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 Portait d'un honnête homme

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MessageSujet: Portait d'un honnête homme   Portait d'un honnête homme EmptyMer 9 Nov - 6:31

    Registre des habitants
    de la Ville de Paris

    Quelques informations factuelles :

    • Nom & Prénoms : Ernest Lemoine
    • Âge & Date de naissance : 43 ans, 19 novembre 1852
    • Origine sociale : Fils de domestique, a un peu progressé socialement en entrant au service de l'Etat...
    • Métier, occupation : Fonctionnaire au ministère des Postes, chargé des affaires courantes, et de tout ce qui ennuie ses supérieurs...
    • Ambitions de votre personnage : Une seule, une unique ambition : monter en grade ! C'est qu'Ernest a connu un violent ralentissement dans sa carrière suite à l'accession au pouvoir des républicains. Il est en effet le fils d'un domestique des plus fidèles dans une famille de la haute aristocratie qui est, comme il s'entend, légitimiste. Ce détail de sa biographie n'a pas échappé à ses supérieurs, qui ont des doutes sérieux sur la sincérité du zèle pro-républicain qu'il s'efforce pourtant de manifester avec le plus grande ardeur...
    • Milieu fréquenté : Rien de notable... Vous ne verriez pas un bureaucrate dans un salon, tout de même ?
    • Points de Mondanité : 50, grâce à la bonne connaissance qu'il a, par l’intermède de son père et d’une enfance passée à les regarder depuis les pièces domestiques, des milieux aristocratiques, et du fait que tous le considèrent comme un monarchiste convaincu.
    • Points d'Infamie : 0. Un bon fonctionnaire ne se laisse jamais corrompre. Et il tient à ce que cela se sache.


Tout esprit profond s'avance masqué

Description physique & psychologique :


«The only really safe name is Ernest.»
Oscar Wilde, The Importance of Being Earnest

    La première chose qui compte, dans la vie d’Ernest, c’est son travail. Il le porte toujours très fièrement avec lui sous l’appareil de son beau costume, qui dit clairement au monde que, bien que ne gagnant pas beaucoup plus qu’un simple ouvrier, il n’en est décidément pas un. C’est que ce fonctionnaire en est persuadé : l’apparence fait l’homme. Le costume et la moustache bien taillée peuvent faire de vous un homme respecté du monde, tout comme le discours républicain doit, ou devrait, montrer avec la plus grande évidence que vous êtes républicain, et donc digne de servir l’Etat actuel dans les plus hautes et les plus respectables fonctions. Le problème d’Ernest, c’est que l’apparence, justement, il la maîtrise fort mal : maladroit, peu charismatique, homme rigide et plutôt froid, il semble toujours cacher quelque pensée malsaine, quelque vice secret qui sont pourtant absents de sa personnalité simple et parfaitement honnête. Evidemment, cette honnêteté n’est pas totalement innocente : elle est selon lui l’unique moyen pour un fonctionnaire de se faire un nom, de réussir et de monter en grade, ce qui est pour cet homme la marque unique et vitale du succès, et son objectif premier.
    Fils de domestiques dans une famille de la haute aristocratie, le salaire convenable de son père lui a permis d’acquérir l’éducation nécessaire pour postuler à un emploi de fonctionnaire, qu’il lui a été permis d’obtenir, là encore, grâce à la bonne opinion qu’avaient les maîtres de son père de ce jeune homme studieux, obéissant et conformiste. Evidemment, les choses se sont compliquées au moment où les républicains, ayant pris pleine possession du pouvoir, se sont mis en tête de favoriser ceux qui avaient toujours clairement pris parti pour eux, renvoyant ou stoppant net l’avancement des autres. C’est ainsi qu’Ernest vit très progressivement les petits commis à qui il avait commandé quelques années auparavant devenir ses égaux, voire même ses supérieurs hiérarchique, ce qui est pour tout homme tant soit peu attaché à la réussite et au prestige, un supplice des plus raffinés.
    Il a donc fallu qu’il modifie ses discours. Non ses idées, notez le bien, car Ernest est parfaitement indifférent en la matière : monarchique, impériale ou républicaine, l’autorité est toujours fondée, tant qu’elle permet d’assurer l’ordre dans le pays et l’avancement pour le fonctionnaire zelé. Mais tout de même, Ernest, avec le temps, savait de manière parfaitement instinctive quelles paroles adresser à ses supérieurs monarchistes pour flatter leur idéaux. Ce précieux savoir est rapidement devenu dangereux, et il a fallu en accumuler un autre, celui de la pensée, du discours, de l’idéologie républicaine, incorporation qui fut extrêmement difficile pour cet homme à l’esprit rigide. Aujourd’hui encore, il cherche ses mots. Il baffouille. Il en fait trop. Et au premier coup d’oeil, on sent que le coeur n’y est pas. Alors, pour peu qu’on ait un peu de curiosité, on va fouiller son dossier, et ses antécédent sont comme une preuve qui l’accable. De tout cela, Ernest n’est pas pleinement conscient. Ce qu’il sait, c’est qu’il déplait à ses nouveaux supérieurs hiérarchiques, et qu’il a tendance du coup à bien le leur rendre. Il sait qu’il doit tout faire pour masquer ces sentiments, qui lui déplaisent à lui-même. Il fait preuve du plus grand zèle, il s’enflamme jusqu’au ridicule, il singe soigneusement tous les faits et gestes du parfait républicain, ne manque pas une cérémonie. Mais rien n’y fait, et il ne peut rien, sinon s’enterrer davantage.

Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose.

Texte d'introduction au personnage ou Test RP :


    La messe, en ce dimanche 9 février, était particulièrement agitée. Les gens parlaient tout bas, se donnaient des coups de coude, s’échangeaient des regards entendus. Le curé lui-même, à vrai dire, ne semblait pas parfaitement concentré, et sa voix était plus absente, plus monocorde encore qu’à l’habitude. Ernest, tout en s’efforçant de garder sa contenance, s’interrogeait intérieurement. Avait-il oublié quelque chose d’important ? Y avait-il eu la veille quelque fête ? Un haut personnage avait-il succombé ? Ou bien, n’avait-on pas, comme c’était la mode ces dernières années, déterré quelque illustre cadavre républicain pour le transférer au Panthéon ? Ces cérémonies donnaient toujours lieu à une grande agitation populaire. Mais tout de même, il aurait été au courant !
    Déjà la rue, ce matin-là, lui avait semblé comme absente, comme frissonnante encore après quelque bouleversement. Non, il avait dû se passer quelque chose d’inimaginable, quelque chose de grave ou de sublime, un événement susceptible d’émouvoir la Ville du plus haut dignitaire jusqu'au dernier des mendiants... Cela le tracassait tant et si bien qu’il ne s’aperçut que très tard que le curé finissait son sermon d’une manière inhabituelle :

    - ... avons une pensée particulière pour eux, qui sont morts en victime et pourront reposer heureux. Puisse la Grâce Divine être sur eux, et leurs fautes être pardonnées.

    Comment ça ? Des morts ? La chose devenait bien étrange... Déjà, les groupes se formaient, s’apprêtaient à sortir, et les conversations jusque là tenues à voix basse reprenaient leur force et leur aisance habituelle. Ces gens avaient un culot monstrueux ! A quoi bon venir à la messe, si c’était seulement pour y récupérer les cancans ? Cette réflexion pleine de dignité énoncée, et l’honneur ainsi sauvé, Ernest tendit l’oreille autant que possible pour comprendre ce qui se passait. C’est qu’il déjeunait ce midi-là en compagnie de quelques-uns de ses collègues, et il aurait l’air bien fin s’il n’était pas au courant de cette nouvelle manifestement assez prodigieuse pour émouvoir la ville entière... Il était d’autant plus offensé par cette ignorance qu’une des grandes fierté du bureau des Postes était de toujours tout savoir avant tout le monde. Il n’ignorait pas, notamment, que quelques uns de ses amis ne se disaient tels et ne le fréquentaient que parce qu’une conversation avec lui leur permettait d’être informés de tout ce qui devait être su des personnes importantes...
    Sa femme, à ses côtés, semblait dans un état d’esprit proche, mais, à la différence de son mari, elle avait toujours été très prompte à l’action, dans ce genre de situation. L’attrapant par le bras, elle profita de la masse de personne qui sortaient de l’église en même temps qu’eux pour éviter avec adresse une voisine qui s’approchait déjà d’eux, et se dirigea vers un gamin qui vendait quelques journaux à la criée.

    - Explosion à l’Opéra ! Toute la société parisienne est sous le choc !

    Une explosion ? Eh bien, pour une nouvelle, voilà qui en était une ! Assimilant l’étrange nouvelle, Ernest se redressa, s’efforçant d’analyser en un instant les implications de ce fait... Il fallait dire que c’étaient les anarchistes... Pour le reste, il suffit d’avoir l’air parfaitement au courant de tout, et ça devrait passer. Il allait falloir que ça passe, en réalité, car déjà la fameuse voisine, tenace à l’extrême dès lors qu'il s'agissait de rumeurs, arrivait à leur côté, son mari au bras. C’est lui qui prit la parole :

    - Triste jour, mes amis, que celui-ci... Je suppose que vous êtes au courant ?

    Ernest, de son ton le plus assuré, répondit :

    - Eh oui, hélas... Nous avons été prévenus dès hier soir... Quelle abominable nouvelle ! Ces anarchistes n’ont donc pas fini de s’attaquer aux honnêtes républicains ? Puissent-ils tous périr, assassins qu’ils sont !

    Le couple le fixait maintenant d’un oeil avide. C’était bien connu : les gens des Postes étaient toujours les premiers au courant de tout.

    - Ah bon ? Vous croyez que ce sont les anarchistes ?
    - Cela va de soi, monsieur ! Il faut être dépourvu de tout sens moral et de toute valeur républicaine pour commettre un tel acte...
    - Oui, vous avez sans doute raison... Monsieur, je vous souhaite donc un bon dimanche.


    Ernest sentit la main de sa femme se décrisper autour de son bras tandis que le couple s’éloignait.. Pour une fois, les apparences étaient sauves ! Et une fois encore, il ne le devait qu'à sa femme...



Theatrum Mundi

Pour terminer ...

    • Pseudonyme : Le même que pour Harold
    • Âge : 19
    • D'où nous venez-vous ? ...
    • Avez-vous lu le règlement ? Une fois encore, Felix Faure m'y a bien aidé...
    • Quelque chose à nous dire ? Je le confesse : je n'ai jamais été à la messe... Que les catholiques (ainsi que Dieu, s’il est dans le coin) me pardonnent les éventuelles bévues...


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Pierrot Lunaire
La bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Pierrot Lunaire

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MessageSujet: Re: Portait d'un honnête homme   Portait d'un honnête homme EmptyMer 9 Nov - 8:34


Rebienvenue parmi nous !
Ne voyant rien à redire à cette fiche, je la valide avec plaisir, et donne tes points de réputation (qui me semblent bien évalués). Bon combat social à notre cher Ernest ! Wink
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http://locution-des-pierrots.blogspot.com
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MessageSujet: Re: Portait d'un honnête homme   Portait d'un honnête homme EmptyMer 9 Nov - 12:20

Wow, ça a été vite !
Merci beaucoup ! Wink
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MessageSujet: Re: Portait d'un honnête homme   Portait d'un honnête homme Empty

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