Tiens ! Je me suis surprise moi-même à ne pas être convaincue ôô Le sujet et l'idée sont certes intéressants, mais pour le coup, ça ne colle pas vraiment.

Je trouve que ça rend mal parce que les tableaux sont vieux et ce n'est pas seulement une question de formes. L'attitude qu'ont les modèles - et donc les vénus - est largement dépassée aujourd’hui. On ne fait plus poser les canons de beauté dans de telles positions ; il en va de même pour les décors et la mise en scène. Ces mises en scènes correspondaient aux clichés et aux désirs de l'époque, c'était très dramatique (théâtral), très lourd, très peu naturel. On voit de nettes différences mêmes parmi le panel proposé dans les attitudes, les poses, les coupes de cheveux, les gueules que les nanas tirent, le style pictural. Et même si vous comparez la vénus de Botticelli et celle de Bougereau, qui est somme tout, une réécriture de la vénus italienne, l’une on lui voit le visage, l’autre pas, etc. En somme : on est dans une façon de faire qui est démodée de nos jours.

Or je trouve que les amincir (en fait même, les retoucher d'une façon ou d'une autre) créée plus un sentiment de malaise qu'autre chose. Quand on voit ces tableaux, on se dit que quelque chose cloche, que ça ne va pas. Parce que oui, la vénus est belle avec ses formes. A l'époque où elle a été peinte. DANS cette position, DANS ce décor, DANS cette intention. D'autant plus que quand Giordano a essayé de les amaigrir, elle a fait varier leur anatomie, et l'anatomie qui était convenable et viable dans le tableau d'origine devient troublante et parfois inadéquate dans la variation qu'elle propose...

Pour un travail qui peut être, le veut, mais en tout cas que toi tu utilises pour faire passer le message du "arrêter de maigrir" je ne trouve pas que ce soit le plus convaincant.

On notera qu'il n'y a pas les dates, ce qui est regrettable, pas plus que les pays d'où les tableaux proviennent et c'est pourtant capital car on sait très bien que la mode varie d'un pays à l'autre et d'une époque à l'autre. Je les ai cherché pour le fun (et aussi pour appuyer mon propos) :

• The Birth of Venus (Botticelli) 1486 (italie)
  
• Venere di Urbino (Le Titien) : 1538 (italie)
  
• Venus, Cupid, Folly and Time (Agnolo Bronzino) : 1545 (italie)
  
• Artemisia Gentileschi - Sleeping Venus : 1625-30 (italie)
  
• Vénus à son miroir (Velasquez) : 1647-1651 (espagne)
  
• Richard Westall – the power of Vénus (trouve pas la date donc date de l’auteur : 1765 – 1846) (angleterre)
  
• Ballerina Carlotta Chabert as Venus (Hayez) : 1830 (italie)
  Vénus Anadyomène (Ingres) : 1808 – 1848 (france)
  
• The Birth of Venus (Cabanel) : 1863 (france)
  
• The Birth of Venus (Bouguereau) 1879 (france)

Les voilà dans l’ordre, et bien qu’il vous faudra faire un tour de force pour les voir dans l’ordre, on constate assez aisément qu’elles ont pas toujours autant de forme d’une époque à l’autre. Ce qui est le plus facilement constatable, à la rigueur, c’est que la toute dernière, celle de Bougereau, est déjà plus mince que les autres – et, je trouve, par le style réaliste, par la chevelure et la pose qu’il lui a donné, beaucoup plus proche de nos critères esthétiques.

Je suis un peu triste car je ne retrouve plus des images que j’aurais voulu montrer ô_ô et qui moi m’avait marqué. Mais voilà. Au demeurant, je précise car l’écrit présente toujours une certaine ambiguïté et que je ne suis pas toujours sûre d’avoir le bon ton : je ne te fait aucun reproche Thalie, je voulais juste donner mon avis sur ce que tu nous montre : )