur nouvellement débarqué de sa lointaine province paya d’un affront une maladroite indiscrétion. Il avait osé demander au bibliothécaire du Sénat une indication sur quelque livre. Oh ! le geste qui l’accueillit fut souverainement beau. Leconte de Lisle se colla dans l’orbite son oeil de verre, lentement toisa des pieds à la tête et de la tête aux pieds l’audacieux intrus, fixa un moment sur lui sa prunelle indignée ; puis, levant le bras, sans mot dire mais avec une allure d’empereur, il montra du doigt au fond de la salle un employé galonné, qui accourut. Et le poète peu à peu reprit sa sérénité un instant troublée. Claude-Louis, « Les Poètes assis ». - Citation :
- De 1870 à 1876 la Bibliothèque du Luxembourg fut publique. Pour y accéder on doit passer par une porte ouvrant sur un couloir circulaire où donnent cinq ou six autres portes. Leconte de Lisle fit coller des flèches en papier avec l’indication “Bibliothèque”, tout autour de ce couloir. En sorte que les malheureux lecteurs qui se guidaient sur ces flèches fallacieuses, tournaient perpétuellement dans la demi-obscurité du couloir sans jamais rencontrer l’entrée cherchée que rien ne distinguait des autres. Et ils partaient découragés, sans nul désir de renouveler l’expérience
Extrait d’un article paru dans Le Figaro , 10 juillet 1898. Une technique à retenir ! |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Ven 20 Avr - 7:27 | |
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| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Dim 22 Avr - 11:16 | |
| Héhé Et grâce à Philéas, je ne double-poste pas en vous proposant une véritable perle, à un extrait de L'Homme criminel de Cesare Lumbroso, sur les tatouages (je souligne) : - Citation :
D'après les belles monographies de Lacassague (Le tatouage, 1881, id. 1886, et Archiv. di psichiat., vol. I, 1880), nous voyons que, sur 111 inscriptions dues au tatouage, 51 portent l'empreinte caractéristique du crime. Si l'on ne tient pas compte de certaines formules, de proverbes ou de dates commémoratives de la condamnation (un criminel alternait les dates successives des trois conseils de guerre qui l'avaient condamné ; un autre dessinait un coeur portant au centre l'époque de sa condamnation), on voit que 51 dessins sont un cri de vengeance, de révolte contre la patrie, contre les lois, contre la société ou la fortune ennemie, et que beaucoup d'autres renferment des allusions obscènes ou criminelles. Par exemple, on lit :
8 fois Fils de l'infortune. 9 id. Pas de chance. 5 id. Mort aux femmes infidèles. 5 id. Vengeance. 2 id. Fils de la disgrâce. 2 id. Né sous une mauvaise étoile. 3 id. Enfant de la joie. 3 id. Le passé me trompe ; 1 id. La m... vaut mieux que la France entière. 1 id. La liberté ou la mort. 1 id. À la vie, à la mort. 1 id. Au bout du fossé la culbute. 1 id. Mort aux bêtes brutes. 1 fois Le présent me tourmente ; L'avenir m'épouvante 1 id. Toujours le même. 1 id. Martyr de la liberté. 1 id. Le bagne m'attend. 1 id. La vie n'est que désillusion. 1 id. Plutôt mourir que changer. 1 id. Mort aux officiers français. 1 id. Malheur aux vaincus. 1 id. Haine et mépris aux faux amis. 1 id. Vivent la France et les pommes de terre frites 1 id. Au bout du fossé la culbute. 1 id. Mort aux gendarmes. ... Est-ce que vous aussi, vous avez du mal à voir dans les frites l'empreinte caractéristique du crime ? |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Sam 26 Mai - 10:39 | |
| Double-post, mais depuis avril, il y a prescription ! Un charmant poème de Pierre de Régnier, fantaisiste des années folles : - Citation :
- CONSIDÉRATIONS
Je suis un personnage étrange, Réaliste et paradoxal, J'aime les pyjamas oranges, L'amour, le chypre et les Pall-Mall.
J'aurai fait toutes les folies Qu'on a pu faire à vingt-trois ans ; Les femmes sont toujours jolies Quand on est tendre et inconstant !
Mes malheurs sont inconcevables Car je suis toujours en retard, Mes amours incommensurables Et mon cœur est un grand bazar.
Mon bonheur n'a pas de limites, Je suis gai, philosophe et fou ; Aussi je prends beaucoup de cuites Et le hasard arrange tout.
Je bois mes nuits mélancoliques En vieux noceur désabusé ; Mes aurores sont romantiques Et mes regrets désespérés...
Et quand, dans le matin qui passe, Je me vois au soleil levant, Je m'engueule devant ma glace Et je m'adore en m'endormant !
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| | | Emeline Le RouxLa fille du capitaine
Messages : 135
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Sam 26 Mai - 11:13 | |
| MERCI!!! J'ADORE! C'est beau, c'est simple, c'est vrai! |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Messages : 2896
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Ven 1 Juin - 2:30 | |
| Héhé, ça me fait plaisir alors ^_^ On change toooootalement de registre avec ce poème plus parnassien, sur lequel je suis tombée pendant mes recherches. Il y est question du centaure Nessus. Nessus ayant tenté de violenter Déjanire, la femme d'Hercule, il est blessé par une flèche que lui décoche ce dernier. Pour se venger, il prépare une tunique empoisonnée et conseille à Déjanire de la donner à Hercule, prétendant que l'onguent guérira Hercule de ses infidélités. Celui-ci meurt empoisonné. Et on a donc ici un poème de Heredia, qui étudie la question du désir chez le Centaure, être mi-humain mi-bestial. (En fait ma contextualisation sert un peu à rien) : - Citation :
Nessus
Du temps que je vivais à mes frères pareil Et comme eux ignorant d'un sort meilleur ou pire, Les monts Thessaliens étaient mon vague empire Et leurs torrents glacés lavaient mon poil vermeil.
Tel j'ai grandi, beau, libre, heureux, sous le soleil ; Seule, éparse dans l'air que ma narine aspire, La chaleureuse odeur des cavales d'Epire Inquiétait parfois ma course ou mon sommeil.
Mais depuis que j'ai vu l'Epouse triomphale Sourire entre les bras de l'Archer de Stymphale, Le désir me harcèle et hérisse mes crins ;
Car un Dieu, maudit soit le nom dont il se nomme ! A mêlé dans le sang enfiévré de mes reins Au rut de l'étalon l'amour qui dompte l'homme.
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| | | ThalieMademoiselle Clairon
Messages : 542
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Lun 4 Juin - 11:42 | |
| Je vais être dans les premières, alors j'en profite... Bon anniversaire Il Magnifico ! Et je perpétue la tradition lancée par Pierrot de chercher un poème en lien avec le personnage de la personne dont c'est l'anniversaire. Je sais mal chercher, alors ce sera un poème de Téophile Gauthier un brin fantastique, mais Il Magnifico étant connu pour ses illusions, pourquoi pas ? - Citation :
La Chimère Une jeune chimère, aux lèvres de ma coupe, Dans l'orgie, a donné le baiser le plus doux Elle avait les yeux verts, et jusque sur sa croupe Ondoyait en torrent l'or de ses cheveux roux.
Des ailes d'épervier tremblaient à son épaule; La voyant s'envoler je sautai sur ses reins; Et faisant jusqu'à moi ployer son cou de saule, J'enfonçai comme un peigne une main dans ses crins.
Elle se démenait, hurlante et furieuse, Mais en vain. Je broyais ses flancs dans mes genoux; Alors elle me dit d'une voix gracieuse, Plus claire que l'argent: Maître, où donc allons-nous?
Par-delà le soleil et par-delà l'espace, Où Dieu n'arriverait qu'après l'éternité; Mais avant d'être au but ton aile sera lasse: Car je veux voir mon rêve en sa réalité. |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Messages : 2896
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Dim 10 Juin - 5:50 | |
| Je l'ai déjà dit dans les Discussions, mais joli texte ! Je ne le connaissais pas, je révise mes classiques ! Sinon, voici ce que ça donne quand Pierrot fait la cuisine : - Citation :
CUISINE LYRIQUE La Lune, la jaune omelette, Battue avec de grands œufs d’or, Au fond de l’azur noir s’endort, Et dans les vitres se reflète.
Pierrot, dans sa blanche toilette, Guigne, sur le toit, près du bord, La lune, la jaune omelette, Battue avec de grands œufs d’or.
Ridé comme une pomme blette, Le Pierrot agite très fort Un poêlon, et, d’un brusque ef}ort, Croit lancer au ciel qui paillette La Lune, la jaune omelette.
D'Albert Giraud dans Pierrot Lunaire, sous-section de son recueil poétique Héros et Pierrots (1898) |
| | | Léopold Garnier-BrissacNaturalisme pas mort !
Messages : 52
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Jeu 14 Juin - 21:56 | |
| Allez, je vais poster ce qui est probablement le poème que je préfère. Bon, c'est du Baudelaire, donc je ne fais pas dans l'original ; j'avais lu ce poème vers lorsque j'étais au collège, et il m'avait beaucoup touché. Et aujourd'hui encore, je le connais par coeur, et je le trouve d'une perfection sans mots. - Citation :
Sed Non Satiata Bizarre déité, brune comme les nuits, Au parfum mélangé de musc et de havane, Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane, Sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits,
Je préfère au constance, à l'opium, aux nuits, L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane ; Quand vers toi mes désirs partent en caravane, Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.
Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme, Ô démon sans pitié ! verse-moi moins de flamme ; Je ne suis pas le Styx pour t'embrasser neuf fois,
Hélas ! et je ne puis, Mégère libertine, Pour briser ton courage et te mettre aux abois, Dans l'enfer de ton lit devenir Proserpine ! Charles Baudelaire, Les fleurs du mal. |
| | | Pierrot LunaireLa bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Mer 4 Juil - 12:37 | |
| Ah ah, merci d'avoir cité du Baudelaire ! Pour ma part, pour vous mettre un peu dans l'ambiance de l'événement RP qui arrive, voici un extrait de La Guirlande de Célimène, une chronique parue dans la Presse en 1898. C'est une sorte de jeu de rôle, où chaque auteur reprend un personnage du Misanthrope de Molière. Jean de Tinan joue le rôle de Célimène, jeune femme à l'esprit piquant, et parle, dans ce billet, des exécutions place de la Roquette, du point de vue d'une femme du monde. Je vous mets en bonus mon annotation. - Citation :
28 juin 1898 Célimène à Alceste . . . . . . . . . . . . . . et je crois que le seul argument discutable de ceux qui préconisent la publicité des exécutions est celui de l’efficacité de l’exemple. Je n’y ai guère confiance…
Vous l’avouerai-je, Alceste, que j’ai satisfait une fois, entraînée par des amis, à la « malsaine curiosité » d’assister à l’une de ces pitoyables cérémonies. C’était au temps où M. Hugues Le Roux, qui n’avait pas encore laissé la littérature pour l’automobilophobie et la puériculture (1), excitait beaucoup et fort bien nos petites névroses sentimentales au bénéfice des mauvais Larrons … Ce fut ennuyeux sans émotion.
Nous attendîmes jusqu’à deux heures du matin dans un cabaret de nuit de la rue Pigalle – de jolies femmes et des … demi-mondaines tuaient le temps en se renvoyant des refrains de Bruant de circonstance ... J’avais une de ces migraines ! … Puis nous nous empilâmes dans des fiacres vers la place de la Roquette… Il tombait une petite pluie fine et serrée… Beaucoup de monde, un peu de bousculade par instants, puis silence un peu effrayant… Il paraît que nous étions très bien placés, cependant nous ne voyions pas grand’chose…des gens en blouse ajustaient des charpentes apportées par deux sortes de « roulottes »… on aurait cru voir préparer un manège de chevaux de bois … C’était long, long, long … Autour de nous des ouvriers, l’air quelconque…si c’était là un choix d’escarpes et d’assassins, ils ressemblaient vraiment tout à fait aux autres … ricanant, blaguant, dans un argot facile … mais j’étais si fatiguée que je ne faisais plus attention à rien… et puis un mouvement en avant qui vous entraîne… La porte de la prison qui grince lentement… une rumeur de la foule, qui proteste parce que tout cela n’en finit pas…
Je ne sais pas pourquoi je vous raconte des « impressions » dont je ne suis pas fière. Il aurait peut-être fallu avoir « une bonne fenêtre », comme cela c’est quelconque, quelconque … pas le moindre cauchemar à rapporter … La Clara, de Mirbeau, y perdrait son temps, ça n’est pas « Jardin des supplices » du tout (3) , Rodin ne trouverait pas d’illustrations à y faire (4) … Mais où est dans tout cela la fameuse efficacité de l’exemple ? – Je n’ai entendu autour de moi que des « On ne flancherait tout de même pas à son tour » et des « Moi j’aimerais mieux ça que la Nouvelle » ; si une femme en caraco dit à son gosse « Tu finiras comme ça », c’est par façon de tendresse maternelle… en somme, c’est précisément parmi cette foule qui écoute le couteau et rigole, que se recrutent « les amants de la veuve »… Alors dans quel sens le fameux exemple ? – Certains prétendent qu’au contraire la tache sanglante hypnotise …
Et vraiment, s’il est inutile, comme je le crois, cet appareil de badauderie qui entoure ainsi ces morts est odieux … Vous souvenez-vous, dans la Revue des pantins de Franc Nohain : « C’est un spectacle fort goûté – Dans la bonne société – Que d’aller voir exécuter – Que d’aller voir exécuter ! » … C’est parce que je m’en veux d’y avoir été que j’en veux à la publicité des exécutions …
Que l’on détruise les Carrara ou qu’on les enferme, peu importe (5) … mais que ce soit dans une cour de prison … Les temps où l’on pensait que la société châtie sont un peu « mélos » et lointains … La société se venge ou se débarrasse, et elle a bien raison … mais qu’elle le fasse plus proprement ! . . . . . . . . . .
CÉLIMÈNE - Citation :
- 1 . Hugues Le Roux avait adressé une lettre ouverte au Journal le 7 juin 1898, suite à un accident automobile qui avait entraîné la mort d’une petite fille. Il y déplorait le danger couru par les enfants en promenade, à cause des conducteurs d’automobile : ces derniers ont fait de la circulation dans Paris « un grave danger pour les enfants, une terreur pour nous autres qui ne savons jamais si les bonnes et les nourrices nous ramèneront les petits. » (Le Journal, 7 juin 1898).
2 . Hugues Le Roux, Les Larrons, Paris, Charpenter, 1890.
3 . Allusion à Clara, belle Anglaise dépravée, qui emmène le narrateur du Jardin des supplices au bagne de Canton pour assister aux différentes tortures subies par les prisonniers, afin de chercher « la volupté dans la pourriture. » (Octave Mirbeau, op. cit., p. 162) Octave Mirbeau avait publié des versions antérieures de son roman dans la presse, notamment à L’Écho de Paris du 14 février au 4 avril 1897 puis du 3 avril au 19 juin 1898.
4. Ami d’Octave Mirbeau, Auguste Rodin illustra Le Jardin des supplices pour une édition de luxe, commandée par Ambroise Vollard, qui parut en 1902 chez Olendorff.
5. Au matin du 26 juin, Xavier-Ange Carrara a été guillotiné place de la Roquette, pour avoir assassiné un garçon de recettes et avoir tenté de brûler son corps. Dans le Gil Blas, un reportage détaille par le menu toute la cérémonie de l’exécution : le mur de gendarmes et le malaise du condamné mentionnés par la fillette y trouvent place, parmi des considérations plus générales sur la peine de mort (Jean-Bernard, « Impressions, place de la Roquette », .Le Gil Blas, 26 juin 1898) |
| | | ThalieMademoiselle Clairon
Messages : 542
| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique Dim 22 Juil - 10:05 | |
| Parce que je suis retombé dessus et qu'il me faut vous partager les pensées d'une femme sur les moustaches. Hop un extrait de la nouvelle La Moustache de Maupassant que vous pouvez lire en entier sur ce site. - Citation :
- Oh! ma chère Lucie, ne te laisse jamais embrasser par un homme sans moustaches ; ses baisers n'ont aucun goût, aucun, aucun ! Cela n'a plus ce charme, ce moelleux et ce... poivre, oui, ce poivre du vrai baiser. La moustache en est le piment.
Figure-toi qu'on t'applique sur la lèvre un parchemin sec... ou humide. Voilà la caresse de l'homme rasé. Elle n'en vaut plus la peine assurément.
D'où vient donc la séduction de la moustache, me diras-tu ? Le sais-je ? D'abord elle chatouille d'une façon délicieuse. On la sent avant la bouche et elle vous fait passer dans tout le corps, jusqu'au bout des pieds un frisson charmant. C'est elle qui caresse, qui fait frémir et tressaillir la peau, qui donne aux nerfs cette vibration exquise qui fait pousser ce petit "Ah !" comme si on avait grand froid.
Et sur le cou ! Oui, as-tu jamais senti une moustache sur ton cou ? Cela vous grise et vous crispe, vous descend dans le dos, vous court au bout des doigts. On se tord, on secoue ses épaules, on renverse la tête ; on voudrait fuir et rester ; c'est adorable et irritant ! Mais que c'est bon !
Et puis encore... vraiment, je n'ose plus ? Un mari qui vous aime, mais là, tout à fait, sait trouver un tas de petits coins où cacher des baisers, des petits coins dont on ne s'aviserait guère toute seule. Eh bien, sans moustaches, ces baisers-là perdent aussi beaucoup de leur goût, sans compter qu'ils deviennent presque inconvenants ! Explique cela comme tu pourras. Quant à moi, voici la raison que j'en ai trouvée. Une lèvre sans moustaches est nue comme un corps sans vêtements ; et, il faut toujours des vêtements, très peu si tu veux, mais il en faut !
[...]
Il n'y a point d'amour sans moustaches ! |
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| Sujet: Re: La Culture des Chapeaux en milieu exotique | |
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| | | | La Culture des Chapeaux en milieu exotique | |
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