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 Marteau des Destinés

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MessageSujet: Marteau des Destinés   Marteau des Destinés EmptyJeu 30 Juin - 7:43

    Registre des habitants
    de la Ville de Paris

    Quelques informations factuelles :

    • Nom & Prénoms :Daniel Laforge
    • Âge & Date de naissance : Trente-six ans.
    • Origine sociale : Bandits de Grands Chemins et Virtuoses du Crime organisé.
    • Métier, occupation : Ça n'était pas la question précédente ? Hé bien, alors : Très respectable.
    • Ambitions : Quitter son milieu et se poser... Mais ça n'est pas à l'ordre du jour.
    • Milieu fréquenté : Celui pour qui l’œil d'Eboli semble un endroit correct dans lequel passer ses nuits.


Tout esprit profond s'avance masqué

Description physique & psychologique :

On peut commanditer à la pire lie de Paris et avoir une certaine prestance, Daniel en est l'exemple vivant. C'est un homme très bien élevé, toujours élégant, toujours calme et posé, aux manchettes immaculées, pour qui les ordres se véhiculent mieux si l'on les formule dans un français pur qui ne déplairait pas aux hautes dames de ce monde. Bien sûr, cette obligeance, pour être efficace, est doublée d'une fermeté dans le regard et d'une volonté à toutes épreuves, sans lesquelles il ne serait pas monté si haut dans les échelons du crime. Contre toute attente, il se salit encore les mains s'il a besoin de le faire, et ne délègue que rarement des tâches qui lui incombent. Homme apprécié, il inspire souvent la loyauté à sa plèbe criminelle et démunie.
C'est un patron comme un autre, disons. Un patron dont les travaux préférés sont les vols qualifiés, le trafic de drogue, et les arnaques organisées à ses heures perdues. Bien entendu, il est un ennemi à l'ordre public, mais un ennemi appréciable. Loin d'être exempt de défauts, on peut dire que sa principale qualité est de savoir masquer sa vanité sous une modestie un peu creuse, et sa colère sous des sourires aimables et beaucoup d'opium. Quant à l'appât du gain, celui-la même qui lui a occasionné de belles cicatrices aux jambes lors de fuites à travers ruelles et grillages, jeune voleur un peu ambitieux pour ses capacités à la course, il est dissimulé en flirt onctueux et en belles manières à l'adresse de ces dames trop parées qui s'égarent le soir dans des lieux trop sombres pour elles.

Moyen de taille, un peu sec, la barbe savamment taillée des hommes de mesure, les cheveux un peu longs qu'il coiffe avec soin, les femmes vantent les éclats verts de ses petits yeux intelligents, et ses grandes mains pommadées et musiciennes. Enfant casse-cou, puis jeune chien fou d'aventures, il a récolté au cours de sa carrière une collection de cicatrices édifiante, l'une lui barrant lèvre et menton jusqu'à la pommette, lui donnant au choix caractère ou laideur ponctuelle lorsque le sourire déforme sa bouche. Les séjours en prison ont raffermi sa mâchoire en une expression un peu dure pour ses traits légers.


Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose.

Texte d'introduction au personnage ou Test RP :

Ainsi, l'attentat avait eu lieu. Cela n'étonnait pas Daniel. Les anarchistes, les criminels, les ennuyés du dimanche, peu importe qui allait se réclamer de l'explosion, chacun avait, il supposait, de bonnes raisons de mettre feu à la capitale. Ventre pourri, noblesses déliquescentes. Les bourgeois avaient ressenti quelque chose, un effroi véritable, une menace réel, bien éloignée et bien plus tangible que ces dangers d'opérette, ces risques calculés, les petites frayeurs que se fait la femme qui traîne trop longtemps avec son sigisbée. Elles en riraient plus tard, entre gens du beau monde, et au fond de leurs yeux demeurera longtemps un éclat de bête traquée.
C'était très bien. Bon pour certaines affaires. Plus risqué pour d'autres, le commissariat enverrait ses sbires, ses statuettes de terre glaises à visages à peine humains, pour enquêter, chercher le vrai dans le faux, et il en serait ennuyé... Mais il s'en sortirait. Il allait devoir faire quelques concessions, quelques recherches, peut-être même tenter d'épingler le commanditaire de cette action avant la loi, pour faire exemple. Pour véhiculer un message. "Voila ce qui en coûte à ceux qui dérangent mes affaires".

L'homme allait sortir de son petit salon aux tons de velours verts et blancs, très proprets, lorsque la porte d'entrée annonça joyeusement la présence d'un visiteur dans la nuit électrique de Paris. Il laissa sa fille de maison embrumée répondre pour lui, accoudé à l'embrasure du salon, et admira, un sourcil relevé parmi ses mèches vénitiennes, un grand homme tout de cagne entrer dans sa maison, sans remercier Marie, qui fila leur préparer du thé. Le nouvel arrivant avait ce regard grave et usé de ceux qui ont trop vécu, et le sourire léger de ceux qui veulent vivre encore longtemps. Sous ses gros sourcils et sa barbe très noire, il semblait encore jeune, juste assez pour avoir parcouru les kilomètres séparant leurs logis respectifs en si peu de temps.

- Tu as entendu, formula l'invité avec un accent, reprenant son souffle.
- Oui. Je m'apprêtais à te prévenir... Je ne pensais pas que tu étais si près de l'Opéra.
- Je ne le suis pas. C'est un de tes petits gars qui est venu me voir, tout plein de suie et terrorisé.

Un cognac fut servi dans deux petits verres filigranés, et prestement disposés dans la paume du patron par Daniel, soucieux du service. Il échouèrent tous deux dans les fauteuils épais en vis à vis du salon.
- C'est bon pour les Affaires, Joseph. L'Oeil sera plein, demain soir.
- l'Oeil, peut-être, mais le Commissariat sera vide, et leurs agents dans nos jupons, avec notre chance.
- Tu te fais trop de souci. Il est arrivé pire et tu es encore là pour en parler.
- Il arrive toujours pire. Un jour, ce sera trop.
- L'alcool t'aura avant la Loi, si cela peut te rassurer.
Petit rire de part et d'autre de la pièce.
- Fais profil bas quelques jours, et annule le casse sur la rue courbe, si tu le peux encore. Le temps que cela décante et que les bourgeois imbéciles cessent d'enquêter avec les enquêteurs. Je ne veux pas de sang inutile.
- Il n'y en aura pas.

Il n'allait pas en avoir, en effet. Dans sa tête, les bras tentaculaires de son réseau s'agitaient lentement, pieuvre paisible et contente, ignorant sereinement qu'un endroit flambait de chagrin, de colère et de curiosité morbide. Bientôt, Laforge abandonna Joseph à ses pensées, ajoutant son ombre à la nuit qui en était déjà pleine. Cela brûlait encore au loin, les nuages se paraient des voiles ocres annonciateurs de Massacres, mais il tournait le dos au sinistre. S'enfonça dans les rues pavées, mains dans les poches de son long manteau bien ourlé. Il délaissa les quartiers haussmanniens dans lesquels il avait son fief, pour rejoindre ses Domaines informels à Montmartre. Il allait informer des hommes, en ordonner d'autres, et les consignes passeraient d'âme en âme comme une impulsion électrique de toute bonne foi.
Rien ne changeait. C'était aussi bien.
Theatrum Mundi

Pour terminer ...

    • Pseudonyme : Burglemeister, et ici, Dorimène pour vous servir.
    • Âge : ...
    • D'où nous venez-vous ? D'ici même
    • Quelque chose à nous dire ? Madame de Sousay est une grosse vache !

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