Bon... J'espère que ça ne vous dérange pas, mais j'ai trouvé plus pratique de rassembler en un seul chapitre, la partie "hide" de mon personnage...

D'une certaine façon, les rumeurs qu'Alexandre laissent courir sur son compte, quant à ses origines, sont exactes !

Son père était bien un explorateur français et sa mère la fille d'une cantatrice et d'un aristocrate Russes.

Celui-ci, ayant entretenu cette relation dans un cadre extra-conjugale, ne put jamais reconnaître l'enfant, même s'il veilla sur elle.

A la mort de son amant, en 1856 à Sébastopol, la grand-mère d'Alexandre, sachant sa santé déclinante, se réfugie auprès de son jeune frère directeur et propriétaire d'un cirque itinérant, bénéficiant d'une certaine célébrité.

Elle meurt 2 ans plus tard, laissant derrière elle une fillette de 11 ans, prénommée Iéléna, qui grandira au milieu des artistes du cirque.

Dix ans plus tard, alors que le cirque se produit à Prague, elle rencontre un jeune scientifique et explorateur Français,d'origine noble, du nom d'Armand De SERVIER.

Les deux jeunes gens se plaisent, se charment et leur idylle se concrétise.

Neuf mois plus tard, alors qu'Armand arpente la Sibérie, Iéléna donne naissance à un jeune garçon, qui portera le prénom de don grand-père : Alexandre.

A son retour, Armand et son amante se retrouvent, à Budapest et convolent en justes noces.

Les deux jeunes mariés ne songent même pas à s'établir en France. Les parents d'Armand refusant d'entendre parler de leurs amours, celui-ci ne leur a même pas parlé de son mariage.

Et puis, cette vie de bohème, libre des contraintes sociales habituelles, n'est pas pour leur déplaire.

Le jeune Alexandre, comme sa mère, grandira donc dans le milieu du cirque, dont les artistes et autres employés, lui serviront de tuteurs, pendant les fréquentes absences de son père, toujours entre deux expéditions.

Vladimir, l'homme fort, l'hercule du cirque, d'origine Cosaque, lui apprend a entretenir son corps et a développer sa force et son endurance.

Un couple d'acrobates équestres, d'origine Mongol, lui apprennent à monter et se battre à cheval, notamment avec un sabre.

Une famille de jongleurs, d'acrobates et de contorsionnistes, lui apprennent a développer sa souplesse et son agilité.

Un lanceur de couteau Italien, poète à ses heures, lui enseigne son art, ainsi que l'escrime.

Le clown, qui joue plusieurs rôles au sein de la troupe lui enseignera à se grimer, ainsi qu'a contrefaire se voix et sa silhouette.

Le prestidigitateur de la troupe, en plus de lui donner le goût des jeux de cartes, lui enseigne quelques manipulations.

Son père, quand il est présent, lui apprend le français, qui avec le russe deviendra sa deuxième langue. Il aiguise aussi la curiosité intellectuelle de l'enfant, en lui donnant à lire de nombreux ouvrages sur des sujets très divers.

Il lui apprend aussi la boxe française.

Quand il a 16 ans, le cirque est de passage en Pologne. Dans une petite bourgade, l'une des écuyère de la troupe est remarquée par le nobliau du coin qui la poursuit de ses assiduités.

La jeune femme se refuse à lui et, pour se venger, ce sympathique personnage réunie sa valetaille et attaque le cirque pendant la nuit, incendiant les roulotes et le chapiteau et tuant ceux qui ne s'enfuie pas...

Sa mère est tuée.

Mais Alexandre n'entend pas en rester là et, quelques semaines après les funérailles des nombreuses victimes, il utilise ses différents talents, pour s'introduire discrètement dans le château.

Cette nuit là, le seigneur des lieux trouvera la mort poignardé dans son lit. La dernière image qu'il emportera, sera celle du visage d'Alexandre.

Le jeune homme en profite pour dérober quelques objets précieux, que l'aristocrate conservait dans ses appartements et s'enfuit par ou il était venu, après avoir déclenché un incendie, en renversant un chandelier sur le lit.

Il partagera ensuite les objets entre les survivants du cirque, qui se dispersent alors.

Seuls resteront avec lui Vladimir et son épouse, ainsi qu'Umberto, le lanceur de couteaux Italien.

Cette fameuse nuit fut une révélation pour Alexandre... Non pas le meurtre de cette homme, bien que cela lui fut facile. Mais plutôt la subtilisation de ses objets...

Le jeune homme utilise sa part, sur les objets volés, pour financer son installation à Venise, avec sa petite suite.

Les débuts sont modestes, voire difficiles, mais très vite, ses capacités particulières, lui permettent de mener à bien les cambriolages les plus audacieux. Alexandre se spécialise rapidement dans les œuvres d'arts, les bijoux et autres pierres précieuses. Umberto, originaire de la Sérénissime, sait à qui s'adresser pour écouler discrètement le produit de ces larcins.

C'est à cette époque qu'Alexandre choisit le pseudonyme de "DENTRAIGUES-KITAIEV", afin de ne pas embarrasser son père, en cas de problèmes. Le premier nom provient d'une de ses lectures et le second correspond au nom de sa grand-mère.

Dans le milieu de la truanderie Vénitienne, il se gagne un surnom, sans rien avoir cherché, inspiré par sa capacité a pouvoir se glisser dans les lieux les plus inaccessible, sa furtivité, sa ruse : "Le Furet".

Il n’entretient cependant aucun lien avec ses "confrères". Quand il est contraint de traiter avec eux, il le fait déguisé et écourte les contacts.

Le Furet opérera également dans d'autres villes, au fil du temps : Prague, Budapest, Londres et même Paris.

Il acquiert rapidement une certaine fortune.

Alexandre restera en contact avec son père, qui continue à lui rendre visite et qui, comme a son habitude, lui laisse à chaque fois des livres.

Trois mois avant le fameux attentat, Alexandre apprend par une lettre du notaire de la famille le décès de son père, survenu dans des circonstances très particulières, à Paris même.

Ce même courrier lui apprend qu'il est l'unique héritier du manoir familial et de ces terres, situés sur la côte Bretonne, à quelques kilomètres au nord de la ville de Vannes.

Alexandre se rend immédiatement sur place.

Il prend officiellement possession de son héritage et dispose du corps de son père. Il se voit alors expliquer les circonstances de sa mort.

Armand s'était rendu dans la capitale pour des raisons obscures, dont il semble ne s'être ouvert à personne.

Il y possédait, depuis de nombreuses années, un appartement modeste mais confortable.

C'est en y rentrant, au milieu de la nuit, qu'il fut abattu par une arme à feu. Le concierge de l'immeuble s'est rapidement précipité, armé d'un fusil de chasse, mais il était trop tard.

L'assassin n'était de plus, bien-sûr pas resté sur place.

La police n'a aucune piste, mais a cependant remarquée que le corps avait été fouillé sommairement, mais que la victime n'avait pas été délestée de son argent, ni de sa montre à gousset.

Alexandre décide alors de se rendre lui aussi à Paris pour en savoir plus. Le majordome de son père, ainsi que sa cuisinière, insistent pour le suivre et l'aider de leur mieux.

Le jeune homme apprend alors que ceux-ci s'estiment redevable envers son père, qui semble les avoir tiré d'une très mauvaise passe. De plus, ils sont tout deux natifs de la capitale.

Il contacte Vladimir, son épouse et Umberto, restés à Venise, reprend l'identité de DENTRAIGUES (en donnant quelques explications aux deux domestiques) et se rend à Paris.

Il utilise la majeure partie de sa fortune pour acheter le petit (mais très luxueux) hôtel particulier, ou ils s'installent.

Il doit donc très vite reprendre son activité habituelle pour se renflouer. Tout en assumant son identité officielle de jeune Dandy fortuné et oisif...

[Un détail, que j'ai oublié de mentionner dans ma fiche de personnage : Les cannes qu'Alexandre affectionnent, ne sont pas des cannes ordinaires, mais toutes sans exception, des cannes-épées.]

Deux heure plus tôt... :

Alexandre, drapé d'un habit et d'une cagoule de couleur sombre, se tenait assis sur un toit non loin de l'avenue de l'Opéra, surveillant un somptueux appartement, juste en face, au dernier étage d'un immeuble cossu.

La fée électricité qui illuminait le salon, laissa enfin place à l'obscurité et, quelques instants plus tard, la porte du rez de chaussée s'ouvrit sur la cour intérieur, livrant passage à un couple élégamment vêtu.

L'homme et la femme traversèrent l'espace pavé et disparurent par une autre porte.

Alexandre patienta.

Quelques minutes plus tard, une silhouette masculine émergea d'un coin d'ombre de la cour et prit le chemin inverse du couple.

Il patienta encore, laissant les secondes se transformer en minutes...

Le jeune homme se releva souplement et, d'un pas léger, suivit le toit jusqu'à l’aplomb du balcon qui agrémentait la pièce principale de l'appartement.

Il se laissa glisser devant la porte-fenêtre et observa attentivement la pièce.

Rien. Ni personne.

L'amoureux de la jeune bonne avait eu le temps de frapper à la porte et, à l'heure actuelle, la chambre de cette dernière, isolée dans les combles, devait être le théâtre de tendres péripéties.

Il utilisa un diamant pour découper proprement le verre et passa la main pour tourner la poignée.

Il entra...

Alexandre avait rencontré le propriétaire des lieux, quatre semaines auparavant, au cercle des Invités de la Présidente, puis, a plusieurs reprises, dans des cercles de jeux, de façon apparemment fortuite.

L'homme, courtaud bourgeois d'une cinquantaine d'années, était l'actuel "pater familias", d'une dynastie ayant fait fortune dans le négoce des céréales, de la viande, du vin et même, apparemment, dans celui du bois d'ébène.

Du moins, avant ce qu'il considérait comme étant "cette fâcheuse abolition de 1848 !!" ...

D'ailleurs, depuis, sa famille avait due faire preuve d'ingéniosité et de témérité, pour combler ce manque à gagner.

Mais, grâce à lui, François-Donatien, ils étaient devenus propriétaires de nombreux hectares de terres dans les colonies.

Il ne se faisait pas prier pour vanter cette réussite, surtout à un jeune homme aussi courtois et admiratif, qui avait perdu aux cartes en sa faveur, une certaine somme d'argent...

Lors de leur troisième rencontre, il avoua à Alexandre qu'il se piquait d'art pictural, ajoutant qu'il ne pouvait malheureusement pas faire étal de cette passion dans sa propre demeure.

Son épouse, avec laquelle il était marié depuis 28 ans, n'était, d'une part, que peu amatrice de ce genre de frivolité inutile et dispendieuse et, d'autre part, savait se montrer particulièrement acariâtre et rancunière, quand on la contrariait.

A leur quatrième rencontre, l'homme, avec des mines de conspirateur, lui parla de sa maîtresse, une plantureuse jeune femme de 30 ans sa cadette, qu'il logeait dans un sien appartement, dans le quartier de l'opéra.

C'était d'ailleurs dans ce même appartement qu'il entreposait les preuves de sa passion pour l'art.

Il évoqua ensuite le goût de la belle pour les bijoux et demanda conseil à Alexandre, sur les lieux qui, dans la capitale, pourraient intéresser, voire impressionner, une jeune femme de cet âge.

Les deux hommes se croisèrent par la suite à plusieurs reprises, toujours par hasard. A la fin d'une de ces soirées, Alexandre ayant appris que l'homme devait se rendre chez sa maîtresse, le suivi discrètement jusqu'à l'appartement.

Les 10 jours qui suivirent, le Dandy surveilla de prêt le logement et arpenta les toits alentours, en guise de reconnaissance.

Il ne lui fallu pas longtemps pour remarquer que la soubrette de la Demoiselle, profitait de la moindre absence de sa maîtresse pour recevoir son amant, un jeune godelureau, employé dans une boucherie du quartier.

Elle ne ressortait alors pas de sa chambre avant au moins une heure.

Deux jours plus tard, il entreprit une pérégrination sur le toit de l'immeuble et glissa dans le conduit de cheminée desservant l'appartement, un ballot de méchantes hardes.

Le résultat ne se fit pas attendre et la bonne fut déléguée pour s'enquérir d'un ramoneur.

Qu'elle trouva fort rapidement.

L'homme, bien que noiraud et très mal rasé, s'avéra fort pointilleux. Il vérifia chaque cheminée de chaque pièce, suivi de très prêt par François-Donatien lui-même, présent sur les lieux et visiblement pressé que ce contre-temps regrettable prenne fin.

Le ramoneur, enfin satisfait, monta sur le toit, remplir promptement son office.

Qui fut couronné de succès.

Alexandre en avait profité pour examiner la disposition des lieux, l'emplacement des tableaux et celle du boudoir de l'occupante des lieux, ou se trouvait une magnifique boite à bijou ouvragée.

Et c'est ainsi qu'il se trouvait présentement, progressant furtivement à travers les pièces et se dirigeant sans faillir vers chacun des trois tableaux mentionnés plus haut.

Il les découpa soigneusement dans leur cadre et les enroula doucement dans un étui de cuir.

La boite a bijou livra une petite, mais prometteuse, rivière de diamants, ainsi qu'un diadème de même facture et un collier de perles, aux appétissantes douceurs nacrées.

Auxquels s'ajoutèrent deux bagues, l'une ornée d'une opale et l'autre d'une émeraude.

Il laissa cascader le tout dans un petit sac en tissu noir, qu'il glissa dans une poche.

Il ressorti ensuite par où il était venu, et, empruntant une nouvelle fois son chemin d'ardoises et de gouttières, rejoignit l'immeuble proche, où, dans le sous-sol humide, patientait stoïquement Pierre, le Majordome hérité de son défunt père.

Celui-ci lui tendit ses vêtements de Dandy, soigneusement protégés, récupéra le produit du larcin et s'éclipsa pour rejoindre deux rues plus, la voiture ou patientait Umberto.

L'Italien ramena ensuite le Majordome à la demeure d'Alexandre, pour mettre à l'abri promptement, l'illicite trésor.

Il reviendrait ensuite chercher Alexandre, qui désirait flaner dans le quartier.