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 Politique

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Pierrot Lunaire
La bouche clownesque ensorcèle comme un singulier géranium
Pierrot Lunaire

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MessageSujet: Politique   Politique EmptyDim 15 Avr - 11:26

    Il est parfois difficile de s'y retrouver parmi toutes les obédiences politiques, n'est-ce pas ? Ce sujet est là pour effectuer quelques rappels et dresser quelques pistes. Notez qu'il résume des situations très complexes, et que cela implique une simplification voire une schématisation. Tout le monde sait que rien n'est simple dans ces cas-là ... Nous espérons cependant que cela vous guidera un peu dans la vaste sphère politique. (Ce topo se veut aussi neutre que possible.)


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Claude Monet, La Rue Saint-Denis à la fête Nationale



Courants politiques.

Légitimiste – Il existe deux types de monarchistes, favorables à la restitution du pouvoir royal. Les légitimistes se prononcent en faveur de la famille des Bourbons, donc des descendants de Louis XVI et de ses frères, Louis XVIII et Charles X. Ils soutiennent donc le comte de Chambord, Henri d’Artois.

Orléaniste – Les orléanistes prônent un retour à une monarchie mais ils sont partisans de la maison d’Orléans qui a notamment gouverné pendant la Monarchie de Juillet, qui a duré de 1830 à 1848. Ils soutiennent Louis-Philippe, comte de Paris. Ils espèrent encore une restauration, et ont été au centre de l’édification de la IIIe République, à ses débuts.

Bonapartistes – Le Bonapartisme est un courant politique s’inspirant de l’action de Napoléon et visant à rendre le pouvoir aux Bonaparte. Lors de la IIIe République, c’est une opinion devenue marginale, la majorité des bonapartistes s’étant ralliée à la République. Plusieurs d’entre eux suivront par la suite le mouvement boulangiste.

Républicains modérés ou opportunistes – A l’origine, être républicain suffisait pour être considéré comme de gauche. Opposés aux Républicains radicaux, luttant plus … radicalement sur le terrain social et anticlérical, ils sont souvent issus de la moyenne bourgeoisie. Avec le temps et la recrudescence des radicaux, les Républicains modérés gagnent le centre voire la droite de l’hémicycle politique. Ils sont à l’origine de la droite et du centre actuels.

Républicains radicaux – Issus plutôt de la petite bourgeoisie, le parti radical s’apparente assez à ceux que l’on nomme les socialistes à présent. Anti-cléricaux, partisans de mesures sociales, ils sont parmi les plus à gauche des parlementaires.

Socialistes et Cie – A cette époque, le socialisme est une doctrine encore provocatrice et révolutionnaire. Elle n’a par ailleurs pas toujours tranché entre le réformisme et l’action violente pour mettre en œuvre ses projets. Les socialistes s’apparentent à ce que l’on a nommé communisme au cours du XXe siècle. Ils se caractérisent par leurs prises de position internationalistes (à une époque de grand développement des nationalismes) et pacifistes (alors que la France entretient tout un discours revanchard à l’égard de l’Allemagne). Plusieurs courants parallèles existent, avec chacun leurs caractéristiques : les proudhoniens, saint-simoniens sont devenus rares, mais ils existent.

Nationalistes – Après la défaite contre la Prusse et la perte de l’Alsace Lorraine, la République française a dû faire face au traumatisme. Cela s’est traduit par le regain d’un nationalisme agressif, concentré sur l’idée de revanche. Les nationalistes sont xénophobes et antisémites. En tant que pensée politique, les nationalistes sont rattachés à l’extrême droite, cependant, il ne faut pas oublier que la majorité de la population est alors nationaliste. L’idée d’être fier de son pays, de son peuple, de sa nation n’a pas la connotation qu’elle a aujourd’hui.

Boulangistes – Le boulangisme est une incarnation particulière du nationalisme. Il se fonde sur la personnalité du Général Boulanger, nommé ministre de la Guerre en 1888. Dans une période de stagnation de la République, il incarna l’espoir à la fois pour les nationalistes, en promettant de remettre sur Pied la Patrie, et pour les radicaux car il promettait des avancées sociales. Soutenu par de nombreux courants politiques divergents mais entraînant la méfiance de l’Etat, le général Boulanger connut cependant la déchéance et se suicida sur la tombe de sa maîtresse en 1891. Représentant d’un nouvel Etat qui n’a jamais vu le jour, ou déception politique, il a ébranlé la République et son souvenir est encore présent en 1896.

AnarchistesVoir sujet spécifique.






Dernière édition par Pierrot Lunaire le Ven 22 Juin - 6:08, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Politique   Politique EmptyDim 15 Avr - 11:28

Petit précis de politique simplifiée


1870-1878, La IIIe République balbutiante. Proclamée en 1870 après la Commune, la République met près de dix ans à s’établir et à se fixer. Elle était prévue au départ comme un gouvernement transitionnel préparant le retour à une monarchie constitutionnelle. Cependant, les tensions entre légitimistes et orléanistes (voir plus bas) ralentissent le processus, et après qu’un accord ait été trouvé, l’héritier du trône, le comte de Chambord, Henri d’Artois, refuse d’abandonner le drapeau blanc, symbole de la monarchie. Mais c’est trop demander à un pays qui a connu pas moins de quatre révolutions en moins d’un siècle … S’ébauche donc, dans les années 1870, une République qui durera jusqu’en 1940.

Celle-ci s’est construite, tout d’abord, sur un vide juridique, puisqu’elle n’était censée n’être qu’un régime intermédiaire. Il s’agissait alors d’un régime très conservateur qui craint de voir l’idée de République associée au radicalisme révolutionnaire. Cependant, au fil des élections, les républicains et les radicaux prennent une place de plus importante dans le gouvernement et modifient le visage de la République.

~ * ~

1879-1898, L’âge d’or de la IIIe République ou la République opportuniste. A notre époque, ce sont les Républicains qui ont le pouvoir. La IIIe République est un régime essentiellement parlementaire, où le président a une place très limitée (contrairement à ce que sera notre Ve République). S’opposant aux premières années du régime, où Mac-Mahon prônait un retour à l’ordre moral, elle se détache de plus en plus de la religion, et rétablit petit à petit certaines libertés : parmi elles, le droit de divorce en 1884 (mais selon des circonstances bien précises), la liberté d’inhumation (pas d’obligation de passer par une cérémonie religieuse), liberté de la presse (mise à mal par les lois scélérates de 1893, mais qui aura permis l’essor de la presse quotidienne à cette époque). L’école primaire obligatoire et gratuite, destinée à former les citoyens, est également une création de la IIIe République.

Cependant, les contestations demeurent nombreuses, au sein du gouvernement comme de la part du peuple. Et plusieurs scandales viennent remettre en cause les principes de la République et entamer la légitimité des gouvernants.

~ * ~

Crises diverses

Crise boulangiste – L’irruption du personnage de Boulanger dans la sphère politique, la véritable fascination qu’il exerça sur le peuple, la fièvre nationaliste qu’il attisa, entre autres, ont ébranlé l’autorité de la IIIe République. Le gouvernement, se sentant menacé, a fait diffuser un mandat d’arrêt pour complot contre la Sûreté de l’Etat, ce qui obligea le Général à s’exiler.

Scandale de Panama
– Le scandale de Panama est une des affaires qui mit au jour la corruption du corps politique. Le percement du canal de Panama a été financé par des fonds publics débloqués de façon tout sauf réglementaire. En 1893, le ministre des Travaux Publics qui fut en charge du projet sera condamné à 5 ans de prison. Cette affaire constitue l’un des exemples de la corruption du pouvoir dénoncée par les courants politiques contestataires (socialisme, anarchisme).

La crise anarchiste
- cf. Sujet spécifique.
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